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Aujourd'hui, dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des commémorations pour les victimes du 13 novembre et du souvenir laissé neuf ans après.


Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00Mais d'abord, j'aimerais qu'on évoque ce sujet si lourd, si dur des commémorations du 13 novembre, il y a 9 ans,
00:07vendredi 13 novembre 2015, 130 personnes qui étaient tuées lors de plusieurs attaques simultanées au Stade de France au Bataclan
00:14et sur les terrasses des 10e et 11e arrondissements, 486 personnes prises en charge dans les hôpitaux parisiens le soir même.
00:20On va écouter le témoignage ce matin d'un papa qui a perdu son fils au Bataclan.
00:25Il aimerait qu'on entende son message. Il faut, dit-il, que la prévention, la précaution soit en permanence parmi nous. Écoutez-le.
00:36Chaque jour, chaque nuit, on pense à notre fils. On pense aussi à toutes les victimes.
00:41Et ce qu'on voudrait surtout, c'est que désormais, ce soit le principe de précaution qui prévale.
00:48Parce que c'est bien de commémorer, c'est bien les fleurs, les discours, mais il faut agir en amont.
00:55Et on sait très bien que l'amont, c'est réguler un petit peu les forces mauvaises qui essaient de détruire notre pays.
01:05Le travail va être très difficile parce qu'après tant d'années de laxisme, on se retrouve effectivement dans des situations difficiles à contrôler.
01:14C'est intéressant ce que dit ce papa François Péponi. Il dit, c'est bien les fleurs et les bougies, c'est bien.
01:18Mais maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Comment on agit ?
01:20Qu'est-ce qu'on fait pour que ça revienne ?
01:22Que ça ne revienne pas.
01:23Oui, que ça ne revienne pas. Que l'ordre revienne.
01:26Qu'est-ce qu'on fait pour que l'ordre revienne ?
01:28Regardez demain soir, ce match.
01:30Le hasard des dates fait que le lendemain, on doit mettre des forces de l'ordre considérables pour protéger à l'intérieur.
01:37Et dans Paris. Il y a autant de policiers déployés dans Paris qu'autour du Stade de France.
01:41Les terroristes avaient essayé de rentrer dans le stade, ils avaient fait sauter leur ceinture d'explosifs devant le stade
01:47et ensuite étaient répandus dans tout Paris pour semer la mort et la terreur.
01:51Donc, on sait que demain, il y aura beaucoup de policiers au Stade de France
01:55et que les terroristes potentiels se disent, c'est ailleurs qu'il faut aller.
01:59Et donc, on est tout le temps sur le qui-vive.
02:01Et effectivement, M. Albertini a raison de dire, comment on fait pour que ça n'arrive plus ?
02:06Parmi les terroristes, il y avait des jeunes Français.
02:10Vous savez, il y avait une femme qui gérait une école de la communauté musulmane
02:15et des gens de TF1 l'avaient interviewée en disant, pourquoi vous ne mettez pas vos enfants dans l'école publique ?
02:20Elle avait répondu, tous les terroristes étaient sortis de l'école publique,
02:23donc pour protéger les enfants, on les mettait dans les écoles privées.
02:26Et quand on avait regardé, une partie des terroristes français,
02:30tous les terroristes français, étaient passés par l'école de la République.
02:33Donc, il y a quelque chose qui a dysfonctionné, il faut qu'on en tire les conséquences.
02:37Prenons un autre témoignage, c'était un rescapé du Bacta Clan.
02:40Il revient sur la scène d'horreur qu'il a vécue, il y a 9 ans, il s'appelle Julien Pierce.
02:46Et il tirait en rafale, à l'aveugle.
02:49Il faisait un mouvement circulaire avec son arme, dans un premier temps.
02:53Tous faisaient ça.
02:56Donc immédiatement, toute la foule s'est mise à plat ventre, s'est mise face contre terre.
03:04On s'est vite retrouvés avec une ou deux personnes sur nous,
03:08à se faire piétiner, parce que beaucoup de gens voulaient, coûte que coûte,
03:13rejoindre la scène, se mettre à l'abri.
03:17Et ces personnes-là, j'ai vu deux de ces personnes qui se sont relevées trop tôt, malheureusement,
03:25et qui se sont fait prendre pour cibles et ont été abattues sous mes yeux.
03:32Et donc, on a resté plotis pendant plusieurs minutes.
03:40Cachés, d'une certaine manière, contre le sol,
03:43à se mettre les mains sur la tête pour se protéger d'une manière ou d'une autre.
03:47Des rafales qui n'arrêtaient pas.
03:49Quand il y avait une Kalachnikov qui se taisait, on avait une autre qui recommençait.
03:55Ce témoignage qui a été recueilli en novembre 2015, Louis Dragnel,
03:57Julien Pierce était journaliste à Europe 1.
03:59Exactement, il présentait notamment la matinale d'Europe 1,
04:02et c'est vraiment quelqu'un de...
04:03Enfin, c'est un grand journaliste qui était toujours humble et discret,
04:06qui en parlait très peu, et on savait son courage.
04:09Il a été très marqué.
04:10Il n'est plus maintenant chez vous ?
04:11Marc Twaty.
04:12Vous vouliez dire ?
04:13Non, simplement, par rapport à la remarque de M. Plumli,
04:16c'est vrai qu'on a une situation où on se dit,
04:18qu'est-ce qui s'est passé entre-temps ?
04:20Finalement, on a l'impression qu'on n'a pas tiré les leçons de ce drame.
04:25Et justement, le fait que...
04:27Encore une fois, quand on discute autour de nous,
04:29quand on habite à Paris,
04:30c'est également vrai, malheureusement, dans beaucoup de villes de province,
04:32on a peur.
04:33On est inquiets.
04:34Plus ça montre maintenant quand on prend le métro.
04:36Donc finalement, ça a empiré.
04:38La situation a empiré.
04:40Et si je reprends ma question d'économiste,
04:41d'un point de vue économique,
04:42quand on a une telle situation d'instabilité, d'insécurité,
04:45ce n'est pas bon, évidemment, pour l'activité économique,
04:48pour la croissance, pour l'emploi.
04:50Et ça, c'est extrêmement dangereux.
04:52On a tiré les leçons en termes de sécurité,
04:54de lutte contre le terrorisme.
04:56Sauf qu'on a toujours des craintes aujourd'hui, d'un point de vue social.
04:58Mais la prévention, éviter que ça recommence,
05:01récupérer les jeunes, ça n'a pas de périmètre.
05:03Attendez, pas tous en même temps.
05:07Le problème vient d'où ?
05:08Du fait qu'effectivement, d'un point de vue sécuritaire,
05:10la menace projetée est moins une préoccupation,
05:13puisqu'il y a énormément de travail qui a été fait
05:15avec les services de renseignement en amont.
05:17Et on parle tout le temps de ce qu'on appelle la menace endogène.
05:19En fait, ce sont des gens avec des cartes d'identité françaises
05:21qui, il faut le dire, pour beaucoup, sont issus de l'immigration
05:24et qu'on n'a pas réussi à assimiler
05:26et qui ont la tentation, pour certains d'entre eux,
05:29du radicalisme et donc de se faire sauter de cette manière-là.
05:33Et là-dessus, c'est ce qu'il y a de plus difficile.
05:35C'est sur le stock, c'est sur ceux qui font partie de nous.
05:38Les ennemis de l'intérieur.
05:39Ils sont consubstanciels de la nationalité, de la nation française.
05:41La cinquième colonne.
05:42Parce qu'ils ont une carte d'identité, la même que la vôtre et la mienne.
05:44Et tout le problème est là.
05:46Théo Grévin est avec nous, journaliste européen.
05:47Bonsoir Théo.
05:48Vous étiez sur les lieux ce matin.
05:51Il y a une petite chapelle à proximité du Bataclan
05:54où se retrouvent les familles des victimes.
05:56Expliquez-nous.
05:57Elles s'y retrouvent parce que, vous le disiez,
05:59on a entendu le père de famille.
06:01Ces familles-là, finalement, se retrouvent le 13 novembre.
06:04Dans la rue ?
06:05Dans la rue.
06:06Et elles ont besoin de se recueillir, pourtant, toute l'année, ces familles-là.
06:09Et donc, il y a une chapelle qui est dans l'église de Sainte-Ambrose.
06:12L'église de Sainte-Ambrose est à 500 m du Bataclan.
06:14Cette chapelle est visible dès l'entrée de l'église.
06:17Il y a des peintures murales, des statues, bien évidemment,
06:20du Christ, etc.
06:21Et des cierges allumées par dizaines
06:23parce que, depuis quelques années,
06:25les familles viennent se recueillir ici.
06:27Les familles et les anonymes.
06:29Et le père Pascal Nègre, qui est le prêtre de cette paroisse,
06:34constate de plus en plus la présence d'anonymes
06:37qui viennent allumer des cierges.
06:38Et il y a la liste de toutes les victimes des attentats.
06:41On voit tous ces prénoms, Stéphane, Claire,
06:44ces 130 noms.
06:45Il y a une plaque de marbre, là.
06:47Une plaque et les familles ou des anonymes
06:50viennent se recueillir devant cette plaque.
06:53C'est un moment de recueillement.
06:54Elles ont besoin d'être seules.
06:57Il ne faut pas venir les déranger.
06:58Et c'est assez intéressant.
06:59On peut peut-être entendre le père Pascal Nègre
07:01qui nous parle de cette chapelle.
07:03Écoutons-le.
07:04C'est un très beau message d'espérance.
07:07Depuis les attentats de 2015, assez naturellement,
07:10ce lieu est devenu un lieu de recueillement.
07:12Il faut mesurer que le Bataclan,
07:14ce n'est pas que les victimes et les familles des victimes,
07:16c'est tout le quartier.
07:17Le Bataclan et d'ailleurs les autres attentats
07:20et les terrasses de café.
07:21Le patron du bistrot du coin, en face de l'église,
07:24a perdu sa femme à la terrasse du Petit Cambodge.
07:26Il est le quartier tout entier.
07:29Tous mes paroissiens ont vu, ont vécu,
07:31jeunes et vieux, les attentats du Bataclan.
07:34En réalité, ça marque très sensiblement,
07:37au-delà même, des familles des victimes.
07:40Pour le curé de Saint-Ambroise, Théo,
07:42il y a aussi les familles des victimes.
07:44Il y a aussi les familles.
07:45On a vu cette plaque avec les 130 noms.
07:47Et parmi ces noms, il y a Manuel Pérez, 40 ans.
07:50Il a été tué au Bataclan.
07:51C'était un père de famille.
07:53Il avait deux petites filles.
07:55Il était producteur de musique.
07:57On comprend pourquoi il était présent ce soir-là.
07:59C'était un concert.
08:00Et sa sœur, elle, qui est catholique,
08:03mais non pratiquante,
08:04se rend régulièrement au sein de cette chapelle.
08:07On peut l'écouter.
08:09C'est un tel arrachement, cet événement-là.
08:13En 2015, c'est un truc complètement inouï.
08:16Mais dans cette circonstance-là,
08:18mon frère m'a été arrachée.
08:21Et cette chapelle permet d'approcher
08:25une forme de consolation et de réconfort.
08:29Cet endroit est plein de,
08:31appelez ça comme on veut,
08:32de l'esprit, de présence.
08:34Je pense souvent à mon frère.
08:36Et quand je vais y penser spécialement,
08:39je me rends à Saint-Ambroise.
08:41Je trouve du réconfort.
08:44Ce témoignage bouleversant, Théogravin.
08:46Poignant.
08:47Et elle explique...
08:48Il y avait la cérémonie officielle aujourd'hui
08:51avec Michel Barnier qui était présent,
08:52certains membres de son gouvernement.
08:54Mais elle trouve plus de réconfort
08:55en allant dans cette chapelle.
08:57Et cette chapelle qui va être rénovée
09:00parce qu'elle s'abîme au fur et à mesure.
09:02Et l'objectif, c'est qu'elle soit rénovée
09:03pour les dix ans des attaques de Paris l'année prochaine.
09:07Merci de nous avoir fait découvrir
09:08ce lieu de recueillement, d'apaisement
09:10de l'église Saint-Ambroise
09:12pour toutes ces familles de victimes.
09:14C'est important qu'on puisse chacun
09:16avoir ce temps de paix, de recueillement
09:18pour les victimes Naïma.
09:19Oui, je pense que c'est important.
09:21C'est d'aller chercher du réconfort.
09:24Je trouve ça extrêmement...
09:27Ça fait du bien.
09:28Mais vous savez, je me souviens
09:30de ce qui s'est passé.
09:32Moi-même, j'avais deux enfants qui étaient sur Paris
09:35et tous les amis qui s'envoyaient des SMS
09:37pour se réconforter.
09:42C'est aussi les jeunes, dans leur diversité,
09:44qui ont été aussi décimés.
09:47Parce que, rappelons-le,
09:48c'est différent de ce qui s'est passé
09:51avec l'attentat sur Charlie Hebdo.
09:54Là, c'était vraiment des jeunes dans les terrasses.
09:56Il y avait les jeunes à la belle équipe.
09:58Il y a eu des fratries qui ont été assassinées.
10:04Vous voyez ce qui me fait de la peine, là.
10:06Je vous le dis comme je le ressens.
10:08C'est que, malgré tout,
10:10il y a eu d'autres attentats.
10:12Il y a eu d'autres attaques.
10:13Il y a eu...
10:14Nice.
10:15Un moment oublié, Nice.
10:16Exactement.
10:17Un massacre de Nice.
10:18Mes collègues policiers de Magny-en-Ville,
10:20les deux jeunes filles à Marseille,
10:21les deux cousines dont, justement,
10:23Lastel a été sacragé.
10:26Voilà, il y a eu d'autres.
10:28Et malheureusement, je trouve que
10:30le monsieur Albertini, je crois qu'il a dit...
10:32Il a dit qu'il faut être beaucoup plus dans la précaution.
10:35Le principe de précaution.
10:36Et on n'y arrive pas.
10:37Le principe de précaution.
10:38Et on n'y arrive pas, malheureusement.
10:40On n'arrive pas à se résoudre à l'inacceptable.
10:42Petite pause.
10:43On se retrouve dans un instant dans Punchline,
10:44sur CNews et sur Europe 1.
10:45On évoquera l'actualité.
10:46Notre-Dame de Paris, qu'est-ce qui va se passer
10:48lors de la réouverture de Notre-Dame de Paris ?
10:50Le Président va-t-il prendre la parole dans la Cadet de Ralloupa ?
10:53Réponse dans un instant.

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