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00:00Alors ce soir, ça va vous plaire, on est sur des projets bien scandale, genre de scandale que vous aimez beaucoup ici.
00:05🎵Musique🎵
00:07🎵Ca va les pépites🎵
00:09Bien ce soir, on parle de surveillance, puisque le gouvernement a désormais décidé de surveiller vos recherches sur internet.
00:15Autant sur TikTok que d'autres plateformes, ou encore même sur ce moteur de recherche bien connu de tous.
00:19Là, je pense qu'il y a des gens qui sont en train de regarder la vidéo et de se dire
00:23« Attends, ça veut dire que quand je vais sur certains sites, ils vont être au courant ? »
00:26Oui, c'est à peu près ça, on n'a pas dit de quels sites on parlait,
00:28moi c'est une autre dimension de la chose qui me fait un petit peu peur, et je vous l'explique tout de suite.
00:31L'information a été révélée par le média l'informer.
00:34Le service d'information du gouvernement vient de lancer un nouvel appel d'offres destiné à l'écoute sociale sur internet,
00:40avec deux nouveaux lots.
00:42Un, scruter les requêtes en ligne des Français, et deux, identifier les signaux faibles.
00:46Je vais vous donner les détails tout de suite.
00:48Le service d'information, c'est-à-dire le SIG, agit sous l'autorité du Premier ministre.
00:53Il entend étendre sa surveillance numérique en s'appuyant sur de l'intelligence artificielle.
00:57L'intelligence artificielle, ça ne nous apporte que du bon.
01:00Le SIG a donc lancé un appel d'offres pour renouveler son contrat de surveillance des réseaux sociaux,
01:05incluant désormais le suivi des recherches en ligne et des signaux faibles,
01:09comme les appels à rassemblement.
01:11Ce projet, divisé en cinq lots, est estimé à 1,26 million d'euros par an.
01:16Alors oui, oui, vous avez bien entendu ce que je viens de lire, et on va les reprendre point par point.
01:19Commençons par la surveillance, et après on reviendra sur la surveillance des appels au rassemblement.
01:23En gros, c'est-à-dire surveiller les futurs manifs.
01:25Qu'est-ce qu'il y a ? Vous avez perdu une révolution ou quoi ? Je comprends pas, là.
01:27Attendez, étape par étape.
01:29D'après l'informé, le premier lot concerne la mesure d'impact en temps réel
01:33des contenus publics accessibles en ligne.
01:35L'objectif est de suivre l'influence des vidéos, déclarations et publications
01:39émises par des médias, des groupes d'influence ou des citoyens,
01:42en surveillant les posts sur X, Facebook, Instagram, YouTube, TikTok, etc.,
01:46ainsi que les articles de presse qui y sont relayés.
01:49D'ailleurs, moi, je profite de cette vidéo pour vous dire que j'ai toujours adoré notre gouvernement, moi.
01:54Moi, je vous trouve super, en vrai. Et puis, les vannes que je fais sur les réseaux sociaux,
01:56Brigitte Macron et tout, c'est pour la vanne, le buzz.
01:59Non, mais vous plaisantez ou quoi ?
02:01Donc, en fait, ça veut vraiment dire qu'on vous pose un problème.
02:03On commence à être un petit peu trop influents ou qu'est-ce qui vous arrive ?
02:05Faites-nous directement un mail.
02:07Cher créateur de contenu, bonjour, on voudrait avoir accès à vos statistiques toutes les semaines.
02:11Pouvez-vous nous envoyer vos taux d'engagement sur les réseaux sociaux, s'il vous plaît ?
02:14On se rend compte que certains d'entre vous ont de l'impact sur les gens.
02:16Ça nous pose véritablement un problème.
02:18C'est déjà pas simple de bosser solo.
02:20Alors, si maintenant, en plus, on a une police de quand tu travailles solo,
02:22ça va être un peu compliqué, là.
02:23Alors, j'espère bien que c'est plutôt pour de la surveillance intelligente,
02:27du genre antiterrorisme, etc.
02:28Mais avec vous, ces derniers temps, et vu à quel point,
02:31quand on vous donne le poignet de la liberté, vous finissez par manger le corps,
02:34j'ai quand même un petit doute.
02:35J'ai envie de vous dire, la pire des stratégies de communication,
02:38c'est de censurer un artiste.
02:39Censurez un artiste et vous êtes sûrs que, quand il revient,
02:41les gens vont le regarder quatre fois plus.
02:43Après, si ça vous chante de censurer, faites-vous plaisir.
02:45Mais bon, la base des créatifs, c'est qu'en général, si on ferme la porte,
02:47on passe par la fenêtre.
02:48Et si vous censurez les gens,
02:50généralement, vous leur donnez trois fois plus de crédibilité.
02:53Regardez la vitesse à laquelle Dieu donnait devant ses places et on en reparle.
02:56Alors, selon eux, cela permettrait de suivre la circulation des informations
02:59et d'analyser la façon dont les utilisateurs s'interpellent.
03:02Et ça, pour déterminer le rôle et l'importance des acteurs d'une discussion
03:06ou repérer les communautés actives sur un sujet.
03:09Attention, 3, 2, 1...
03:11On dit salut les pépites !
03:13Je comprends pas, vous voulez analyser ce qui se passe, les flux, etc.
03:17Pourquoi ? Pour nous proposer du boulot, après ?
03:18Des plages horaires dans certains médias de vos copains, peut-être ?
03:21Qu'est-ce qu'il disait déjà Macron sur la dictature ?
03:23Ok, c'est plutôt une monarchie présidentielle.
03:25Mais alors, liberté, égalité, fraternité,
03:27faudrait peut-être les ressortir du grenier de l'Elysée.
03:29Avec le lot numéro 2,
03:31le système permettra d'accéder aux discussions publiques en ligne
03:34concernant le président, le premier ministre, les ministères,
03:37ainsi que les opérateurs de l'État, ambassades et consultants à l'étranger.
03:40Attention les pépites, on recommence.
03:42Cheese !
03:43Quoi, il va falloir que je fasse moi aussi comme Bruno Le Maire
03:45et que j'aille me planquer en Suisse pour parler de la politique de la France ?
03:47Ou que je fasse comme Hidalgo en Belgique, là, bientôt ?
03:49Et là, on passe au numéro 3, qui va être votre préféré, à mon avis.
03:52Quoique, on est déjà pas mal, là, quand même.
03:54Le prestataire devra utiliser l'IA pour analyser les sentiments,
03:58prédire des événements, identifier des images,
04:01avec pour but de détecter des narratifs qui se propagent en ligne.
04:04Ce système permet également de repérer la survenance d'un événement critique,
04:08comme des appels à rassemblements spontanés.
04:10Oui, donc, attendez, excusez-moi, là, vous voulez contrôler les rassemblements.
04:13Gilets jaunes, ça vous a fait peur.
04:15Les émeutes, ça vous a fait peur.
04:16La Martinique, c'est pareil, il nous met à avec.
04:18Et à un moment donné, vous vous dites, si tous les Français s'y mettent,
04:20on est un peu en galère.
04:21Mais hé, quand on a eu les émeutes en France,
04:23moi, je me suis fait striker des vidéos sur les réseaux sociaux
04:25parce que je relayais des images du terrain,
04:27puisque moi, j'étais sur le terrain pendant les émeutes.
04:29Donc, même si c'était un travail informatif, disparition.
04:32Ça, pour les gens qui font mon boulot, c'est une entrave à la liberté d'informer.
04:35Et de même pour les gens qui sont sur place avec un téléphone portable
04:38et qui peuvent nous transmettre les informations.
04:39Du coup, les informations n'arrivent pas.
04:40Donc, on entrave la liberté d'informer.
04:42Ensuite, là, vous voulez vous attaquer à un monstre sacré français
04:44qui sont les manifestations.
04:46De toute façon, les contenus qui avaient sauté pendant les émeutes,
04:48Twitter qui avait été bloqué, etc.,
04:50ça annonçait très clairement la couleur.
04:51Je vais vous dire pareil, à l'époque, si on regarde un petit peu notre histoire,
04:55il n'y avait pas de téléphone portable ni de réseaux sociaux
04:57et paradoxalement, les groupes arrivaient à s'organiser.
04:59Donc, je ne suis pas certaine que la méthode soit très efficace.
05:01Et surtout, je ne suis pas certaine que renvoyer encore une image aux Français
05:04de dire, on va vous surveiller un petit peu plus,
05:06on va vous empêcher de manifester un petit peu plus,
05:08on va vous demander de vous taire un petit peu plus,
05:10donc on va vous museler un petit peu plus.
05:11Je ne suis pas sûre que ce soit la bonne stratégie
05:13et je ne suis pas certaine non plus que ce soit ce dont on a besoin en ce moment.
05:16Si vous en arrivez à surveiller les comptes sur les réseaux sociaux,
05:19y compris de gens qui parlent du président, du premier ministre, etc.,
05:22c'est parce que vous sentez qu'on commence à avoir une influence sur les réseaux sociaux
05:25qui, parfois, est plus importante que celle des médias.
05:27Donc, ça vous fait peur.
05:28Et j'ai envie de vous dire, si vous étiez irréprochables
05:30et que vous faisiez bien vos boulots,
05:31si la France n'était pas à la gorge en ce moment et en train de suffoquer,
05:34on aurait peut-être moins de matière pour faire des vannes,
05:36moins de matière pour faire des commentaires
05:38et moins envie de réintéresser les gens à la politique de leur pays.
05:41Moi, j'ai surtout l'impression,
05:42et ça, je l'avais dit pendant les élections législatives,
05:45que ce qui vous pose un problème aujourd'hui,
05:46c'est que les réseaux sociaux permettent aux Français de s'informer différemment.
05:49Moi, je parle politique,
05:50ça permet à des gens qui ne comprenaient rien à la politique
05:53de suivre la politique.
05:54Je pense, en réalité, que ça vous arrangeait très bien
05:57quand les gens ne comprenaient rien à la politique
05:59parce qu'effectivement, en plus, plus les gens s'informent,
06:01plus il y a des risques et des mouvements qui deviennent contestataires
06:04parce que les gens comprennent de plus en plus
06:06qu'en fait, on est un petit peu les vaches à lait,
06:07en plus d'être les vaches à division
06:09et d'être souvent celles sur qui taper.
06:11On va tous repasser au Nokia 3310.
06:13Franchement, vous avez des idées, je ne comprends pas.
06:15Au lieu de vous adapter à cette époque qui évolue,
06:17au lieu de travailler potentiellement avec les gens aussi
06:20qui font évoluer cette époque,
06:21vous réprimandez, vous surveillez et vous punissez.
06:24Derrière, dans l'Assemblée, on vous entend dire
06:26que le projet de ce gouvernement n'est surtout pas un projet d'austérité.
06:30Et là, Marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.
06:32Allez, demain, même si c'est férié, logiquement,
06:35vu l'actualité politique qu'on a, il y aura une vidéo le soir,
06:37à moins que ce soit hyper calme, mais je n'y crois pas vraiment.
06:39Du coup, je vous dis à demain.
06:41Les pépites et bon et long week-end pour ceux qui y sont dès ce soir.