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Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, expose les solutions face au narcotrafic en France. Pour lui, «il nous faut un nouvel arsenal législatif». 

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Transcription
00:00Non, c'est pour ça qu'il faut d'autres réponses. Vous avez totalement raison.
00:03Il y a la réponse qui vise les consommateurs.
00:05Ce que je veux dire, encore une fois, ce que j'ai déjà dit,
00:09c'est qu'il n'y aurait pas d'offre
00:12de produits stupéfiants
00:15s'il n'y avait pas une demande.
00:17Et il faut qu'on arrête avec la culture
00:19de la banalisation.
00:21Cette culture qui considère que
00:23fumer un joint, prendre un rail de coque,
00:25c'est du récréatif. Non,
00:27c'est pas du récréatif.
00:29Parce que le joint, le rail de coque,
00:31il a le goût des larmes, il a le goût du sang.
00:34Et qu'au bout de la chaîne, il y a des narcotrafiquants.
00:36Ceux qui ont mis deux balles dans la tête d'un enfant de 5 ans.
00:39Ceux qui, il y a quelques semaines, ont brûlé vif
00:43un adolescent de 15 ans sur Marseille, etc.
00:47Les réseaux de proxémitisme.
00:49C'est ça, la réalité.
00:50Nous allons faire une campagne qui n'a jamais été faite
00:53puisqu'on a des campagnes de communication,
00:55je pense, en matière de sécurité routière.
00:57Eh bien, il faut le faire pour mettre les consommateurs
00:59devant leurs responsabilités.
01:02Voilà. Quand on fume, quand on prend de la coque, etc.,
01:06on participe à un système, à toute une chaîne
01:09qui sème la mort partout en France.
01:11Elle dira quoi, cette campagne de communication ?
01:13Elle rappelera les amendes ?
01:15Elle sera beaucoup plus cache que ça.
01:17Beaucoup plus.
01:18Et le troisième ton de la réponse,
01:21il est fondamental.
01:23Il nous faut un arsenal nouveau.
01:25Il nous faut un arsenal législatif.
01:27Il nous faut un nouveau texte de loi.
01:30Et ce que je veux, moi, c'est que cette bataille,
01:32cette guerre qu'on engage,
01:34ce soit l'équivalent de celle qu'on a engagée
01:36il y a une dizaine d'années contre le terrorisme.
01:38À l'époque, la France s'est fait surprendre.
01:40À l'époque, on avait des difficultés,
01:41un manque de coordination entre nos services de renseignement.
01:44À l'époque, on manquait d'outils législatifs, etc.
01:49Eh bien, là, il faut forger un nouvel arsenal
01:53qui va d'abord frapper au portefeuille,
01:56ces réseaux, avec le blanchiment,
01:58avec des saisies administratives, etc.,
02:01des enquêtes de patrimoine.
02:02Mais beaucoup plus largement,
02:05un domaine qui concernera mon collègue,
02:07le garde des Sceaux, bien sûr,
02:08une nouvelle organisation pour une meilleure réponse aussi judiciaire.
02:12Mais il nous faut cet arsenal.
02:14Des techniques de renseignement qui nous permettront
02:16d'intercepter des conversations
02:18sur une échelle beaucoup plus importante
02:20que celle qu'on peut pratiquer aujourd'hui.
02:23Et ça, c'est un changement de cadre.
02:25Ça, c'est une rupture.
02:26Si on ne fait pas cette rupture,
02:28j'aurais beau mettre des policiers, des CRS,
02:32on aurait beau renforcer l'investigation,
02:35on n'arrivera à rien.
02:36C'est un changement total de cadre législatif.
02:40C'est un combat qu'on commence, qui prendra des années.
02:42Je ne suis pas venu ici, à Rennes,
02:45pour dire que seul le ministre de l'Intérieur
02:47pouvait tout régler en quelques instants.
02:51Ça prendra des années.
02:52Mais ce combat, on va les gagner.
02:54Et ce que je veux dire aux narcotrafiquants,
02:56c'est qu'on va les retrouver.
02:57On les débusquera.
02:59Nos enquêteurs sont exceptionnels.
03:01Je veux les saluer.
03:03Et on retrouvera, on ne laissera aucun crime impuni.
03:07On trouvera ceux et celles qui les ont commis
03:10et on les punira.
03:11Bien entendu.

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