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Retrouvez le Talk Show de ce lundi 28 octobre 2024 présenté par Sébastien Volpe avec Romain Canuti, Maxence Volpe et Gérard Gili.

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Sport
Transcription
00:00L'Olympique de Marseille qui a perdu face au PSG, pour en parler autour de la table,
00:11Maxence Volp, Romain Canutti et bien évidemment Gérard Gilly, qui nous fait l'honneur d'être
00:17sur ce plateau de Zerbi, une composition qui suscite des interrogations.
00:22Donc on y va directement.
00:25Alors tu sais Gérard, on a l'habitude dans l'Ofocen, alors que Loic vous remontre la
00:31composition de départ, avant les matchs on fait aussi un talk show, là c'est le talk
00:34show du lundi où on débriefe les prestations du week-end, le jeudi on parle justement du
00:40match et ce dimanche, ce jeudi, on parlait du Classico et donc les consultants qui étaient
00:46là sur le plateau avaient fait une équipe où si tu veux on avait décidé, et on n'est
00:52pas coach et on fait confiance à Deserbi, mais puisqu'on parle de la composition, forcément
00:57je te relaie ce que nous avions fait, on avait voulu densifier le milieu de terrain en mettant
01:01Rabiot, Holberg et Kondogbia pour essayer d'être vraiment costaud au milieu de terrain
01:07et on avait laissé Cornelius avec Balerdi en défense centrale.
01:10La question que je souhaitais te poser, parce que très sincèrement ça me pose des interrogations
01:14et encore une fois tu as été un illustre entraîneur donc ta réponse m'intéresse
01:17au plus haut point, quand tu as des défenseurs centraux dans ton groupe et que tu les mets
01:22et moi je trouve que Cornelius a fait des matchs corrects les matchs précédents, il
01:26a eu d'ailleurs des notes dans les différents médias et différents journaux très correctes.
01:30Sur ce match de Classico, tu lui demandes gentiment d'aller s'asseoir sur le banc
01:34pour faire reculer un Kondogbia qui à la base est milieu de terrain, même si on a
01:38déjà vu avec succès dans le passé Stéphane Nbia être reconverti de milieu à défenseur
01:43centrale, mais comment ensuite en tant qu'entraîneur tu fais à remotiver ton Cornelius justement,
01:50à lui dire bon là j'ai mis Kondogbia à ta place mais t'inquiètes pas c'était
01:54Paris.
01:55Tu vois le sens de ma question, je trouve ça très difficile pour Cornelius.
01:59Je comprends le sens de ta question mais moi je pense très honnêtement que chaque joueur
02:08a un poste préférentiel et c'est prendre un risque de le transformer à jouer à un
02:17autre poste, c'est un pari.
02:20Mais hier le problème de Marseille, ce qui m'a sauté aux yeux moi dès les premières
02:27minutes, c'est cette liberté qu'on a laissé aux Parisiens de trouver Barcola très facilement
02:36et Hakimi très facilement.
02:37S'il y avait un point à mon avis à mettre en évidence, c'était celui-là et surtout
02:45éviter qu'on touche Barcola très rapidement sur une première passe et Hakimi aussi.
02:51En bloquant cette passe-là, je pense que les Parisiens ont été obligés de rentrer
02:55dans l'axe où il y avait beaucoup de monde.
02:57Si vous mettez beaucoup de monde et que sur le côté il y a la possibilité de trouver
03:02rapidement ces joueurs-là à un contre un ou dans le dos des défenseurs, il y a problème
03:07à chaque fois.
03:08Ajouter à ça le positionnement de Dembélé, c'était aussi entre guillemets surprenant
03:12parce qu'à la base il est souvent à droite et là de le mettre au milieu, ça a perturbé
03:16totalement.
03:17Dembélé a été un peu l'homme libre de Paris, donc il s'est baladé, il a dribblé,
03:21ils sont capables d'éliminer des adversaires.
03:23Il était toujours en supériorité numérique en fait.
03:26Mais bon, tous les buts arrivent de centre, donc il fallait impérativement couper ces
03:33possibilités de passes.
03:34Si vous les coupez, vous coupez Barcola et vous coupez Hakimi, le jeu se concentre dans
03:40l'axe du terrain où a priori vous avez mis des joueurs physiques capables de réagir.
03:46En fait, moi je trouve que c'est sur le positionnement que ça me pose problème.
03:51Alors déjà la compo, je n'étais pas super fan de certains choix parce qu'après c'est
03:56toujours pareil, faut attendre de voir parce que des fois tu es surpris par une compo et
04:00puis ce qu'on met en place, les consignes qu'on donne à un joueur ou à un autre font
04:03que dans le match on se dit « Ah tiens, on a déjà vu des joueurs, des Thauvins jouer
04:08par exemple Prolayer sur une rencontre ou des trucs auxquels on ne s'y attend pas.
04:12Donc moi j'ai toujours un peu de réserve avant le match, je me dis on va voir.
04:14»
04:15Dès le début, le coup d'envoi, on a la chance d'être positionné un peu, de bien
04:18voir au stade.
04:19Dès le début du match, je vois déjà, alors là c'est vraiment un détail.
04:23À Montpellier, on était en 4-3-3 avec un Rabiot qui était à la hauteur d'Arith.
04:26Là on a démarré, Rabiot il était à la hauteur d'Oybier.
04:29C'est un détail, mais c'est énorme.
04:32C'est que déjà on en met deux, on recule un peu.
04:35Ils n'ont pas coupé ces fameuses passes sur le côté, parce que au début je me suis
04:38dit « S'il est là, c'est justement pour bloquer entre guillemets ce côté-là.
04:42»
04:43Mais ils ne l'ont pas fait.
04:44Luis Henrique, moi je l'ai senti, c'est peut-être une consigne, je l'ai senti tétanisé.
04:50Et au contraire, et c'est pour ça qu'on voulait en appeler tous de nos voeux à la
04:53titularisation d'un Jonathan Rowe à sa place, parce que lui, il allait se mettre
04:57dans le dos d'Hakimi.
04:58Il allait rester.
04:59Lui, il allait jouer l'attaque à fond et Hakimi allait se dire « Bon, si je monte,
05:03il va falloir couvrir le petit anglais là derrière.
05:05»
05:06Alors que Luis Henrique, qui est venu se mettre directement en sorte de deuxième latérale
05:10tellement il avait peur, Hakimi c'était une autoroute.
05:13En contre-exemple de ce que tu dis, sur le côté droit, tu avais Greenwood et sur le
05:19premier but, ce que fait Henrique sur le côté gauche, l'effort de revenir pour aider son
05:24latéral, lui il ne le fait pas.
05:26Et Murillo qui avait fait, entre parenthèses, un super début de match parce que les trois
05:30fois où il est en tête à tête avec Barcoula, il arrive à lui prendre le ballon, il se
05:34retrouve complètement débrouillé à deux contre un et c'est comme ça que tu prends
05:38le but.
05:39Donc c'est vrai que, tu vois, tu es toujours entre te dire « Qu'est-ce que je fais ? Je
05:42mets une équipe où je vais pouvoir réussir à défendre, comme on en avait parlé pour
05:47Henrique à gauche où je joue tout pour l'attaque.
05:49»
05:50Mais si tu mets terreau, il fallait, à mon sens, changer l'esprit de tous les joueurs,
05:54leur dire « Là, maintenant, on veut être protagoniste.
05:57»
05:58Si on veut garder derrière des défenseurs très offensifs comme Hakimi, il faut lui
06:04mettre quelqu'un qui soit très, très offensif aussi parce qu'il sait que si jamais il monte,
06:10si le ballon est perdu, ça fait occasion de but contre son équipe.
06:14Oui, mais regarde Greenwood, il est offensif quand même, ça n'a pas empêché que…
06:18Est-ce que vous l'avez vu vraiment offensif hier ?
06:24Je veux dire…
06:25Non, mais il fait peur.
06:26Je ne l'ai pas vu un déport de main, je n'ai pas vu grand-chose, il n'a fait peur
06:31à personne hier.
06:32Non, c'est sûr.
06:33Je veux dire, hier…
06:34Non, mais sur le papier, il fait peur.
06:35Sur le papier, quand il y a Greenwood, Nuno Mendes, il ne doit pas se permettre de pouvoir
06:39monter aussi facilement qu'il a pu le faire sur le premier but.
06:42Oui, mais bon, dès le début du match, il a dû sentir que Greenwood, il n'allait
06:46pas faire beaucoup d'efforts aussi, parce que…
06:51Et c'est ça, moi, ma frustration, c'est qu'on s'est mis dans un entre-deux.
06:54On ne sait pas si on joue vraiment la carte de l'attaque, on ne sait pas si on joue
06:57vraiment la carte de la défense, on a fait un peu entre les deux, du coup, tu ne fais
07:01rien du tout.
07:02Et en fait, tu as une frustration aussi, parce que certains de tes joueurs, tu as l'impression
07:06de ne pas les avoir utilisés.
07:08À la fin du match, je vais te dire, qu'est-ce que tu as pensé d'Adrien Rabiot ?
07:10Qu'est-ce que tu avais pensé d'Adrien Rabiot ?
07:12Je vais te dire, il était un peu esselé et tout.
07:14Ben oui, comme on était en entre-deux, tu es au milieu de terrain, tu as l'impression
07:17de ne pas trop l'avoir vu, il n'a pas raté grand-chose, mais pour autant, tu ne
07:21l'as pas vu faire des trucs insensés, tu as l'impression qu'au milieu, les autres,
07:25ils se sont baladés, donc tu es là, tu es frustré.
07:27Donc, soit on y va à fond, soit on met un bus, mais il faut prendre une décision.
07:31On peut parler de tous les joueurs comme ça, mais on en revient au fait du début du match
07:35qui manquait.
07:36Je me souviens, quand on jouait Paris, il y a longtemps peut-être, mais le défi était
07:42le même.
07:43Les premières minutes, ce n'était pas du football.
07:46Les premières minutes, il y avait un défi physique.
07:48Il faut l'expliquer à notre ami Romain.
07:50Non, non, mais c'était...
07:51Lui, il voulait voir que du jeu, nous, on lui a dit, il faut que ça rentre dedans.
07:54Non, non, mais ce n'était pas tout le match, parce que ça aurait été impossible.
07:57Mais les premières minutes, c'était vraiment du rentre-dedans.
08:01De l'intimidation.
08:02Des gars comme Dimeco, des gars comme Mozart, c'était...
08:06Bon, il y avait cinq minutes où c'était presque de...
08:09Et alors, maintenant que c'est passé, tu peux nous le dire, est-ce que c'était aussi,
08:13en guillemets, un peu une consigne d'un coach ?
08:16Oui.
08:17Les premières minutes d'un match de ce niveau-là, c'était d'abord...
08:22Comme le premier corner, c'était aller au contact du gardien pour lui montrer que
08:29tous les corners, il n'allait pas prendre les ballons facilement.
08:32Il y avait ces cinq minutes de, on va dire, de psychologie à gagner.
08:39Il fallait qu'à un certain moment, l'adversaire sache qu'il allait avoir un match très dur
08:44sur le plan engagement.
08:45Et après, ça se régulait, quoi.
08:48Mais les premières minutes, c'était comme ça.
08:50Et la même chose quand on allait jouer à Paris.
08:52Là où ça fait peine, quand même, par rapport à ce que tu dis, c'est que j'ai même l'impression,
08:56sur le début du match, qu'on a essayé d'aller des fois...
09:00Non, mais c'était timide.
09:02Ils ne sont pas rentrés dans le match.
09:04On a essayé, mais sans essayer vraiment.
09:06Moi, je suis frustré.
09:08Moi, je voulais du jeu.
09:10Mais je me suis repassé.
09:12Alors des fois, un match, on se repasse à match.
09:14Moi, j'ai pu me repasser.
09:16Je suis allé revoir les déclarations de De Zerbi dans la conf d'avant-match.
09:20Parce que je ne suis pas fou.
09:22Avant le match, on nous a dit, vous allez avoir du...
09:24Regardez la conférence de presse de De Zerbi de vendredi, regardez le match.
09:28Et vous allez vous dire, est-ce que c'est vraiment ce qu'on a vu ?
09:31Le fameux, on veut être protagoniste, on veut être machin, tout ça.
09:34Protagoniste de quoi ?
09:36Pas du tout, on leur a laissé libre cours.
09:38On était là, acculé.
09:40Comme si on avait peur de l'adversaire, peur de l'événement.
09:43Mais comment, Gérard, pour rester sur cette thématique-là,
09:46comment on peut expliquer qu'aujourd'hui, au club,
09:49il y a des Jean-Pierre Papin, il y a des Mehdi Benazia,
09:52il y a quand même des joueurs, il y a Fabrizio Ravanelli maintenant.
09:54Comment ça se fait que ces garçons-là,
09:56avant le match, ils ne sachent pas galvaniser ?
09:59Parce que si Roberto De Zerbi, lui, il n'a peut-être pas non plus
10:03encore toute l'importance de ces enjeux-là, etc.
10:06Ou Pablo Longoria, qui est plus espagnol.
10:09C'est peut-être, lui, le classico entre le Real et le Barça.
10:12Mais les Fabrizio, les Jean-Pierre Papin, etc.
10:15Comment ça se fait qu'ils n'arrivent pas à transmettre,
10:18dans ce vestiaire, l'importance dont, toi,
10:21tu nous parles et on le sent ?
10:23Quand vous transmettez en face,
10:26il y a la personne qui reçoit.
10:28Si cette personne-là, elle n'a pas le caractère
10:31de guerrier, si elle n'a pas ce caractère
10:34de la gagne,
10:37vous lui parlez pendant deux heures, il va vous dire
10:40« Oui, oui, on va faire ce qu'il faut, on va aller au pressing ».
10:43Il faut qu'en face de vous, il y ait quelqu'un dont
10:46c'est presque un peu naturel de le faire aussi.
10:49C'est peut-être la question à se poser pour savoir si,
10:52dans les joueurs qu'il y a actuellement, ils ont ce caractère-là.
10:55Quand vous aviez Moser ou Boli,
10:59j'aime pas Samoros, Dimecco,
11:02vous n'aviez pas besoin de leur dire qu'il fallait aller au tampon
11:05les dix premières minutes.
11:08Et au-delà, comme tu le dis, d'aller au tampon,
11:11ce qui m'a choqué aussi, c'est le déficit technique.
11:14Sur les vingt premières minutes,
11:17moi je me suis refait que les vingt premières minutes,
11:20parce que le reste, ça va me faire trop de mal.
11:23Sur les vingt premières minutes, ils perdent aucun ballon,
11:27et toi, tu as trois fois, j'ai noté,
11:30tu as trois fois Enrique qui a des ballons,
11:33trois fois il perd le ballon, tu as deux fois Arith,
11:36tu as une fois Hawaï, c'est trop.
11:39Les sept, huit ballons que tu as, où tu peux peut-être espérer ressortir,
11:42tu leur rends.
11:45Tu leur rends parce qu'ils font un pressing qui est très bon.
11:48Les distances de jeu entre les Parisiens étaient toujours les mêmes.
11:51Donc c'est la différence aujourd'hui,
11:54parce qu'on a parlé de titres et tout,
11:57on s'est imaginé plein de choses, la différence aujourd'hui entre Paris...
12:00On va revenir là-dessus, est-ce que ce n'est pas un mal
12:03d'avoir parlé toute la semaine,
12:06de s'être appuyé sur le 5-0 de Montpellier,
12:09en pensant que tout était facile ?
12:12Quand on dit qu'on a une grande équipe,
12:15quand on dit qu'on marque beaucoup de buts,
12:18est-ce qu'on ne tombe pas dans une sorte
12:21de trop confiance ?
12:24Tu penses que l'écart est encore abyssal entre Paris et l'OM ?
12:27Bien sûr.
12:30Tous les joueurs de Paris peuvent jouer à Marseille.
12:33Les joueurs de Marseille, dis-moi combien y'en a qui peuvent jouer à Paris ?
12:36On l'a vu, je veux dire, rien que techniquement...
12:39Tu vois, poste par poste...
12:42Est-ce que tu parles du pressing des Parisiens ?
12:45Je suis désolé, le pressing des Parisiens, qui a le droit aussi d'en sortir
12:48parce que t'es bon techniquement.
12:51Et nous, on ne s'en sort pas.
12:54Non, la seule chance que tu avais, c'était de les bousculer émotionnellement.
12:57Parce que moi, je reste convaincu, ce sont des formidables joueurs,
13:00Vitigna, João Neves, Zahir Emry, pour aller que de leur milieu de terrain,
13:03ce sont des formidables footballeurs,
13:06qui techniquement, au-dessus de la moyenne,
13:09ils sont dans le 5% de l'élite du football mondial.
13:12Mais peut-être que parce qu'ils sont jeunes,
13:15si le Vélodrome est un volcan, et si sur tous les contacts,
13:18pas besoin de remonter aussi loin que cette époque-là.
13:21Peut-être qu'il y a deux ans, le fameux match aux Coupes de France avec Tudor,
13:24il y avait une intensité dès le début,
13:27des joueurs qui montraient que ça ne s'allait pas être facile.
13:30Ce qui fait que ceux d'en face se disent,
13:33bon, on ne va peut-être pas aller à fond.
13:36Tu viens de trouver la clé, le mot, l'intensité.
13:39Si t'entrais, tu mets l'intensité, c'est un tout autre match.
13:42Il y a une question qui me tarabuste depuis des années,
13:45et tu es la personne idone pour en parler, puisque, encore une fois,
13:48tu as été entraîneur, et aujourd'hui, tu es comme nous, consultant,
13:51supporter, etc. Et là, ce soir, tu es consultant pour nous,
13:54et on t'a remercié encore.
13:57Souvent, quand on discute sur le plateau, les gens nous disent,
14:00on aurait mis Jonathan Drozd sur le côté gauche
14:03pour dynamiser, comme tu dis, pour apporter de l'offensive
14:06sur ce côté gauche de l'Olympique de Marseille,
14:09et faire un peu plus peur à Kimi,
14:12qui, avec Luis Henrique, avait moins peur, et donc avait plus de vérité offensive.
14:15On nous dit, vous n'êtes pas à l'entraînement.
14:18Mais moi, Gérard, je ne suis pas à l'entraînement, ni à ton époque,
14:21ni aujourd'hui. On y est de temps en temps, puisqu'on a des accès,
14:24mais on n'est pas à tous les entraînements.
14:27Il ne me faut pas 50 matchs pour voir que Jonathan Drozd,
14:30il a de la dynamite dans les jambes, que c'est quelqu'un qui perfore.
14:33Contre Montpellier, il est sur le premier but,
14:36et justement, il va de l'avant, là où Luis Henrique, que j'aime beaucoup en plus,
14:39que j'ai défendu tout au long de l'année, prend beaucoup moins de responsabilités.
14:42Il fait beaucoup plus de travail, comme l'a rappelé Maxence.
14:45Je reviens, je fais des fermetures, etc.
14:48Mais c'est beaucoup moins offensif.
14:51Comment, quand il y a une arme qui s'appelle Jonathan Drozd,
14:54et même s'il est court physiquement, qu'il ne peut pas faire 90 minutes,
14:57il peut en faire 60, 70, au moins 70.
15:00Comment on peut se priver d'un garçon qui, chaque fois qu'il rentre,
15:03il a été décisif contre Lyon, il a été décisif contre Montpellier,
15:06il est toujours bon. Pourquoi il se retrouve, quand on est sur le classico,
15:09c'est comme si eux, Barcoula, il avait dit, allez, on le met sur le...
15:12Bon, je ne compare pas Jonathan Drozd à Barcoula,
15:15on est bien d'accord. Alors, on va me dire, tu n'étais pas à l'entraînement,
15:18tu ne connais pas les principes du coach, etc. Mais comment,
15:21toi, tu peux nous expliquer ?
15:24Chaque coach a une vision des choses.
15:27Je veux dire, la vision de De Zerbi, c'est la vision de De Zerbi,
15:30la vision de Gérard Gilly,
15:33elle est peut-être différente.
15:36Le management, c'est aussi quelque chose
15:39qui peut être différent. À partir du moment...
15:42Moi, je pars toujours du principe que le coach,
15:45quand il fait son équipe, il fait la meilleure équipe possible
15:48pour faire le meilleur résultat possible.
15:51Avec la plus grande des convictions. On ne met jamais
15:54une équipe pour perdre.
15:57Donc, à partir du moment où il fait ça, c'est qu'il a des
16:00éléments qui arrivent à le convaincre
16:03de démarrer le match comme ça.
16:06Et pour revendiquer sur sa question, je vais la poser différemment et de manière
16:09plus simple. Est-ce qu'il y avait des mecs qui étaient capables de faire des bons matchs le dimanche,
16:12mais qui, à l'entraînement, ne montraient rien ?
16:15Du coup, toi, tu te mettais en difficulté ?
16:18Tu peux donner des noms, maintenant.
16:21Ils sont déjà à la retraite.
16:24C'est vrai qu'il y a des joueurs
16:27qui sont à l'entraînement...
16:30Tu n'as pas envie de les mettre le dimanche parce qu'à l'entraînement,
16:33tu les vois, ils sont tranquilles. Et ils sont galvanisés
16:36par la compétition. Et il y en a qui sont...
16:39Moi, j'en ai connu qui étaient exceptionnels à l'entraînement
16:42et qui étaient totalement tétanisés par
16:45le stade de l'élodrome, par l'enjeu des matchs.
16:48Et ils étaient absolument méconnaissables.
16:51En fait, ils te piègent, ça te donne envie de les remettre à chaque fois ?
16:54C'est le grand piège.
16:57C'est de bien connaître
17:00la personnalité du joueur
17:03et savoir de quoi il est capable, même si à l'entraînement,
17:06tu le vois, il est là, un peu nonchalant,
17:09il ne fait pas grand-chose. Mais le dimanche, il est tout autre.
17:12Il est différent. Parce que la compétition
17:15et l'entraînement, il y a une différence énorme.
17:18En entraînement, on peut se permettre de faire des choses,
17:21de les manquer. Là, le dimanche,
17:24devant 70 000 personnes, quand on manque un contrôle
17:27ou qu'on fait une mauvaise passe, c'est pas la même pression.
17:30Il est dans le même état d'esprit. Je me suis posé la même question à la mi-temps
17:33quand je vois qu'il sort Greenwood et tu disais que c'était logique parce qu'il était fantomatique.
17:36Mais en même temps, ça reste Greenwood
17:39et c'est un jeune joueur.
17:42C'est dans l'attitude qu'il le sort.
17:45Et moi, je le sors dans l'attitude.
17:48Parce qu'il peut manquer des choses.
17:51Tu n'as pas peur de te dire qu'en tant qu'entraîneur, je risque de le perdre aussi ?
17:54Il l'a dit à la fin du match.
17:57Sur le match, tu ne perds rien parce que
18:00s'il tente des choses et qu'il les manque et que tu vois
18:03qu'il va au bout des trucs, il n'y a pas de souci.
18:06Tu peux continuer à lui faire confiance.
18:09Quand tu vois que le joueur est là, un peu absent, on ne sait pas pourquoi.
18:12Il est juste en train de se noyer.
18:15L'équipe est en train de se noyer aussi.
18:18Tu ne vas pas dire
18:21pour conserver un joueur, lui faire confiance,
18:24mettre le reste de l'équipe en difficulté et laisser jouer à neuf.
18:27Après, c'est tout le dialogue dans la suite.
18:30Après, tu peux mieux faire, tu peux le prendre,
18:33lui montrer le match, la vidéo.
18:36On parlait tout à l'heure du conditionnement vidéo.
18:39Ils auraient pu regarder quelques matchs
18:42épiques entre Paris Saint-Germain et Marseille
18:45de l'ancien temps et montrer
18:48comment c'étaient les débuts de match.
18:51C'est plus que des paroles.
18:54On dit souvent aussi qu'aujourd'hui, l'arbitrage a changé,
18:57que nous, même quand on ne fait rien, on prend des cartons rouges.
19:00Si on mettait l'intensité des Mausers et des Dimicaux aujourd'hui, on finirait vite à neuf.
19:03Avant de passer à la troisième partie,
19:06j'avais une autre question. On profite de
19:09t'avoir, Gérard, pour te questionner, bien évidemment.
19:12Parce que c'est des questions qui me tarabustent.
19:15On va me dire que ça me fait une affaire personnelle, etc. Je m'en fous.
19:18Je prends le temps et je pose ma question. J'ai un joueur comme Amin Harit
19:21que je trouve moi
19:24très bon techniquement. Mais depuis quoi ?
19:27Ça fait trois ans, quatre ans qu'on le voit jouer. Il fait toujours les mêmes matchs.
19:30C'est-à-dire, ça porte le ballon.
19:33Sur le premier contrôle, ça efface le joueur et ça se met dans le sens du jeu.
19:36Et après, au lieu d'envoyer, de mettre
19:39sur orbite ses attaquants ou de temps en temps de portée, parce que
19:42le foot est une variété d'options, ce n'est pas
19:45un jeu stéréotypé, c'est toujours pareil.
19:48Ça porte le ballon, ça porte le ballon, ça s'empale sur la défense, ça crée des contres.
19:51Mais il a eu comme entraîneur Gattuso, Jean-Louis Gassé,
19:54Stanislas Dezerbi, il en a eu des entraîneurs.
19:57Il n'y a personne en tant que coach qui est capable de lui dire, Amin, franchement,
20:00tu es un joueur remarquable, sur le premier contrôle, tu es limite
20:03et après, simplifie ton jeu ou si tu veux,
20:06continue de porter. Comment ça se fait que
20:09au fil des années, je ne vois pas, moi, une progression
20:12chez ce joueur qui a toujours les mêmes qualités
20:15mais les mêmes défauts ? Il n'y a personne qui arrive à lui parler pour lui.
20:18Tu n'es pas aux entraînements, mais comment il n'y a pas de...
20:21Comment c'est possible qu'on n'arrive pas à faire
20:24bonifier les joueurs ? Je prends l'exemple d'Amin Harit, il y en a plein d'autres
20:27comme ça aussi. Enrique, vous le disiez tout à l'heure, ça manque de confiance,
20:30ça ne percute pas. Pourquoi le coach ne lui dit pas, fais-toi plaisir, tu as de la
20:33technicité, tu as un pouvoir d'accélération, tant pis si tu manques ton
20:36dribble, tant pis si... Pourquoi les joueurs ont l'impression d'être toujours les mêmes ?
20:39C'est le problème du niveau des joueurs.
20:42C'est ce qui limite les joueurs.
20:45Si Amin Harit, aujourd'hui, était capable
20:48d'éliminer et de percuter et d'aller seul,
20:51il ne serait peut-être plus à Marseille en ce moment.
20:55À un moment donné, il y a des limites.
20:58Et après, il y a aussi sur le terrain,
21:01ce qui fait progresser les joueurs, c'est l'environnement,
21:04les autres joueurs. Si Amin Harit a
21:07des joueurs devant lui qui vont faire des appels,
21:10qui vont demander le ballon, lui proposer des solutions,
21:13peut-être que ça va éveiller chez lui
21:16l'envie de faire des passes et non plus
21:19de porter le ballon.
21:22C'est un peu ce qu'on a vu à Montpellier, parce que c'est vrai qu'à Montpellier,
21:25c'était forcément une autre équipe adverse,
21:28mais à chaque fois qu'il avait un ballon et qu'il éliminait, il avait plusieurs solutions.
21:31Donc plus ou moins, c'était plus facile pour lui pour trouver du monde
21:34que là, contre Paris.
21:37Là aussi, c'est un motif
21:40qui peut apporter aux joueurs
21:43le souci de moins porter,
21:46le souci de faire la passe décisive.
21:49Il est obligé de faire les deux ou trois pas
21:52et puis la petite course en plus.
21:55Je sais que tu ne sollicites pas ma réponse
21:58sur ce sujet, mais concernant
22:01Amin Harit, je le trouve justement à la lumière de ce que tu dis
22:04et qui se vérifie. En fait, Amin Harit, au final,
22:07à lui, limite, j'ai envie de te dire qu'on ne peut pas aller en vouloir parce que
22:10Amin Harit, quelque part, il n'est pas décevant. On sait, comme tu dis,
22:13ses qualités, ses défauts. Donc moi, je trouve qu'Amin Harit,
22:16il y a des matchs où c'est bien de l'utiliser
22:19et tu sais qu'il va t'apporter quelque chose.
22:22Et il y a des matchs, une fois de plus,
22:25ce match contre Paris, je ne vois pas l'intérêt
22:28de réfléchir à un schéma tactique où tu l'incorpores,
22:31sachant que pour moi, il ne va pas être en capacité
22:34d'élever son niveau de jeu. Il ne va pas
22:37d'un coup faire ce truc-là parce que dans ces matchs-là,
22:40je me souviens même, je vais te citer un grand numéro 10,
22:43on l'embrasse, Rémi Cabela.
22:46Rémi Cabela contre le PSG
22:49de Di Maria, voilà.
22:52Je l'avais vu faire au Vélodrome, un match où il s'élève en
22:55intensité, en qualité de passe, tu vois, c'est-à-dire
22:58que ta passe, elle fuse encore un peu plus.
23:01Amin Harit, je n'y crois pas. Je fais peut-être une erreur,
23:04je n'y crois pas. Non, mais c'était un exemple pour comprendre pourquoi les joueurs,
23:07tu vois, c'est vrai qu'un paillette, par exemple,
23:10dans l'intensité, on s'est souvent bouffé le foie avec mon frère qui me disait
23:13paillette, mais tu le mets tous les jours parce que sur sa qualité, mais je lui disais,
23:16il y a des matchs où il marche. Comment ça se fait qu'on n'ait pas réussi aux garçons
23:19à lui dire, putain, tu es à Marseille, c'est ce que tu nous rappelais tout à l'heure,
23:22on est à Marseille, mais de l'intensité à tous les matchs et
23:25que de temps en temps, moi, en tout cas, je le voyais marcher,
23:28je m'arrachais les cheveux que je n'ai plus et c'est toujours
23:31un courant alternatif. Tu as pu remarquer que
23:34paillette, selon les entraîneurs qu'il a eus,
23:37n'a pas le même comportement. Donc, ça veut dire
23:40que la relation que tu peux avoir avec un entraîneur
23:43t'amène à te sublimer ou pas.
23:46Donc, ça veut dire qu'il y a ce
23:49facteur humain qu'il ne faut pas négliger pour arriver à
23:52motiver et à faire comprendre aux joueurs
23:55que son intérêt, c'est d'être bon
23:58et qu'ils prendront plus de plaisir. Après, ça passe
24:01par la relation avec les aînés.
24:04Une dernière question, parce que c'est vrai qu'ils en parlaient hier
24:07lors de la troisième mi-temps. Je trouve que de Zerbi,
24:10il charge quand même pas mal les joueurs
24:13en conférences de presse d'après-match. Il cible
24:16régulièrement les joueurs qui n'ont pas été bons
24:19en les citant nommément. Il y en a un tel, lui, un tel.
24:22Qu'est-ce que tu en penses ? Parce que je trouve que c'est quand même...
24:25On a connu des entraîneurs qui, des fois, avaient tendance
24:28à dire que c'est un peu ma faute, etc. pour
24:31épargner le groupe.
24:34Je pense que c'est sa méthode à lui.
24:37La mienne, c'était surtout de protéger
24:40le groupe parce que
24:43sincèrement qu'un joueur que tu blesses,
24:46il s'en souvienne tout le temps. Un jour,
24:49si tu es en difficulté, que tu as besoin
24:52qu'il s'exprime un peu plus,
24:57il ne le fera pas. Chacun a sa méthode.
25:01On peut les piquer dans le vestiaire,
25:04dans l'intimité du vestiaire, c'est sûr.
25:07Si quelqu'un n'est pas bon, on peut intervenir.
25:10Publiquement prendre un parti,
25:13il y en a qui le font, il y en a qui ne le font pas,
25:16mais je ne suis pas persuadé que ce soit la bonne solution.
25:20Les amis, on passe tout de suite
25:23à la troisième partie de notre émission.

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