Présenté comme grand favori, l'auteur et ancien journaliste franco-algérien de 54 ans a été choisi par le jury au premier tour, récoltant six voix, contre deux pour Hélène Gaudy, une pour Gaël Faye, lauréat du Renaudot, et une pour Sandrine Collette, a annoncé le président de l'Académie Goncourt, l'écrivain Philippe Claudel.
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00:00Et oura ce matin pour Ouri, Kamel Daoud l'a donc emporté haut la main hier, le prix Goncourt pour son roman.
00:07Oui, le voilà et je vais vous montrer aussi l'image traditionnelle sur les images de Julie Poncet à la fenêtre du restaurant Drouant.
00:14C'était hier à Paris, vous savez le restaurant Drouant, c'est là où il remit le Goncourt.
00:19Les journalistes attendent en bas pour prendre cette image et voilà l'auteur au balcon qui apparaît.
00:26Vous voyez Kamel Daoud tout sourire, il n'y a pas de surprise, ça fait des semaines qu'il était le favori.
00:32Il a été élu au premier tour à six voix, dont unanimité pour Ouri.
00:36C'est son troisième roman, un roman sur les massacres de la guerre civile en Algérie entre 1992 et 2002.
00:43Ça change un peu de l'année dernière puisqu'on avait un vrai roman, si je puis dire, de Jean-Baptiste Andréa.
00:49Veillez sur elle qui était récompensée l'an dernier, là on est plus quand même sur un roman politique, donc c'est assez différent.
00:55Avant d'arriver à Drouant, le nom du lauréat est donné et l'auteur, ça aussi c'est la tradition, arrive à pied au restaurant.
01:03Nous on a tendu notre micro à ce moment-là et on lui a demandé quel était son sentiment.
01:08Vous devinez, la joie elle est toujours tentée par les clichés.
01:12Je suis très heureux, c'est cliché, mais il n'y a pas d'autre mot.
01:15Vraiment très heureux et très bouleversé aussi.
01:18Elle a toutes les significations, elle a des significations pour mes parents, elle a pour mes éditeurs, elle a pour ce pays qui m'accueille.
01:23C'est quelque chose de formidable qui arrive.
01:27C'est un pays qui protège les écrivains, toujours il faut le répéter.
01:31Voilà, il rend hommage à la France, pourquoi ? Parce que c'est la France qui l'a accueilli.
01:36Il a dû quitter sa ville, Oran, pour Paris, justement à cause de sa liberté de ton qui ne plaisait pas en Algérie.
01:42Et il a pris la nationalité française.
01:44D'ailleurs, Houri, ça veut dire quelque chose ?
01:46Oui, dans la foi musulmane, ça désigne les jeunes filles qui sont promises au paradis.
01:50Et donc ce livre, il parle d'Aube, c'est une jeune fille, une jeune femme, muette, depuis l'âge de 5 ans,
01:56depuis qu'un islamiste lui a tranché la gorge en 1999, elle-même est marquée par la guerre civile.
02:02Un extrait, je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en 10 ans en Algérie.
02:10Je cache l'histoire d'une guerre entière inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant.
02:15Alors ce livre, vous ne pourrez pas le lire justement en Algérie.
02:18Il ne peut pas être édité parce qu'il tombe sous le coup de la loi qui interdit tout ouvrage qui évoque justement la guerre civile.
02:25Donc on ne peut pas le lire.
02:26Et d'ailleurs, on sait que le contexte diplomatique est tendu entre la France et l'Algérie.
02:30Et bien Gallimard, qui édite le livre, qui est l'éditeur, a été prié de ne pas se rendre au salon international du livre d'Alger du 6 au 16 novembre.
02:38C'est une décision qui a fait beaucoup parler.
02:41En tout cas, Aube, femme algérienne, elle est en fait beaucoup plus universelle que ce que l'on pense.
02:46C'est ce qu'a expliqué Kamel Daoud.
02:49Toutes les femmes, y compris la femme qui s'est déshabillée hier dans une université en Iran.
02:54Toutes les femmes, partout.
02:56Aube, c'est toutes les femmes.
02:57Ici, dans des quartiers en France, en Iran.
03:00Aube, c'est toutes les femmes.
03:03Ce n'est même pas moi.
03:04Ce n'est pas un livre de guerre.
03:05C'est un livre de résurrection.
03:06C'est un livre d'espoir.
03:07C'est qu'on peut se reconstruire.
03:09On peut s'accepter.
03:10J'aime bien ce mot qui est galvaudé mais qui est inévitable.
03:13C'est la résilience.
03:15C'est un prix prestigieux.
03:16On le sait, le Goncourt, c'est aussi un enjeu économique.
03:19Le lauréat reçoit un chèque de 10 euros.
03:21Donc, ce n'est pas grand-chose.
03:22Mais surtout, ça permet de vendre des centaines de milliers d'exemplaires d'un livre.
03:26Evidemment, avec la bannière Goncourt qu'on achète.
03:29Le bandeau rouge.
03:30Que le Père Noël offre à Noël.
03:32Ou pour des anniversaires.
03:34Un mot quand même du prix Renaudot.
03:35Pour Gaël Fay.
03:36Qui était aussi en lice pour le Goncourt.
03:38Qui était en lice pour le Goncourt.
03:39Qui a reçu le Goncourt du lycéen pour Petit Pays en 2016.
03:43Donc, tout lui récit à Gaël Fay.
03:45Vous voyez.
03:46Musique, littérature.
03:47Son deuxième roman.
03:48Le voilà.
03:49C'est Jacaranda.
03:50Et c'est déjà un succès de libre.
03:52Ça cartonne.
03:53Ça cartonne.
03:54Ça parle du génocide.
03:55Encore une fois, comme Petit Pays.
03:56Du génocide au Rwanda.
03:58Il voit justement des similitudes avec Corrie.
04:02Est-ce que les 30 ans qui nous séparent de l'événement
04:06étaient un temps nécessaire
04:10pour pouvoir nous, en tant qu'écrivain, en tant qu'auteur,
04:13pouvoir prendre le temps de ce recul
04:16pour mettre des mots sur cette violence qui arrivait
04:20et qui continue d'avoir un impact sur nos sociétés aujourd'hui ?
04:24Nul doute que vous allez vous précipiter en librairie.
04:27Encore des beaux cadeaux pour Noël.
04:29Merci Lorraine.