Antoine de Caunes reçoit les talents des films qui font l'actualité cinéma en salles
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00:00qui, elle, est en thong aux pieds de l'Himalaya.
00:02C'est le titre du premier film de John Wax,
00:04un titre allégorique pour raconter le quotidien d'une mère
00:07avec son fils atteint d'autisme.
00:12Moi je suis là pour qu'ensemble on mette en place des protocoles
00:14qui permettront à Andrea de progresser.
00:16Voilà.
00:16Si toi de ton côté tu fais pas l'effort,
00:18moi tout ce que je fais ça sert à rien et je perds mon temps.
00:22C'est juste que là,
00:23c'est pas facile quoi.
00:24Tu veux un Xanax ?
00:25Non, attends.
00:27Elle est déjà alcoolique, tu vas pas en plus la mettre dans les cachetons ?
00:30J'ai l'impression d'être au pied d'une montagne infranchissable et que…
00:33Mais non !
00:34Je suis pas équipée pour.
00:36Non, pas celle-là !
00:37Et donc,
00:38qu'est-ce que tu dois faire pour gravir cette montagne avec lui ?
00:42Le porter.
00:43Alors Andrea, nous voici en chaussures de ville,
00:46au pied des grands boulevards.
00:47Parler de d'en thong aux pieds de l'Himalaya, c'est une expression.
00:51Qui veut dire quand on est au pied d'un truc absolument insurmontable.
00:55C'est un défi avec plein d'obstacles.
00:57Avec plein d'obstacles.
00:58Avec plein d'obstacles.
00:59Oui, avec plein d'obstacles.
01:00Ça vous est déjà arrivé, vous, ça, dans la vraie vie ?
01:02D'être en thong aux pieds d'Himalaya ?
01:03Oui.
01:04Oh oui, sûrement, plein de fois.
01:05Et alors ?
01:06Moi, j'y pense plus, mais après, on oublie.
01:07On y survit, quoi.
01:08On y survit.
01:09Oui, c'est le personnage, c'est que finalement, elle se rend compte qu'elle va avoir cette
01:12espèce de force et de résilience qu'elle soupçonnait pas en elle.
01:15Vous êtes Pauline, la mère d'Andrea, un petit garçon de 6 ans et demi qui est atteint
01:20de troubles du spectre autistique, c'est ça ?
01:23Du spectre autistique.
01:24Dites que quand il vous a envoyé le scénario, vous l'avez rappelé deux heures après pour
01:29lui dire « j'y vais ».
01:30Oui, énorme coup de cœur.
01:32Mais alors pourquoi ? Qu'est-ce qu'il vous a immédiatement laissé de vue dans cette
01:34histoire ?
01:35C'est vrai que ça m'arrive rarement de me poser aussi peu de questions après avoir
01:39lu un scénario.
01:40En général, je le lis au moins deux, trois fois, je me demande si c'est une bonne idée
01:44d'y aller et tout ça.
01:45Et en fait, là, il me dit « écoute, laisse-moi… » Enfin, il essaye de le lire assez rapidement
01:50parce que j'ai hâte de connaître ton avis et d'avoir ton ressenti.
01:53Et j'étais en plein déménagement, j'avais mes cartons et tout ça, puis je regarde quand
01:56même si j'ai bien reçu son mail.
01:58Je commence à lire la première, la deuxième page et en fait, finalement, je me suis posée
02:02dans le canapé, j'ai oublié les cartons et une heure et demie après, effectivement,
02:05je l'appelais pour lui dire « oui » parce que j'ai aimé le sujet, j'ai aimé surtout
02:09le ton.
02:10J'en compte plus quand même au vu de votre réaction et de la rapidité de cette réaction
02:14que vous lisez vite et que vous êtes particulièrement inflammable.
02:18On est d'accord.
02:19En tout cas, là, oui.
02:22Oui, passionné.
02:23En vrai, j'avais super envie de travailler avec lui et j'ai été hyper touchée quand
02:29il m'a appelée, il m'a dit « voilà, ça y est, quelques années après, ça y est,
02:31c'est bon, j'ai écrit ce film en pensant en toi, en entendant ta voix, en ayant ton
02:36visage en tête ». Donc, j'étais tellement touchée de ça, c'est rare quand même aussi
02:40qu'il y ait des réalisateurs qui écrivent vraiment en ayant une comédienne, une actrice
02:45en tête.
02:46Ça part d'une histoire vraie, celle de Marie-Eudine Weiss qui a vraiment un petit
02:50garçon autiste.
02:51Elle en a fait d'ailleurs un seul en scène et puis des podcasts.
02:56J'imagine que vous avez échangé.
02:59Oui, bien sûr.
03:00Elle a beaucoup participé à l'écriture et elle était là surtout pendant tout le
03:04tournage parce qu'il fallait aussi respecter ce sujet-là et ne pas faire un pas de côté.
03:10En plus, surtout que le film est vraiment dans le réalisme le plus total, donc il fallait
03:14aussi avoir quelqu'un sur le plateau qui dirige le petit garçon, qui joue mon fils,
03:19Eden Lopez, qu'elle nous aide aussi à avoir les outils, la façon de parler, les réactions
03:26à avoir quand on a un enfant autiste.
03:30Donc, c'était plus qu'indispensable de l'avoir avec nous sur le plateau.
03:33Je voudrais dire deux mots quand même du jeune Eden Lopez qui est votre partenaire
03:37de jeu.
03:38C'est ce petit garçon de six ans qui est littéralement sidérant.
03:41On dit toujours que dans les films, c'est toujours dangereux de travailler avec des
03:46enfants et des animaux.
03:47C'est la raison pour laquelle, Pauline, votre personnage n'a pas de chat.
03:51Voilà, il a déjà un frère.
03:52Il a déjà un frère, c'est pas mal.
03:55Il faut le sortir tous les soirs.
03:58C'est hyper difficile de tourner avec les enfants.
04:02J'ai fait beaucoup de films avec des enfants, mais honnêtement, c'est compliqué parce
04:06que là, il avait six ans et demi, sept ans quand il tournait le film.
04:11Donc, c'est jeune. La plupart du temps, il y a des enfants qui n'ont pas envie d'être
04:14sur le plateau et on sent bien que c'est des parents qui sont inquiets en se disant
04:16ah tiens, ça va nous faire un bon souvenir.
04:18Et on sent que la motivation, elle est plus du côté des parents que de l'enfant.
04:24La plupart du temps, quand on tourne avec eux, c'est pendant les vacances scolaires.
04:26Donc, ils ont tous envie, sauf ils ont pas forcément envie d'être sur un plateau de
04:29tournage. Un tournage, vous savez, c'est long, ça prend du temps, c'est fatigant.
04:36Au bout de la troisième prise, on sait qu'un enfant, il n'aura plus envie parce qu'à
04:39partir du moment où il n'y a plus de plaisir, il n'y a plus d'amusement, il n'a pas
04:42envie de refaire dix fois la prise, lui, ça ne l'intéresse absolument pas.
04:45Et honnêtement, là où j'ai vraiment, vraiment eu du bol, c'est qu'on a eu de la
04:49chance d'avoir un petit garçon aussi investi, hyper professionnel.
04:54C'était vraiment un acteur, c'est vraiment un acteur.
04:57Je voulais faire un petit point avec vous avant la rentrée.
04:58Ça a été un peu compliqué l'année dernière à cause de ses troubles du comportement.
05:02Un petit peu.
05:03On a pu commencer un petit traitement pour traiter son hyperactivité.
05:07Et c'est vrai qu'il est quand même beaucoup plus apaisé.
05:10Non, mais là, ça n'a rien à voir.
05:10Ça n'a rien à voir.
05:13C'est vrai que là, ce n'est pas seulement un enfant de 7 ans, c'est un enfant de 7
05:15ans qui joue un petit garçon autiste.
05:17Incroyable.
05:17Donc, c'est quand même, alors là, pour le coup, c'est vraiment de la composition.
05:20C'est de la composition.
05:21Je me souviens de Dusty Duffman dans Redman.
05:23Ouais.
05:24Il n'est pas loin, le petit là.
05:25Absolument rien.
05:26En fait, tout repose sur Eden parce que si on ne croit pas à son personnage, si on
05:31ne croit pas à la sincérité de son jeu, on passe totalement à côté du film.
05:35On parle d'un sujet qui est tragique et il y a quand même de la légèreté dans le
05:40film. Il y a ce frère boulet, là, Benjamin Tranié.
05:45Bah oui, il est génial.
05:46C'était important d'avoir ces petites ponctuations, ces petits décalages.
05:51En fait, je pense que pour que le sujet soit hyper accessible, il faut y injecter
05:55de la légèreté, de l'humour, de l'espoir.
05:59Et voilà. Après, le dosage, il peut être un peu difficile parce que ça aussi, c'était
06:03un défi quand on parlait des grands défis tout à l'heure.
06:05Ça aussi, ça faisait partie des choses où il fallait que ce soit réussi parce que
06:09il fallait qu'il y ait de l'émotion, respecter le sujet et en même temps, mettre
06:13un peu de légèreté. Mais il ne fallait pas que ça paraisse trop.
06:17Il ne fallait pas que ces deux registres, entre la comédie et le drame, puissent se
06:20mélanger et ne faire qu'un film.
06:23Je pense que d'amener le rire, ça crée aussi une réflexion et une empathie sur la
06:30situation, sur le personnage.
06:32Et là où il a été fort, c'est que souvent, on critique quand on ne connaît pas.
06:37Je vois, par exemple, ma fille qui a trois ans, en ce moment, elle fait des crises.
06:40Quand on va au supermarché, elle peut se rouler par terre parce qu'elle veut telle
06:42ou telle jouer ou j'en sais rien. Et on voit que les gens nous jugent parce qu'ils
06:46ne savent pas.
06:48Mais ce que je veux dire, c'est que ce que j'ai aimé, c'est que vraiment, dans le
06:50film, au départ, il y a ce truc là qu'on peut tout savoir, de critiquer un peu cette
06:53femme, de la juger, de ne pas être d'accord avec elle.
06:57Et puis, il arrive encore une fois à faire évoluer le personnage et du coup, le public
07:02évolue avec elle et on la comprend, on la soutient, on l'aime et on a de l'empathie.
07:06Et c'est ce qu'on a, nous, dans la vie, c'est qu'une fois qu'on connaît les
07:09gens et qu'on comprend leur situation, ça change notre vision sur le sujet.
07:14Parfait.
07:15Audrey, j'ai ouï dire que vous pouvez pleurer sur commande.
07:20Ah bon ?
07:21Oui, vous pleurez comme ça, à volonté, l'alarme vous vient facilement.
07:25Peut-être.
07:26Et je me disais qu'au moment de nous quitter, peut-être que vous pourriez éclater en
07:29sanglots.
07:30Merci Audrey.
07:31T'as vu, je joue bien.
07:32Oui, c'est bien.
07:33Non, non, non, non, non, non.
07:34Non, mais en fait je trouve que… c'est pas ça, tu trouves pas qu'avec l'âge,
07:38si on peut dire ça comme ça, on pleure un peu maintenant très facilement.
07:43Alors, on pleure tout seul aussi.
07:44Dès qu'il fait froid, on a les larmes aux yeux.
07:46Ouais, il y a un peu le froid, c'est vrai.
07:47Mais c'est vrai que, je sais pas, avec les années, on pleure un peu pour rien maintenant.
07:52On devient sentimentale.
07:53Ouais, c'est ça.
07:54Absolument.
07:55Bon, je suis très ému de vous quitter.
07:56Merci.
07:57Moi aussi.
07:58Au revoir Audrey.
07:59Salut.
08:00A bientôt.
08:01Je vous laisse.
08:02Merci.
08:04Moi aussi Audrey.
08:05Reste comme t'es.
08:06Je t'aime.
08:07Audrey.
08:08Audrey est partie.