Une crue torrentielle exceptionnelle a détruit, le 21 juin dernier, le village de La Bérarde, un lieu emblématique de l'Isère niché au fond de la vallée du Vénéon en Oisans. Suite à la catastrophe, un collectif d'habitants s'est formé pour imaginer l'avenir. Chloé Tairraz et Coralie Tairraz témoignent dans cette émission. La page facebook du collectif : www.facebook.com/amis.berarde
Guillaume Funck a traversé les Alpes en parapente de la Slovénie à la Méditerranée s'offrant au passage l'ascension de quelques sommets mythiques comme le Cervin ou le Mont Viso. Il nous raconte son aventure et la capacité d'adaptation dont il a du faire preuve pour mener à bien son voyage. Son film « La Paralpine » a fait la tournée des festivals.
Skieur professionnel, Hugo Laugier a quitté l'équipe de France et les compétitions mais reste très actif dans le milieu de la glisse : freerideur, youtubeur, instagrameur, il sort un film cet hiver entièrement tourné dans son massif natal : le Vercors. Les vidéos d'Hugo Laugier : www.youtube.com/c/lalodgetv
Guillaume Funck a traversé les Alpes en parapente de la Slovénie à la Méditerranée s'offrant au passage l'ascension de quelques sommets mythiques comme le Cervin ou le Mont Viso. Il nous raconte son aventure et la capacité d'adaptation dont il a du faire preuve pour mener à bien son voyage. Son film « La Paralpine » a fait la tournée des festivals.
Skieur professionnel, Hugo Laugier a quitté l'équipe de France et les compétitions mais reste très actif dans le milieu de la glisse : freerideur, youtubeur, instagrameur, il sort un film cet hiver entièrement tourné dans son massif natal : le Vercors. Les vidéos d'Hugo Laugier : www.youtube.com/c/lalodgetv
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00:00Musique
00:25Respirez à fond, c'est Grand Air, le magazine de la montagne et des sports de pleine nature
00:29de Télégrenoble. Ski, freestyle, parapente, alpinisme et sauvegarde du patrimoine montagnard
00:35au programme de cette émission. J'ai le plaisir d'avoir à mes côtés Hugo Logier, bonjour.
00:39Salut.
00:40Bienvenue Hugo, ancien membre de l'équipe de France de ski freestyle, reconverti depuis quelques années
00:44dans la production de vidéos. La dernière en date s'appelle Enjoy, et il met en scène un massif
00:49qu'on aime bien à Télégrenoble, c'est le Vercors. On en parlera avec toi au cours de cette émission.
00:54Il ne skie pas, mais il vole au-dessus des montagnes. Guillaume Funk, bonjour.
00:58Bonjour.
00:59Parapentiste belge installé à Grenoble, qui va nous parler de la Paralpine, une traversée des Alpes
01:04en parapente avec à la clé l'ascension de quelques sommets mythiques de l'arc alpin.
01:09Et puis on a aussi le plaisir d'avoir avec nous Chloé et Coralie Thérasse.
01:13Bonjour à toutes les deux.
01:14Bonjour.
01:15Bienvenue, vous êtes des habitantes de la Béharde, vous faites partie du collectif, les Amis de la Béharde.
01:20Chloé, vous êtes photographe.
01:22C'est ça.
01:23Il y a de belles photos à faire dans le coin.
01:25Coralie, vous représentez une famille d'hôteliers installés à la Béharde.
01:28Je crois que ça fait presque un siècle, peut-être un peu plus, que votre famille travaille dans ce hameau.
01:34Oui, depuis la fin du XIXe siècle, effectivement.
01:37C'est une famille qui vient de Chamonix et qui s'est installée petit à petit, définitivement, à la Béharde.
01:42Bon, toutes les deux, vous avez le même nom de famille. Vous avez un lien, évidemment.
01:46Nous sommes cousines.
01:47Bon, les deux cousines.
01:49Le nom de Thérèse évoque aussi, pour les Montagnards, une dynastie de guides photographes qui ont sévi dans les Alpes pendant plus d'un siècle.
01:59On voit d'ailleurs quelques images d'une rétrospective qui leur a été consacrée il y a quelques semaines.
02:05C'était au musée de l'Ancien Évêché, à Grenoble.
02:08C'est une famille qui est basée à Chamonix, mais est-ce que vous avez un lien avec eux, toutes les deux ?
02:14Oui, en fait, c'est trois frères qui étaient basés à Chamonix.
02:19Et un est venu s'installer, du coup, à la Béharde.
02:22Et du coup, on est les descendantes.
02:24Elle a trouvé que l'ère de la Béharde était meilleure que celui de Chamonix.
02:29L'ère, les filles, puisque finalement, petit à petit, ils se sont mariés avec des filles de la Béharde.
02:37Et voilà, donc nous sommes des hybrides des Alpes.
02:42Des terrasses chamognardes de loisans.
02:46En tout cas, c'est vrai que c'est une famille du guide photographe qui a vraiment marqué des générations pour tous ceux qui aiment la montagne.
02:54Donc c'était assez logique, Chloé, finalement, de se diriger vers la photo quand on porte ce nom-là.
02:58C'est ça. Alors moi, ce n'est pas venu par rapport au nom de famille.
03:01Évidemment, c'est venu tout naturellement.
03:03J'ai commencé par des randos et j'avais envie de photographier ces paysages.
03:07J'ai fait des bivouacs et puis actuellement, j'expose un peu de partout assez souvent.
03:13On voit certaines de vos photos là.
03:16C'est vrai qu'il y a une faune assez riche aussi dans ces montagnes.
03:20Oui, c'est ça. Alors moi, je photographie principalement dans la vallée du Vénéon.
03:24Je suis assez chauvine.
03:26Donc voilà, là, c'est la barre des écrins.
03:31Beaucoup de photos des sommets.
03:32Et puis quand je rencontre les animaux, je photographie aussi, mais principalement en paysage.
03:37Là, la Dibonard, gros sommet mythique dans la vallée.
03:40Cette aiguille qui culmine à plus de 3000 mètres avec cette forme assez particulière.
03:45Vous photographiez aussi votre village, la Bérard.
03:49On le voit sur ces photos, un petit écrin au milieu des montagnes.
03:53Oui, c'est ça. Notre village, il est au milieu de ces gros sommets, au cœur du massif des écrins.
04:01Et en hiver, il est encore plus magique à voir.
04:05Et puis, nous, on l'aime, notre village.
04:09Même si l'hiver, c'est compliqué d'accéder à la Bérard parce que la route est fermée.
04:12Ski de rando.
04:13Ça se mérite.
04:14C'est ça, ski de rando ou raquette.
04:16Bon, ça, les photos de Chloé.
04:19Coralie, j'ai envie de dire que c'était avant, malheureusement, avant la catastrophe qui a touché la Bérard.
04:24C'était dans la nuit du 20 au 21 juin dernier.
04:26Est-ce que vous pouvez nous rappeler ce qui s'est passé cette nuit-là et puis le jour qui a suivi ?
04:30Alors, cette nuit-là.
04:33Bon, Chloé pourra peut-être plus en parler parce qu'elle a été présente.
04:36Cette nuit-là, il y a eu énormément d'eau qui est arrivée sur le village avec des matériaux.
04:43Donc, dans la nuit, ça s'est poursuivi sur la journée du lendemain.
04:48Il pleuvait, effectivement, mais pas dans des quantités astronomiques.
04:54Nous, des pluies comme ça, on en a eu plusieurs.
04:56Il y avait une fonte des neiges plus ou moins importante.
05:01On attend les résultats des études d'avoir des données là-dessus, mais qui ne semblent pas non plus être extraordinaires.
05:08Et puis, il y a eu ce lac, ce lac dans le Vallon de Bonnepierre qui s'est vidangé.
05:15Et comme il surplombe le village, ça est arrivé sur le village.
05:19Alors là, on voit des images prises par les habitants sur le vif.
05:23Dans la nuit, le matin, avec le village complètement recouvert d'eau, de boue, de rochers aussi, j'imagine, drainés par ce torrent.
05:35Oui, énormément de cailloux, de sable qui ont envahi tout le village et tout l'intérieur des maisons.
05:46Donc, il y a des maisons qui, malheureusement, ont été emportées par ces eaux.
05:51Et puis, les maisons qui sont restées debout étaient pleines de sable et de cailloux.
05:56Donc, tout l'été, nous avons déblayé nos maisons à l'aide d'une brouette, d'une pelle, de seaux et puis de nos petits bras.
06:08Donc, on n'était pas nombreux.
06:10On aurait espéré pouvoir accueillir les bénévoles qui étaient nombreux à vouloir venir, mais malheureusement, on n'a pas eu les autorisations.
06:18Donc, on a travaillé tous les jours, nous, les habitants.
06:24Et aujourd'hui, les maisons sont déblayées et notre village est encore là et encore debout.
06:33Donc, il y a un avenir.
06:35Alors, ce lac qui s'est vidangé, qui est un phénomène assez exceptionnel, combiné aux pluies à la fonte.
06:40On a deux images, une avant.
06:42Le voilà, ce lac qui surplombait le village de l'Aberrard.
06:46Ça, c'était quelques jours avant, au moment de la fonte des glaces et des neiges.
06:50Et puis, le même lac qui n'existe plus puisque toute cette eau est partie d'un coup dans la vallée.
06:55C'est ce qui a créé les dégâts qu'on a pu voir sur la première séquence d'image.
07:01Ça, c'est assez exceptionnel.
07:03Une combinaison de facteurs comme ça, on ne pouvait pas forcément l'anticiper.
07:08Disons que les lacs en altitude qui surplombent des villages, on peut supposer qu'ils puissent être surveillés.
07:17Maintenant, nous, les données qu'on a aujourd'hui, on parlerait de 93 000 m3 à confirmer, à voir.
07:30On attend le résultat des études pour pouvoir dire l'origine exacte.
07:36Même si on comprend bien que 93 000 m3, c'est énorme et que forcément, quand ça arrive comme ça,
07:43ça se vidange d'un coup sur un village, il ne peut y avoir que des conséquences comme ça.
07:49Chloé, vous étiez présente ce jour-là, cette nuit-là. Comment vous avez vécu ces événements ?
07:55Nous, c'était assez particulier parce que moi, je me souviens pas mal, c'est au niveau des odeurs.
08:00Je me souviens l'odeur de la terre dans les heures où ça commençait à se dégrader.
08:05Mais le problème, c'est que ça se passe la nuit et en fait, nous, on n'a pas de visuel.
08:11Donc en fait, on ne comprend pas tout de suite l'ampleur des dégâts.
08:15Et quand l'aube se lève, là, on commence à visualiser qu'il y a des matériaux, qu'il y a beaucoup d'eau qui circule.
08:23On voyait déjà l'eau, on voyait le mouvement, on arrivait à le deviner.
08:26Et en fait, là, on a compris l'ampleur. Du coup, on était tous rassemblés, le centre du village à l'auberge de la Meige, puis après le CAF.
08:38Mais le CAF, on n'est pas resté longtemps, le club alpin français. Après, on est allé sur les hauteurs.
08:43Et là, a commencé les rotations en milieu fin de matinée.
08:47Vous avez eu peur pendant cette séquence ?
08:50Jamais.
08:51Jamais ?
08:52Jamais. Jamais, jamais.
08:55C'est assez particulier quand on est dans ce moment-là. En fait, on n'a pas le temps de réfléchir, d'avoir peur.
09:02On essaye de faire juste au mieux.
09:04Et je pense que tous les habitants, là-haut, on fait au mieux, on réagit quand il le fallait et bien.
09:11Parce qu'à l'heure d'aujourd'hui, on n'a eu aucun... Aucune personne...
09:18Il n'y a pas eu de victime ?
09:19Il n'y a pas eu de victime, donc oui.
09:21Il peut s'estimer heureux.
09:23Il n'y a pas eu de victime, il s'en est fallu de peu. On a des images assez impressionnantes d'un secours qui a eu lieu le matin.
09:29Je crois que c'était un couple belge qui était coincé dans sa maison, quasiment recouverte de cailloux.
09:34Et on voit la rivière qui passe à travers.
09:37Et c'est un secouriste de la CRSA, le père Damien Fillon, qui a eu la présence d'esprit de casser le toit pour aller les chercher in extremis.
09:44Oui, il a mis complètement sa vie en danger pour aller sauver ces deux personnes.
09:49C'est un secours qui est très impressionnant et c'est sûr que c'est un héros.
09:56Il a fait preuve d'un sang-froid exceptionnel.
10:01Et les habitants de leur côté ont aussi su garder leur sang-froid et réagir en fonction de leur connaissance du terrain et pouvoir mettre tout le monde à l'abri.
10:14C'est vrai qu'on a ces deux aspects des secouristes et des habitants qui ont su réagir en conséquence, sans panique, en se mettant vraiment à l'abri, en sécurité, quand il fallait.
10:30Ces inondations ont ravagé le village et toute la vallée du Védéon qui descend jusqu'à Bourdoisan.
10:38Vous avez été un peu coupé du monde pendant une partie de l'été, vous le disiez, même si vous, en tant qu'habitant, vous pouviez retourner sur place.
10:46Quand on voit ces images, on comprend que c'était compliqué pour les autorités d'autoriser l'accès à la Béard.
10:52Alors l'accès à la Béard, oui, bien sûr, ça paraît tout à fait normal que les touristes ne puissent pas accéder vu l'état du village.
11:05Maintenant, la vallée a été bloquée tout en bas. Donc cet été, l'accès, bon, est-ce que c'est juste ou pas ?
11:17Là, ce sont des décisions qui sont prises pour la sécurité des gens, mais quoi qu'il en soit, peut-être que des solutions auraient pu être trouvées,
11:26parce que ce qu'il faut voir, c'est que cette vallée, elle vit l'été.
11:31Donc elle vit l'été, certes des habitants, mais des commerces.
11:36Et fermer une vallée l'été, c'est un peu une double peine pour la vallée.
11:43Financièrement, il faut pouvoir quand même vivre.
11:47Donc ça a été une saison difficile, oui.
11:51Quelle est la situation aujourd'hui, Chloé, à la Béard ?
11:55Est-ce que vous avez fait des comptes, malheureusement, des maisons qui ont disparu, de celles qui sont restées debout ?
11:59Oui, alors il y a quand même pas mal de maisons qui ont tenu.
12:03Elles ont été toutes déblayées. Du coup, je crois que Cora, tu as plus les chiffres en tête.
12:08Oui, quand même.
12:09Oui, il y a huit bâtiments qui sont partis, dont deux garages et la chapelle.
12:16Donc c'est vrai que quand on voit la première fois les images de la Béard complètement dévastées par ces tonnes de cailloux et puis ces eaux qui arrivent,
12:27moi-même, on a l'impression qu'il n'y a plus rien, qu'il n'y a plus de village.
12:32Or, ce n'est pas du tout la réalité du terrain.
12:36Le village est encore là, en très grande majorité.
12:40Il faut pouvoir maintenant se tourner vers l'avenir de ce village.
12:46On voit effectivement les images de certains bâtiments qui sont debout.
12:50Certains chalets n'ont même pas été touchés, Chloé.
12:54La maison, le restaurant de ma maman n'a pas été touché.
12:58On a eu la terrasse avec des matériaux, mais nos murs sont là.
13:02Alors que les maisons à côté, vous, vous avez eu quand même pas mal de pierres et de sable dans le bâtiment.
13:12Il est tout déblayé.
13:13À l'heure actuelle, la place du village, le bassin s'est déblayé.
13:17C'est sûr que déjà le visage de la Béard a changé un petit peu.
13:20Il y a cette chapelle qui évoque Coralie, qui était un peu un symbole de la Béard.
13:241892, je crois, la construction.
13:26On voit ce qu'il en reste.
13:27Je ne sais pas si le bout de toit a tenu depuis cette photo de Chloé.
13:31Il ne reste plus rien, malheureusement.
13:34Cette chapelle est emblématique pour nous parce qu'une chapelle, c'est un lieu de mariage, de baptême, de rassemblement, de communion.
13:44Vraiment, dans un village, c'est une âme.
13:48Aujourd'hui, nous sommes très touchés et très émus parce qu'on a retrouvé la cloche de notre chapelle.
13:55C'est au milieu des décombres.
13:58C'est ça.
13:59Et c'est porteur d'espoir pour nous.
14:01C'est tellement important parce qu'on va pouvoir la remettre sur une nouvelle chapelle dans notre village.
14:06Justement, l'avenir de la Béard, comment il s'écrit aujourd'hui ?
14:11Les médias ont eu accès à l'automne au site.
14:15On a pu se rendre compte de ce qui s'était passé.
14:18On a pu aussi se rendre compte des aménagements qui avaient commencé à être faits pour essayer de canaliser cette rivière
14:24qui était complètement sortie de son lit et qui aujourd'hui est un petit peu sauvage.
14:30Alors, pour l'instant, ce sont des travaux d'urgence.
14:33Donc, il n'y a rien de définitif.
14:36On attend justement que les études soient faites et rendues publiques pour prendre une décision.
14:43Nous, ce que l'on souhaite, c'est que le torrent retourne dans son lit d'origine naturelle et que le village soit protégé.
14:54Ça, c'est notre demande toute première.
14:59Je pense que les autorités, les services de l'État sont tout à fait dans cette optique-là de protéger le village.
15:10Donc ça, c'est un premier point.
15:13Ensuite, évidemment, il va falloir engager une série de travaux pour remettre le village en état,
15:22pour qu'on puisse y vivre et puis plus tard accueillir à nouveau les gens qui aiment tant notre village et le massif des écrins.
15:30On est capable aujourd'hui de chiffrer l'investissement qui va être nécessaire pour remettre la Bérare en état d'accueillir du public, du monde ?
15:37Moi, je n'ai pas de chiffres là-dessus.
15:41On a des aides qui ont été promises tout de suite après l'événement.
15:48Donc 5 millions du département et 2 millions de la Comcom.
15:54Alors où ça en est, je ne sais pas.
15:58Nous avons quand même confiance dans l'État.
16:01Mais pour l'instant, on attend parce qu'il n'y a toujours rien d'arrivé.
16:05Donc peut-être que ça va être sous peu.
16:08On l'espère vraiment parce que pour l'instant, c'est difficile d'engager des travaux sans argent.
16:15C'est sûr, surtout vu l'ampleur des dégâts.
16:18De toute façon, ce sera des dizaines et des dizaines de millions d'euros pour remettre en état la route, les réseaux, le village.
16:26Est-ce qu'il y a une crainte de votre part que finalement, les autorités n'investissent pas ces sommes-là
16:32et qu'on fasse une croix entre guillemets sur l'Aberrard tel qu'on l'a vu sur les photos de Chloé au début de cette émission ?
16:39Non, alors pour nous, c'est inenvisageable.
16:42Alors d'une part parce que c'est évidemment notre histoire,
16:45que nous sommes profondément attachés à notre histoire, à notre environnement.
16:52Mais d'autre part, parce que l'Aberrard, c'est emblématique, c'est mythique.
17:00Il y a toute une histoire liée à l'alpinisme, donc autant là-haut de Savoie, à Chamonix, que l'Isère, à l'Aberrard.
17:08La région Auvergne Rhône-Alpes peut rayonner nationalement et internationalement
17:13en se disant nous avons deux lieux emblématiques de l'alpinisme et puis de la nature, de la randonnée.
17:20Donc deux lieux différents mais emblématiques.
17:23Ensuite, on peut se projeter en disant l'Aberrard, dans ce lieu naturel, peut devenir un modèle écologique.
17:35Et là, on peut travailler dessus. Nous, on a déjà des idées, des envies.
17:39C'était un village qui était déjà plutôt vertueux, mais il y a peut-être d'autres pistes à creuser.
17:46Et puis enfin, avec les événements qui se sont passés, c'est peut-être le moment de travailler sur la surveillance des glaciers.
17:57Et c'est un lieu qui s'y prête complètement, vu la catastrophe qu'il y a eu.
18:02En tout cas, il y a des belles perspectives quand on vous écoute pour rebondir derrière cette catastrophe.
18:08Vous en avez parlé quand il y a eu un élan de solidarité.
18:11Ça touche beaucoup de monde, beaucoup d'amoureux de la montagne qui connaissent ce village, qui le pratiquent notamment l'été.
18:17Il y a une photo qui a fait le tour des réseaux sociaux, Chloé. C'est la vôtre. On va la voir, ce cœur qui bat pour l'Aberrard.
18:26C'était vraiment un moment émouvant pour chaque personne qui a participé, pour les habitants.
18:32Alors, il faut savoir que ce cœur, ça a demandé beaucoup de réflexion pour le réaliser.
18:37Parce que du coup, en fait, c'est des frontales placées avec des points GPS.
18:41Donc, en amont, on a placé le cœur le plus grand.
18:47Et ensuite, les habitants sont allés former, et Cora en fait partie, le petit cœur au centre.
18:53Et c'est tous les habitants qui portent la frontale du petit cœur à bras levés.
18:59Et ils ont eu un moment très fort là-bas.
19:02Mais au retour, quand on s'est tous retrouvés, ça a été très fort.
19:05Et pour mon tonton, qui est ton papa, qui a pu assister à ça au cœur du village.
19:12Et juste pour lui, c'était très, très émouvant, très touché quand on l'a vu.
19:17Et juste pour ça, je suis très fière de tout le monde et de ce projet-là.
19:22Une belle photo qui a eu son impact.
19:25Là, pendant l'hiver, le village va dormir, entre guillemets, sous la neige.
19:30Tous les hivers, l'Aberrard est coupé, la route d'accès en tout cas.
19:34Ce n'est pas cette saison-là qui est la saison clé pour l'Aberrard.
19:38Par contre, l'été prochain, comment vous voyez les choses, Coralie ?
19:41Est-ce qu'on pourra, nous, les habitants de la région, accéder de nouveau à l'Aberrard selon vous ?
19:47Alors, pour l'été prochain, les habitants seront présents.
19:51Ils vivront à l'Aberrard. C'est leur vœu le plus cher.
19:56Par contre, pour l'accueil des habitants de la région et des touristes de manière plus large,
20:03ça ne sera pas possible à l'Aberrard même.
20:08Par contre, dans les refuges, bien sûr, il n'y a aucune raison qu'ils ne puissent pas accéder aux refuges.
20:15Là, les conditions sont tout à fait réunies pour que les gens puissent à nouveau renouer avec leurs souvenirs,
20:24avec le plaisir qu'ils prennent à venir dans nos montagnes.
20:28On voit d'ailleurs le refuge du Promontoire qui est en haut de cette vallée qui a causé tant de dégâts
20:33au pied de la face sud de la Mège, à 3092 mètres exactement,
20:37qui est un refuge très prisé des alpinistes qui s'attaquent à la Mège.
20:41Alors là, un alpiniste sur ce plateau, Guillaume, l'Aberrard, la Mège, tout ce secteur-là, vous le pratiquez, vous le connaissez ?
20:47Oui, bien sûr. Quand on habite à Grenoble, c'est quand même un peu le hotspot pour faire de la montagne.
20:54La Mège, c'est une des plus belles montagnes des Alpes, donc c'est sûr que j'y suis déjà passé et j'y repasserai très certainement
21:01parce que c'est un endroit magnifique, effectivement.
21:05C'est plutôt une bonne nouvelle parce que cet été, c'était compliqué pour tout le monde.
21:09Il n'y avait aucun accès possible. Là, au moins, on pourra repratiquer la montagne sur le secteur de l'Aberrard.
21:16Pour finir, Chloé, vous me disiez que vous n'aviez pas eu peur ce jour-là.
21:22Maintenant, vous savez ce qui s'est passé. Si un jour, vous pouvez retourner vivre complètement à l'Aberrard,
21:28est-ce qu'il y aura toujours une petite appréhension parce qu'on voit de plus en plus nos montagnes qui s'écroulent ?
21:33Malheureusement, que ce soit ici ou ailleurs, ça, c'est un éboulement au mois de septembre dans le massif du Mont Blanc,
21:38justement au col de l'Anchronase, un éboulement très spectaculaire qui aussi montre la puissance destructrice
21:45que peut avoir la montagne quand elle s'écroule.
21:48La peur, maintenant, vous avez peur qu'elle vous tienne ?
21:52Du tout, du tout. Moi, j'ai hâte de revenir dans mon village, de passer les nuits, de passer l'été complet.
21:59Non, non, mais bien sûr, nous, on habite là-haut, mais on accepte tout, on accepte l'environnement et puis on n'a pas peur.
22:06Et après, bien évidemment, qu'on reste vigilant parce qu'on est en milieu, en montagne.
22:12Donc non, il faut rester vigilant, mais non, on n'a pas peur.
22:17Si on veut vous soutenir dans ce combat de reconstruire la Béard, il y a un collectif qui s'appelle les Amis de la Béard
22:23avec une page Facebook où vous concentrez notamment les infos qui pourront être distillées comme ça au fur et à mesure de l'avancée,
22:30notamment des études et puis des décisions des pouvoirs publics qui ont un peu le sort de la Béard dans leurs mains dans les années à venir.
22:38Exactement.
22:39Allez, on a parlé de chutes de pierres. Les avalanches aussi peuvent toucher les villages de montagne.
22:45Comment vous avez géré, vous gérez aujourd'hui, Hugo, en tant que skieur professionnel, ces risques inhérents à la montagne,
22:51notamment les avalanches quand on fait du freeride ?
22:54On se préoccupe un peu des conditions de neige, etc. sur le jour même.
22:59Puis après, on fait, on essaie de faire des sorties, de s'entraîner un côté aussi, de parler avec les gens de la montagne,
23:05les pisteurs, les SRS, les secouristes. Et puis, on prévoit tout en cas de pépins. On essaie de faire qu'il n'y ait pas de pépins.
23:13Ça vous est déjà arrivé d'être pris dans une avalanche ?
23:16Non, et je touche du bois.
23:18Il y en a partout, là !
23:20Non, non. J'ai jamais, après, des petites coulées comme ça de temps en temps, mais qui font déjà un peu flipper.
23:26Et c'est quelque chose, moi, que je crains pas mal. Et du coup, je fais hyper gaffe. Et avec toute l'équipe, surtout, on fait attention à chaque fois.
23:33Alors, vous avez passé plusieurs années en équipe de France, de freestyle. Ski freestyle, c'est quoi votre spécialité ? Est-ce qu'il y a plusieurs catégories en freestyle ?
23:41C'était le slopestyle et le big air.
23:43Slopestyle et big air, ça parle à Guillaume. Alors, c'est pour ça que j'ai sorti des images, pour que ce soit plus parlant.
23:50Le slopestyle, pour simplifier, ce serait un peu un skatepark avec des sauts et des barres de fer.
23:56C'est ce qu'on voit, là, sur les images ?
23:57Oui, où c'est un run. Souvent, il y a six modules et c'est un run complet qui est noté par des juges.
24:03Et le big air, c'est juste un gros saut. On va faire trois sauts et ce sera les deux meilleurs sauts qui seront comptabilisés.
24:10C'est toi qu'on voit ?
24:11Oui.
24:12Et Hugo, il y a quelques années, certaines images ont presque une dizaine d'années. Donc, il était tout jeune, 18 ans, précoce.
24:19Ça ne me réjouit pas.
24:20Vous étiez un freestyler précoce, Hugo.
24:23Oui, j'ai grandi avec mes parents qui m'ont mis sur les skis quand j'étais tout petit.
24:28Mon père m'emmenait faire des sauts sur les bords des pistes, un peu en freeride et puis en freestyle.
24:34Et puis après, j'ai grandi avec une bande de potes. On allait se faire nos propres sauts hors des pistes.
24:39Et puis après, il m'a amené dans les skiclubs, au comité, en Équipe de France.
24:44Guillaume, il avait une autre spécialité, Hugo, à l'époque. C'est celle-là, regardez.
24:50Allô ?
24:51Monsieur Logier, Vince vous attend en terrasse.
24:53Pas de soucis, je descends.
25:02Santé.
25:03Vous aviez une certaine tendance à aimer skier les toits des maisons.
25:07Oui, j'étais un peu bouche-bouche et puis j'aimais bien.
25:09On s'imprègne depuis qu'on est petit à voir plein de choses que les skieurs font.
25:14Et c'est vrai que c'est un truc qui m'a... Je suis monté sur le toit de chez moi un jour.
25:17J'ai demandé à mes parents, est-ce que je peux aller sur le toit pour sauter du toit ?
25:20Ils m'ont dit, si tu ne l'abîmes pas.
25:22Et après, j'avais fait une petite série de vidéos où je sautais des toits.
25:26Même sans neige, celle-là...
25:29C'était assez cool, c'était rigolo.
25:33Je ne sais pas, je crois qu'on a aussi la vidéo du toit de vos parents.
25:36Ça doit être la précédente que vous aviez tournée. Je ne sais pas si on l'a en stock.
25:43Alors non, ce n'est pas celle-là. Ce n'est pas grave, on l'imagine.
25:47Ça, c'est une autre vidéo un peu créative, on peut la mettre,
25:50qui montre que dans ce milieu, pour se démarquer, il faut avoir un peu d'imagination.
25:54Oui, on a la chance d'avoir un sport qui est en compétition,
25:57mais qui à côté a une super image aussi.
25:59Et il y a plein de choses différentes à faire.
26:04C'est un peu comme dans la photo aussi, c'est un petit peu un art.
26:07Et je pense qu'on peut se démarquer en faisant plein de choses différentes
26:10et trouver plein d'idées différentes, inspirées de milieux aussi différents.
26:13Et voilà, moi j'ai deux passions. L'été, je me consacre beaucoup au vélo.
26:17Et je trouvais ça cool d'essayer de repasser sur les mêmes endroits
26:20en ski et en vélo et de faire à peu près la même figure.
26:23Il faut bien repérer où on pose les caméras quand même, pour que ce soit...
26:26C'était un projet, c'est ce que je disais, c'était un projet qui dure deux minutes,
26:29mais qui nous a pris un an à tourner déjà pour la faire.
26:33Et puis pour replacer les caméras, c'était hyper compliqué.
26:36On imagine. On a retrouvé la petite vidéo du toit.
26:39Les parents, ils étaient d'accord ce jour-là ?
26:42Ouais, ils avaient un peu peur que je l'abîme.
26:45Mais tout s'est bien passé, donc ça allait.
26:48Toi, ils n'avaient pas peur pour toi, quoi.
26:50Non, ils avaient peur du toit, en fait, simplement.
26:53Que leur fils se casse en bas.
26:55Parce qu'en plus, Hugo, il saute du toit, mais à la fin,
26:59avec un petit tremplin quand même. Sinon, ce n'est pas marrant.
27:02Ouais, le but, c'est de prendre un peu... Je ne sais plus à quelle période c'était.
27:05Est-ce que si j'étais coincé à la maison, c'est qu'il devait y avoir un truc.
27:08Et il venait de refaire le toit en plus.
27:11Donc ma mère m'avait dit, t'abîmes pas le toit, Hugo.
27:14On aurait presque pu finir chez le voisin.
27:17Au bout du jardin, vous êtes plus sérieux aujourd'hui, Hugo ?
27:20Non, je ne pense pas. En tout cas, je grandis.
27:23Mais j'ai toujours ce côté.
27:26En tout cas, vous aimez bien marier les disciplines.
27:29On a vu le vélo et le ski.
27:32Le basket aussi se prête bien au mariage avec le ski.
27:35Ouais, c'était quand j'ai arrêté la compétition.
27:38J'avais plusieurs idées dans ma tête.
27:41Et puis, j'ai eu des passions à côté, comme le basket, que j'aimais bien.
27:44Et en fait, je me suis dit, ce serait cool de parler de ça.
27:47Je me suis dit, c'est cool de parler de ça.
27:50Je me suis dit, c'est cool de parler de ça.
27:53Et en fait, je me suis dit, ce serait cool de partager des univers du ski
27:56avec d'autres univers qui ne viennent pas trop de la culture glisse.
27:59Et voilà, j'ai fait des épisodes qui s'appelaient La Loge TV,
28:02où là, c'était sur le glacier des Deux Alpes, d'ailleurs,
28:05avec un ancien basketeur de NBA, Boris Diot.
28:08Et on a pu partager ça ensemble.
28:11Et puis voilà, essayer de faire une petite vidéo qui change un peu
28:14et d'amener une autre vision.
28:17Alors, ce n'est pas Boris Diot qui marque le panier, c'est vous.
28:20Il était peut-être plus à l'aise, moins à l'aise sur les skis
28:23que vous l'étiez avec le ballon de basket.
28:25Oui, mais il skiait pas mal. C'était cool.
28:28Bon, Boris Diot, c'est 15 ans en NBA.
28:31Il a d'ailleurs remporté le championnat américain de basket.
28:34C'est effectivement un des grands noms. Il a gagné 80 millions de dollars dans sa carrière.
28:37Je ne sais pas si ça paye autant dans le freestyle.
28:39Non, je ne pense pas.
28:41On peut toujours retrouver à cette web série La Lodge,
28:44qui est disponible notamment sur votre chaîne YouTube.
28:47Alors, là, vous sortez un nouveau film
28:50sur un format un peu différent pour cet hiver.
28:53Il n'y a pas de basket, il n'y a pas de toit,
28:56mais on est vraiment dans la glisse, au cœur du Vercors.
28:59Oui, à force de faire cette web série, j'ai découvert plein de nouvelles choses.
29:03Puis j'ai aussi grandi dans le monde de la production vidéo,
29:06d'organiser toute une équipe et de former une équipe.
29:09Les gens se demandaient si je faisais toujours du ski,
29:12vu que je faisais des conneries à droite à gauche avec le basket, par exemple.
29:15Et là, j'avais vraiment envie de me concentrer, de revenir à fond sur le ski,
29:19de faire un film de ski pur, qu'on appelle ça un ski porn dans le milieu.
29:23Donc, c'est vraiment 15 minutes, 15 minutes de ski,
29:26partir avec une équipe de cameraman et de photographe
29:29et de filmer que du ski et de voir à la fin de la saison ce qu'on en fait.
29:33Donc, avec des parts qui durent 2 à 3 minutes.
29:36Il y a des musiques différentes et puis des petits moments de vie au milieu.
29:39Ski porn, je vois bien la référence.
29:41On va regarder le teaser de ce film qui s'appelle Joy.
29:44Et qui se passe, comme je le disais, entièrement dans votre massif natal, le Vercors.
30:14C'est incroyable, je pourrais faire ça tous les jours.
30:16On fait ça l'hiver pour une sortie.
30:19L'année d'après, quand on se lance sur un projet comme ça,
30:22on sait que c'est intéressant.
30:24C'est pour ça que je l'ai fait.
30:25Et puis, les gens sont toujours là.
30:38Bon, on fait ça l'hiver pour une sortie l'année d'après, quand on se lance sur un projet comme ça, on scénarise, on a déjà une idée de ce qu'on va faire ou il y a beaucoup d'improvisation ?
30:48Il y a pas mal d'improvisation. Après on prévoit, là par exemple en ce moment, le projet de l'année d'après.
30:54On se cale avec les équipes, on voit un petit peu où on veut aller. Là on a beaucoup filmé dans le Vercors, le but c'est de rester à la maison.
31:00Après on n'a pas toujours de la neige, mais cette année on a pu en profiter pas mal.
31:05On prévoit en fonction, c'est un sport qui est extérieur, donc la météo change beaucoup, puis les conditions changent aussi beaucoup.
31:11Et on prévoit un peu de la dernière minute, c'est des trips de la dernière minute où on appelle tout le monde,
31:17et puis il y a les bonnes conditions, et puis on y va, puis on voit à la fin ce qu'on arrive à sortir.
31:21En regardant le film, je n'avais pas à souvenir qu'il y avait eu autant de poudreuse dans le massif du Vercors.
31:27Il y a un trucage là, il y a un trucage, non ?
31:29On a tourné 50% du film, mais on a eu des bonnes journées.
31:33Ça c'était dans le Caras par exemple, mais il y a 50%, 60% qui est tourné dans le Vercors.
31:40On a su prendre les bons moments, et on a eu 6 jours de bonne neige on va dire.
31:46Puis après on prend les autres jours à côté, le mois de février qui était un peu le mois de chaleur,
31:54où on a pu profiter de la neige qui était tombée en début de saison.
31:57Quand on a trouvé un bon spot de poudreuse, comment on fait pour que ça reste vierge,
32:01pour que les images soient les plus jolies possible ?
32:03Parce qu'aujourd'hui tout le monde veut aller sur des endroits comme ça, dès que les conditions sont là.
32:07Oui, après ça dépend, on a nos spots un peu secrets qu'on connaît, où on sait qu'il n'y aura pas beaucoup de monde.
32:13Puis sinon on va aller chercher à pied, là déjà ça élimine pas mal aussi, à pied ou en rando,
32:19et puis il faut être le premier dessus, donc tu te lèves le matin et t'essayes d'être le premier au télésiège.
32:25Vous jouez aussi avec le relief, vous êtes freestyler, vous venez de l'univers des snowparks,
32:31et là dans le Vercors pour le coup vous avez joué avec l'environnement.
32:35Oui, j'ai appris à skier dans le Vercors, mais le fait de partir faire de la compète,
32:41je ne skie plus vraiment à la maison, et quand je rentrais à la maison c'était plus pour faire mes valises et repartir.
32:47Et c'est vrai que cette année ça m'a permis de redécouvrir aussi un peu le Vercors, même si je le connais pas mal l'été.
32:53Mais l'hiver j'ai pu aller à plein d'endroits que je ne connaissais pas.
32:56Et voilà, on joue avec le terrain de jeu, puis on a ce côté créatif qui nous permet de monter avec des pelles et de faire plein de choses différentes.
33:04Oui, j'imagine que pour une image comme ça on passe plus de temps à préparer le terrain, à pelter, à créer le parcours que vraiment à rider.
33:11Oui, on embouche de la neige et ça, ça doit être le caillou, là on a mis deux jours à pelter pour deux shots.
33:18Et qui sont réussis pour le coup, donc ils auraient pu être ratés, mais là…
33:21Mais c'est ce qui fait aussi le truc sympa, c'est de créer tes propres modules, et puis avec ta vision tu le crées comme tu veux,
33:28et après en fonction de ça marche ou ça marche pas, parce que des fois ça marche pas, mais de pouvoir faire le module que tu souhaites faire de ta manière.
33:35Bon, ça s'appelle Joy, donc un Panski qui sera visible cet hiver sur la chaîne YouTube d'Hugo,
33:42comme ça vous pourrez en profiter pour voir aussi ses précédentes créations.
33:46Guillaume, qui est originaire de Belgique, vous pourriez suivre Hugo dans la poudreuse ?
33:52Ouais, ouais, je fais pas mal de ski de rando l'hiver, je ferai pas les trucs sur les cailloux et les triple backflips,
33:59mais pour en suivre un ski, je pense que ça ira.
34:02Mais en tout cas, tant que tu vas pas trop vite, faut rester galanti avec les Belges.
34:08Par contre, on peut faire un film comme ça en Belgique aussi, et on met en zoom zoom plein d'images d'ailleurs.
34:17On peut faire une collage.
34:19On va ramener plein de gens dans les stations belges.
34:24Ceci dit, vous êtes maisons, parce qu'il y a une ou deux stations je crois dans les Ardennes belges, des stations de ski.
34:28Elles ouvrent un jour par an.
34:30Il faut pas rater le col pour pouvoir tourner le film au bon moment.
34:35Votre truc, même si vous êtes un skieur, c'est d'abord le parapente.
34:40Vous volez au-dessus des montagnes.
34:43Vous avez réalisé la traversée des Alpes l'année dernière.
34:47Comment il est venu ce projet, quand on est Belge, qu'on vit dans un pays où il y a peu de montagnes,
34:53de se dire tiens, je vais aller partir traverser l'arc alpin ?
34:56C'est sûr que ce n'est pas sorti de nulle part, parce que ça fait longtemps que je fais de l'alpinisme.
35:01J'ai eu la chance de commencer à 13 ans.
35:03C'est assez jeune pour un Belge.
35:05Je suis venu habiter dans les Alpes pour pouvoir en faire le plus possible.
35:12Comme on le disait avant, ce n'est pas l'endroit le plus incroyable pour faire de la montagne, du ski, du parapente,
35:19même s'il y a moyen d'en faire un petit peu.
35:22Je trouve que quand tu es passionné de montagne, traverser l'arc alpin,
35:27pour moi c'était un rêve que j'avais depuis très longtemps.
35:30Je ne savais pas exactement comment ce serait, en ski, à pied,
35:33mais quand je me suis rendu compte que j'avais le niveau en parapente pour le faire,
35:36je me suis dit let's go, ça peut être un beau projet.
35:40Comme j'avais un peu ce background d'alpiniste,
35:45je me suis dit que j'allais faire une série de sommets sur la route,
35:49les sommets pour moi les plus emblématiques,
35:52et aussi que je n'avais jamais fait, avec une série de copains et de copines.
35:56On en a fait un film et maintenant il tourne en festival.
35:59On le voit ce parcours.
36:01Donc vraiment, vous êtes parti de la Slovénie, tout à l'est des Alpes,
36:06pour atterrir à Nice, au bord de la Méditerranée,
36:10avec ces sommets que vous aviez pointés.
36:12Parce qu'une traversée en parapente, c'était trop simple,
36:14donc vous avez rajouté un petit côté d'alpinisme, un gros côté d'alpinisme.
36:20Aucun moyen à m'autoriser, c'était le concept de départ.
36:23Vous l'avez tenu jusqu'au bout ?
36:25L'idée c'était de partir de Tréglav en Slovénie et d'arriver jusqu'à Nice
36:30en prenant aucun autre moyen que mes pieds et ma voile.
36:34Je l'ai tenu jusqu'au bout, mais j'ai dû pas mal marcher quand même,
36:38parce que les conditions n'étaient pas toujours optimales.
36:42Donc typiquement, les 100 derniers kilomètres, j'ai dû les marcher,
36:45parce qu'il y avait 80 km heure de vent tous les jours et c'était involable.
36:51Quand on n'est pas spécialiste du parapente, comment on peut expliquer
36:53qu'on est capable de faire des dizaines, voire parfois des centaines de kilomètres
36:57en volant sans tomber par terre ?
37:00C'est vrai qu'il y a pas mal de gens qui pensent que le parapente,
37:02c'est juste pour descendre, mais en fait, il y a des courants d'air chaud ascendant,
37:06qu'on appelle des thermiques, qu'on prend, on tourne dedans comme les rapaces
37:10et puis en fait, on va d'une montagne ensoleillée à l'autre
37:13et on peut faire comme ça des centaines de kilomètres sur une journée,
37:17on peut rester dix heures en l'air et on décolle à 9h le matin,
37:21on arrive à 20h, 21h le soir.
37:23Donc c'est assez incroyable parce que tu parcours vraiment plein, plein de montagnes,
37:28notamment dans les écrins et tout ça sans toucher le sol
37:33et puis tu reviens au même endroit le soir et t'atterris et t'es assez content de ta journée.
37:38Une heure de vol, c'est à peu près une journée de marche, c'est ça ?
37:41Ouais, c'est ça, en une journée de vol, tu fais 20 à 30 kilomètres à vol d'oiseau,
37:47donc en marchant, ça fait déjà une belle journée de marche en montagne.
37:53On a vu que comme vous redescendez pas pendant dix heures, on fait pipi dans la scellette.
37:58Exact, enfin pas dedans du coup.
38:00Non, à côté, assis dans sa scellette.
38:05Forcément, comme on peut voler dix heures, on mange, on boit, on fait ses besoins en l'air.
38:12Enfin, juste la petite opération parce que la grosse…
38:15Tu commences l'idée.
38:16Voilà, on fait ça avant.
38:17Pensez qu'il y a du monde en bas.
38:19Sinon, ce serait un peu dangereux.
38:21Mais oui, effectivement, on fait ses besoins en l'air.
38:26Et l'idée de coupler ça, parce que ne serait-ce que la traversée des Alpes en parapente,
38:30c'est déjà un beau défi.
38:32Le coupler avec des sommets d'alpinisme, ça demande aussi une certaine logistique.
38:39J'imagine que vous n'aviez pas les piolets, le crampon dans le sac tout au long de la traversée.
38:44Oui, j'ai fait le choix de ne pas les prendre avec moi
38:47parce que ça aurait été quand même pas mal une dizaine de kilos plus lourds dans mon sac.
38:51Donc ça, je n'avais pas envie.
38:53Et puis, j'aimais bien aussi l'idée que ce ne soit pas juste un challenge solo,
38:59mais qu'il y ait des amis qui me rejoignent pendant la traversée.
39:04Et donc, eux me rejoignaient au sommet qu'on avait défini à l'avance
39:09avec tout le matériel, les crampons, etc.
39:13Et puis après, on formait une cordée pour aller jusqu'au sommet.
39:16Parce que vous savez, même si vous avez grandi en Belgique,
39:18que les crampons, ça peut servir quand on traverse des nevées.
39:22Là, je crois que sur celui-là, la logistique n'avait pas suivi.
39:25Oui, là, il n'y avait pas la logistique qui était arrivée.
39:28Non, mais c'est parce qu'au tout début, du coup, on est parti de Slovénie.
39:32Là, celui qu'on voit à l'écran, c'est Tonio, le premier copain qui m'a rejoint.
39:37Et on a commencé le trajet ensemble.
39:39Lui, il fait aussi du parapente.
39:40Donc, les dix premiers jours, on était à deux.
39:42Et donc, en fait, il n'y avait personne pour nous rejoindre et nous apporter le matos.
39:46Donc, le triglav, on l'a fait avec les moyens du bord.
39:49À l'ancienne.
39:50Oui, à l'ancienne, avec un piolet en bois.
39:53Mais après, ce n'est pas vraiment le sommet le plus technique de la traversée.
39:57Mais là, c'était le 1er juin.
40:00Et en fait, il y avait encore trois mètres de neige.
40:02Du coup, on s'est quand même débrouillé pour trouver des crampons et des piolets.
40:06Après, on était un peu plus loin au refuge.
40:08Alors, vous avez gravi également le Pis Bernina, qui est le seul 4000 des Alpes orientales.
40:12On le connaît moins ici.
40:13Nous, qui sommes dans les Alpes plutôt occidentales, c'est celui-là.
40:18Une belle arête d'alpinisme.
40:20Oui, effectivement.
40:22Du coup, c'est le 4000 le plus à l'est des Alpes.
40:27Et donc, le plus haut sommet aussi des Alpes orientales.
40:31C'est vraiment un superbe endroit.
40:33C'est dans l'Engadin, en Suisse.
40:35C'est la plus haute vallée habitée de Suisse.
40:40Et ce massif est vraiment superbe.
40:42C'est super sauvage.
40:44Là, on a eu des conditions un peu exceptionnelles sur l'arête.
40:47Enneigé, c'était magnifique avec les nuages qui nous passaient autour.
40:53Pendant tout un moment, on a cru qu'il y avait beaucoup de vent ce jour-là.
40:57L'idée, c'était de décoller du sommet.
41:00Au début, on a cru que ça ne le ferait pas.
41:02Mais finalement, le vent s'est un peu calmé.
41:04En arrivant au sommet, on a pu décoller.
41:06Enfin, j'ai pu décoller.
41:07Vous avez des super copains quand même, Guillaume.
41:09Parce qu'ils ramènent tout le matériel pendant que vous faites le beau avec votre voile.
41:14Vous faites la course avec eux.
41:16Et puis, au sommet, c'est ciao, vous redescendez à pied.
41:19Moi, je prends la voie des airs.
41:21Non, non, ils sont très très cools.
41:25Vous n'avez pas de scrupules pendant que vous décollez du Pays Berlina
41:28à vous dire qu'ils vont en avoir pour une journée, voire plus, de descente ?
41:34Effectivement, Agnès a fait traverser la Suisse en stop avec ma voile de parapente.
41:40Parce que ça, c'est un autre parapente que celui que j'utilisais pour la traverser,
41:43parce qu'il est plus léger.
41:46Et puis, on est montés ensemble au sommet.
41:50On était à trois et je l'ai laissé seul avec Albert.
41:56Moi, j'ai décollé à midi du sommet.
41:58Du coup, à midi 20, j'étais dans la vallée au chaud.
42:02Et eux, ils ont eu 9 heures de descente après.
42:04Donc, ils sont rentrés à 21 heures dans la vallée.
42:07Je pense qu'au moment même, ils étaient contents de m'aider.
42:10Ils étaient contents de me voir décoller.
42:12Et puis après, pendant la descente, il y a eu quelques moments,
42:14je pense qu'ils étaient un peu moins contents.
42:19Mais en tout cas, ça leur a bien donné envie de se mettre au parapente.
42:23Donc, c'était un de mes buts cachés.
42:26Parmi les sommets que vous avez gravés, il y a aussi le Cervin,
42:29un mythique sommet suisse, reconnaissable évidemment avec son bec particulier.
42:34Et là, vous avez donné envie à un de vos copains de se mettre à l'alpinisme,
42:37qui vous a accompagné alors qu'il n'avait jamais chaussé de crampons.
42:40Oui, en fait, c'est un peu plus compliqué que ça.
42:43De base, j'étais avec un copain avec qui on a déjà fait pas mal de sommets ensemble,
42:48avec qui j'ai commencé l'alpinisme en gros.
42:52Et donc, on était censés partir faire une cordée à deux.
42:55Et en fait, il y avait une autre cordée indépendante de nous
42:59qui montait le Cervin le même jour.
43:02Mais c'était aussi des Belges qu'on connaissait.
43:05Et il se fait que le pote avec qui je devais le faire initialement,
43:09il a préféré faire demi-tour parce qu'il avait mal au dos
43:12et il n'était pas très en forme, etc.
43:14Ce jour-là, ce que je respecte totalement,
43:17et donc, il y avait l'autre cordée là.
43:20On s'est retrouvés à trois et on s'est regardés.
43:23On s'est dit bon, on va quand même aller essayer le sommet
43:26parce qu'il y avait encore moyen que Damien redescende tout seul jusqu'au refuge.
43:30Mais en fait, moi, ce que je ne savais pas,
43:33c'est qu'il y en avait un des deux qui n'avait jamais fait d'alpinisme avant
43:36et il n'avait jamais mis de crampons, etc.
43:38Et en fait, l'autre n'était pas beaucoup plus expérimenté.
43:41Donc, je me suis retrouvé à guider la cordée jusqu'au sommet.
43:46Une première expérience en alpinisme au Cervin,
43:49ce n'est quand même pas banal, c'est une bonne histoire belge.
43:52Ce n'est pas banal, c'est une bonne histoire belge.
43:55Mais après, il faut quand même dire qu'ils étaient très à l'aise
43:58sur le rocher et sur la neige.
44:01Donc, sinon, on aurait fait demi-tour.
44:03Mais là, en l'occurrence, ça s'est super bien passé.
44:05Je ne pense pas que sans moi, ils auraient été au sommet.
44:08Mais là, du coup, ça fait une belle histoire aussi.
44:11Vous parlez d'être à l'aise sur le rocher.
44:13Parmi ces sommets, il y avait le Grand Capucin dans le massif du Mont-Blanc.
44:17Une belle voie granitique avec votre sœur qu'on voit là sur ces images.
44:20Non, c'est une erreur de montage.
44:23Ce n'est pas une erreur de montage, mais je n'y avais pas pensé pendant le montage.
44:26En fait, pour ceux qui n'ont pas vu le film,
44:29juste avant, j'arrive chez ma sœur qui habite dans le Valais, en Suisse.
44:33Et on ne la voit pas, mais on voit que j'arrive chez elle.
44:37Et puis juste après, on commence l'ascension avec Lolotte,
44:41qui n'est pas ma sœur, c'est quelqu'un d'autre.
44:44Ça porte un peu à confusion quand on revient.
44:47Donc, on a été faire le Grand Capucin.
44:49De base, on devait faire le Mont-Blanc, mais il avait neigé sur la voie qu'on voulait faire.
44:53Donc, on a changé nos plans.
44:56Et le Grand Capucin, c'est un des sommets mythiques du massif du Mont-Blanc,
45:00surtout pour les grimpeurs.
45:03Donc, on s'est lancé dans cette voie-là.
45:06Sauf que moi, derrière, j'ai un mois de traversée
45:10où c'était déjà assez intense.
45:12Donc, j'étais bien fatigué.
45:13Je n'avais plus grimpé depuis la dernière fois en escalade qu'on avait fait dans les Dolomites.
45:17Et Lolotte, elle est arrivée toute fraîche et super en forme.
45:23Et du coup, moi, je me suis traîné pendant toute la voie.
45:26Et elle, finalement, je lui ai dit,
45:28« Là, tu ne vas plus pouvoir compter sur moi.
45:30Il faut que tu fasses toutes les longueurs en tête parce que j'en peux plus. »
45:34Et elle, elle était super contente.
45:38En fait, c'était une bonne nouvelle qu'elle puisse faire tout en tête.
45:41Et donc, finalement, on est arrivé au sommet.
45:46Mais à la cinquième longueur, moi, j'étais convaincu qu'on ferait demi-tour.
45:50Ça me semblait impossible.
45:52– Combien de jours au total cette traversée ?
45:55– Ça m'a pris un mois et demi.
45:56– Un mois et demi ?
45:57C'est tout ce qui était prévu ?
45:58Ou vous n'avez pas forcément calibré la durée ?
46:00– Si, j'avais fait un planning prévisionnel.
46:03Mais après, je m'étais dit, en le faisant ça, je ne vais jamais…
46:06– Le tenir ?
46:07– Le tenir.
46:08Et finalement, j'étais quasi au jour le jour sur le planning.
46:11Ce n'était pas fait exprès mais ça s'est bien mis
46:13parce que niveau logistique aussi,
46:15il fallait que les potes arrivent au bon moment au bon endroit.
46:18Ce qui n'est pas si évident parce qu'en parapente,
46:20tu peux voler 200 km sur une journée
46:22mais tu peux aussi en voler 5 si les conditions ne sont pas bonnes.
46:25Donc, c'était assez dur à prévoir.
46:29Et au final, ça s'est super bien mis et tout a bien déroulé jusqu'au bout.
46:34– Vous n'êtes pas passé au-dessus de la Béarnarde pendant cette traversée ?
46:37– Non, je ne suis passé pas très loin.
46:39Je suis passé au-dessus de Brianson mais pas la Béarnarde.
46:43– La prochaine.
46:44– Oui, la prochaine.
46:45Mais en fait, ce qu'il y a, c'est que je suis passé au Viseau, juste à côté.
46:49Je voulais faire des sommets que je n'avais pas encore fait aussi.
46:52Et c'est la raison pour laquelle je ne suis pas passé dans les écrins.
46:55– Vous aviez tout fait, presque.
46:57– Non, mais les sommets les plus emblématiques des écrins,
47:01j'en avais déjà fait.
47:02Du coup, je voulais découvrir des nouvelles montagnes.
47:04– Vous avez calculé le ratio de kilomètres entre ce que vous avez volé
47:08et ce que vous avez marché ?
47:09C'était quoi, à peu près 1 500 kilomètres l'ensemble du parcours ?
47:12– Oui, c'était 1 400 kilomètres.
47:16Mais les stats, elles ne sont pas jolies.
47:18Il ne faut surtout pas tous les parapentistes éteigner la télé maintenant.
47:24En gros, j'ai fait 800 kilomètres en volant et 600 en marchant.
47:29Du coup, ça fait vraiment beaucoup en marchant
47:31par rapport à d'autres aventures en vol bivouac comme ça,
47:36où ils arrivent vraiment à faire quasi tout en volant.
47:39Mais après, il faut aussi dire que 10 kilomètres en vol,
47:41c'est 10 kilomètres à vol d'oiseau.
47:43Et ça peut faire 30 kilomètres en marchant.
47:45– Et puis, ça aurait fait un film moins sympa si vous aviez tout fait d'un coup,
47:48sans problème, sans vous retrouver des fois obligé de vous poser
47:51au dernier moment ou avant la nuit.
47:53Donc finalement, le scénario était bien avec une arrivée à Nice,
47:58puisque c'est le bout du périple, un petit plongeon dans la Méditerranée.
48:02– Oui, et surtout l'arrivée dans un autre monde.
48:05– Ah oui, laissez le cœur le dire.
48:08– Là, je suis arrivé sur la plage et vraiment, ma sensation,
48:12c'est que les gens ne pouvaient pas se douter de l'aventure que je venais de vivre.
48:17Et j'arrivais au milieu des parasols comme ça.
48:22Quand tu passes la dernière montagne avant Nice, c'est très cool
48:26parce que tu vois la mer et c'est l'arrivée.
48:29Et en même temps, t'arrives dans un monde tellement différent
48:34de tout ce que tu as parcouru avant que c'était particulier.
48:38– On voit peut-être que des gens qui étaient sur cette plage ce jour-là
48:41et qui vont voir la part alpine vont se dire
48:44« Ah mais tiens, j'y étais, c'était ça ce gars qu'on avait arrivé avec son gros sac ! »
48:47Alors c'est de m'emmener ce qu'il venait faire.
48:49Donc la boucle sera bouclée.
48:52En tout cas, le film a eu un bon succès dans les festivals.
48:55Il a notamment remporté l'Icardor, le premier prix du Festival des Icards du cinéma
49:00pendant la Coupe Icard au mois de septembre.
49:03Il est passé aux rencontres Cinémontagne également.
49:05C'était votre premier film.
49:07Il y en a peut-être déjà un deuxième en projet ?
49:09Ou comment vous voyez la suite ?
49:11– En fait, j'adore faire des films.
49:15J'adore autant faire l'aventure que faire le film et raconter l'histoire.
49:19Donc c'est sûr que j'aimerais bien en refaire un.
49:22J'ai vraiment beaucoup aimé le processus.
49:24Maintenant, faire un film comme ça,
49:26ça fait bientôt deux ans que je suis sur le projet de manière générale,
49:30entre la préparation, le montage et la diffusion.
49:36Donc ça prend beaucoup de temps et d'énergie,
49:39surtout quand on est seul sur le projet.
49:42Maintenant, j'ai été rejoint par Solid Dream qui m'aide pour la diffusion.
49:47Pour le moment, je n'ai pas d'autres projets en vue,
49:51mais il y en aura très certainement.
49:53Ce sera sûrement autour de la montagne, du parapente, de l'amitié
49:56et peut-être d'autres pratiques.
49:59– Si vous voulez intégrer du ski avec Hugo,
50:02vous êtes à peu près de la même génération, vous habitez dans la même région.
50:05– Exact.
50:06– Pourquoi pas un projet qui combine vos différentes disciplines.
50:12On termine cette émission.
50:14Il nous reste quelques minutes par des dernières infos en lien avec la montagne.
50:18– C'est souvent des livres que je vous propose pour terminer cette émission.
50:28Et là, on va partir sur les toits de Paris,
50:31ou plutôt sur les tours de la Défense, terrain de jeu préféré du grimpeur
50:35d'origine dromoise Alain Robert, 62 ans,
50:38qui s'est fait une spécialité d'escalader les immeubles par leur façade en solo intégral.
50:43On le surnomme le Spider-Man français.
50:45En 30 ans, il a gravi plus de 250 buildings à travers le monde.
50:48Les derniers en date, ce sont les images qu'on voit.
50:50Le siège social de Total, une tour de 43 étages
50:53qui culmine à plus de 180 mètres de hauteur.
50:56Une escalade sans protection où la moindre erreur peut être fatale.
51:00Il était accompagné dans ce défi par l'un des meilleurs grimpeurs français en falaise,
51:03Seb Bouin, capable de grimper du 9B,
51:05mais qui débutait dans cette escalade urbaine très particulière.
51:08Les deux grimpeurs ont réussi leur coup.
51:10Il n'y a pas eu de prison à l'issue de cette escalade clandestine,
51:13comme c'est parfois le cas pour Alain Robert quand il fait ça dans les pays étrangers.
51:19L'homme-araignée s'est quand même fait une petite frayeur
51:22avec une zippette au cours de l'ascension.
51:34Je me reprends un peu, j'ai glissé, Seb.
51:36Comment ?
51:37J'ai glissé, là.
51:39Il a glissé, bon.
51:41Effectivement, il a beaucoup d'expérience en tout cas dans ce domaine,
51:45mais pour ceux qui ne connaissent pas Alain Robert, il n'a pas toujours eu de la réussite.
51:50Il avait été l'un des meilleurs grimpeurs à son époque
51:53avant de subir un accident en 1988, une chute de 15 mètres,
51:58qui l'avait laissé handicapé et perdu, à priori, selon les médecins,
52:03pour l'alpinisme et l'escalade.
52:06Finalement, il a forcé les pronostics,
52:09il a forcé le destin pour écrire une nouvelle histoire,
52:12et c'est cette histoire que David Chambre et Laurent Béluard nous racontent
52:15dans un livre qui vient de sortir aux éditions du Mont-Blanc de Catherine Destivelle,
52:20une biographie de l'homme-araignée richement illustrée.
52:23Ça s'appelle Libre et sans attache, une leçon de vie iconoclaste
52:29qui porte un beau message d'espoir.
52:31Je ne sais pas si vous le connaissez, Alain Robert, c'est un personnage.
52:35Je ne le connais pas personnellement.
52:38La dernière fois qu'il est venu sur le plateau de Télégramme,
52:41il avait à peu près le type de tenue qu'on voit sur ce plateau, un peu rockstar.
52:46Donc voilà, c'est un parcours à part dans le monde de l'escalade.
52:49Et si vous aimez les belles histoires, les belles photos,
52:52je vous conseille ce livre préfacé par Alex Honnold et Alex Huber,
52:56deux stars de l'escalade, puisqu'on parle de livres et de publications.
53:03Hugo, ça c'est la vôtre. Joy, il n'y a pas que le film, il y a aussi le magazine.
53:08Oui, on avait Oxens Malga qui a fait les photos.
53:12Le film est réalisé par Jérémy Pancras en vidéo.
53:15Et on avait des belles photos sur le magazine.
53:18On se disait que c'était dommage de les balancer juste sur les réseaux.
53:20Et on s'est posé la question tous les deux au skatepark un soir,
53:23comment on pouvait les faire vivre.
53:24Et c'est vrai que quand on était jeunes, ce qu'on aimait bien voir,
53:27c'était le magazine avec ce qu'il racontait dans le film un petit peu,
53:31des jeux à côté, des conneries.
53:33Et on s'est dit, mais viens, on refait un magazine comme quand on est jeune,
53:35qui accompagne le livre.
53:36Et puis dedans, on fait vivre les photos, on met deux, trois anecdotes.
53:40Et puis on fait des recettes de cuisine et puis des pubs et puis des trucs rigolos.
53:43Et du coup, on s'est fait plaisir tout l'été à bosser sur ce petit livret magazine
53:47qu'on distribuera dans le Vercors.
53:49Vous êtes même mis en scène dans les pubs.
53:51Ce sont des vraies pubs, mais avec vous comme acteur.
53:55On se disait que les magazines qu'on avait, on aimait bien les photos, les petits textes.
54:00Et les pubs, c'est toujours les mêmes.
54:01Et les pubs, on ne les regarde jamais dans les magazines.
54:03Et on s'est dit, ce serait rigolo qu'on aille voir des boîtes et qu'on leur dise,
54:06mais c'est nous sur les pubs et c'est nous qui faisons la pub.
54:09On fait un truc un petit peu décalé qu'on met en scène.
54:11Et du coup, sur toutes les pubs, c'est notre tête.
54:14Et toujours la même tête.
54:15Et du coup, ça fait quelque chose de redondant.
54:17Une rubrique du magazine aussi.
54:19Ça fonctionne très bien.
54:21On s'arrête entre guillemets sur la pub.
54:23Donc, la première efficacité est là.
54:27Joy le magazine et Joy le film.
54:30En attendant, Joy 2, le retour avec le parapente.
54:33Ça, ça sera pour les prochaines années.
54:36Et puis, je vous signale aussi la sortie du cinquième tome de la revue Ski français,
54:42qui est édité par Glénart.
54:43Un ouvrage qui revient sur un siècle de compétition pour les sports d'hiver.
54:47Depuis les premiers Jeux Olympiques de Chamonix en 1924.
54:51La Fédération française de ski a d'ailleurs fêté ses 100 ans cette année.
54:54On y retrouve les champions français qui ont marqué l'histoire olympique.
54:57Mais aussi une réflexion sur l'avenir de ce sport contraint de s'adapter à un paramètre
55:03qui ne peut pas contrôler le réchauffement climatique.
55:06Voilà, il est là, ce tome 5 du magazine Ski français.
55:11Merci à tous les quatre d'avoir participé à cette émission.
55:17Bonne continuation.
55:18On croise les doigts.
55:19On espère qu'on aura le plaisir de venir vous voir à la Béarn.
55:23Puisque vous êtes venus plusieurs fois sur le plateau de Télé Grenoble.
55:25Ce sera l'inverse.
55:26L'été prochain ou d'ici deux ans.
55:30Bonne saison à tous.
55:32On se retrouve très vite pour un prochain Grand air.
55:34Vous pouvez retrouver toutes nos émissions en ligne.
55:36Nous aussi sur Télé Grenoble.net