Après que six mineurs ont été jugés en décembre dernier et condamnés , à partir d'aujourd'hui et jusqu’au 20 décembre 2024, huit adultes qui vont comparaître devant la cour d’assises spéciale de Paris. Deux d’entre eux pour complicités d’assassinat terroriste pour avoir notamment aidé l’assaillant à se procurer des armes, six autres pour association de malfaiteurs terroriste criminelle pour avoir notamment attisé la haine contre le professeur.
L'"affaire Paty" a débuté le mardi 6 octobre 2020. Ce jour-là, Samuel Paty donne un cours intitulé : "Situation de dilemme : être ou ne pas être Charlie" à une classe de 4e, comme il l’avait annoncé la veille, précisant qu’il montrerait une des caricatures publiées dans Charlie Hebdo qui pourrait choquer certains et que ceux qui le souhaiteraient pourraient détourner le regard ou sortir de la classe.
Absente ce jour-là pour "maladie sans certificat médical", avant d’être exclue pour deux jours, le mercredi 7 octobre, en raison de son comportement depuis le début de l’année, Z., élève de la classe de 4ᵉ, dit à son père, Brahim Chnina, aujourd’hui accusé, qu’elle a assisté au cours et qu'elle a été choquée.
Dès le 7 au soir, cet homme, musulman, envoie des messages à ses contacts et appelle dans une vidéo sur les réseaux sociaux à la mobilisation contre Samuel Paty en vue de son exclusion, communiquant l’adresse et le téléphone du collège.
Le 8 octobre, la mère de Z. est reçue par le collège et exprime son mécontentement après que le professeur "a montré le prophète nu et a demandé aux élèves musulmans de quitter la classe".
Elle reproche également à Samuel Paty d’avoir exclu sa fille car elle avait refusé de quitter la classe. "Mon mari va venir pour régler ça", promet-elle. Le jour-même, Brahim Chnina se présente au collège accompagné d’Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste , traitant Samuel Paty de "voyou" et exigeant sa mise à pied ou son exclusion.
L’enseignant est alerté de la situation. Le même jour, Z. et son père vont au commissariat pour déposer plainte pour "diffusion d’image pédopornographique à un mineur". Face aux policiers, la jeune fille soutient encore qu’elle a assisté au cours alors qu’elle n’y était pas.
Une autre vidéo dénonçant la situation de sa fille au collège est envoyée par Brahim Chnina sur les réseaux sociaux le 8 octobre. Alerté de la situation, l’inspecteur de vue scolaire et référent laïcité, rencontre l’enseignant.
Dans un compte rendu, il conclut que M. Chnina, soutenus par certains parents, "dénature les faits" et "fait passer l’enseignant comme ayant agi contre les musulmans". Il précise que Samuel Paty, qui avait reconnu "avoir fait une erreur" en ne voulant "pas froisser les élèves", avait fait preuve de maladresse sans que cela ait été "intentionnel".
Plusieurs personnes prennent contact avec Brahim Chnina pour lui faire part de leur soutien. Parmi elles, l’assaillant Abdoullakh Anzorov, et plusieurs accusés jugés à partir de lundi, comme Priscilla Mangel, Nî
L'"affaire Paty" a débuté le mardi 6 octobre 2020. Ce jour-là, Samuel Paty donne un cours intitulé : "Situation de dilemme : être ou ne pas être Charlie" à une classe de 4e, comme il l’avait annoncé la veille, précisant qu’il montrerait une des caricatures publiées dans Charlie Hebdo qui pourrait choquer certains et que ceux qui le souhaiteraient pourraient détourner le regard ou sortir de la classe.
Absente ce jour-là pour "maladie sans certificat médical", avant d’être exclue pour deux jours, le mercredi 7 octobre, en raison de son comportement depuis le début de l’année, Z., élève de la classe de 4ᵉ, dit à son père, Brahim Chnina, aujourd’hui accusé, qu’elle a assisté au cours et qu'elle a été choquée.
Dès le 7 au soir, cet homme, musulman, envoie des messages à ses contacts et appelle dans une vidéo sur les réseaux sociaux à la mobilisation contre Samuel Paty en vue de son exclusion, communiquant l’adresse et le téléphone du collège.
Le 8 octobre, la mère de Z. est reçue par le collège et exprime son mécontentement après que le professeur "a montré le prophète nu et a demandé aux élèves musulmans de quitter la classe".
Elle reproche également à Samuel Paty d’avoir exclu sa fille car elle avait refusé de quitter la classe. "Mon mari va venir pour régler ça", promet-elle. Le jour-même, Brahim Chnina se présente au collège accompagné d’Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste , traitant Samuel Paty de "voyou" et exigeant sa mise à pied ou son exclusion.
L’enseignant est alerté de la situation. Le même jour, Z. et son père vont au commissariat pour déposer plainte pour "diffusion d’image pédopornographique à un mineur". Face aux policiers, la jeune fille soutient encore qu’elle a assisté au cours alors qu’elle n’y était pas.
Une autre vidéo dénonçant la situation de sa fille au collège est envoyée par Brahim Chnina sur les réseaux sociaux le 8 octobre. Alerté de la situation, l’inspecteur de vue scolaire et référent laïcité, rencontre l’enseignant.
Dans un compte rendu, il conclut que M. Chnina, soutenus par certains parents, "dénature les faits" et "fait passer l’enseignant comme ayant agi contre les musulmans". Il précise que Samuel Paty, qui avait reconnu "avoir fait une erreur" en ne voulant "pas froisser les élèves", avait fait preuve de maladresse sans que cela ait été "intentionnel".
Plusieurs personnes prennent contact avec Brahim Chnina pour lui faire part de leur soutien. Parmi elles, l’assaillant Abdoullakh Anzorov, et plusieurs accusés jugés à partir de lundi, comme Priscilla Mangel, Nî
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00:00Quatre ans après l'assassinat de Samuel Paty, le procès des complices présumés
00:04du terroriste s'ouvre demain à la cour d'assises spéciale de Paris.
00:08Huit personnes âgées de 22 à 65 ans vont y comparaître.
00:11Deux d'entre eux sont jugés pour complicité d'assassinat terroriste pour avoir notamment
00:15aidé l'assaillant à se procurer des armes.
00:17Six autres pour association de malfaiteurs terroristes criminels pour avoir notamment
00:22attisé la haine contre le professeur.
00:24Ils risquent jusqu'à 30 ans d'emprisonnement.
00:27Mais pour les enseignants, la réponse pénale risque d'être décevante.
00:30La réponse judiciaire, même s'il s'avérait qu'elle soit exemplaire, elle ne pourra pas
00:35l'être parce que notre droit n'est pas adapté et qu'il faut le revoir.
00:40Et je voudrais aussi donner un deuxième élément qui me paraît très important.
00:44Tant que la responsabilité ou la part de responsabilité de l'État ne sera pas reconnue,
00:50ce procès aura aussi des enjeux limités.
00:54Un procès qui ne prendra pas en compte la problématique de l'école aujourd'hui.
00:58Il semblerait que depuis l'assassinat de Samuel Paty, en réalité, rien n'est changé
01:03dans cette mission qu'à l'école qui est quand même le ciment de notre nation.
01:08Ça montre l'incapacité aujourd'hui de l'école à faire son travail républicain
01:15d'instruction, d'accès à l'universalité, d'accès à la compréhension de l'autre
01:21et finalement de transmission de notre devise républicaine et de nos principes.
01:28Le procès débute ce lundi et devrait se poursuivre jusqu'à fin décembre.