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00:00Ainsi, font, font, font, trois petits mois et puis s'en vont.
00:06Bien, la sentence est donc tombée pour le gouvernement de Michel Barnier.
00:10Alors, je tiens d'avance à m'excuser pour la tenue, pour la voix, pour l'énergie,
00:14parce que je suis bien, bien grippette.
00:16La grippe a eu le sens du timing politique.
00:18On en parle donc depuis plusieurs jours déjà, voire même plusieurs semaines.
00:22Donc, je ne vais pas revenir sur le fait que le RN a joué son rôle d'arbitre.
00:25Je vais surtout revenir sur les résultats de cette motion de censure
00:28et les conclusions que j'en tire.
00:29331 députés ont donc voté pour la motion de censure
00:34qui fait tomber le gouvernement Barnier.
00:35Motion de censure qui a été déposée par LFI,
00:37mais pour laquelle tout le Nouveau Fonds Populaire et le Rassemblement National ont voté.
00:41Et qui dit motion de censure, je vous l'ai dit et vous le savez,
00:43dit fin du gouvernement Barnier.
00:45Mon pauvre Michel, il y croyait.
00:47Alors, on va revenir rapidement sur ce qui s'est dit aujourd'hui.
00:49Il y a eu un argumentaire qui a été mis sur la table en permanence
00:52de la part du camp présidentiel et des Républicains.
00:54C'est le fait que c'est un peu l'alliance de la honte entre le RN et la gauche.
00:59Oui, enfin, vous avez peut-être oublié aussi que merci la gauche
01:01parce que certains chez vous n'auraient pas eu leur poste sinon.
01:04Et puis, je trouve ça hyper paradoxal d'aller faire de l'appel du pied à Marine Le Pen
01:07quelques jours avant le vote de la motion de censure.
01:09Eh oui, parce que Michel, il a tout essayé pour récupérer son ex.
01:12Ça n'a pas marché.
01:13Et à ce moment-là, quand Michel, il faisait tout pour essayer de récupérer son ex,
01:16personne ne disait que c'était une alliance de la honte.
01:17Donc, quand vous, vous allez chercher les voix du RN
01:21ou l'aval de Marine Le Pen, ça passe.
01:22Et quand d'un coup, la gauche et l'extrême droite se mettent ensemble
01:25pour vous faire tomber, ça pose un problème.
01:27Eh bien, j'ai envie de vous dire exactement comme pour le 49.3.
01:30Je ne vais pas chercher loin, je reprends juste vos argumentaires.
01:32C'est constitutionnel.
01:33Le 49.3, on a le droit de l'utiliser.
01:35La motion de censure, avec.
01:37Deuxième chose qui est revenue archi fréquemment dans l'hémicycle aujourd'hui,
01:40c'était de dire « Oui, attendez, si on n'a plus de budget,
01:42si on n'a plus de gouvernement, vous ne vous rendez pas compte,
01:44c'est la fin des haricots.
01:45Terminé, la carte vitale.
01:46C'est terminé, le remboursement des soins.
01:48Vous allez mettre le pays dans le chaos. »
01:50Puis, en citant des arguments contenus dans les textes qui sont vraiment poignants.
01:53« À cause de vous, oubliez la taxe sur le soda ! »
01:55Là, je me dis, putain, il y a des Français,
01:57ils ont dû être devant leur écran et dire « Oh là là, attends, c'est dingue,
01:59on va perdre la taxe sur le soda, là.
02:01Et si on perd la taxe sur le soda, il y a tout qui va partir en cacahuètes. »
02:03Non, alors non, on va reprendre les choses dans l'ordre.
02:05Parce qu'attention, j'ai envie de vous dire,
02:07il y a les paroles, les actes et les discours.
02:08En réalité, le gouvernement qui tombe,
02:10ça ne veut pas dire que le pays est complètement à l'arrêt,
02:12qu'on n'aura plus de carte vitale et que machin, etc.
02:14Ça veut même dire pour le coup que, par exemple,
02:15les retraites qui étaient indexées sur l'inflation
02:17que voulait sucrer le gouvernement,
02:18en fait, ça reste.
02:19Le fait que Michel Barnier et son gouvernement
02:21aient sauté aujourd'hui et le budget avec,
02:23ça veut simplement dire qu'il y a deux solutions après.
02:25Si Emmanuel Macron présente un nouveau gouvernement
02:27avant la fin décembre,
02:28ce nouveau gouvernement aura l'opportunité
02:31de réécrire un texte sur le budget.
02:32En revanche, si Emmanuel Macron ne renomine pas
02:34de gouvernement avant la fin de l'année 2024,
02:36dans ces cas-là, si ça arrive après 2025,
02:39le gouvernement démissionnaire,
02:42c'est-à-dire le gouvernement de Michel Barnier,
02:43ils vont pouvoir reproposer un texte de loi.
02:46C'est un projet de loi spécial qui permet de reconduire
02:49le budget de 2024 en 2025.
02:51Donc, pour être très honnête,
02:52quand on entend le gouvernement nous dire
02:54« oui, vous bloquez le pays, vous bloquez le pays »,
02:56en réalité, quoi qu'il arrive,
02:57le gouvernement démissionnaire va rester en place
02:59jusqu'à ce qu'on ait un nouveau gouvernement.
03:00Et ça, on l'a déjà vécu cet été, vous connaissez.
03:02Mais la réalité, c'est qu'il y a des solutions
03:04pour représenter un budget,
03:06potentiellement pour représenter un budget
03:07en entendant ce que les gens nous ont dit.
03:09Et donc, que si vous ne représentez pas un budget
03:11ou que si vous ne représentez un budget de 2024
03:14modifié avec ce que vous vouliez en 2025,
03:16dans ces cas-là, le blocage, il viendra de nous.
03:17Vous l'avez à peu près.
03:18Maintenant, si jamais le texte du nouveau budget
03:21n'est pas voté, qu'est-ce qui se passe ?
03:22Là, c'est un peu plus chaud
03:23puisqu'en fait, on se retrouve bloqué pendant un an.
03:25Et le problème, c'est que si ça arrive
03:27et qu'on se retrouve bloqué pendant un an,
03:29à ce moment-là, ça veut dire qu'on n'a plus de budget
03:31et donc qu'il se passe quelque chose d'exceptionnel.
03:32Emmanuel Macron peut avoir recours
03:34à l'article 16 de la Constitution.
03:35Qui dit article 16 dit le président de la République
03:38qui peut prendre des décisions budgétaires
03:39sans passer par le Parlement.
03:40Et alors là, s'il fait ça, c'est clairement
03:42qu'il avait juste envie de nous embêter
03:43et de bloquer le pays,
03:44juste pour garder sa place jusqu'en 2027.
03:46Donc déjà, voilà, remettons les choses dans leur contexte.
03:49Quand vous entendez, vous avez foutu le pays en l'air,
03:51machin, etc. C'est pas vrai.
03:52Autre argument qui est souvent revenu aujourd'hui,
03:55c'était cet argument de parler justement de l'alliance,
03:57de la honte entre le RN et la gauche.
03:59Le fait est qu'il n'y a pas d'alliance
04:00entre le RN et la gauche,
04:01mais je vais prendre un petit peu
04:02le contre-pied de cet argument.
04:03On a un Michel Barnier qui a passé trois mois
04:05à nous dire qu'il fallait faire des consensus,
04:07qu'il fallait faire des compromis,
04:08qu'il fallait être dans le dialogue
04:09et parler avec tout le monde.
04:10Et en fait, on termine par un Michel Barnier
04:13qui nous dit, si la gauche parle avec l'extrême droite,
04:15ça ne va pas être possible.
04:16Vous rêviez que les politiques travaillent ensemble
04:18dans cette période pour le pays,
04:19qu'ils arrivent à s'entendre, même dans leur désaccord.
04:20C'est exactement ce qui s'est passé, en fait.
04:22Le RN et la gauche n'ont peut-être rien en commun
04:24dans les lignes de programme,
04:25mais qu'on le veuille ou pas,
04:26c'est les deux dernières forces politiques de ce pays.
04:28Ne reprochez pas aux autres de travailler ensemble,
04:31sur un projet qui vous fait sauter,
04:33quand vous avez passé votre temps
04:34à appeler tout le monde à travailler ensemble.
04:35En plus, ils ne travaillent pas ensemble,
04:36ils ont juste voté ensemble.
04:38Maintenant, dernier point,
04:39pour tous ceux qui sont paniqués, etc.
04:40Essayez de prendre un tout petit peu de recul.
04:42Là, vous avez tous les éléments qui vous montrent
04:44que si on arrive à une situation de blocage,
04:45c'est qu'elle aurait été quelque part voulue
04:47par le président de la République.
04:48Et en réalité, le budget de Barnier,
04:49ce n'était pas non plus folie chez moi.
04:50Il y a autre chose.
04:51Je pense que ce qui est en train de se passer là,
04:53c'est la première motion de censure
04:54qui passe depuis 1962.
04:55Je pense que ce qui est en train de se passer là,
04:57c'est révélateur d'autre chose.
04:58C'est révélateur du fait qu'on est en train de connaître
05:00un turnover politique,
05:01et ça fait un moment que je le dis.
05:02Alors oui, aujourd'hui, c'est centré sur l'ORN
05:04et sur la gauche.
05:04Mais la réalité, c'est que c'est juste une petite étape
05:06vers quelque chose qui va être un changement,
05:08je pense, plus profond.
05:09Je pense qu'on arrive à bout de souffle d'un système
05:11et que c'est ce qui s'est prouvé encore aujourd'hui.
05:13Quand Macron avait cet argument de dire
05:14« Non mais attendez, si je mets un mec de droite,
05:16au moins je suis sûr que mon gouvernement
05:17n'est pas censuré »,
05:17il s'est bien planté.
05:18Mais avec les années, on se rend compte
05:20qu'on arrive un peu à un blocage complet,
05:22et par conséquent, qu'on arrive peut-être
05:23à bout de souffle de la Ve République
05:24et qu'il va falloir réfléchir à des modes de scrutin
05:27ou des systèmes politiques beaucoup plus participatifs.
05:29Après, ça c'est mon avis à moi,
05:30mais pour moi, j'ai un peu cette tendance de dire
05:32quand il y a quelque chose qui arrive comme ça,
05:34c'est pas une fatalité, c'est juste une étape.
05:35Que ce soit les électeurs du RN
05:37ou que ce soit les électeurs de gauche,
05:38la gauche voulait faire tomber le gouvernement.
05:40Par principe, parce qu'ils ont été vexés quand même
05:42de ne pas avoir leur place.
05:43Marine Le Pen, elle a pris sa décision après,
05:44pour des raisons qu'on a déjà évoquées.
05:46Mais le point commun entre les électeurs
05:48du RN et les électeurs du Nouveau Front Populaire,
05:50c'est que les priorités de leurs électeurs,
05:52elles n'étaient pas dans ce budget.
05:53C'est pas dans un but commun,
05:54c'est pour faire plaisir à l'électorat.
05:56Et quelque part, tant mieux,
05:57puisqu'on arrive vraiment à un moment donné
05:59où il va falloir que les gens qui nous gouvernent
06:00depuis des années se remettent en question,
06:01parce que c'est plus un fossé qu'il y a entre vous et nous,
06:04c'est un canyon.
06:04Je file prendre mes médocs,
06:06je vous embrasse bien fort mes pépis.
06:07Et puis d'ailleurs, demain,
06:09vous attendez pas à voir une vidéo
06:10parce que la grippe, elle est en train de me tuer.
06:12Donc il va falloir que je dorme pendant 48 heures non-stop.
06:15Allez, je vous embrasse très fort,
06:16on essaie de se retrouver en fin de semaine,
06:17sinon au plus tard,
06:18on se retrouvera lundi prochain.
06:20Mes pépites !

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