[#LeCanapéRouge] Interview exclusive de Nadia Christelle Koye, vice-présidente du CGE

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[#LeCanapéRouge] Interview exclusive de Nadia Christelle Koye, vice-présidente du CGE

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00:28 Mesdemoiselles, Monsieur, bonsoir. Nous recevons ce lundi sur le canapé rouge de Gabon Media Time
00:33 Madame Christelle Coy, vice-présidente, opposition du Centre Gabonais des élections. Madame, bonsoir.
00:42 Bonsoir, Monsieur le Président.
00:44 Comme il est de tradition dans notre programme, la première question que je veux vous poser est celle de savoir comment vous vous portez.
00:51 Je me porte bien, merci.
00:54 Alors, en février dernier, le renouvellement du Centre Gabonais des élections a connu quelques soubresauts.
01:01 Est-ce qu'aujourd'hui, on peut dire que le fonctionnement de cette institution est désormais optimal et apaisé ?
01:11 Je peux dire que les soubresauts que l'on a observés sont tout à fait normales.
01:17 Ils traduisent tout l'intérêt que les acteurs politiques accordent à l'organisation des élections au Gabon.
01:30 Il s'agissait quand même de la mise en place de l'organe en charge de gérer les élections.
01:36 Il s'agissait donc de désigner les représentants des partis politiques qui devraient pour la suite garantir la neutralité et l'impartialité des élections.
01:49 Nous mettons ces soubresauts déjà dans le cadre de l'intérêt porté à cette institution, mais également à la vitalité de notre démocratie.
02:05 Cela a permis à tous les acteurs impliqués dans le processus de se prononcer.
02:11 Il y a eu des saisines de la Cour, notamment le Parti politique réagir, qui a initié un premier recours,
02:18 lequel a donné lieu à une décision de la Cour qui n'a pas été exécutée dans son temps.
02:24 Il y a eu une nouvelle saisine.
02:28 À la suite de cette saisine, le bureau du Centre gabonais des élections a été mis en place.
02:35 Le bureau a prêté serment. Le contentieux a été vidé.
02:39 Je peux affirmer que nous sommes dans la plénitude de l'exercice de nos missions.
02:47 Que répondez-vous à ceux qui disent que le Président du Centre ne juge pas de toute l'impartialité qu'exigent ses fonctions ?
02:59 Je pense que les gabonais qui en ont exprimé la réserve étaient parfaitement dans leur droit.
03:12 Ils ont saisi les instances habilitées et attranchées sur la question.
03:18 En l'occurrence, la haute juridiction, la Cour constitutionnelle, qui a rendu une décision sur la question.
03:28 La décision sur la question étant rendue par la Cour constitutionnelle, le Président ayant prêté serment, je pense que le débat est cloué.
03:37 Dans l'opinion, la question de la gestion des élections continue de faire débat, notamment sur l'administration qui en a la charge.
03:45 Pouvez-vous succinctement nous décliner le rôle et les missions du CGE dans l'organisation des élections ?
03:52 Le rôle du Centre gabonais des élections est un rôle majeur, sinon principal.
03:59 C'est le CGE qui arrête le chronogramme, le calendrier électoral.
04:07 C'est lui qui désigne la très cruciale question de la désignation des commissaires électoraux au sein des commissions électorales locales.
04:18 Il y a un organe central, en l'occurrence le bureau du CGE, qui est composé en parité entre les membres de la majorité, qui sont trois, et les membres de l'opposition, qui sont trois, dont je suis le vice-président.
04:35 La parité observée au sein du bureau du CGE se traduit également à l'assemblée plénière, qui est constituée en parité de cinq membres de la majorité et de cinq membres de l'opposition.
04:51 A priori, cette parité devrait garantir les intérêts de chaque camp politique, en l'occurrence ceux de la majorité et de l'opposition.
05:01 Je peux dire que nous sommes les surveillants du processus électoral, parce que cette parité est également traduite au sein des commissions électorales locales.
05:13 Il y en a plus d'une centaine, reparties sur l'ensemble du territoire national et dans les représentations du Consulat pour ce qui concerne l'élection présidentielle.
05:25 Cette parité également se retrouve dans les bureaux de vote. Il y en a près de 3 000, également sur l'ensemble du territoire national et dans nos représentations consulaires.
05:41 À cette étape, je pense que le rôle du CGE, du bureau et de l'assemblée plénière, qui sont les organes délibérants en période électorale, est de garantir que les intérêts de chaque camp politique sont assurés.
06:01 En tant que représentante de l'opposition au CGE, quelles sont spécifiquement vos missions ?
06:09 Je viens de les énumérer. Nous veillons à arrêter le calendrier électoral, que nous présentons au gouvernement, parce que c'est l'instance habilité à enterrer,
06:23 à travers un décret qui est pris en Conseil des ministres, au programme de l'organisation du processus électoral.
06:30 Est-ce qu'il y a des missions spécifiques aux membres de l'opposition au sein de l'institution ?
06:37 Au sein de l'institution, effectivement, il y a des missions spécifiques. Il y a trois membres au sein du bureau du Centre Gabriel des élections.
06:47 Il y a le président, qui est l'organe régulateur, qui régule les activités des deux camps politiques. Il est l'arbitre.
06:55 Il y a le vice-président, le vice-président de la majorité et le vice-président de l'opposition, qui sont chargés de l'administration des questions politiques.
07:07 En l'occurrence, ERC en contact avec les partis politiques, parce que ce sont nos mandataires, veiller à la désignation des commissaires électoraux,
07:18 veiller au contrôle, sinon à la supervision de l'administration du scrutin.
07:26 Et les rapporteurs ont une mission, on va dire, administrative. Et enfin, les questionneurs ont une mission financière.
07:34 Le 9 mai dernier, le ministère de l'Intérieur a lancé l'opération de révision du fichier électoral. Est-ce que le CGE est partie prenante à cette opération ?
07:49 Tout à fait. Le CGE est partie prenante à cette opération. C'est une disposition de la loi 7/96, portant l'organisation des élections politiques au Gabon, qui le prévoit.
08:03 C'est donc une mission de supervision. C'est-à-dire que le ministère est en charge de l'Intérieur, le principal acteur de l'enrôlement des électeurs.
08:14 Mais comme l'organe, le législateur a prévu que le Centre gabonais des élections, qui est également un acteur majeur du processus, observe et supervise les opérations d'enrôlement.
08:31 On va dire que c'est un partenariat. Le ministère est en charge des élections avec une mission technique. Et le Centre gabonais des élections avec une mission d'observation.
08:44 Est-ce qu'aujourd'hui, en prélude aux futures échéances électorales, le Centre gabonais entend, comme on a vu la Cour constitutionnelle le faire, sillonner le pays pour expliquer aux citoyens,
08:59 mais aussi aux partis politiques ou du moins aux militants des partis politiques, le processus même électoral ?
09:08 Le Centre gabonais des élections a une mission également de sensibilisation. C'est ce que la loi prévoit. Mais le format va être un peu différé de celui de la haute juridiction de la Cour constitutionnelle.
09:23 C'est-à-dire que lors de la mise en place des membrements du Centre gabonais des élections, en l'occurrence les commissions électorales locales, nous assurons la formation des commissaires électoraux
09:38 qui auront eux la charge de former les scrutateurs et les autres membres des bureaux de vote. Donc c'est une formation plus ou moins établie dans le temps.
09:52 Mais en marge de cela, je me suis résolue sur la base des errements constatés dans le passé, en l'occurrence lors des élections de 2018.
10:01 Nous avons déploré la qualité sinon la formation de nos commissaires électoraux. Nous sommes engagés pour ce mandat à initier des séances de formation au bénéfice des partis politiques.
10:16 C'est une habilitation déjà que les partis politiques reçoivent de la Constitution parce que l'article de la Constitution dispose que les partis politiques participent à l'expression du suffrage universel.
10:30 A ce titre, ils forment les militants. Maintenant, le Centre gabonais des élections, par l'entremise du vice-président du bureau du Centre gabonais des élections,
10:39 envisage également former les partis politiques parce que c'est une question cruciale, c'est une question déterminante, fondamentale pour l'administration du scrutin, pour ce qui concerne l'opposition.
10:57 Est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui le CGE a un rôle à jouer dans l'intéressement des jeunes, notamment sur les questions politiques ?
11:08 Je pense que le rôle du Centre gabonais des élections est circonscrit à l'organisation du scrutin. Mais ce rôle évolue en principe aux partis politiques.
11:29 Il y en a une cinquantaine au sein de l'opposition, sinon plus. Et ce rôle devrait être une ressource exclusive des partis politiques parce que pour former les militants,
11:43 pour avoir des électeurs formés, il faudrait déjà maîtriser les outils principaux, les outils jolis qui font l'organisation des élections.
11:56 À ce titre, nous pourrions éventuellement les aider.
11:59 Le mardi 23 mai dernier, vous avez entamé des rencontres avec des regroupements de partis de l'opposition, notamment ceux regroupés au sein de la plateforme PG41.
12:10 Quel est l'objectif de cette démarche ?
12:13 J'aimerais déjà insister. Cette démarche n'est pas exclusivement réservée à la PG41.
12:20 Elle est élargie à l'ensemble des partis politiques de l'opposition, évidemment avec un chronogramme.
12:27 J'ai déjà rencontré la PG41, le président Alexandre Barrault, chambrier du RPM, le président Aganga Moussavou, le président Gérard Elanguema.
12:40 Cet après-midi, je rencontrerai Mme Paulette Missambo et progressivement d'autres présidents de partis politiques.
12:48 L'objectif est de communiquer sur les questions électorales.
12:54 En l'occurrence, il y a des rumeurs persistantes qui évoquent l'éventualité ou la probabilité du report de l'élection.
13:05 Je tenais à clarifier ces décisions, ces rumeurs.
13:11 Il y a également la question cruciale, sinon déterminante, de la désignation des commissaires électoraux.
13:20 Ces échanges portent justement sur les modalités de désignation de nos représentants au sein des commissions électorales locales et plus largement au sein des bureaux de vote.
13:32 Est-ce que vous pouvez édifier l'opinion sur comment sont composées ces différentes commissions électorales locales ?
13:41 Le bureau du Centre Gouvernement des élections est composé à parité de trois membres pour le compte de la majorité et de trois membres pour le compte de l'opposition avec un président qui est neutre.
13:58 Cette composition se retrouve également au sein de l'Assemblée plénière qui est l'organe délibérant avec le Bureau impérial électoral et au sein des commissions électorales locales.
14:11 Il y en a plus d'une centaine sur le territoire national et plus d'une centaine à l'extérieur du pays.
14:20 Le Centre Gouvernement des élections devra donc désigner les commissaires électoraux à parité entre la majorité et l'opposition.
14:29 Leur rôle est de veiller, puisque le bureau ne peut pas être représentatif sur l'ensemble du territoire et à l'extérieur, nous avons donc des démembrements.
14:39 Ce sont ces démembrements qui veilleront sous le contrôle du bureau du Centre Gouvernement des élections à la neutralité et à l'impartialité des élections.
14:52 Avant d'être la représentante de l'opposition au sein du CGE, vous êtes cadre du parti Les Démocrates.
15:00 Il n'est un secret pour personne que cette formation politique a connu une zone de turbulence, notamment avec le départ de son ancien président honoraire, M. Séraphin Akouré Davin. Un commentaire ?
15:15 Je me serais réservé à communiquer sur la question, d'autant plus qu'au sein du bon parti, il y a des organes qui sont habilités à le faire.
15:26 Mais je le ferai quand même. Vous savez, nous avons parcouru un chemin laborieux avec le président Akouré depuis 2016.
15:39 L'une des vertus que nous développons au sein de notre formation politique, c'est la liberté d'opinion et la liberté d'expression.
15:49 Je pense que le président Akouré a fait son choix. Il lui appartient de commenter les ressorts. Simplement, nous prenons acte de cette démission.
16:04 Nous ne pouvons pas vous avoir et ne pas évoquer la révision constitutionnelle issue de la concertation politique entre la majorité et l'opposition.
16:14 Après cette révision, pensez-vous qu'aujourd'hui, toutes les garanties sont réunies pour avoir des élections libres, transparentes au lendemain apaisé ?
16:25 Nous ne pouvons pas vous avoir sur ce plateau et ne pas évoquer la révision de la constitution issue de la concertation politique entre la majorité et l'opposition.
16:35 Après cette révision, pensez-vous qu'aujourd'hui, toutes les garanties sont réunies pour avoir des élections libres, transparentes au lendemain apaisé ?
16:46 Les réformes de la loi ne datent pas d'aujourd'hui. Elles ont été faites à plusieurs reprises, à de multiples reprises, après consultation de la place politique.
17:01 La loi, plus précisément la loi portant l'organisation générale des élections également, a été modifiée.
17:10 De mon point de vue, sans occulter le fait que ces réformes puissent être bénéfiques à notre démocratie,
17:19 je pense que la question cruciale à laquelle il faudra répondre, c'est celle, j'insiste, de la représentation de nos commissaires électoraux au sein des commissions électorales locales.
17:33 Pourquoi ? Parce que ce sont eux qui sont le relais des candidats, ce sont eux qui sont le relais des partis politiques, et ce sont eux qui, in fine, veillent à la sauvegarde des intérêts de leurs mandataires.
17:53 Donc, si cette question cruciale est résolue, de mon point de vue, sans occulter les autres questions, évidemment, si cette question cruciale est résolue,
18:03 si les dispositions de la loi sont respectées stricto sensus, je pense que nous pourrions avoir des élections transparentes et finalement apaisées.
18:14 Très bien. Nous arrivons au terme de cette interview. Est-ce que vous avez un mot de fin à l'endroit de ceux et celles qui nous ont regardés ?
18:24 Déjà, nous sommes en période d'enrôlement. La première chose, j'ai constaté un relâchement, sinon un désintérêt, un désintérêt pour l'activité politique, pour diverses raisons.
18:39 Mais le vote, l'exercice du devoir citoyen du vote est un exercice déterminant. J'invite donc mes compatriotes à se faire enrouler déjà et à faire valoir leur vote.
18:58 Parce que l'avenir de notre pays en dépend, l'avenir de nos communautés en dépend et notre avenir également en dépend.
19:06 Merci.
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