"Ce que je cherche", livre signé par le président du Rassemblement national Jordan Bardella, paraît samedi, mêlant récit de campagne, souvenirs d'enfance et considérations politiques. "C'était un militant, aujourd'hui, il est incontournable", souligne le vice-président du RN, Sébastien Chenu.
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00:00Il est 8h22 et un grand entretien ce matin avec Marion Lourdes, nous recevons un député
00:06Rassemblement National, vice-président du parti, il est élu du Norvo, questions et
00:12interventions chers auditeurs au 01 45 24 7000 ou sur l'application France Inter.
00:19Bonjour Sébastien Chenu, et bienvenue, vous êtes en plein débat budgétaire à l'Assemblée
00:25Nationale, mais il y a un autre phénomène politique important, c'est un phénomène
00:29éditorial, et la sortie aujourd'hui du livre du président, de votre président, celui
00:36du Rassemblement National, Jordan Bardella, le titre « Ce que je cherche », mise en
00:41place impressionnante, particulièrement pour un livre politique, il a été tiré
00:46à 150 000 exemplaires, il était sous embargo très strict, impossible de le lire, il a
00:53fallu attendre 7 nuits pour pouvoir s'y plonger, vous l'avez lu, vous Sébastien
00:58Chenu, ce livre de votre président ? Non, je ne l'ai pas lu, je vais le lire, mais
01:02comme tout le monde, pas de traitement de faveur, je ne l'ai pas lu, je vais le découvrir
01:06dans les heures qui viennent.
01:07D'autres l'ont lu, malgré tout, Jenny Bastier par exemple, du Figaro, qui en publie
01:11les bonnes feuilles.
01:12Les journalistes, je ne suis pas journaliste, je suis un camarade politique de Jordan Bardella,
01:17un camarade de combat, mais non, je crois que c'est un objet de curiosité, parce que
01:22Jordan Bardella est un événement politique à lui seul, de par son irruption sur la scène
01:26politique il y a quelques années, son jeune âge et son talent.
01:30On va en parler justement, alors c'est normal que vous parliez comme ça de votre
01:33président, mais vous êtes l'un des personnages du livre Sébastien Chenu, vous apparaissez
01:37trois fois dans le livre, là où Marine Le Pen est citée 114 fois je crois, et en l'occurrence,
01:44c'est intéressant de voir le regard que porte sur vous votre président, il vous
01:48loue pour vos qualités de communiquant, celui qui sait faire, je le cite, le service
01:55après-vente, lorsqu'il est tard dans la nuit et qu'il faut courir les chaînes
01:59info ou tôt le matin, il est 8h24, il n'est pas si tôt que ça Sébastien Chenu, et c'est
02:06un livre également où vous apparaissez, bon, comme quelqu'un qui a commis une erreur
02:11dans un parti qui refuse catégoriquement les erreurs.
02:16Et cette erreur, elle s'est produite sur un plateau de télévision, celui de « Touche
02:19pas à mon poste » chez Cyril Hanouna, lorsque vous avez dit un jour qu'il fallait abolir
02:24la binationalité, vous avez été rappelé à l'ordre et Jordan Bardella montre qu'il
02:30a été un chef qui a dû faire pour le coup, preuve d'autorité, vous avez dû vous excuser
02:37et retirer immédiatement ce sujet et cette proposition qui pourtant figurait dans les
02:43programmes précédents de Marine Le Pen, comment est-ce que vous le vivez justement ? Comment
02:47vous l'avez vécu ce moment-là ?
02:49Vous savez, c'est un peu ce qu'écrit René Char, « Réfléchir en stratège, agir en
02:55primitif ». On va dire que sur ce coup-là, je n'avais pas rempli la première des conditions,
03:01c'est-à-dire que le moins qu'on puisse dire, c'est que je n'avais pas réfléchi
03:03en stratège puisque j'avais commis l'erreur de rappeler un point du programme qui avait
03:07disparu de notre programme puisque nous y avions renoncé.
03:09Donc à partir du moment où on fait une faute, et on peut en faire dans la mesure
03:13où, quand on fait beaucoup de médias, on multiplie les possibilités un jour ou l'autre
03:17de faire une faute, eh bien il est normal de corriger cette faute, ce que j'ai fait
03:21dans les heures qui ont immédiatement suivi.
03:23Et ce que vous venez de faire à l'instant, ça s'appelle de la triangulation, en l'occurrence
03:26cité René Char, qui n'est pas une référence habituelle des membres du Rassemblement National,
03:33c'est certain, mais l'inverse n'aurait pas forcément été vrai, mais en l'occurrence
03:38Sébastien Chenu, vous riez parce que vous savez que j'ai raison, votre président fait
03:46parler Marc Bloch, et il fait du « en même temps » au cours du livre, il fait par exemple
03:52du « en même temps » Renaud Camus et le grand remplacement et en même temps Albert
03:57Camus, en même temps la grandeur en politique incarnée par François Mitterrand et par
04:02le général de Gaulle, qu'est-ce que ça a comme sens cette stratégie politique ?
04:06Mais la vie c'est aussi ça, je vais sur CNews et sur France Inter, en même temps,
04:12je considère qu'il est nécessaire de pouvoir s'exprimer sur des canaux qui n'ont pas
04:18les mêmes, si ce n'est options en tous les cas, la même lecture des choses, et je
04:23trouve que ça c'est normal, et on peut avoir des référentiels, qu'ils soient multiples,
04:27nous vous savez, on a toujours dit…
04:28Renaud Camus et Albert Camus, ce n'est pas contradictoire.
04:31Non, mais la vie est faite aussi parfois de contradictions, mais nous surtout, on a toujours
04:36tenu à ne jamais être enfermés, ni comme étant, alors vous savez, les gens de droite
04:42nous disent mais vous avez un programme économique qui est celui de Mélenchon, c'est ridicule,
04:47les gens de chez Mélenchon nous disent vous êtes des gens d'extrême droite, c'est
04:50tout aussi ridicule, on n'est pas libéraux et donc on est vu comme d'horribles gauchistes
04:56pour certains, mais nous sommes souverainistes et nous sommes vus comme d'horribles droitards
05:01pour d'autres, en fait, le fait de ne pas être enfermés gêne beaucoup nos adversaires
05:05et finalement, Jordan Bardella démontre qu'il n'est pas enfermable et je pense
05:09que la liberté, c'est quelque chose de terrible.
05:11Sébastien Chenu, dans le livre, il y a plein de choses, Jordan Bardella raconte un peu
05:15son parcours, il dit qu'il arrive au centre du parti à 16 ans en ignorant tout de son
05:20histoire et même de Jean-Marie Le Pen qu'il dit avoir croisé à trois reprises, le fondateur
05:24du FN qui est d'ailleurs largement invisible dans le livre, il apparaît trois fois.
05:28Sébastien Chenu, Jean-Marie Le Pen, ce n'est plus une référence pour votre parti, ça
05:32y est, la rupture est consommée ?
05:33Ça fait longtemps, si vous voulez, moi je suis arrivé cette année, en décembre, ça
05:40fera dix ans, c'était encore le Front National, moi j'avais un inverse parce que je n'ai
05:45pas le même parcours que Jordan, je venais d'un autre mouvement politique qui était
05:47à l'époque l'UMP, j'avais à peu près tout lu sur ce qu'était le Front National
05:52et je savais où j'allais et je savais aussi que la rupture avec Jean-Marie Le Pen, elle
05:55était tactée, elle était prévisible et elle s'est faite parce que la ligne politique
06:01qu'incarnait Jean-Marie Le Pen n'était pas compatible avec la ligne politique de
06:06ce qu'est devenu le Rassemblement National.
06:08Et le livre, il se termine avec un poème d'Apollinaire, alors je le cite « La nation
06:11était en guerre, mais un homme pouvait se lever et garder le courage sublime ». Est-ce
06:15qu'il parle de lui, là, Jordan Bardella, Sébastien Chenu ?
06:17Je ne sais pas s'il parle de lui, mais en tout cas, nous on peut parler de lui comme
06:20étant un de ces hommes qui s'est levé dans le monde politique d'aujourd'hui pour mener
06:24un combat et moi j'aimerais qu'on ait davantage de Jordan Bardella dans la vie politique
06:28et si possible chez nous, je pense qu'il a apporté…
06:31En tous les cas, le mot « providentiel », moi je l'utilise rarement, mais il est un
06:37phénomène politique Jordan Bardella et donc il occupe une place et qui l'a fait, j'allais
06:44dire, il est parti de la base, c'était un militant, moi je l'ai connu comme militant
06:49responsable des jeunes de la Seine-Saint-Denis, quand on a un talent chez nous, il est peut-être
06:54plus facile de l'exprimer qu'ailleurs et aujourd'hui il est évidemment incontournable
06:57sur la scène politique.
06:58Incontournable, jusqu'à quel point ? Parce que c'est assez frappant de voir affirmer
07:03une ambition qui ne se fonde pas sur les traditions du Rassemblement National et à la ligne fixée
07:10par Marine Le Pen.
07:11Pour le coup, il y a une différence entre les deux, Marine Le Pen se méfie de cette
07:16union des droites que lui pourtant appelle de ses voeux, il dit le plus grand bien d'Éric
07:21Ciotti, il présente son éventuel gouvernement au cas où il aurait été Premier ministre
07:29et apparemment il le regrette, il y a Éric Ciotti qui aurait été à la défense, il
07:34dit qu'il y aurait eu une autre personnalité de droite à l'intérieur, qui est-ce ?
07:39Je n'ai pas à le révéler parce que peut-être que les choses se passeront ainsi la prochaine
07:48fois, mais Jordan Bardella ne parle pas d'union des droites, il dit qu'il faut unir d'abord
07:53les patriotes, et il se trouve que les patriotes peuvent aussi être à gauche, et il faut pouvoir
07:57dépasser cela, et c'est un peu ce que nous disons, moi je trouve qu'Éric Ciotti et ses
08:03amis aient choisi de couper le cordon sanitaire qui nous était imposé intellectuellement
08:07par la gauche depuis tant d'années, à une charge symbolique très forte, et par la droite
08:12d'ailleurs, mais il faut aller bien au-delà, moi je suis un élu du Nord, une circonscription
08:17qui n'a jamais élu autre chose que des députés de gauche depuis 1958, est-ce pour autant
08:21que les électeurs de Denain sont devenus des gens de droite ? Non, ils sont attachés
08:25à un système de valeurs que je partage avec eux, le mérite, le travail, la défense de
08:30l'État, la défense de la nation, et pour autant, ils ne sont pas réductibles à être
08:35des gens de droite, ils sont attachés et partagent les valeurs du Rassemblement National.
08:39Alors Sébastien Chenu, jeudi soir, des supporters israéliens ont été victimes d'attaques
08:42antisémites à l'issue d'un match de football de Ligue Europa entre l'Ajax Amsterdam et
08:47le Maccabi Tel Aviv aux Pays-Bas, le Président israélien a dénoncé un pogrom antisémite,
08:53tout comme chez nous par exemple le LR Laurent Wauquiez, vous partagez ce terme ? Oui, parce
08:58que ce n'est pas une bagarre, ce n'est pas un affrontement entre supporters.
09:04Il y a eu avant des accrochages ? C'est une chasse aux Juifs, il faut dire les choses
09:09telles qu'elles sont, à Amsterdam, dont l'histoire, effectivement, dit quelque chose
09:15pour la communauté juive, voir des jeunes gens se faire courser dans les rues en leur
09:22demandant s'ils sont de confession juive et les frapper, oui, ça ressemble à un pogrom,
09:26oui, ça doit nous interpeller, ça doit faire résonner en nous l'idée que ce n'est pas
09:32possible, que ça existe à quelques mètres de nous, quelques mètres à Amsterdam et
09:38quelques mètres en France aussi, car je vous rappelle qu'une majorité des faits
09:42dans notre pays qui sont commis au nom de la religion, des agressions religieuses en
09:48France, le sont sur des personnes qui sont de confession juive, une majorité.
09:51Mais les pogroms, ça fait appel à l'histoire et ça faisait des dizaines de morts, même
09:54l'historien Michel Vievorka le rappelait hier à l'antenne de Radio Cousine.
09:59Oui d'accord, mais enfin, ce qu'on a vu le 7 octobre, c'était aussi un pogrom, c'est-à-dire
10:03que c'est pour ça que j'ai dit exactement au début de mon expression « une chasse
10:08aux Juifs ». C'est exactement ce qu'on a vu à Amsterdam, on a chassé des personnes
10:13qui étaient de confession juive pour ensuite les brutaliser et les agresser.
10:17Eh bien, je pense que ça, on a vu en même temps, vous voyez, je dis aussi en même temps
10:23ici Yael Braun-Pivet être interdite de visite en France, être agressée, probablement aussi
10:32du fait qu'elle est de confession juive.
10:34Mais restons à Amsterdam.
10:35D'accord, restons à Amsterdam.
10:36Mais enfin, ce que je veux dire, c'est qu'il y a quand même cette résurgence de l'antisémitisme
10:40excessivement forte et elle est portée politiquement.
10:42Est-ce qu'il y a des références historiques qui ne sont pas disproportionnées pour le
10:47dire rapidement et reprendre une expression de l'eurodéputé Bernard Guetta qui évoquait
10:53les mots qu'a employés le souverain des Pays-Bas, qui comparait ce qui s'est produit
10:57en marge de ce match de foot avec la Shoah et rappelant la responsabilité du peuple
11:04hollandais dans la déportation des juifs ?
11:07La comparaison est raison pour vous ou est-ce qu'il faut quand même rester avec une ligne claire ?
11:15Je n'utilise jamais la comparaison avec la Shoah.
11:18Jamais, dans aucun moment de notre actualité, je n'utilise cette comparaison car la Shoah
11:22pour moi est non seulement horriblement unique, incomparable dans son horreur mais aussi dans
11:31ce qu'elle diffuse.
11:32Évidemment jusqu'à aujourd'hui, on ne peut comparer la Shoah à rien donc je n'utilise
11:36jamais cette comparaison.
11:37Donc vous critiquez toutes les comparaisons qui sont faites avec la destruction des juifs d'Europe ?
11:42Non, je ne critique pas toute la comparaison puisque je vous ai parlé de pogrom, c'est-à-dire
11:45de chasse aux juifs et là je pense qu'effectivement on peut utiliser ce terme.
11:49Mais au-delà de la sémantique, c'est un combat.
11:52C'est un combat qu'on a devant nous face à l'antisémitisme, un combat et je dois
11:56dire que dans ce combat, certains détournent les yeux, certains laissent faire, certains
12:01alimentent.
12:02Vous savez quand j'ai vu Gabriel Attal, moi j'ai de la sympathie pour Gabriel Attal,
12:05mais condamner évidemment ses agressions au minima, heureusement qu'il le fait.
12:10Mais enfin il fait élire, il participe à faire élire des gens de la LFI qui portent
12:14et qui font naître dans notre pays, qui permettent de décomplexer en tous les cas un antisémitisme
12:20crasse.
12:21Donc là vous accusez LFI d'être antisémite ?
12:23Je pense que LFI a une responsabilité dans l'antisémitisme qui se développe dans notre
12:28pays, évidemment.
12:29Et concrètement, est-ce qu'il faut maintenir le match de Ligue des Nations, jeudi prochain
12:37qui est déjà annoncé sous haute surveillance ?
12:39Bien sûr qu'il faut maintenir, il faut que les supporters puissent s'y rendre en
12:46masse.
12:47J'entendais qu'il n'y avait que 15 000 réservations de billets pris au Stade de
12:52France.
12:53Je pense que c'est important d'y aller, voyez-vous, je vais regarder s'il y a-t-il
12:57de personnes, je peux y aller, je ne suis pas un fouteux, mais je vais regarder, parce
13:00que je pense qu'il ne faut jamais reculer dans ça.
13:02Reculer, ça veut dire que finalement c'est l'intimidation qui gagne.
13:05Reculer ou déplacer, c'est ce que propose votre collègue député Julien Roudoux, il
13:10vous suggère de déplacer ce match de foot en force ?
13:12Non, je pense qu'il faut le tenir là.
13:14C'est compliqué, je l'écoute, ce que disent les forces de l'ordre, mais je pense que le
13:18symbole est important.
13:19Et puis je pense qu'il faut aussi, à un moment, passer des paroles aux actes.
13:24Quand je vois qu'Helbron-Pivet est interdite d'entrer dans une université ou accueillie
13:28par des insultes, etc., je pense qu'il faut attaquer en justice ce qui empêche ça.
13:33Il faut faire du harcèlement judiciaire.
13:35On ne peut pas laisser avancer ses idées, ses revendications.
13:40Et quelque part, cette volonté qu'ont un certain nombre de personnes dans notre pays
13:46d'empêcher, ici Helbron-Pivet, là, un match de foot.
13:50Alors elle n'a plus discuté avec les étudiants, vous parlez de sa visite dans une fac, elle
13:53n'a plus discuté finalement.
13:54Qu'elle ait pu discuter, mais enfin, le fait qu'il y ait eu une tentative d'empêchement
13:57de sa visite, je dis, au président de l'université, vous devez attaquer en justice.
14:02On doit exclure des étudiants, si ce sont des étudiants de la fac qui ont fait ça,
14:05on doit les exclure.
14:06À un moment, les paroles c'est bien, les actes c'est mieux.
14:09Pas de liberté de parole, donc, sur certains sujets.
14:11La liberté de parole sur tous les sujets, mais pas la liberté, mais pas d'empêcher
14:15la présidente de l'Assemblée Nationale d'entrer dans une université.
14:18On peut parler de tous les sujets, je veux dire, on peut parler de tous les sujets.
14:22Moi j'aime bien les gens qui sont charlis par intermittence, non, non, mais on peut
14:26parler de tous les sujets tout le temps, empêcher les autres d'avancer, empêcher
14:30un match de se tenir, c'est quand même pas pareil.
14:32À Marseille, le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Justice, Retailleau
14:36et Migaud, ont érigé en cause nationale la lutte contre le narcotrafic.
14:41Cause nationale, faire front commun, agir vite et créer un parquet national qui permettrait
14:48de lutter contre les trafics de stupéfiants, contre la criminalité organisée et un mot
14:54est apparu dans le débat public, le mot de « mexicanisation ». C'est ce qui serait
14:59en train de se passer comme un phénomène de fond et en miroir avec ce qui se passe
15:04au Mexique, en France.
15:06Le mot, est-ce que vous l'employez, est-ce que vous le retenez ?
15:08Moi je n'emploie pas les mots des autres, mais il est évident que l'ampleur du narcotrafic
15:15dans notre pays, aujourd'hui, saute aux yeux.
15:18Mais enfin, ça fait des années, je vais vous dire, moi ça fait des années que par
15:21exemple je demande des effectifs pour ma circonscription de Denain en police, parce qu'on voit bien
15:25où sont les points de deal.
15:26Quand Gérald Darmanin nous avait dit « j'ai fermé tous les points de deal », je peux
15:28vous dire qu'à Denain ou dans ma circonscription, on sait où ils sont et on sait qui les échouent.
15:33Le nombre a diminué, si on regarde.
15:35D'accord, mais enfin, a diminué dans quelques endroits, ils se sont réouverts dans d'autres.
15:38Non, aucun global.
15:39Alors attention, je ne dis pas que c'est simple.
15:41C'est là où je peux me retrouver dans le discours de Retailleau sur ce point, c'est
15:46que ce combat il est devant nous, il est immense, la tâche est immense, il a été sous-estimé,
15:51il a été sous-traité, mais je vois malheureusement dans Bruno Retailleau une faiblesse manifeste.
15:57C'est que dans tout l'attirail de propositions qu'il fait, il y a des choses très intéressantes
16:01et nous y souscrivons.
16:02Mais il oublie de traiter la question des frontières et d'en parler.
16:05A partir du moment où vous laissez les frontières poreuses, la drogue, elle arrive bien de quelque
16:11part.
16:12Mais la drogue, les frontières n'ont jamais arrêté la drogue.
16:13Mais madame, c'est un des outils, je ne vous dis pas que c'est le seul levier, c'est
16:17un des outils.
16:18Quand ça passe dans un conteneur, quand éventuellement il y a de la corruption chez les dockers,
16:22la frontière ne laisse passer la drogue.
16:24Mais madame, si au problème de la drogue, on répond par finalement la légalisation,
16:28si au problème de l'immigration, on répond par la régularisation.
16:31Effectivement, on ne fait jamais rien, mais les frontières, madame, c'est un axe de
16:36contrôle.
16:37Vous êtes le douanier en France aujourd'hui.
16:38Quand on contrôle à la frontière des voitures, des camions, etc., évidemment on augmente
16:44les chances de choper, pardonnez-moi de l'expression, des trafiquants.
16:48Ce n'est pas le seul, mais la nécessité, aujourd'hui, il faut les renforcer et avoir
16:53la maîtrise de ces frontières.
16:54D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle je trouve que ce qu'a fait l'Allemagne en
16:57reprenant de façon temporaire la maîtrise de ces frontières va dans le bon sens.
17:01Et c'est ce que Jordan Bardella, d'ailleurs, proposait à la frontière avec l'Italie.
17:05Non, mais de façon extrêmement partielle et minimale.
17:08Ça veut dire qu'on peut le faire.
17:09Ça veut dire qu'on peut le faire.
17:10Bonjour Frédéric.
17:11Oui, bonjour à tous.
17:13Et bienvenue sur France Inter.
17:15Vous vouliez intervenir dans cette interview avec Sébastien Chenu.
17:19Tout à fait, monsieur Chenu, bonjour.
17:21Je voulais vous demander si vous pensiez sérieusement que l'immigration des pauvres vers les pays
17:27riches pourrait être raisonnablement stoppée sans que les riches, qui sont responsables
17:33pour beaucoup de la pauvreté des pays du Sud et du chauffement climatique, sans que les
17:38pays riches aident les pays pauvres ?
17:41Merci Frédéric pour votre question.
17:43C'est évidemment une question intéressante.
17:46Je vois bien votre axe de réflexion.
17:49Mais prenons les choses simplement.
17:51Si l'avenir, c'est le déménagement, pour les raisons que vous venez de dire, du continent
17:54africain sur le continent européen, ne va pas s'en sortir.
17:57Pour des raisons climatiques, pour des raisons économiques.
18:02Actuellement, je comprends que quelqu'un qui crève la faim cherche à s'en sortir,
18:07à traverser les mers, les océans et les déserts.
18:09Donc évidemment, la réponse, c'est que ces pays puissent eux-mêmes s'en sortir,
18:13de les aider.
18:14Mais ils sont souvent aussi tenus par des régimes qui ne les aident pas eux-mêmes
18:17beaucoup.
18:18Donc on a effectivement une politique de coopération et d'aide au développement qui doit être
18:21beaucoup plus exigeante si on veut pouvoir aider ces pays-là.
18:23On a encore beaucoup de questions et en fait, l'entretien touche à sa fin.
18:26Mais quand même, on voulait vous parler de ce procès des assistants parlementaires du
18:29Front National qui s'achève la semaine prochaine avec le réquisitoire et qui sera jugé en
18:36janvier prochain.
18:37Marine Le Pen a dit que la présidente du tribunal avait une opinion déjà faite.
18:42Elle a dit qu'elle avait une tonalité de partialité, qu'elle évacuait les arguments
18:45à décharge.
18:46Elle a raison de mettre en cause la justice ?
18:47C'est son ressenti.
18:49On peut avoir un ressenti.
18:51On peut dire que la justice est partiale ?
18:53En tous les cas, la magistrate en question s'était construite en disant que son modèle
18:56de référence était Eva Jolie.
18:58Donc elle-même avait dit qu'elle avait un référentiel politique et professionnel
19:03qui la classait quelque part.
19:05Donc il n'y a pas eu de faute du FN ?
19:06Non, mais moi je pense qu'à la fin de tout cela, Marine Le Pen sera innocentée et qu'on
19:11se rendra compte qu'effectivement, le Parlement européen a probablement beaucoup plus à
19:14se reprocher qu'il ne l'a reproché à Marine Le Pen.
19:16La justice tranchera.
19:17C'est intéressant justement.
19:18On va terminer sur le livre de Jordan Bardella.
19:20Il réclame des peines planchers et une plus grande sévérité de la justice.
19:24Et si Marine Le Pen est poursuivie pour détournement de fonds au Parlement européen en cas de
19:30condamnation, si la loi Sapin 2 de 2016 s'applique, alors elle sera inéligible pendant 5 ans au
19:38minimum.
19:39Est-ce que c'est ce que vous redoutez le plus ?
19:41Avec Dessy, France Inter serait privatisée si on arrivait aux responsabilités.
19:45C'est toujours d'actualité ça.
19:46Je ne crois pas du tout à la condamnation et à l'inéligibilité de Marine Le Pen.
19:51Comme vous, vous ne croyez pas probablement à la privatisation du service public de Radio
19:55France.
19:56L'avenir le dira.
19:57En tout cas, Jordan Bardella a cru à un moment être Premier ministre et il a même regretté
20:00de ne pas l'avoir été.
20:02Lisez le livre !
20:03C'est ce que je vais faire ce week-end.
20:05C'est le conseil littéraire de France Inter, j'ai bien compris.
20:09C'est un conseil en tout cas politique et éditorial.
20:11Merci Sébastien Chenu d'avoir été notre invité ce matin.
20:13Merci.