Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, était l'invité de Neïla Latrous sur RMC et BFMTV, ce jeudi 31 octobre. Il est notamment revenu sur l'élection présidentielle américaine.
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00:00Et parmi les 13% uniquement qui soutiennent Donald Trump se trouve, par exemple, Eric Ciotti, député français,
00:05ancien patron de la droite, qui considère, je le cite, que Donald Trump sera le plus à même
00:10de régler les conflits au Moyen-Orient et en Ukraine. Qu'est-ce que vous lui répondez ?
00:14Qu'il n'a pas le droit de vote aux États-Unis et qu'il a le droit évidemment d'avoir son avis,
00:20mais il appartient au peuple américain de choisir son président et nous prendrons celui ou celle qu'il nous donnera.
00:25Et nous ferons avec, comme nous l'avons toujours fait.
00:27Est-ce qu'il y a une crainte, quel que soit le résultat, d'un retour de l'isolationnisme américain
00:32en matière de politique étrangère, notamment par exemple sur le volet ukrainien ?
00:35Est-ce que si les États-Unis décidaient de se désengager, l'Europe pourrait seule continuer à soutenir l'Ukraine
00:40militairement et financièrement ?
00:41Se désengager et abandonner les Ukrainiens serait pour les États-Unis une erreur historique.
00:47Ce serait oublier que Vladimir Poutine est aujourd'hui très affaibli.
00:52Ce serait prendre le risque de déstabiliser les cours de l'énergie et des céréales au niveau mondial
00:58et ce serait surtout encourager les envahisseurs à envahir leurs voisins, les uns à envahir les autres.
01:05Et ceux-là, les États-Unis, qui sont quand même très attentifs, y compris en Asie, à ce type de situation, ne peuvent pas s'y résoudre.
01:11Mais on s'y prépare à devoir faire seul dans le soutien à l'Ukraine ?
01:15L'Europe, dans ce contexte, et quel que soit le résultat de l'élection européenne, doit effectivement se réveiller.
01:20Elle doit se doter d'une assurance vie pour pouvoir assurer sa propre sécurité et celle de son voisinage.
01:25C'est ce que la France dit depuis sept ans.
01:26Nous avons commencé à bâtir les conditions de cette autonomie, de cette capacité,
01:31ne serait-ce qu'à nous approvisionner en matériel militaire européen.
01:35Et il nous faudra accélérer.
01:36Ce sera peut-être un moment de vérité pour l'Europe.