[#LeCanapéRouge] Christiane Bitougat, ancienne syndicaliste et ancienne Ministre du Travail et de l’emploi
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00:00GABON MEDIATIME
00:17Mesdemoiselles, messieurs, bonsoir.
00:20Nous recevons ce lundi sur le canapé rouge de Gabon Media Time
00:23Mme Christiane Bitouga, ancienne ministre du Travail et de l'Emploi,
00:27ancienne syndicaliste, j'y arrive.
00:31Madame, bonsoir.
00:33Bonsoir, monsieur.
00:35Comme il est de coutume sur le canapé rouge,
00:37la première question que je vais vous poser
00:39est celle de savoir comment se porte Mme Christiane Bitouga
00:42en cette période de transition politique.
00:46Mais en tout cas, comme vous pouvez le constater,
00:50ma seule présence devant vous prouve que je vais très bien
00:54et je vous remercie pour l'attention.
00:57Très bien. Vous êtes ancienne syndicaliste.
01:00Est-ce que vous avez encore aujourd'hui du contact
01:04avec vos anciens confrères, camarades ?
01:09Effectivement. Vous savez, ce n'est pas parce que j'ai été ministre
01:13que je ne me retrouve plus avec mes anciens camarades.
01:17On se voit quand on peut, on discute.
01:20On est toujours en contact, surtout certains leaders,
01:23certains leaders syndicaux qui travaillaient avec moi
01:29et même ceux qui étaient à la base, quand je les rencontre,
01:32on discute, on se retrouve même pour apprécier certaines décisions.
01:36Très bien. Cela fait maintenant un an que les militaires
01:40réunis au sein du Comité pour la transition
01:43et la restauration des institutions ont pris le pouvoir.
01:47De manière succincte, quel bilan vous faites de la gestion
01:51par ces derniers de la chose publique ?
01:55Vous savez, c'est difficile de faire un bilan pour des gens
01:59qui ont demandé deux ans de transition.
02:03Nous sommes là à mi-parcours. Il faut quand même rappeler
02:07que dès le 30 août, les militaires, à travers le CTRI,
02:13avaient fait deux propositions de gestion,
02:18à savoir restaurer les institutions et rendre la dignité aux Gabonais.
02:25Sur ces deux points bien précis, parce qu'aujourd'hui,
02:29les Gabonais se perdent un peu dans tout.
02:32On apprécie plutôt les routes, on apprécie ceci,
02:35mais on doit rester focus dans ce qui avait été dit.
02:39Par rapport à ce qui avait été dit, si on prend la restauration
02:43des institutions, on se rend compte que nous n'avons pas encore,
02:48plus qu'on ne sait même pas lesquelles des institutions
02:51nous devons restaurer. Nous allons laver un peu la Constitution
02:54qui va peut-être nous amener à ouvrir d'autres projets
03:00d'institutions à restaurer. Par rapport à ce point,
03:06je dis que nous attendons toujours.
03:09Par rapport au deuxième point, la dignité, rendre la dignité aux Gabonais,
03:14je ne peux pas dire que si on fait aujourd'hui un radio-trottoir,
03:19sauf à moins de poser la question à des partisans,
03:23mais si on pose la question honnêtement aux Gabonais,
03:26ils vont dire qu'ils ne sentent pas encore cette dignité restaurée,
03:30dans la mesure où la vie est toujours chère,
03:34ils n'ont pas de logement, ils n'ont pas de travail,
03:38ils n'arrivent pas à se soigner, l'éducation va un peu à tâton.
03:44Donc en gros, ce n'est pas trop la faute des militaires,
03:49parce qu'en un an, ils ne pouvaient pas gérer tout ça,
03:53mais ils avaient quand même promis de restaurer cette dignité aux Gabonais.
03:59Je pense qu'ils auraient dû commencer au moins,
04:02plus que par donner de l'eau et du courant à tous les Gabonais,
04:06et faire en sorte que le panier de la ménagère soit abordable pour tous.
04:11Restons sur la restauration de la dignité,
04:13comment vous vous êtes sentie lorsque, il y a quelques mois,
04:17des syndicalistes ont été rasés pour avoir revendiqué leur treizième moche-pâle,
04:22les syndicalistes de la SEG, comment vous vous êtes sentie vous qui êtes syndicaliste ?
04:25Ben voilà, par exemple là, ça rentre dans ce qu'on appelle,
04:30d'ailleurs dans le projet de constitution, je ne me rappelle plus exactement l'article,
04:36on dit qu'on ne doit pas humilier les citoyens,
04:40mais là, ces syndicalistes ont été humiliés.
04:44Et quand on dit qu'on veut restaurer la dignité aux Gabonais,
04:48ça commence aussi par là.
04:50C'est vrai, j'ai parlé du panier de la ménagère,
04:52j'ai parlé de l'électricité et de l'eau,
04:54mais j'ai parlé aussi de liberté des personnes à pouvoir s'exprimer librement et à revendiquer,
05:02surtout qu'on sait que le droit de grève est autorisé.
05:06Alors là, c'était la plus grosse erreur qui avait été faite dès le début,
05:11mais je pense qu'aujourd'hui encore, sans pour autant dire que le président Oligui a tout fait,
05:18mais je crois qu'aujourd'hui, il ne s'aventure plus trop dans ce genre de démarche,
05:24à savoir, il a humilié les syndicalistes de la SG,
05:28il a humilié le jeune homme Amouanda la dernière fois,
05:32mais ça commence un peu à aller.
05:35On dirait qu'il commence à rentrer un peu dans sa veste de président de la transition.
05:40Dans l'actualité, il y a un fait qui suscite beaucoup de réactions,
05:44vous qui êtes enseignante, comment vous appréciez la répression du jeune homme de Gamba,
05:52qui est actuellement en détention provisoire à Port Gentil,
05:56pour avoir, je vais le dire, utilisé un t-shirt sur lequel on voit l'effigie du président,
06:02pour s'essuyer une partie génitale ?
06:05Ça, c'est des choses aussi qu'on ne doit pas apprécier.
06:08Honnêtement, c'est vrai que…
06:11Il faut autant de sévérité pour un jeune qui est en classe d'examen, selon vous ?
06:15Oui, vous savez, c'est vrai, ça dépend.
06:19Mais l'acte aussi est grave.
06:21On ne peut pas aimer le président de la République comme on aime à le dire aujourd'hui.
06:27On ne peut pas aimer les projets qui sont en train de se faire.
06:33On peut même souffrir dans son âme,
06:37on ne peut pas prendre la photo, c'est un t-shirt, c'est vrai, vous allez me dire.
06:43Mais ça, c'est des choses aussi que je ne peux pas encourager.
06:46C'est vrai que la punition est grave, mais le geste aussi est aussi grave.
06:52D'accord. Poursuivons notre interview sur des questions purement politiques.
06:57Lors de votre passage sur une chaîne locale,
06:59vous vous réjouissez de l'interpolation de certains cadres du PDG,
07:04que vous avez qualifié de « mauvais conseillers » de l'ancien président Ali Bongo Ndimba.
07:09Quelles sont selon vous les erreurs concrètes que l'on peut leur reprocher ?
07:14En tout cas, pour avoir été au parti avec eux pendant quand même une vingtaine d'années,
07:22et je peux dire, ça se rapproche un peu à ça,
07:25je peux dire que ces camarades, ces anciens camarades,
07:30j'étais très heureuse qu'on les ait, au moins à cette époque-là,
07:36même si aujourd'hui ils sont en train de reprendre un peu le poids de la bête,
07:41mais à cette époque j'étais très heureuse qu'on les ait exclus un peu de la société.
07:47Parce qu'ils sont arrogants, ils sont arrogants et incompétents,
07:52ils étaient arrogants et incompétents dans la gestion du parti.
07:57Et c'est peut-être ça qui a fait aussi qu'on n'ait pas bien géré le pays.
08:03Parce que si on n'arrive pas à gérer le parti, ce n'est pas le pays qu'on pourrait gérer.
08:08Très bien. Actrice majeure de la scène syndicale et politique,
08:14vos interventions depuis le coup d'État du 30 août 2023 sont très suivies,
08:19car souvent très critiques à l'égard du CTRI.
08:24Si l'ancien parti au pouvoir, votre formation politique,
08:29a soutenu le CTRI et a appelé à un vote du oui au référendum,
08:39qu'est-ce qui justifie cette prise de position de vos camarades ?
08:43Je préfère d'abord vous dire que je ne suis plus au PDG.
08:48Quand vous me dites vos camarades, dites alors vos anciens camarades.
08:53Ils sont mes anciens camarades. Ils ont soutenu le CTRI.
08:59Je peux dire qu'ils ont soutenu le CTRI.
09:03Mais la vérité, c'est que s'ils ont eu cette possibilité, cet honneur,
09:09c'est parce que le CTRI leur a donné l'opportunité de se mettre en avant.
09:15Parce que j'entends des gens dire « oui, mais tous les autres partis avaient fait leur sortie ».
09:21Mais ce qu'on oublie, c'est que le PDG n'est pas comme tous les autres partis.
09:26Le PDG était le parti au pouvoir, qui a géré 56 ans.
09:31Donc quand le CTRI arrive au pouvoir, à travers leur dialogue social,
09:38ils disent qu'ils ont suspendu, avoir suspendu le PDG trois ans et ses alliés.
09:47Même pas un an à peine, on revoit ce parti qui vient,
09:53comme un phénix qui sort de ses centres, qui renaît de ses centres,
09:57venir narguer le peuple gabonais.
09:59Mais moi je dis que cette manière de faire, ce n'est pas le peuple gabonais qu'ils ont nargué.
10:05Ils ont nargué le président Oligui et tout le CTRI.
10:11Parce que nous, on voyait déjà bien clair que le PDG Oligui était de connivence avec ce parti.
10:19Mais ce que le PDG a fait, ils n'ont fait que nous montrer que finalement,
10:25le CTRI n'est que le PDG en treillis.
10:29Très bien. On apprend ce soir que vous avez quitté le PDG.
10:33Alors à quand date votre départ du PDG et qu'est-ce qui a motivé ce départ ?
10:38Eh bien je suis partie du PDG, je pense que c'était au mois de février,
10:44fin janvier, début février.
10:47Fin janvier, début février.
10:49Vous allez me dire pourquoi si tard ?
10:51Parce que j'avais tenté plusieurs fois, après le coup d'État,
10:55de me rapprocher de mes anciens dirigeants,
10:59en l'occurrence, comment il s'appelle,
11:03mon secrétaire général qui assurait l'intérim, le sénateur…
11:08Oyubi ?
11:09Voilà. Je me suis rapprochée.
11:11Mais malheureusement, ils n'ont pas voulu récupérer ma démission.
11:16Ils m'ont dit d'attendre.
11:18Et après, je me suis encore rapprochée du parti.
11:22À la maison-mère, on m'a demandé d'attendre et j'ai quand même insisté.
11:26Et ce n'est qu'au mois de février, je crois fin février,
11:30qu'ils ont accepté ma démission.
11:32En fait, qu'ils l'ont récupérée et j'ai eu une ampliation
11:37pour reconnaître effectivement que j'avais démissionné.
11:40Mais bon, certaines personnes disent qu'ils ne m'ont pas vue dans les médias
11:45venir annoncer ma démission.
11:47Mais quand je suis rentrée au PDG,
11:49je n'ai jamais fait de communiqué pour dire que j'ai entré au PDG.
11:52Je ne vois pas pourquoi, quand je pars,
11:54les gens voulaient me voir à travers les médias
11:57disant que j'ai démissionné.
11:59J'ai démissionné comme je suis entrée.
12:01Et même en entrant, je n'avais pas fait de demande.
12:03Mais au moins, en sortant, j'ai fait une demande.
12:05Mais qu'est-ce qui justifie ça ?
12:07C'est tout simplement, vous le savez déjà,
12:10qu'avant la campagne, mes camarades, mes anciens camarades,
12:14on n'était plus en bonne harmonie.
12:18Je commettais de graves gaffes, de plus en plus,
12:23surtout nous dans la province du Haut-Lintem, en l'occurrence à Oyen.
12:27Si vous vous rappelez, ma dernière intervention,
12:30défendant l'ancien maire d'Oyen,
12:35il voulait l'enlever, vraiment,
12:38de la manière la plus, je peux dire, la plus odieuse.
12:42Et vraiment, comme il gérait un matin,
12:45des gens se lèvent, ils disent qu'ils ne veulent plus de vous,
12:48et puis voilà, on doit partir.
12:50J'ai défendu ce maire.
12:52Et c'est suite à cette intervention
12:55qu'ils m'ont enlevé au parti politique.
12:58J'ai d'abord été traduite en conseil de discipline.
13:01Ils m'ont enlevé du bureau politique.
13:04Ils m'ont enlevé sur les listes locales
13:07de la commune d'Oyen.
13:10Et ils ont fait de moi une simple militante,
13:13ce que je n'ai pas apprécié.
13:15Et pendant la campagne,
13:17ils ne m'ont donné aucune responsabilité,
13:20sous prétexte, d'après eux, que j'étais une opposante.
13:23Et j'étais même menacée,
13:26ils se reconnaîtront s'ils suivent les médias,
13:29j'étais menacée par certains responsables
13:32du comité permanent du bureau politique d'Oyen,
13:35en me disant que de toute façon, quoi que tu fasses,
13:38quand on aura récupéré le pouvoir,
13:41tu verras, on sera encore là, à nouveau l'année prochaine.
13:44Et là, tu verras ce qu'on va te faire.
13:47À partir de ce moment-là,
13:49l'opportunité qui m'avait été offerte,
13:51c'était le coup d'État.
13:53Le coup d'État arrivant, je me suis dit, ouf,
13:56voilà, j'ai eu l'occasion de sortir tranquillement
13:59de cette cabale, en fait,
14:02de ce groupe que moi j'appelle
14:05une association d'évampureux.
14:08Très bien. Vous êtes ressortissante d'Oyen,
14:11et il y a quelques semaines,
14:13justement, des ressortissants de la province du Walentem
14:16se sont réunis dans un hôtel La Place
14:19pour envoyer, de façon tonitruante,
14:22leur soutien au président de la transition.
14:25Comment vous qualifiez cet acte, cette sortie politique ?
14:28Pour parler de mes parents,
14:31d'Oyen, du Walentem,
14:34et plus particulièrement d'Oyen,
14:37j'ai fustigé cette démarche.
14:40Vous savez, il y a des gens qui disent
14:43qu'ils veulent changer les choses.
14:47Ils ont annoncé des bonnes choses.
14:50Ça, ça nous a séduit.
14:53Mais dans la manière de procéder,
14:56on retrouve des vieilles méthodes,
14:59des méthodes que nous avons condamnées.
15:02Et c'est ce qui s'est passé avec mes parents du Walentem.
15:05Nous avons passé tout le temps,
15:08que ce soit avec le président Bongo, le père,
15:11avec Ali, à faire la même chose.
15:14Nous ne pouvons pas aujourd'hui.
15:17Oligi n'a pas besoin qu'on lui fasse de telles campagnes.
15:20Plus que les gens disent qu'il est venu nous libérer.
15:23Mais quand vous venez libérer les gens,
15:26on ne sait pas trop de quoi, mais quand vous venez nous libérer,
15:29mais normalement, on n'a plus affaire à ce genre de campagne.
15:32On n'a plus affaire à ce genre de campagne.
15:35Vous appelez des gens, quand vous regardez des gens
15:38qui étaient autour de la table, mais pour certains,
15:41la méthode utilisée là, parce que peut-être
15:44les nouveaux PDG là, pense que j'appelle des nouveaux PDG,
15:47en fait, c'était des anciens opposants qui sont revenus
15:50au PDG et utilisant les mêmes méthodes
15:53qu'ils ont condamnées hier.
15:56Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
15:59Moi, j'ai dit, je ne peux pas aller à ce genre de réunion.
16:02D'abord, je n'étais pas invitée, je ne suis plus au PDG,
16:05mais même si on m'avait appelée en temps,
16:08je peux ne pas être au PDG, mais mes parents d'Oyem
16:11peuvent m'appeler à une réunion, puisqu'à cette réunion,
16:14ce n'était pas une réunion de PDGistes, mais quand vous regardez,
16:17la majorité, c'était que des PDGistes.
16:2056 ans de régime PDGiste,
16:25vous ne pouvez pas, ça laisse des traces,
16:28sur 100 abonnés, vous allez retrouver
16:3180 abonnés PDGistes, les 20.
16:34Donc, il y aura toujours la majorité, surtout qu'aujourd'hui,
16:37Olivier a donné la possibilité, a dit
16:40que les parties étaient suspendues,
16:43et donc, ils ont créé plein d'associations.
16:46Ils ont créé plein d'associations, c'est les mêmes personnes
16:49qui se sont muées en associations,
16:52les parties qu'on ne voulait plus voir se sont muées en associations,
16:55ils ont ajouté d'autres nouvelles associations avec de nouvelles personnes,
16:58et quand vous regardez, bien, tout ça,
17:01c'est dans la sauce du PDG. Alors moi,
17:04je ne mange pas de ce pain, vous arrivez dans la salle,
17:07moi j'ai vu dans la salle, ils ont appelé des gens, mais il y avait déjà des banderoles
17:10écrites, le well-in-time dit oui, mais ils ont dit,
17:13ils sont même pas malins. En fait, ils auraient dû faire
17:16semblant d'appeler des gens, quand vous appelez des gens,
17:19vous allez et vous écoutez, et quand ils vous disent,
17:22ils vous donnent la raison pour laquelle ils vous ont appelés,
17:25et après, vous allez réfléchir,
17:28et ils devraient reconvoquer une autre réunion
17:31pour dire que ceux qui sont d'accord avec le message
17:34que nous avons transmis, nous allons nous retrouver
17:37tel ou tel jour. Mais non, toujours les vieilles méthodes,
17:40ils vous appellent, alors vous êtes nombreux,
17:43vous venez, ils vous filment, ils vont envoyer, ils vont dire,
17:46ça y est, on a convaincu, la salle était pleine, voilà.
17:49Mais sur mille, il y a peut-être que 300 qui sont inscrits,
17:52le reste, c'est le remplissage.
17:55On vote pas avec le remplissage, on vote avec des inscrits.
17:58Alors, j'ai condamné ces gens.
18:01Ça aussi, c'était une réunion des sorciers.
18:04Et aujourd'hui, en 2024, on ne peut plus fonctionner,
18:07même étant du well-intern. Vous savez,
18:10nous, au well-intern, même si certains nous insultent souvent,
18:13comme je ne vais pas donner les noms de ceux qui passent du temps
18:16à le faire dans les réseaux sociaux, mais nous sommes un peuple digne.
18:19Comme d'ailleurs, beaucoup de peuples au Gabon,
18:22beaucoup d'ethnies au Gabon sont dignes,
18:25plus particulièrement nous, les well-intern.
18:28Nous ne sommes pas des moutonniers. Nous, on n'a pas de chef.
18:31On n'a pas de chef dans nos structures. On n'a pas de chef.
18:34On se gère, chacun travaille en fonction,
18:37on te donne des responsabilités en fonction de ce que tu es
18:40capable de faire et ce que tu sais faire.
18:43Alors, faire comme on fait, venez dire oui.
18:46Vous voyez, un des sénateurs, président du Sénat,
18:49hier, qui condamnait les choses, c'est lui qui vient
18:52maintenant parler, quelqu'un qui a déjà parlé, qui peut encore dire.
18:55Mais comment, c'est qui ? Même nous, dans le MVET,
18:58comment on ne gère personne ?
19:01Donc, moi, j'ai condamné ça. C'est vrai.
19:04Quand vous regardez dans les réseaux sociaux,
19:07j'ai vu que Langounier aussi avait fait,
19:10avait soutenu le président de la transition.
19:13Mais eux, au moins, ils ont mis leurs photos.
19:16Ils sont une vingtaine ou une trentaine.
19:19Ils ont dit que Langounier soutient le CETERI.
19:22Mais oui, on peut considérer
19:25que ce sont ces personnes-là.
19:28Mais on ne peut pas venir dire le WELENTEM avec une masse derrière.
19:31Qu'est-ce qu'on veut montrer ?
19:34Oligi n'appartient plus ni au WELENTEM,
19:37même s'il est de son père et du NOIEM.
19:40Oligi n'appartient plus au OTOGUE.
19:43Oligi n'appartient à aucune ethnie.
19:46Et en tant que président de la transition,
19:49il doit être au-dessus.
19:52Et même si on veut le soutenir,
19:55on n'a pas affaire à tous les simagrées qu'on fait.
19:58Est-ce que vous n'avez pas le sentiment
20:01que ces comportements peuvent porter atteinte à l'unité nationale ?
20:04Ben oui. Mais oui. Mais c'est ce qui se passe.
20:07Parce que beaucoup pensent que comme ils sont du OTO,
20:10comme Oligi est fin et OTOGUE est battequé,
20:13il faut quand même que je dise une chose.
20:16J'ai remarqué, c'est vrai, on fustige les fangs.
20:19Parce que nous on en fait trop.
20:22Mais j'ai remarqué aussi qu'hier encore,
20:25quand c'est le OTOGUE qui faisait tout ça, personne ne parlait.
20:28Depuis qu'on nous a aussi laissé parler, tout le monde veut parler.
20:31Tout le monde dit oui, c'est ci, c'est là, les fangs.
20:34Non, moi je fustige le fait que des petits enfants
20:37amènent les fangs, amènent des grandes personnes fangs
20:40à devenir des moutons.
20:43Mais on ne peut pas empêcher les autres de faire la même chose.
20:46C'est pour ça que je dis que quand si tout le monde,
20:49les fangs se retrouvent, les pounous se retrouvent,
20:52les battequins se retrouvent, les miennes se retrouvent.
20:55En fait, chaque groupe ethnique du Gabon se retrouve.
20:58Mais on va dans une position où,
21:01comme l'autre l'a dit,
21:04on va montrer qui a voté plus Oligi,
21:07qui a voté plus la Constitution.
21:10On n'est pas dans un concours de savoir qui a voté plus.
21:13Pour qu'on vote plus, il faut faire de bonnes propositions,
21:16il faut amener des bonnes choses.
21:19On ne vote plus comme à l'époque de Omar ou de Leomba.
21:22Aujourd'hui, on vote comme à l'époque d'Ali.
21:25Aujourd'hui, on vote en fonction des propositions que vous amenez
21:28pour restaurer les institutions et la dignité des Gabonais.
21:31Si vous n'amenez pas de bonnes choses, on ne vous votera pas.
21:35Deux de vos prédécesseurs sur ce canapé rouge,
21:38pour les citer, Alain-Claude Billé-Binze et Albert Rondossa,
21:41ont fustigé les images du Président
21:44qui pilule dans la ville,
21:47au point de les qualifier d'occupation.
21:50Quels commentaires faites-vous de cette présence ?
21:53Je crois qu'ils ont raison.
21:56C'est pour ça que je vous ai dit qu'au départ,
21:59nous avons vraiment cru qu'Oligi voulait vraiment changer les choses.
22:03Mais au fur et à mesure que nous avançons,
22:06nous nous rendons compte qu'il fonctionne,
22:09qu'il veut fonctionner,
22:12comme à l'époque de Bongo le père.
22:15Mais notre jeune fils de Président,
22:18ce qu'il doit savoir,
22:21c'est qu'aujourd'hui, en 2024,
22:24nous ne sommes plus en 1990,
22:27on ne peut plus fonctionner.
22:31En 1990, il n'y avait pas les réseaux sociaux.
22:34En 1990, le gabonais Lambda
22:37ne s'intéressait pas à la politique ou à la chose.
22:40Quand je dis la politique, ce n'est pas la politique politicienne,
22:43c'est-à-dire ne s'intéressait pas à la nation.
22:46Il venait, il subissait, on nous racontait des histoires,
22:49tout était écrit, on ne lisait pas.
22:52Mais aujourd'hui, les gens lisent, les gens s'informent, les gens sont cultivés.
22:55Quand vous regardez dans la ville, toutes les pancartes,
22:59il y a quelques mois, ils avaient même commencé la campagne avant la campagne,
23:02parce qu'il y a quelques mois, ils avaient déjà mis
23:05jeudi 8 au référendum.
23:08Mais heureusement, je ne sais pas,
23:11quelqu'un a dû leur dire que, oh, attention, ça,
23:14on est allé trop vite en maison. Ils ont vite enlevé, la nuit, la nuit,
23:17toutes les pancartes. Et ils les ont remplacées
23:20par les photos du Président Oligui.
23:23Mais le Président Oligui, il n'a pas besoin de ça.
23:27Vraiment, ceux qui lui disent de faire ça, je soupçonne le PDG.
23:30Et je dis, je continue à dire
23:33à mon Président, que le Président de la Transition,
23:36Monsieur le Président, si vous voulez aller loin
23:39dans votre besoin,
23:42n'allez pas avec le PDG.
23:45Vous avez humilié le PDG. Ils n'ont pas oublié ça.
23:48Et ça, ils vont vous le faire payer.
23:51Ils ont commencé
23:54en sortant en fanfare.
23:57Quand ils sortent en fanfare, c'est pour narguer les Gabonais en disant,
24:00vous voyez, vous avez crié pour rien, il est avec nous.
24:03Mais ça, on attend la communication
24:06du Proc Parole, du CTRI.
24:09Qu'est-ce qu'ils viennent dire ?
24:12C'est vrai, le Télésphore nous dit, oui, le PDG,
24:15c'est un parti comme les autres. Non, non, non.
24:18Le PDG, 56 ans, il n'est pas comme les autres.
24:21Quand le PDG sort, on n'en fait pas un drame.
24:24Mais quand le PDG sort, on en fait un drame.
24:27Parce qu'ils ont géré, moi je dis,
24:30mes anciens camarades auraient dû aller un peu
24:33goûter l'opposition.
24:36Qu'ils fassent un peu l'opposition, ils ne peuvent pas aller.
24:39Parce que si Oligi les amène encore avec lui dans le panier,
24:42et comme Oligi a l'intention de prendre
24:4514 ans de pouvoir, ajouté aux 56 ans,
24:48mon Dieu, un siècle, on va gérer le pays
24:51avec des gens comme ça ? Non, on dit non.
24:54C'est pour ça qu'on dit, si Oligi
24:57s'amuse à soutenir, c'est-à-dire
25:00à se faire porter par le PDG. Là, ils ont déjà amené,
25:03vous avez vu dans leur sortie, des gens qui sont
25:06même incapables d'arborer
25:09la photo d'Ali. Mon Dieu,
25:12quelle ingratitude. Ils sont alors obligés d'aller
25:15épuiser dans les poubelles de l'histoire, aller reprendre
25:18la photo du Président Bongo.
25:21Mais c'est une bonne leçon.
25:24Il faut qu'Oligi voit comment les PDG
25:27vont le manger demain. Quand ils vont
25:30descendre Oligi, ils amèneront la photo d'Ali.
25:33C'est à ce moment qu'ils amèneront la photo d'Ali.
25:36Mais ils sont mauvais. Oligi, il y a des jeunes
25:39gens, il y a plein de jeunes gens. Mais au PDG,
25:42il n'y a pas que des mauvais aussi, il faut le dire.
25:45Mais malheureusement, ils sont plus nombreux. Mais le petit groupe
25:48qui bloque la machine, c'est les mêmes vieilles figures
25:51que vous voyez là. Ces mêmes vieilles figures là,
25:54ce sont eux qui bloquent la machine. Les enfants.
25:57Si on laissait les enfants devant
26:00et les vieux que nous sommes derrière,
26:03peut-être que le peuple gabonais aurait dit
26:06qu'on dirait que les choses ont changé là-bas. Mais vous regardez bien les choses.
26:09Ce sont eux-mêmes qui veulent encore
26:12être devant la scène et s'afficher avec Oligi.
26:15Mais quand Oligi s'affiche avec eux, il peut nous dire
26:18aujourd'hui, ne me faites pas une constitution
26:21qui soit à la mesure
26:24de moi ou bien de ma famille. Non.
26:27Ça, c'est des mots. C'est des mots. On attend
26:30la dernière mouture. On va voir ce qu'ils ont dit
26:33dans la constitution. Parce que c'est pas tout.
26:36Justement, nous y arrivons. Le projet
26:39de la nouvelle constitution a été adopté en Conseil des ministres
26:42le 17 octobre dernier.
26:45Ensuite, il a été remis au Premier ministre pour
26:48divulgation. Est-ce que vous avez déjà quelques bris
26:51du contenu de ce texte et quelles sont vos
26:54premières impressions ? En tout cas, d'après
26:57de ce qu'on nous dit, rien n'a changé.
27:00La seule chose qui a changé, je crois qu'ils avaient
27:03mis, en sachant que les gens vont râler quand
27:06ils vont l'enlever, donner l'impression aux gens
27:09que bon, écoutez, vous voyez, on a quand même fait quelque chose.
27:12Nous n'avons pas vu, je ne vais pas m'avancer vraiment
27:15totalement, mais ce que j'ai entendu, c'est qu'on a
27:18revu un peu le problème
27:21dans le cadre de l'éligibilité
27:24à l'article 53, je crois que c'est ça,
27:27qui dit pour être candidat, il faut être de père et de mère.
27:30Ils ont revu ça un peu. Ils ont revu
27:33aussi certaines choses au niveau des
27:36postes de responsabilité, qu'ils ont appelé
27:39des postes de souveraineté. Mais en fait, ce n'est pas tout ça
27:42qui compte. Le vrai problème, c'est
27:45la séparation des pouvoirs.
27:48C'est ça qui est le problème clé
27:51dans la Constitution. Et c'est ça qui va faire
27:54que plusieurs personnes, ou sinon la majorité
27:57des personnes, risquent de voter non.
28:00Parce que cette Constitution, et ils ne veulent pas le dire aux gens,
28:03ou ils ne l'ont pas dit au Président Oligi,
28:06ceux qui ont écrit cette Constitution sont allés copier la
28:09Constitution de 1961.
28:12C'est-à-dire que, comme la Constitution
28:15de 91 essaye
28:18de nous amener déjà en avant, eux,
28:21au lieu de reprendre cette Constitution de 91
28:24et retirer certains articles qu'Ali avait
28:27ajoutés pour aller dans ses élections
28:30ou je ne sais pas quoi, on devait réaménager
28:33en attendant tout ça et repartir avec la 91,
28:36refaire l'élection avec la 91
28:39et puis après, le prochain Président
28:42devait s'asseoir pour nous amener vers une nouvelle
28:45Constitution et qui devait être
28:48votée par un référendum. Mais quand vous regardez
28:51bien, quand on dit vice-président, si vous lisez la
28:54Constitution de 1961,
28:57c'est la même chose, copier-coller
29:00et le professeur Romuald Essogo
29:03nous le dit bien, et il le connaît bien,
29:06c'est un juriste, il a dit,
29:09je l'ai suivi la dernière fois à la télé, il en parle,
29:12si vous voulez en savoir plus, il faut aller regarder
29:15dans le, je vais faire quand même la pub à travers votre
29:18média, si vous regardez l'émission, regarde
29:21sur le monde de la RTG
29:24chaîne 1, mais ce monsieur, si les gabonais
29:27écoutent ce que dit ce monsieur, mais je pense
29:30que le nom va l'emporter correctement
29:33parce qu'ils nous ont trompés.
29:36Vous savez la Constitution de 1961, c'est comme ça
29:39que les députés ont trompé d'autres députés.
29:42Quand ils ont amené la vice-présidence
29:45de la République, ils ont amené le vice-président
29:48du gouvernement, mais pourquoi ils l'ont amené ?
29:51En 1961, quand l'Omba avait des problèmes,
29:54il a utilisé Obama pour
29:57essayer de l'aider à faire passer
30:00cette Constitution, en mentant au peuple
30:03que cette Constitution, elle est identique
30:06à la Constitution américaine.
30:09Mais ce qu'ils oublient, c'est qu'en Amérique, aux États-Unis,
30:12le président est sur le même ticket
30:15que le vice-président.
30:18Mais ici, en Amérique, ce n'est pas le président
30:21qui nomme le vice-président.
30:24Ils vont en ticket. Et là-bas, ils ont la séparation
30:27du pouvoir, même si c'est le président
30:30qui nomme les gens. Mais il y a une séparation du pouvoir.
30:33Alors, notre Constitution,
30:36ils disent qu'elle est présidentielle, mais elle n'est pas présidentielle.
30:39Elle est plutôt présidentialiste. Je dirais même que c'est
30:42une Constitution bâtarde. On peut même l'appeler
30:45comme le poisson, sans nom, parce qu'on ne sait pas
30:48si c'est présidentiel, si c'est présidentialiste,
30:51si c'est semi-parlementaire, si c'est semi-président.
30:54Il n'y a rien qui nous le dit. On a pris, comme a dit
30:57Jean-Rémi Yama, vous voulez un nouveau téléphone ?
31:00Vous prenez la coque de Samsung,
31:03vous prenez le bouton de Apple,
31:06vous prenez l'autre de Redmi,
31:09des chinois, vous mélangez, et quand vous avez
31:12un nouveau téléphone, ce nouveau téléphone, vous l'appellerez comment ?
31:15Vous allez l'appeler
31:18téléphone bâtard, ou téléphone sans nom.
31:21C'est la Constitution qu'on va avoir.
31:24Très bien. Alors, nous approchons du...
31:27De la fin. Voilà, non, non, pas encore.
31:30Pas encore, on va y arriver. Nous approchons du référendum,
31:33justement, concernant l'option par le peuple
31:36de cette nouvelle Constitution, sans langue de bois.
31:39Quelle est votre position ?
31:42Le référendum, je crois qu'on en... J'en parle déjà même,
31:45j'en parle un peu. Donc vous direz non ou oui ?
31:48Mais non, là, aujourd'hui,
31:51parti comme c'est parti, sur l'ancien projet,
31:54sur le projet que nous avons actuellement,
31:57nous attendons maintenant qu'on nous présente le projet
32:00définitif qui a été adopté par le gouvernement.
32:03Quand on l'aura lu, au lieu qu'on spécule sur
32:06les on-dit. Voilà aussi un gouvernement,
32:09vous voyez, si les choses étaient bien faites,
32:12il nous aurait donné ce projet depuis.
32:15Mais pourquoi ils ne veulent pas nous donner le projet depuis ?
32:18Parce qu'ils savent qu'aujourd'hui, on lit maintenant.
32:21Ils veulent nous donner ça à la dernière minute pour qu'on s'embrouille.
32:24Parce qu'ils ont passé le temps
32:27à raconter que le président,
32:30si vous ne votez pas oui au référendum,
32:33c'est que vous désavouez
32:36le président Oligi.
32:39Non, le président Oligi, l'élection
32:42du président Oligi, c'est en 2025,
32:45même si, comme on entend, il veut les courter. Mais c'est à part.
32:48Le référendum est à part. Le référendum,
32:51c'est voter un texte. L'élection
32:54présidentielle, c'est voter un individu.
32:57Donc, qu'on vote oui ou qu'on vote non,
33:00Oligi restera là. Mais comme ils ont passé le temps
33:03à dire oui quand De Gaulle avait fait son référendum
33:06et quand on avait dit non, après il avait démissionné.
33:09Mais lui là, ça c'est De Gaulle, c'est les grands hommes
33:12qui font comme ça, mais lui ici
33:15là non, est-ce qu'il va partir ? Non, il ne va pas partir
33:18plus qu'il a déjà goûté et c'est bon aussi.
33:21Donc il ne va pas partir, mais pour qu'il décide
33:24de ne pas partir, il ne faut pas qu'il se colle à cette constitution.
33:27Il ne faut pas qu'il se colle à ce référendum.
33:30Le référendum, vous voulez savoir si je dois
33:33dire oui ou non ? Pour le projet,
33:36je dirais non, je dis non.
33:39Mais si on regarde, quand on aura regardé
33:42le dernier,
33:45en fait ce ne sera plus un projet puisque ça sera déjà adopté,
33:48à ce moment, nous allons lire.
33:51Nous allons lire ce qu'ils ont changé. Si je trouve
33:54qu'ils ont changé, surtout en ce qui concerne
33:57la séparation des pouvoirs,
34:00il n'y a pas de problème. On demande
34:03d'admissionner les militaires, mais pourquoi ?
34:06Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Et quand on leur demande
34:09ce qu'ils ont séparé, ils ne veulent même pas.
34:12Jusqu'à aujourd'hui, on ne connaît pas exactement
34:15les noms des personnes qui sont au CETERI.
34:18Mais si on dit oui à la constitution qui dit
34:21qu'on doit amicier
34:24le CETERI, donc les militaires,
34:27à la dernière minute, ils peuvent nous amener.
34:30Ne soyez pas surpris de voir que tous ceux qui doivent être
34:33jugés, ils vont mettre leur nom dans le CETERI
34:36en disant voici finalement le groupe du CETERI,
34:39pour sauver même des voleurs ou des assassins. Non,
34:42ça, on aurait dû le savoir avant.
34:45Un an après, on ne sait toujours pas qui est le CETERI.
34:48Un matin, on nous montre un groupe, un autre matin, un autre groupe.
34:51Mais c'est qui exactement ? Les noms des gens du CETERI, c'est qui ?
34:54On doit nous dire qui sont les membres du CETERI.
34:57On doit enlever
35:00la journée de libération dans la constitution.
35:03La seule journée que nous avons,
35:06c'est la journée de l'indépendance.
35:09Même à l'époque de la dictature des bongos,
35:12on n'avait jamais mis le 12 mars dans la constitution.
35:15On n'avait jamais mis ça.
35:18On ne met pas les dates des gens,
35:21on ne met pas la date, comment on appelle ça ?
35:24Tous les ans, il y a la fête de la musique.
35:27On ne met pas dans la constitution, le Gabon doit fêter la fête de la musique
35:30tous les mois de juin. Non, ça, c'est des décisions
35:33qu'on prend après, des petites lois
35:37mais pas dans la constitution.
35:40Quand il y aura un autre coup d'État demain, il va s'appeler
35:43le coup d'État de la libération.
35:46Lui aussi, il va venir encore ajouter son... Non, non, non.
35:49Il faut enlever des choses comme ça. Donc, il y a plein de choses à enlever.
35:52Si, quand on va relire
35:55cette nouvelle constitution,
35:58nous allons voir
36:01c'est quoi la question qu'ils vouloient poser.
36:04Êtes-vous d'accord pour cette constitution ?
36:07Parce que les Gabonais doivent savoir que quand on va au référendum,
36:10pardon, quand on va au référendum,
36:13le référendum, même si vous n'êtes pas d'accord
36:16avec un seul article, vous dites non.
36:19Au référendum, on ne va pas vous demander
36:22quels sont les articles que vous aimez, quels sont les articles que vous n'aimez pas.
36:25Non. C'est comme celui qui va voter oui,
36:28même s'il y a un seul article
36:31qu'il n'aime pas. Mais s'il veut dire oui, il dit oui.
36:34Et ceux qui votent non aussi,
36:37s'il y a un seul article qui ne va pas, on dit non.
36:40Donc, l'article qui ne va pas, c'est la séparation des pouvoirs
36:43qu'on nous ramène. La séparation. On ne peut plus aller
36:46en 2024-25
36:49avec un hyper-président.
36:52Même à l'époque des Bongo, c'était jamais écrit.
36:55On avait quand même mis un faux...
36:58Le Premier ministre.
37:01Même s'il ne gouvernait pas. Aux yeux du monde,
37:04on semblait être un peu démocratique, même si après, le Président
37:07n'en met dessus. On veut qu'on ramène tout ça.
37:10Premier ministre, Président de la République,
37:13chacun, le judiciaire dans son canal,
37:16le législatif dans son canal et l'exécutif dans son canal.
37:19Voilà. Chacun de son côté.
37:22Le Président gérant ce qu'il doit gérer,
37:25le Premier ministre, et qui est d'ailleurs le fusible de l'autre.
37:28Donc, parce que là, aujourd'hui,
37:31les pédagistes qui conseillent le Président
37:34en disant « non, il ne faut pas faire ça, il vaut mieux faire ceci »,
37:37ils ont sûrement menti au Président en disant « on va t'aider à gouverner ».
37:40Non, c'est faux. Monsieur le Président Olugi,
37:43ils ne vont jamais vous aider à gouverner.
37:46Ils vont chercher à vous évincer. Parce que même
37:49ils ont leurs candidats. Ils ont des bénéités depuis.
37:52Donc, ne suivez pas ça.
37:55Ils ne vont jamais vous aider.
37:58Donc, moi, je ne peux pas me prononcer. Ce n'est pas que j'ai peur.
38:01Parce qu'après, vous allez dire « Oh, Bituga n'a pas pu dire non ».
38:04Là, on est à la télé, on parle des choses normales
38:07et justes. Quand, par rapport à l'ancien,
38:10au projet, je dis non.
38:13Je disais déjà non, ce n'est pas aujourd'hui, j'ai déjà dit non.
38:16Par rapport au nouveau, à la nouvelle Constitution
38:20adoptée en Conseil des ministres, nous attendons voir.
38:23Aujourd'hui, on aurait dû nous donner ça à travers l'Union
38:26pour que chaque abonné ait sa page,
38:29sa Constitution Élise,
38:32pour qu'il aille voter en totale méconscience. Mais là,
38:35on ne l'a pas. Ils vont sûrement nous sortir ça la nuit, la nuit.
38:38Très bien. Alors, sortons du politique
38:41et essayons d'évoquer les questions sociales.
38:44Vous avez été pendant plusieurs années une figure emblématique
38:47de la lutte syndicale. Dans le cadre
38:50de cette période de transition, marquée par plusieurs mesures
38:53visant à repondre aux attentes des travailleurs, pensez-vous que le
38:56CETERI repond effectivement à leurs préoccupations ?
38:59Bon, il faut dire
39:02que le CETERI a essayé.
39:05Vous savez, nous reprochons
39:08au CETERI le fait de construire
39:11des ponts de ceci, cela. C'est une bonne chose pour nous
39:14pour restaurer certaines écoles,
39:17le saupoudrage qu'ils font un peu
39:20partout là. Ils auraient gagné
39:23en se concentrant sur
39:26d'abord les institutions,
39:29voir comment faire travailler
39:32les gabonais. En fait, tout ce qui concerne un peu
39:35le monde du travail. Parce que
39:38même si vous avez des jolis ponts, des jolies maisons,
39:41si vous ne travaillez pas,
39:44ça ne vous sert pas. Ça sert des gens comme nous
39:47qui avons peut-être des voitures. Mais même
39:50celui qui doit prendre le taxi, s'il n'a pas d'argent pour prendre le taxi.
39:53Parce qu'il ne travaille pas.
39:56Et au niveau des gabonais, là il a essayé, c'est vrai.
39:59Il ne faut pas quand même dire qu'ils n'ont rien fait.
40:02Ils ont quand même mis les 400 taxis
40:05à disposition de quelques gabonais.
40:08C'est déjà ça, ces 400 gabonais.
40:11On peut dire 400 familles qui ont déjà
40:14quand même quelqu'un dans la maison qui travaille.
40:17Ils ont promis pour le moment
40:20la seule chose concrète, c'est
40:23les taxis que nous voyons. Maintenant,
40:26payer les rappels, c'est aussi une promesse
40:29mais qui risque d'être faite parce que
40:32dans le cadre de la campagne sur le référendum,
40:35je suis sûre qu'ils ont étalé, ils ont décidé
40:38de payer ça ce mois-ci. Donc
40:41attendons voir. Si ils gèrent un peu
40:44les travailleurs, peut-être que ça peut faire changer
40:47les travailleurs. Mais je veux dire aux travailleurs
40:50qu'il ne faut pas qu'ils lient
40:53le rappel avec la Constitution.
40:56Parce que la Constitution, nous la votons
40:59au référendum. Nous allons
41:02l'adopter là-bas au référendum pour des années.
41:05Pour des années, c'est-à-dire
41:08nos enfants, nos petits-enfants. Il faut qu'on voit au-delà.
41:11Il ne faut pas qu'on voit juste le bout de notre nez
41:14parce qu'on nous a donné notre rappel, parce qu'on m'a
41:17rétabli ici. Bon, comme c'est ça, bravo, je m'en vais
41:20voter, oui. Non ! Lisez la Constitution.
41:23Au niveau des travailleurs, je pense qu'il n'y a pas encore
41:26grand-chose de fait. Il y a du
41:29saupoudrage. Certains ont quelque chose,
41:32d'autres n'en ont pas. Mais ce qu'on veut,
41:35c'est qu'il y ait une bonne majorité des personnes.
41:38Et si on voulait que tout le monde ait quelque chose,
41:41on aurait pu instaurer une allocation de chômage.
41:44Au moins, ça aurait permis
41:47à ceux qui ne travaillent pas en attente
41:50d'un emploi, d'avoir quand même quelque chose
41:53pour qu'ils soient un peu dignes. Parce que même vous-même,
41:56vous trouvez normal que tous les jours, vous avez
41:59un parent, un ami, quelqu'un, un enfant,
42:02même votre propre enfant que vous avez à la maison. Ils ont déjà,
42:05à 40 ans, nous avons encore les enfants qui vivent avec nous
42:08parce qu'ils ne travaillent pas. Et tout le temps, il faut leur donner
42:11le matin quelque chose pour le taxi. Non !
42:14Il faut instaurer
42:17une prime d'allocation de chômage
42:20qui serait quelque chose qui permettra quand même
42:23aux chômeurs, en attendant d'avoir un poste,
42:26de pouvoir acheter quand même une cigarette,
42:29un jus, prendre son taxi.
42:32– Très bien. Enfin, nous ne pouvons conclure cette interview
42:35sans évoquer l'avenir politique
42:38de Mme Bitouga. Quelle vision avez-vous pour le Gabon
42:41et comment envisagez-vous votre propre avenir
42:44sur la scène politique, puisque vous êtes partie du Parti
42:47démocratique gabonais ?
42:50– Quand vous posez la question comme ça, ce n'est pas trop bien.
42:53Si on prend la question à l'envers,
42:56puisque vous êtes partie du Parti démocratique gabonais,
42:59comment maintenant vous envisagez votre...
43:02– Vous avez été ostracisé, vous avez été exclu.
43:05– Mais vous croyez que ma vie politique, c'était au Parti ?
43:08Non, c'était un chemin que j'avais fait.
43:11Si Dieu me porte vie, il me donne la chance
43:14de vivre longtemps, je peux faire d'autres choses.
43:17Mais pour le moment, je pense que c'est bon de poser cette question
43:20parce que chaque fois qu'on intervient
43:23à travers la presse, ils aiment poser cette question.
43:26Mais le problème aujourd'hui, ce n'est pas tellement
43:29le problème de Mme Bitouga. Même si Mme Bitouga
43:32ne devient rien, ce que nous devons savoir,
43:35nous devons tout simplement savoir qu'aujourd'hui,
43:38ce qui compte, c'est le Gabon.
43:41Au-delà de notre petite personne.
43:45ou qu'on devienne, je ne sais pas,
43:48ou qu'on ne fasse rien, mais qu'on accompagne.
43:51Par exemple, moi aujourd'hui, je suis contente
43:54de participer à ma manière en dénonçant
43:57ce qui ne va pas.
44:00Quand ça va, je dirai que ça va.
44:03Quand ça ne va pas aussi, je dirai que ça ne va pas.
44:06Moi, il m'est arrivé de voir, de discuter
44:09avec le président et de lui dire,
44:12si ça ne va pas, je ne peux pas aller.
44:15J'ai parlé avec le président Bongo Omar,
44:18avec le président Oligi. Je dis, monsieur le président,
44:21ici, ce n'est pas bon. Faites comme ça, attention.
44:24Mais je ne parle pas de ma petite personne.
44:27Parler de sa petite personne, savoir ce que nous allons
44:30devenir demain, non, ça, ça ne m'intéresse pas.
44:33On verra au moment opportun. Peut-être que demain,
44:36c'est vous qui serez candidat. Pourquoi ? Peut-être que je pourrais
44:39ou peut-être moi-même, si je vois qu'il n'y a pas
44:42de candidat et que le PDG a décidé de soutenir,
44:45peut-être, par exemple, monsieur Oligi.
44:48Moi aussi, si Oligi a comme soutien le PDG,
44:51je serai obligée d'être candidate
44:54pour demander aussi vos voix pour que vous me votiez.
44:57Mais ce n'est pas encore à l'heure du jour.
45:00Sinon, pour le moment, ce qui nous intéresse,
45:03c'est de voir, d'accompagner le pays,
45:06d'accompagner nos compatriotes pour
45:09qu'ils comprennent les grands enjeux
45:12du moment. Et que, honnêtement,
45:15il faut que nous fassions un effort.
45:18Et je ne voudrais pas, vous m'avez posé la question
45:21sur Bilebizé aussi. Je voudrais quand même dire
45:24que par rapport à Bilebizé et Ondossa,
45:27vous savez qu'Ondossa nous avait dit
45:30que c'était une révolution de palais. On a crié sur lui.
45:33On est venu, on a voulu le noyer en racontant
45:36qu'il avait pris des milliards et tout ça pour l'éteindre.
45:39Bilebizé est sorti du chapeau.
45:42On est en train de crier sur lui. Moi je dis qu'on aime
45:45Ondossa, qu'on aime Bilebizé ou pas.
45:48Ce qui nous intéresse, c'est ce qui sort
45:51de la bouche des individus. Que vous aimez Bituga
45:54ou pas, ce qui intéresse, si Bituga
45:57dit quelque chose qui vous touche
46:00et qui vous fait du bien, prenez ça.
46:03Comme a dit quelqu'un, si le messager n'est pas bon
46:06et que le message est bon, prenez le message.
46:09Tout simplement. Voilà.
46:12Très bien. Nous arrivons au terme de cette interview.
46:15Est-ce que vous avez un mot de fin à l'endroit de nos lecteurs
46:18sur Gabon Media Time et de nos téléspectateurs sur GMT TV ?
46:21Le message que je peux dire
46:24c'est d'abord
46:27vous remercier. Avant que je n'oublie.
46:30C'est d'abord vous remercier de m'avoir invité à cette émission.
46:33Je vous suis constamment
46:36et chaque fois que je vous suis, je disais mon Dieu
46:39comment je peux faire pour arriver à me mettre aussi sur
46:42Il suffit d'appeler. Voilà.
46:45Mais Dieu a fait grâce. J'ai été invitée
46:48à votre émission et je vous en suis vraiment
46:51je suis contente d'avoir participé à cette émission.
46:54Enfin. Merci. J'espère que ce n'est pas la dernière
46:57émission. On aura encore d'autres
47:00dans l'actualité. Quand vous serez candidate.
47:03Mais si je suis candidate, ça veut dire que c'est l'année prochaine.
47:06Ne me dites pas que vous ne m'inviterez que l'année prochaine. D'ici l'année prochaine
47:09on va recommenter. Il faut que vous m'appelez
47:12pour commenter maintenant l'issue des référendums.
47:15Voilà. Bon, façon de parler.
47:18Mais sinon, en gros, je voudrais dire au peuple gabonais
47:21d'être vigilant. Je voudrais reprendre
47:24les mots de Jonas Moulinda
47:27que je suis aussi beaucoup, qui a l'habitude
47:30de dire que attention peuple gabonais
47:33Réveillez-vous. Réveillons-nous.
47:36Moi je suis déjà réveillée. Donc je demande à ceux qui dorment encore
47:39Réveillez-vous. Réveillez-vous.
47:42On aura le temps de dormir quand on sera
47:45mort. Pour le moment, nous sommes vivants.
47:48C'est pour qu'on voit les grands enjeux.
47:51Aller voter, non.
47:54Ne veut pas dire qu'on n'aime pas Oligi.
47:57Aller voter, oui. Ne veut pas dire
48:00qu'on aime Oligi.
48:03Ceux qui vont expliquer le message de la Constitution
48:06doivent expliquer pour que tous les gabonais comprennent.
48:09Nous ne voulons pas
48:12une Constitution qui divise.
48:15En réalité, on avait pensé
48:18que le Président aurait pu entendre
48:21un peu les quelques
48:24petits messages que la population gabonaise
48:27avait envoyés, à savoir
48:30de suspendre un peu
48:33ce référendum, arrêter un moment
48:36se retrouver avec des personnes
48:39idoines, des personnes
48:42habilitées à lire et écrire la Constitution
48:45pour qu'ils la refondent.
48:48Parce qu'il faut le dire,
48:51les personnes qui ont été retenues pour aller écrire la Constitution
48:54ce n'est pas des personnes
48:57qui devraient la faire. Parce que,
49:00comme on le dit, il paraît qu'écrire la Constitution n'est pas donné
49:03à tout le monde. Donc, aujourd'hui,
49:06je demande au peuple gabonais de bien
49:09s'imprégner du dernier
49:12projet, de la dernière Constitution qui va sortir
49:15et de bien la comprendre afin qu'ils aillent voter
49:18en toute âme et conscience pour
49:21que demain, nous soyons un Gabon uni
49:24et non divisé. Et si nous voulons
49:27être unis, il n'est pas encore trop tard
49:30même si on a annoncé que le référendum va avoir lieu
49:33le 16. Ce n'est qu'une date,
49:36Monsieur le Président, je vous en prie,
49:39essayez de revoir, de sursoir,
49:42de demander, d'arrêter, de repousser le référendum
49:45et de vous asseoir avec
49:48les personnes politiques, les personnes habilitées
49:51à concevoir. Parce que n'oubliez pas
49:54que vous avez eu 801 amendements
49:57dans les vrais pays. 801 amendements.
50:00Vous devez mettre la Constitution à plat. Je ne comprends pas que ce gouvernement-là
50:03soit encore venu appuyer malgré le fait
50:06que vous ayez dit que vous ne voulez pas une Constitution
50:09à votre taille.
50:12Mais finalement, ils l'auront faite à votre taille puisqu'ils l'ont
50:15finalement adoptée. Voilà
50:18ce que je voulais dire pour terminer.
50:21Merci Mme Di Touca. Merci.