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Mardi 29 octobre 2024, SMART IMPACT reçoit Benoît Yameundjeu (Directeur Général, Fifteen)

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00:00L'invité de Smart Impact, c'est Benoît Yamenjeu, bonjour.
00:10Bonjour.
00:11Bienvenue.
00:12Vous êtes le directeur général de Fifteen.
00:13Ça fait quoi, une quinzaine d'années, plus de 15 ans d'expérience ? Si on doit
00:16faire à la fois un bilan et puis un point d'étape, vous en êtes où du développement
00:20de Fifteen ?
00:21Fifteen, on est une entreprise qui conçoit, qui fabrique et qui déploie des systèmes
00:26de vélos en libre-service.
00:27On s'adresse aux collectivités et aujourd'hui, en termes de développement, on continue de
00:32se déployer en France, où on a beaucoup de villes sur lesquelles on est partenaire,
00:35et aussi à l'international, en Espagne, en Allemagne et dans d'autres pays.
00:40En préparant l'émission, j'étais assez surpris parce qu'on dit vélos en libre-service,
00:45vous avez déposé pas mal de brevets, c'est un métier d'innovation.
00:50Quelles innovations ? De quoi on parle ?
00:52C'est un métier d'innovation.
00:53Nous, notre activité, c'est de concevoir l'ensemble des systèmes qui sont nécessaires
00:57aux vélos en libre-service.
00:58C'est à la fois le matériel, les vélos, les stations de recharge qui vont permettre
01:02de recharger les vélos, de les stationner dans l'espace public et toute la partie logicielle
01:07qui permet d'accéder à ce service, à la fois les applications utilisateurs, les applications
01:11pour les gens qui font la maintenance des vélos.
01:14Sur ces trois aspects-là, on a des innovations.
01:17Sur la partie borne de recharge, par exemple, on a une innovation où on met les vélos qui
01:21ne sont pas accrochés comme des vélibs sur une borne individuelle, mais des vélos
01:25qui s'empilent un peu comme des caddies de supermarché, ce qui permet d'avoir une
01:28emprise au sol qui est beaucoup plus faible, beaucoup moins compacte, qui est beaucoup
01:32moins chère, beaucoup plus facile à installer.
01:34Donc ça, c'est une innovation matérielle, on a des innovations autour de la connectivité
01:37des vélos.
01:38Nos vélos sont très connectés, ça permet de les diagnostiquer en permanence, ça permet
01:42de savoir dans quel état ils sont, est-ce qu'ils sont en état de rouler, est-ce qu'ils
01:44sont au bon endroit, avec des algorithmes qui permettent de savoir où est-ce qu'il
01:47faut les mettre pour être le plus efficace possible.
01:50Ce genre d'innovation à la fois sur le matériel et le logiciel qu'il y a derrière
01:54tous ces brevets.
01:55Vos vélos, ils sont déployés ou principalement dans des grandes villes ? Le premier axe de
02:01déploiement ou de développement de Fifteen, est-ce que c'était tout de suite les grandes
02:05villes ou pas ?
02:06Historiquement, c'est plus les grandes villes, parce qu'historiquement, les grandes villes
02:09étaient plus équipées en système de vélos en libre-service.
02:12Avec notre système et notamment ce système plus compact et moins cher, on arrive à adresser
02:18un besoin de petites villes ou de villes moyennes beaucoup plus facilement.
02:22Du coup, depuis maintenant quelques années, c'est beaucoup plus sur les villes moyennes
02:25qu'on se déploie, parce que ces villes d'une part ont décidé de s'équiper sur des systèmes
02:29de vélos en libre-service, ce qui n'était pas le cas avant, et on a un système qui
02:31permet de répondre à leurs besoins.
02:32Donc, on se déploie beaucoup.
02:34Aujourd'hui, on est sur 25 villes.
02:35Alors, il y a des grandes villes comme Marseille, mais il y a des petites villes aussi petites
02:39que Landerneau en Bretagne.
02:40On va prendre ces exemples et aussi les exemples d'Auxerre et des communes avoisinantes sur
02:46lesquelles on va revenir.
02:48– Sur le déploiement du vélo, je vais simplifier, en zone rurale, c'est l'œuf et la poule.
02:54C'est-à-dire que c'est la demande qui fait l'œuf ou c'est parce qu'une communauté
02:59de communes ou un département crée les pistes cyclables que d'un seul coup vous pouvez
03:03arriver ? Comment vous l'analysez ça ?
03:05– En fait, c'est la combinaison de tout qui fait que la pratique cyclable va se développer
03:11sur un territoire.
03:12Effectivement, les infrastructures, c'est quelque chose qui est clé dans le fait de
03:15pouvoir se développer entre l'œuf et la poule.
03:19C'est comme attendre que les gens traversent une rivière à la nage pour construire un
03:24pont.
03:25En fait, non, ils vont juste aller ailleurs.
03:26Tant que vous n'avez pas construit l'infrastructure, elle n'est pas utilisée.
03:29Donc, c'est vrai que l'infrastructure cyclable est un élément clé pour le développement
03:33de la pratique.
03:34– Donc, il y a un volontarisme des collectivités locales.
03:35– Il y a un volontarisme, mais c'est vraiment une combinaison d'infrastructures, de services
03:39et c'est tout ça qui va faire que la pratique va se développer.
03:42– Prenons l'exemple d'Auxerre et je crois une vingtaine de communes environnantes.
03:48C'est ça, déployé depuis mai 2023, donc on commence à avoir un peu de recul.
03:53Justement, quel est fait sur la pratique du vélo ?
03:55– Alors, Auxerre, c'est un très bon exemple.
03:57On a combiné deux services en un seul service.
04:01On a combiné à la fois du vélo en libre-service classique, c'est-à-dire que vous prenez
04:04un vélo pour un trajet, pour 20 minutes, pour 3 kilomètres en moyenne à peu près,
04:09ou vous pouvez prendre un vélo en location longue durée, c'est-à-dire que vous prenez
04:11votre vélo à la station, mais vous le gardez pour vous pendant 6 mois.
04:14Et donc c'est votre vélo personnel, vous rechargez la batterie chez vous
04:17et vous l'utilisez comme un vélo personnel.
04:19En fait, la combinaison de ces deux services, à la fois la longue durée et le libre-service,
04:23permet d'adresser des populations différentes, permet d'adresser des besoins différents
04:27et permet de développer la pratique encore plus rapidement.
04:30Et aujourd'hui, à Auxerre, on a des niveaux de pratiques de l'ordre de 2 à 3 trajets
04:33par vélo et par jour qui sont des niveaux de pratiques de grande ville.
04:36Donc ça marche très très bien.
04:38Vous imaginiez que ça marcherait aussi bien.
04:42Il y avait une demande forte des habitants.
04:44J'essaye là encore de revenir à la question de Le Filippoul.
04:47Comment finalement une ville, une communauté de communes se dit
04:52« tiens, on va booster le vélo chez nous ».
04:54Je pense que le point de départ, la jeunesse, c'est la volonté de la ville,
04:59de la communauté d'agglomération.
05:01C'est vous qui les démarchez ?
05:02Alors nous, on les approche, nous on les conseille, on les aide au départ.
05:06On les aide parfois à donner l'impulsion pour le service.
05:09Parfois, la volonté préexiste et on est là plus pour les accompagner
05:12sur la manière de traduire ça.
05:15En l'occurrence, il y avait une vraie volonté qui existait sur le territoire.
05:18Nous, on a présenté ce qui était faisable et notamment cette combinaison
05:21qui est un peu unique dans le milieu de combiner l'allocation longue durée
05:25et le livre au service dans un seul service.
05:27Et ça, ça a vraiment résonné dans les besoins de la ville
05:30et dans le fait d'adresser des populations différentes.
05:34Vous disiez, il y a une ville encore plus petite.
05:36C'est Landerneau en Bretagne.
05:37Landerneau, je savais que c'était en Bretagne et le nom ne me revenait pas.
05:41Alors Landerneau, c'est combien d'habitants et quel service ?
05:43Alors Landerneau, ça doit être à peu près 20 000 habitants.
05:46Je pense que l'agglomération doit atteindre les 40-50 000 habitants.
05:51C'est aujourd'hui une centaine de vélos, un peu moins de 100 vélos
05:55qui sont en circulation.
05:58Et c'est aussi un service qui, j'allais dire étrangement,
06:01mais qui marche alors qu'on est sur une petite ville.
06:03Parce qu'en fait, on a un système qui permet dans des zones
06:06où on a des transports publics qui ne sont pas très denses.
06:08On n'est pas à Paris, on n'a pas un bus toutes les 30 secondes,
06:11on n'a pas un métro toutes les minutes.
06:13Et dans ces zones-là, en fait, ce service-là, il apporte
06:18de la mobilité en plus et notamment pour les jeunes.
06:20Et donc, ce qu'on voit dans ce genre de zone rurale notamment,
06:23c'est que les jeunes qui n'ont pas forcément de voiture,
06:25qui n'ont pas forcément d'autres moyens de se déplacer,
06:28vont utiliser beaucoup les services vélos.
06:30Alors, il y a un autre exemple que je trouve vraiment très intéressant.
06:32C'est avec la région, la Nouvelle-Aquitaine, Mobilité.
06:36Parce que, en partenariat avec une région,
06:38forcément, on est dans une autre dimension.
06:41Et je trouve que c'est intéressant parce qu'on est dans une association
06:43vélo et train. De quoi il s'agit ? Racontez-nous.
06:47Le vélo, sa limite, c'est quand même la distance.
06:50C'est-à-dire qu'à un moment, quand on doit faire 30, 40, 50 kilomètres,
06:53il a du mal à se suffire à lui-même.
06:55Donc, sur des distances qui sont plus longues, le vélo,
06:58pour développer sa pratique, on a besoin de le combiner
07:00à d'autres modes de transport.
07:01L'idée qu'il y a sur Nouvelle-Aquitaine Mobilité,
07:04sur Nouvelle-Aquitaine avec Nouvelle-Aquitaine Mobilité,
07:06qui est l'opérateur, l'organisme de gestion des transports de la région,
07:11c'est de déployer un système de vélo le long d'une ligne de TER.
07:15C'est-à-dire que vous arrivez à la gare par vos propres moyens,
07:18avec votre vélo personnel ou avec votre voiture, d'ailleurs.
07:21Vous prenez le TER et sur votre gare d'arrivée,
07:23vous avez un vélo que vous allez pouvoir louer pour la journée
07:27et qui va vous servir pendant toute la durée de votre séjour,
07:30entre guillemets, sur votre gare de destination.
07:32Et donc ça, ça permet d'apporter une solution à des gens
07:36qui, avant, prenaient la voiture sur l'ensemble du trajet,
07:39parce qu'on n'avait pas forcément de solution à l'arrivée,
07:40mais le fait d'avoir une solution à l'arrivée du TER
07:44permet de rendre le TER, lui aussi, un peu plus sexy
07:46et de se dire, finalement, maintenant, j'ai ma solution.
07:48C'est très capillaire, on a un vélo,
07:50donc on peut aller où on veut sur la zone de destination.
07:52C'est le même abonnement ?
07:53C'est-à-dire, je suis abonné pour prendre le TER,
07:55je vais avoir le vélo dans la foulée, c'est ça ?
07:57Tout à fait, on a l'abonnement au service vélo qui vient avec.
08:00Avec quel défi ?
08:01Parce qu'alors là, on est sur une longueur,
08:05la ligne, elle fait combien ?
08:06Elle doit faire 150 kilomètres.
08:08D'accord.
08:08Et le défi est opérationnel, effectivement.
08:10Oui, parce qu'il y a combien de stations ?
08:11Il doit y avoir une vingtaine ou une trentaine de stations.
08:13Alors, sur la ligne de TER, il y a 9 gares.
08:18Et des stations où on trouve des vélos.
08:19Et après, il y a une station à chaque gare.
08:21Et après, dans les grandes villes sur Royan, sur Angoulême,
08:25il y a des stations aussi un peu partout dans la ville.
08:28Vous me voyez venir avec ma question,
08:29c'est-à-dire que comment vous assurez la maintenance
08:32sur 120 ou 150 kilomètres et sur une trentaine de stations ?
08:36C'est effectivement un défi qu'on a moins sur des systèmes classiques.
08:42Là, on a tout simplement positionné l'atelier à peu près au milieu de la ligne de TER.
08:45Et donc, l'équipe rayonne sur l'ensemble de la ligne
08:49avec une organisation qui est effectivement particulière
08:51parce qu'on est sur un système qui est tout en longueur,
08:54alors que d'habitude, on est sur des systèmes plutôt concentriques.
08:57Et est-ce que l'innovation dont vous avez parlé tout à l'heure,
09:00c'est-à-dire l'autodiagnostic,
09:02vous sert particulièrement dans un contexte comme celui-là ?
09:04L'autodiagnostic, ça permet d'être beaucoup plus efficace dans les opérations.
09:07C'est-à-dire que vous n'allez pas sur une zone en vous disant
09:10« je vais regarder l'état du vélo ».
09:11Vous allez sur une zone parce que vous savez que dans cette zone-là,
09:13il y a trois vélos qui sont à réparer.
09:15Il y a trois vélos où on doit faire de la maintenance préventive.
09:18Et donc, le fait d'avoir ce diagnostic à distance,
09:21ça vous permet d'être beaucoup plus efficace
09:23et du coup, de cibler et de prioriser vos interventions.
09:25Et du coup, sur une zone de cette taille-là, effectivement, c'est assez clair.
09:30Ça s'appelle VéloModalice, c'est ça ?
09:31VéloModalice, oui.
09:32C'est quoi ? C'est en train de devenir une marque régionale, si je comprends bien.
09:35Exactement. C'est la marque de la région.
09:39Donc, Modalice, c'est le système, le masque de la région.
09:43Et donc, on a utilisé cette marque de la région pour le service vélo.
09:46Merci beaucoup Benoît Ayamondjou et à bientôt sur BeSmart for Change.
09:50On passe à notre débat, la santé mentale.
09:53La santé mentale, grande cause nationale 2025.

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