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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle avec Etienne Gernelle du 30 octobre 2024.

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Transcription
00:00Il est 7h17, l'édito de RTL Matin avec Etienne Gernet, le directeur du Point.
00:07Jusque-là, tout va bien ! Alors que le chef de l'État va achever son voyage au Maroc,
00:11Etienne, vous êtes désespéré par Emmanuel Macron, notamment, et pour commencer,
00:16parce qu'il a embarqué avec lui un certain Yacine Belatar.
00:19Oui, c'est la grande question du moment Thomas, ce président est-il sérieux ?
00:23Alors, son voyage au Maroc, c'est sérieux, c'est sûr, diplomatie, économie, migration,
00:28c'est même utile, mais justement, emmener Yacine Belatar, c'est le signe d'une légèreté consternante,
00:35car Macron sait très bien que ce message, le message qu'il donne, est absurde.
00:39Absurde, mais pourquoi ?
00:40Belatar, c'est un humoriste qui est connu, entre autres, pour avoir été condamné pour menace de mort,
00:45qui est connu pour avoir dit, après les attentats de Charlie Hebdo et de Nice,
00:49qu'il n'était, je le cite, « ni Charlie, ni Nice ».
00:52Alors certes, c'était en précisant qu'il n'aimait pas les slogans, ne choisissait pas ses deuils,
00:57mais tout de même, et il y en a plein d'autres dans son histoire, des polémiques, des emportements,
01:01des ambiguïtés, parfois vis-à-vis des islamistes, mais on ne va pas faire son procès ici,
01:06vous savez, au fond, on s'en fiche de Belatar, c'est sa vie, l'assurement de l'égalité, grand bien lui fasse.
01:11Le sujet, c'est Macron, pourquoi l'emmener ?
01:14Pourquoi risquer de brouiller le message d'une mission très sérieuse ? Et c'est tout son problème.
01:18Qu'est-ce que vous voulez dire ? Qu'Emmanuel Macron n'est pas sérieux ?
01:21Il sait l'être, et on ne peut lui retirer une chose, c'est quelqu'un de très intelligent,
01:25ce qui est d'ailleurs une circonstance aggravante, parce qu'il fait preuve très souvent d'une légèreté incroyable.
01:31Alors, on peut regarder, légèreté sur les comptes publics, pour commencer, alors qu'avant 2017,
01:37il était le grand pourfondeur de la dette, légèreté sur la laïcité, il soutient Jean-Michel Blanquer,
01:42son programme laïque, l'éducation, avant de nommer au même poste quelques années plus tard,
01:47Nicole Belloubet, qui a connu des errements, c'est le moins qu'on puisse dire, sur le sujet.
01:51Légèreté sur ses choix politiques, en 2022, il veut nommer Catherine Vautrin, de droite, à Matignon,
01:56et le lendemain, eh ben non, c'est Elisabeth Borne, de gauche.
02:00Légèreté sur le plan international, on l'a vu, donnant des coups de menton dans des sens opposés sur le Proche-Orient,
02:06il y a tellement d'exemples, on n'aura pas le temps ici.
02:08Et puis quand même, la dissolution, c'est fou, ça la dissolution.
02:11Évidemment, c'est le réquisitoire du procureur Gernel, mais la dissolution, c'est aussi de la légèreté pour vous ?
02:15Ça peut être un choix politique ?
02:17Évidemment, c'est ce côté fait du prince, je n'en fais qu'à ma tête.
02:21Alors, la fantaisie, vous savez, ça fait partie de la vie, Macron en a, il aime la vie, ça fait partie de son charme.
02:27Sauf qu'il y a des limites.
02:28La limite, c'est quand la fantaisie et l'audace se confondent avec le bon plaisir.
02:33Ce bon plaisir, par exemple, d'emmener qui il veut avec lui lors d'un voyage officiel au Maroc.
02:39L'Elysée, c'est un palais, mais celui-là n'est pas fait pour se faire plaisir.
02:43Voilà qui est dit.

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