• il y a 2 semaines
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, était l’invité de Tout Le Monde Veut Savoir ce mercredi 13 novembre. Il a évoqué notamment le dispositif pour le match de football entre la France et Israël, l'arrestation du suspect visé par une OQTF dans l'affaire du meurtre d'un SDF ou encore l'utilisation de l'expression "Français de papiers"

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Transcription
00:00L'invité du jour qui n'est autre que le ministre de l'Intérieur. Bonsoir Bruno Retailleau.
00:04Bonsoir Benjamin Duhamel.
00:05Merci beaucoup d'être avec nous ce soir dans Tout le monde veut savoir.
00:08Il y a énormément de sujets à aborder avec vous ce soir.
00:12Bien sûr le match France-Israël, nous sommes à 24 heures de ce match, il aura lieu demain soir,
00:16et le contexte sécuritaire. Votre feuille de route aussi Place Beauvau,
00:20sur la question du terrorisme, sur celle de l'immigration,
00:23mais aussi quelques questions politiques Bruno Retailleau.
00:27Je voudrais évidemment commencer par le match de demain soir France-Israël au Stade de France,
00:31un match sous très haute sécurité, 4000 forces de l'ordre mobilisées,
00:34nous sommes à 24 heures désormais du coup d'envoi, et vous avez dit hier soir
00:38chez nos confrères de TF1, le risque zéro n'existe pas.
00:41Ce n'est pas très rassurant Bruno Retailleau ?
00:43Non mais j'aurais menti si j'avais dit l'inverse.
00:46Si on a des mesures de sécurité exceptionnelles, c'est pour minimiser le risque bien entendu.
00:52Mais qui peut dire aujourd'hui qu'on est sur un risque zéro partout dans le monde ?
00:57Je ne veux pas, et je pense que ça ne se reproduira pas,
01:00j'en suis même quasiment certain qu'on reproduise des événements qui se sont déroulés à Amsterdam.
01:04Donc on a des mesures exceptionnelles pour un match exceptionnel,
01:08avec des mesures avant le match, pendant le match, après le match,
01:13que je détaillerai si vous le souhaitez.
01:15Et on détaillera bien sûr dans un instant, mais vous évoquez ce qui s'est passé à Amsterdam jeudi dernier.
01:18Certains qui nous regardent, peut-être des personnes de confession juive,
01:22craignent précisément de voir ces scènes-là arriver de nouveau,
01:25c'est-à-dire des lynchages de personnes dans la rue parce qu'elles étaient juives.
01:29Est-ce que vous pouvez assurer à ces personnes-là
01:31que l'on n'assistera pas à des scènes équivalentes demain soir ?
01:34Bien sûr que non.
01:35On a en tout cas mis le paquet pour que ce genre de scènes ne se produisent pas.
01:40Ce que je veux dire, c'est que certains m'avaient proposé d'annuler la rencontre.
01:45Certains m'avaient dit qu'il faut délocaliser par exemple au Parc des Princes.
01:49Ça n'aurait pas été plus sûr de délocaliser au Parc des Princes ?
01:52Non. Moi, j'ai considéré que symboliquement,
01:55parce qu'on peut tenir la sécurité précisément.
01:58Sinon, évidemment, ça aurait été compliqué de le faire.
02:01Mais j'ai considéré que maintenir, c'était symbolique.
02:04C'est-à-dire la France ne recule pas, la France ne se soumet pas,
02:07et notamment vis-à-vis des injonctions des antisémites ou des semeurs de haine.
02:11Ça, c'est important.
02:12Ce qui s'est passé à Amsterdam, c'est terrible.
02:15Ce sont des images où on voit une vraie chasse à l'homme, un lynchage.
02:20C'est l'antisémitisme à l'état le plus archaïque, le plus brut.
02:25Il est hors de question qu'en France, on puisse tolérer ce genre de choses.
02:29On détaillera effectivement dans un instant le dispositif,
02:31notamment la question de ce qui va se passer autour du stade,
02:34à Paris, dans les transports.
02:35Vous avez envoyé il y a quelques instants un télégramme au préfet.
02:37Mais juste avant, j'insiste sur ce point.
02:39Est-ce que vous pouvez dire à nos compatriotes de confession juive,
02:44aux Israéliens qui sont venus assister au match,
02:47qu'ils peuvent demain soir, dans Paris, autour du stade, être en sécurité ?
02:51Qu'ils aient des signes distinctifs ou non ?
02:53Ils seront en sécurité ?
02:55Ils seront en sécurité.
02:56Je les invite à venir au match pour celles et ceux qui sont des passionnés,
03:00qui veulent assister à cette rencontre France-Israël.
03:03Ce sont les belles valeurs du sport, celles qu'on a célébrées
03:05il y a quelques mois aux Jeux olympiques.
03:07Je pense que c'est important que tous les passionnés puissent entrer
03:10de façon sûre dans le match, dans le stade,
03:13et ensuite qu'ils puissent se retourner chez eux, là encore, en toute tranquillité.
03:17Quand le Conseil de sécurité nationale d'Israël exhorte ses ressortissants
03:22à ne pas assister au match, ils se trompent ?
03:24Ils ne vous font pas confiance ?
03:25En tout cas, ce n'est pas la consigne qu'ils ont donnée.
03:28Ce n'est pas la consigne que nous avons de nous donner.
03:31Nous sommes en France, encore une fois.
03:32Je me bats au quotidien pour assurer la sécurité de nos compatriotes,
03:37y compris, bien entendu, de confession juive.
03:40Vous avez une idée, en termes de chiffre,
03:41de combien de supporters israéliens seront présents demain soir au Stade de France ?
03:45On avait le chiffre d'environ 150 supporters israéliens.
03:48On va jouer avec une toute petite jauge.
03:50Je pense qu'on sera entre 12 000 et 13 000 personnes,
03:54puisque ces événements, les consignes qui ont pu être données,
03:56que vous rappeliez il y a quelques instants,
03:58tout comme les images terribles à Amsterdam,
04:00ont dissuadé un certain nombre de publics de se présenter, d'acheter des billets.
04:04Du coup, on sera sur une toute petite jauge.
04:07Je voudrais simplement dire à ceux qui nous écoutent
04:09que le Stade de France, c'est pratiquement 80 000 spectateurs.
04:12On sera donc autour de 12 000 ou 13 000,
04:15avec, vous l'avez rappelé aussi, 4 000 gendarmes,
04:184 000 policiers aussi, 4 000 en tout,
04:21et 1 600 stadiers et forces de sécurité,
04:24qui dépendent de la Fédération française de football.
04:26Sur le dispositif, au Stade de France,
04:28il y aura effectivement ces 4 000 forces de l'ordre mobilisé,
04:31il y aura aussi des stadiers.
04:33Est-ce que vous avez des informations sur des risques particuliers
04:35propres au Stade de France ?
04:36On pense, par exemple, à la possibilité d'un envahissement de la pelouse.
04:39Au fond, la question que se pose, sans doute,
04:41ce qu'il y aura, quel est le principal risque,
04:43demain soir, à l'occasion de cette rencontre ?
04:46Vous parlez d'un risque, par exemple, d'intrusion sur la pelouse.
04:50Ce risque-là va être paré très simplement,
04:54puisque nous aurons grilles anti-intrusion levées.
04:58Par ailleurs, nous aurons des policiers
05:01qui seront des policiers en tenue, dans les coursives.
05:03Nous aurons des policiers qui seront impossibles à repérer
05:07parce qu'ils seront en civil pour judiciariser, éventuellement,
05:11pour ceux qui répandraient des slogans de haine,
05:14qui se comporteraient mal.
05:16Et nous aurons, par ailleurs, des hommes d'élite du RAID.
05:20Voilà, c'est l'unité d'élite, vous le savez, de la police nationale.
05:23Donc on aura un dispositif qui sera très, très verrouillé
05:27pour qu'on puisse maîtriser,
05:29quel que soit le scénario, la situation.
05:32Ça, c'est pour ce qu'il y aura au Stade de France.
05:35C'est un dispositif qui est, par ailleurs, beaucoup plus large.
05:37Je le disais, il y a quelques instants, BFMTV l'a révélé,
05:39vous avez envoyé un télégramme au préfet.
05:41Qu'est-ce que vous leur dites au préfet ?
05:43Il faut sécuriser les lieux de culte,
05:45il faut sécuriser les transports,
05:47aussi peut-être des endroits particulièrement à risque,
05:50notamment dans la capitale.
05:51Quelles consignes, très précisément,
05:52vous avez données au préfet pour demain soir ?
05:54On va d'abord sécuriser les abords du stade.
05:56Ces abords, d'abord, les commerces vont fermer
05:59dès 15h45, première mesure.
06:01On aura un double périmètre de sécurité,
06:04un premier périmètre qui permettra aux forces de l'ordre
06:07d'opérer, par exemple, des fouilles, des palpations.
06:09On aura un autre périmètre plus proche du stade, celui-ci,
06:12qui permettra aux personnels de la fédération
06:15de faire ce qu'on appelle un certain nombre de contrôles
06:18de concordance, concordance entre la pièce d'identité,
06:21concordance avec le billet nominatif.
06:24Ça, c'est important.
06:25Et on aura un dispositif dans la profondeur,
06:27vous l'avez rappelé, c'est la raison pour laquelle
06:29on va envoyer un télégramme au préfet
06:31pour leur dire d'être très vigilants,
06:33dans les transports, le RER,
06:35les transports en commun, évidemment, le métro,
06:38jusqu'au cœur de Paris.
06:40On va se déployer dans la profondeur du territoire
06:43et je voudrais dire que ces contrôles,
06:45ces forces de l'ordre,
06:47resteront, bien entendu, après le match.
06:50On ne va pas retirer l'ensemble du dispositif
06:53immédiatement après le match.
06:55Bruno Retailleau, là encore, je pense à ceux qui nous regardent.
06:57Je suppose peut-être nos téléspectateurs.
06:59Tant de moyens, de forces de l'ordre
07:02déployés pour un match de foot, pour du sport.
07:04Est-ce bien raisonnable ?
07:06Vous savez, moi, ça aurait été beaucoup plus simple
07:08pour le ministre de l'Intérieur, que je suis,
07:10d'abdiquer, de ne rien faire de tout cela.
07:13Simplement, si les semeurs de haine,
07:16comme je les appelle,
07:19s'ils nous testent et s'ils sentent notre faiblesse,
07:21si nous, on recule en permanence,
07:23alors ça va être un encouragement,
07:25aller au-delà et affranchir toutes les limites du possible.
07:28Je pense que, moi, vraiment, j'ai tenu
07:30à ce que ce match se déroule dans des bonnes conditions.
07:33Évidemment, on y met beaucoup de moyens,
07:35mais vous savez que chaque week-end,
07:37quand il y a des grands matchs,
07:39et pratiquement chaque week-end,
07:41les matchs de foot, ça nous consomme,
07:43en termes de forces de l'ordre, pratiquement 30%
07:45des forces de sécurité intérieure
07:48affectées à leur public.
07:50En dehors d'un match, par exemple,
07:52comme celui qu'on va voir demain,
07:54France-Israël.
07:56On parlera dans un instant de la présence
07:58d'un certain nombre de responsables politiques,
08:00anciens présidents au stade de France,
08:02juste avant, sur la situation sécuritaire.
08:04On parle de demain soir, il y a aussi une situation sécuritaire ce soir,
08:06puisque deux manifestations, Bruno Retailleau,
08:08sont organisées en réaction à l'organisation
08:10d'un gala par une association Israël Forever,
08:12proche de l'extrême droite israélienne.
08:14Vous voyez en ce moment même
08:16les images en direct.
08:18Ici, des images, effectivement,
08:20d'une manifestation pro-palestinienne.
08:22Un dispositif a été déployé.
08:24Est-ce que vous craignez
08:26que cela dégénère, que ces manifestations
08:28dégénèrent au cœur de Paris ?
08:30Écoutez,
08:32il y a toujours un risque, je le disais tout à l'heure.
08:34On a pris Laurent Nunez, le préfet de police.
08:36Je lui fais totalement confiance.
08:38Nous avons pris un certain nombre de dispositions.
08:40D'ailleurs, cette manifestation,
08:42que je n'ai ni invitée,
08:44ni réclamée, pensez bien, la veille,
08:46en plus de ce match,
08:48évidemment.
08:49Vous auriez pu l'annuler ?
08:50Non.
08:52La justice, par une ordonnance du 8 novembre,
08:54a confirmé que le préfet de police
08:56avait eu raison de ne pas annuler.
08:58Voilà.
09:00Vous auriez pu défendre auprès de la justice
09:02l'idée d'annuler cette manifestation,
09:04ce qui n'était pas le cas du préfet de police.
09:06Simplement, ce que je veux dire,
09:08c'est que cette manifestation n'aura pas lieu
09:10là où elle devait avoir lieu, ce soir.
09:12Alors qu'on voit effectivement sur ces images...
09:14Pas les manifestations qu'on voit aujourd'hui,
09:16ce soir.
09:18Je voudrais qu'on dise un mot
09:20sur la présence du Président de la République
09:22demain soir au Stade de France,
09:24pour marquer, dit son entourage, sa solidarité,
09:26notamment après ce qui s'est passé à Amsterdam.
09:28Ce qui peut étonner certains,
09:30un an après avoir choisi pour le Président
09:32de ne pas aller à la marche contre l'antisémitisme.
09:34Je rappelle ce que vous disiez
09:36à l'époque, vous étiez dans l'opposition.
09:38Je ne comprends pas les hésitations d'Emmanuel Macron
09:40à participer à la marche contre l'antisémitisme.
09:42Monsieur le Président, vous êtes le garant
09:44de l'unité de notre nation.
09:46La France est en première ligne.
09:48C'est une session de rattrapage pour Emmanuel Macron ?
09:50Écoutez, il y a une double logique.
09:52D'abord, il aime le foot.
09:54Première chose.
09:56Deuxièmement, c'est l'équipe de France qui va jouer.
09:58Que le Président de la République, qui aime le foot,
10:00soit dans le stade, moi je trouve ça très bien.
10:02Bien sûr qu'il y a un message.
10:04Un message politique.
10:06On a été choqués.
10:08Et vous savez que les actes d'antisémitisme
10:10ont triplé en un an.
10:12Depuis le 7 octobre,
10:14date de ce qui s'est passé
10:16avec le Hamas qui a pénétré,
10:18qui a commis des actes
10:20absolument inhumains.
10:22Trois fois plus d'actes d'antisémitisme
10:24en France, donc il faut réagir.
10:26Je pense que la présence du Président de la République
10:28est là encore symbolique
10:30pour dire que
10:32il y a un match, France-Israël,
10:34le Président de la République française sera là.
10:36Le Premier ministre sera là.
10:38J'insiste sur cet effet de contraste.
10:40C'était quasiment il y a un an.
10:42Il avait fait le choix de ne pas se rendre à la marche
10:44contre l'antisémitisme.
10:46La charge symbolique était la même.
10:48Nous étions quelques semaines après
10:50les attentats terroristes du 7 octobre.
10:52Il avait fait le choix de ne pas se rendre à cette manifestation.
10:54Oui, je sais, je m'étais exprimé.
10:56Je ne retire rien de ce que j'avais dit à l'époque.
10:58Vous me connaissez, je ne suis pas du genre
11:00à renier mes propos, à faire des marches arrières
11:02brutales, simplement.
11:04Je me réjouis que Emmanuel Macron, demain,
11:06soit au stade pour voir un match
11:08de l'équipe de France contre l'équipe d'Israël.
11:10Vous avez porté une charge lourde
11:12contre ceux qui instrumentalisent,
11:14dites-vous, la cause palestinienne à des fins
11:16politiciennes. Ce sont vos mots à l'Assemblée nationale.
11:18Jean-Luc Mélenchon vous accuse
11:20en retour de nourrir, je cite, une ambiance
11:22pourrie. Nous nous sentons en danger,
11:24dit-il, concernant
11:26les Insoumis. Qu'est-ce que vous lui répondez ?
11:28Il considère, au fond, que certains
11:30de vos propos mettent une cible
11:32sur le dos des Insoumis.
11:34Ce sont ses amis qui mettent une cible
11:36dans le dos de nos compatriotes
11:38de confession juive. Je vais être très, très clair.
11:40Vous savez qu'il y a des chiffres qui sont
11:42incroyables. J'en citais l'un
11:44sur notre chaîne hier soir.
11:46Nos compatriotes de confession
11:48juive représentent moins de 1%
11:50de la population française. Et pourtant,
11:52ils sont les premières victimes
11:54des actes, notamment racistes,
11:56ou des actes de haine antireligieuse,
11:58à hauteur de 57%. 1% d'un côté,
12:0057%. Il y a
12:02une étude qui vient d'être révélée par
12:04la Fondation, la Fondapol, pour dire
12:06que 80% de nos compatriotes se sentent
12:08plus, aujourd'hui, en France,
12:10en sécurité, parce qu'ils sont juifs.
12:12Et M. Mélenchon et un certain nombre
12:14de ses amis ont banalisé,
12:16en réalité, l'antisémitisme,
12:18sous prétexte d'anti-sionisme.
12:20J'ai d'ailleurs dénoncé auprès
12:22de la justice le tweet d'une députée
12:24insoumise. Celui de
12:26Marie Mesmer. Est-ce que c'est le rôle du ministre de l'Intérieur ?
12:28Il peut judiciariser de cette façon
12:30la vie politique en faisant des
12:32signalements au procureur de la République
12:34quand il y a effectivement des propos,
12:36aussi condamnables soient-ils,
12:38en faisant ces signalements à la justice.
12:40Est-ce que c'est votre rôle, B. Tailloux ? Bien sûr. Je suis
12:42garant de l'ordre républicain.
12:44L'ordre républicain,
12:46c'est un ordre qui s'inscrit
12:48sur la voie publique, bien sûr,
12:50quasiment physique, mais c'est aussi un ordre
12:52symbolique. Et quand je vois cette députée
12:54insoumise, qui a quand même les couleurs
12:56tricolores lorsqu'elle se promène
12:58avec cet écharpe,
13:00eh bien, son tweet
13:02revenait à banaliser,
13:04notamment à justifier le lynchage.
13:06Et elle le faisait de la
13:08façon la plus condamnable, puisque
13:10en réalité, c'est même la
13:12logique intrinsèque
13:14de ce qu'est l'antisémitisme, puisque
13:16elle déduisait de l'origine
13:18juive
13:20la culpabilité. Relier une culpabilité
13:22par rapport à une origine,
13:24ça c'est de l'antisémitisme. Parce qu'on est juif,
13:26on est forcément coupable.
13:28Est-ce que ceux qui ont été
13:30lynchés, poursuivis, avaient
13:32une quelconque culpabilité ? Ils étaient juifs.
13:34Est-ce que ça suffit pour les désigner
13:36comme coupables ? Non. Donc ça,
13:38il est hors de question, vous m'entendez, je le redis
13:40ici, je ne laisserai jamais
13:42rien passer. Et à chaque fois
13:44qu'il y aura un écart,
13:46je le signalerai à la justice française.
13:48Alors que Bruno Rotailleau, on continue de voir
13:50ces images de ces deux manifestations
13:52en cours pour protester contre l'organisation
13:54de ce gala organisé par
13:56l'association Israël Forever, ici.
13:58Une des deux manifestations
14:00est cette banderole résistance
14:02anti-sioniste, anti-colonialiste
14:04du collectif Urgence Palestine.
14:06Un commentaire sur ces images, Bruno Rotailleau ?
14:08On en revient à l'antisémitisme.
14:10Chacun peut prendre position
14:12pour la cause palestinienne, pour ce qui se passe,
14:14et c'est horrible, au niveau
14:16du Moyen-Orient, du Proche-Orient.
14:18L'antisémitisme aujourd'hui, il a
14:20deux visages. Le premier de ces visages,
14:22c'est l'islamisme.
14:24Je veux rappeler qu'on a malheureusement
14:26démoré, ce matin, le 9e anniversaire
14:28de ce qui s'est passé au Bataclan. Le visage
14:30de l'antisémitisme en France, c'est d'abord
14:32l'islamisme. Mais il y a un autre visage.
14:34C'est le visage de toutes celles et ceux
14:36qui instrumentalisent
14:38la cause palestinienne.
14:40Oui, mais Bruno Rotailleau,
14:42on a parfois le sentiment dans vos discours que
14:44brandir un drapeau palestinien suffit à faire de vous
14:46un crypto-antisémite,
14:48ou quelqu'un qui
14:50instrumentaliserait la cause palestinienne avec un antisémite,
14:52avec un politicien.
14:54Évidemment que non. Moi, quand je dénonce
14:56par exemple une députée, quand je signale
14:58son comportement, ce tweet à la justice,
15:00je le fais sur un fondement juridique.
15:02Je demande d'ailleurs toujours, on a une excellente
15:04direction juridique
15:06dans mon ministère, d'étudier le cas
15:08et à chaque fois, il y a un
15:10examen, et en fonction des examens,
15:12je signale ou je ne signale pas. Mais très franchement,
15:14banaliser, justifier de lynchage,
15:16très franchement, déduire une
15:18culpabilité sur la seule base
15:20d'une confession ou des origines,
15:22c'est absolument, à mon sens, condamnable.
15:24Et il faut que dans notre société,
15:26il y ait des interdits. Il faut dire stop.
15:28Voilà. Parce qu'à force
15:30du no limit,
15:32c'est la haine qui
15:34progresse. Bruno Retailleau, nous sommes
15:36le 13 novembre. Il y a 9 ans,
15:38jour pour jour, le terrorisme islamiste frappait
15:40au Bataclan, au Stade de France,
15:42sur les terrasses parisiennes.
15:44Est-ce que la menace est toujours aussi importante aujourd'hui ?
15:46Il y a une menace. Et ce que je peux
15:48vous dire, c'est que
15:50ces dernières années, une petite dizaine d'attentats
15:52islamistes ont été déjoués. Quatre visaient
15:54spécifiquement les Jeux olympiques.
15:56Et il y a quelques semaines, nos services
15:58de renseignement ont déjoué un
16:00autre attentat qui aurait pu
16:02réussir. Il y a quelques semaines,
16:04c'est-à-dire que vous étiez déjà
16:06ministre de l'Intérieur, qu'un attentat
16:08a été déjoué par vos services ?
16:10En tout cas, il y a eu
16:12des arrestations sur
16:14un certain nombre d'individus
16:16qui préparaient des attentats.
16:18Les services sont très mobilisés. Je vais leur donner
16:20un grand coup de chapeau aux services de renseignement,
16:22les policiers et les gendarmes.
16:24Cette menace existe. Simplement,
16:26on s'est considérablement réarmé
16:28depuis 2012, depuis 2015,
16:30où en réalité, la France
16:32avait été surprise par ces attentats.
16:34On a un parquet national
16:36anti-terroriste, on a des services
16:38de renseignement, notamment la DGSI,
16:40qui dépend de mon ministère, qui est en
16:42ordre de marche, qui est très performant, c'est une meilleure
16:44coopération entre différents services de
16:46renseignement, on a forgé des lois.
16:48Mais la menace est là.
16:50Et la menace, je vais vous dire, c'est une menace
16:52évidemment terroriste, et même si
16:54on a réarmé l'état régalien, je ne
16:56peux pas vous dire que demain, il ne se produira pas.
16:58Là encore, le risque zéro n'existe
17:00jamais, je ne tiendrai jamais
17:02ce genre de langage qui trompe les Français,
17:04mais on met le paquet pour les déjouer.
17:06Il y a eu une loi aussi, parce qu'il y a
17:08le terrorisme, il y a aussi
17:10le terreau du terrorisme, c'est la loi
17:12anti-séparatisme,
17:14contre le séparatisme. Je pense
17:16maintenant, et que demain, j'ai d'ailleurs
17:18reçu sur mon bureau une étude
17:20qui a été faite par un ambassadeur et
17:22un préfet sur ce qu'on appelle l'entrisme,
17:24et notamment l'activisme des frères
17:26musulmans, qui à bas bruit
17:28pénètrent des associations, parfois
17:30des collectivités, et je pense que
17:32ce djihadisme d'atmosphère, comme
17:34disait Gilles Kepel, on doit le prendre en
17:36compte parce que c'est un tout, il crée
17:38un climat, et de ce climat peuvent
17:40naître des vocations terroristes pour demain.
17:42Et on parlera, c'est intéressant, dans un instant, de
17:44certaines de prises d'opposition que vous aviez pu avoir au moment
17:46précisément des débats autour de la
17:48loi séparatisme, mais juste avant, Bruno Retailleau, je voudrais qu'on parle
17:50d'immigration, et de la question des
17:52OQTF, les obligations de quitter le territoire français,
17:54une question qui s'invite une nouvelle fois dans l'actualité
17:56puisque le suspect interpellé dans
17:58l'affaire des SDF tués à
18:00coup de parpaing est un Camerounais
18:02visé par une OQTF.
18:04Si vous aviez été dans l'opposition, Bruno
18:06Retailleau, vous auriez dénoncé
18:08l'inaction du gouvernement, l'impuissance
18:10des pouvoirs publics, sauf que là, vous êtes
18:12aux manettes et le problème demeure. C'est
18:14beaucoup plus difficile d'être
18:16au gouvernement que d'être dans l'opposition
18:18à considérer que le problème des OQTF,
18:20il suffirait davantage de volonté
18:22politique pour le régler.
18:24Oui, la volonté politique, ça existe et ça
18:26compte. Et je vais vous dire
18:28aujourd'hui... Sauf que là, ça continue.
18:30Aujourd'hui, moi je suis un homme politique
18:32et je sais mieux que quiconque
18:34parce que j'ai les informations qui m'arrivent
18:36en direct, matin, midi
18:38et soir, et parfois la nuit.
18:40Mais on a construit un droit
18:42qui est trop protecteur pour ceux
18:44qui veulent menacer les Français.
18:46Ce droit est trop protecteur et
18:48ce qu'on doit me demander, moi, est-ce que
18:50je prends des décisions
18:52pour bousculer justement ces règles juridiques ?
18:54Je dis oui. Et là, je vais
18:56vous donner un exemple précisément
18:58sur cet individu Camerounais.
19:00Trois choses qui
19:02auraient pu précisément être
19:04trois barrières. D'abord, le pacte
19:06Asile-Immigration qui va nous permettre
19:08à l'entrée des frontières, d'avoir des
19:10filtrages, d'avoir des prises d'empreintes.
19:12Ça, c'est la première chose. J'ai
19:14demandé, nous avons demandé à la France
19:16d'anticiper ce paquet
19:18européen de six mois. Deuxième chose,
19:20la directive retour... Il avait été voté à l'échelle européenne.
19:22La directive retour est terrible. Elle ne nous
19:24permet pas, justement. Elle donne... Parenthèse, pacte
19:26Asile-Immigration que le candidat que vous souteniez aux
19:28Européennes, François-Xavier Bellamy, combattait.
19:30Oui, parce qu'il ne combattait pas
19:32ce que je viens de vous dire. Il combattait
19:34dans le pacte... Vous apparteniez à une famille politique
19:36qui considérait que le pacte Asile-Immigration était
19:38une forme de signe de laxisme. Et là, maintenant,
19:40vous nous dites, c'est grâce à ça qu'on va améliorer le droit.
19:42On va être précis. Le pacte,
19:44le paquet Immigration-Asile,
19:46en réalité, c'est une petite
19:48dizaine de textes. Dans ces textes,
19:50celui dont je vous parle, qui va nous permettre
19:52de mieux verrouiller nos frontières extérieures,
19:54de prendre des empreintes,
19:56de mettre des individus dans des
19:58zones d'attente, ça, c'est fondamental.
20:00Deuxième chose, la directive retour. C'est terrible
20:02parce que la directive retour, elle empêche
20:04les retours. Elle vous contraint précisément.
20:06Elle vous contraint à laisser
20:08un individu qui est en situation irrégulière
20:10à lui laisser un délai volontaire
20:12de départ. On marche sur la tête.
20:14Et troisième chose, le délit,
20:16le rétablissement de
20:18séjour illégal en délit.
20:20C'est un des projets que je veux
20:22inscrire dans une loi parce que je pense
20:24que ce moyen-là
20:26nous permettra de judiciariser, de garder
20:28à vue, nous permettra de donner des moyens
20:30aux enquêtes qui nous permettront d'éviter ce genre
20:32de choses. Donc vous voulez changer le droit Bruno Retailleau,
20:34mais en attendant, vous en êtes réduit
20:36à une forme d'impuissance
20:38puisque vous dites, voilà, il y a des
20:40individus qui sont sous au QTF,
20:42nous n'avons pas les moyens de les expulser, donc en fait
20:44la situation n'a pas franchement changé. Moi j'ai le souvenir
20:46Bruno Retailleau d'un discours de passation
20:48où vous disiez, rétablir l'ordre, rétablir
20:50l'ordre, rétablir l'ordre, avec au fond cette impression
20:52que les choses allaient changer très rapidement.
20:54Nous sommes près de deux mois après votre arrivée Place Beauvau
20:56et ce genre de drame continue d'arriver.
20:58Vous pensez qu'en deux mois, très franchement,
21:00vous pensez qu'en deux mois, avec
21:02un claquement de doigts, on peut
21:04inverser une tendance très très lourde,
21:06le laxisme, la faiblesse,
21:08le renoncement. Et vous avez déjà commencé
21:10à expulser davantage ? Bien sûr,
21:12je peux vous dire que ces dernières semaines, nous avons fait
21:14deux vols groupés, l'un
21:16en Géorgie, l'autre en Albanie
21:18et ces vols groupés
21:20auront été pris en charge par l'argent européen,
21:22par Frontex, et l'escorte,
21:24parce qu'il faut escorter, puisque à chaque fois
21:26c'est 49 et une soixantaine
21:28d'individus, il faut les escorter.
21:30Eh bien, les escorteurs, ce sont
21:32pas des policiers français, ce sont des
21:34Albanais, ce sont aussi des
21:36Georgiens. Donc, je le fais.
21:38Vous venez d'utiliser un mot, le laxisme.
21:40Votre prédécesseur Gérald Darmanin, il était
21:42laxiste ? Non, mais je dis qu'on a
21:44construit, pendant des années et des années,
21:46un échafaudage juridique
21:48qui protège des gens qui sont
21:50dangereux, au mépris de la protection
21:52des Français. Je l'affirme haut et fort.
21:54Et ces règles juridiques,
21:56on l'a vu d'ailleurs pour la jeune Philippine,
21:58où à un jour près, il y avait un laissé-passer
22:00consulaire qui aurait dû la ramener au Maroc,
22:02et l'individu a été libéré
22:04et il s'est passé, ce que l'on sait,
22:06elle a été violée et assassinée.
22:08Donc, je l'ai toujours
22:10en mémoire, cela. Par ailleurs, je suis
22:12en train de passer et de multiplier
22:14des accords bilatéraux. Par exemple,
22:16avec le Kazakhstan, mardi, j'en ai signé
22:18un, mardi dernier,
22:20c'était donc il y a un peu plus
22:22de 7 jours, il y a 8 jours.
22:24Ce qui va nous permettre,
22:26avec le droit européen actuel,
22:28pour des Afghans,
22:30de passer au Kazakhstan.
22:32Très concrètement, là encore, pour ceux qui nous regardent,
22:34quand est-ce que les choses s'amélioreront ?
22:36Est-ce qu'il faudra attendre que cette loi qui
22:38était initialement prévue au début d'année, que maintenant
22:40vous avez renvoyée au printemps, parce qu'il y aura
22:42avant une loi contre le narcotrafic,
22:44est-ce qu'il faudra attendre que cette loi
22:46rentre en vigueur, ou est-ce qu'il y aura des signaux
22:48d'amélioration plus rapidement ?
22:50Paris ne s'est pas fait en un jour.
22:52Mon engagement,
22:54c'est de bousculer ces règles de droit.
22:56On a obtenu, quand même,
22:58avec l'ensemble
23:00de mes homologues,
23:02qui sont ministres de l'Intérieur des 27 pays
23:04européens, on a convergé pour changer la directive.
23:06On va la changer au premier semestre,
23:08puisque ce sera la présidence
23:10polonaise qui aura la présidence de l'Union.
23:121. La directive retour.
23:14Depuis 2008,
23:16ça fait combien de temps ? Ça fait du temps.
23:18Là, on va la changer.
23:20Vous ne vous dites pas parfois, Bruno Retailleau,
23:22j'ai sous-estimé la difficulté de
23:24faire bouger les règles,
23:26de faire bouger
23:28l'administration.
23:30J'ai eu l'occasion de vous interviewer
23:32quand vous étiez dans l'opposition,
23:34on avait le sentiment que les choses étaient faciles.
23:36Bien sûr qu'elles sont
23:38plus difficiles quand elles sont au pouvoir,
23:40mais vous pourriez me faire un reproche, si je ne voulais
23:42rien changer. Mais franchement,
23:44depuis que je suis, depuis quelques semaines
23:46au ministère, d'abord, je parle clair.
23:48Je parle clair, même quand je parle
23:50contre la bienpensance,
23:52la bienpensance médiatique,
23:54et le micropos
23:56politico-médiatique, celle que vous connaissez
23:58par cœur. Quelle bienpensance de Bruno Retailleau ?
24:00Le petit microcosme parisien.
24:02Or, il se trouve que, sur l'immigration,
24:04par exemple, en disant que l'immigration
24:06ce n'est pas une chance,
24:08sur un état de droit qu'il faut
24:10bouger, parce que les règles qui ne protègent pas
24:12doivent être changées. Bruno Retailleau, j'ai cru
24:14entendre des réactions dans ce fameux bloc central
24:16qui est censé être le soutien du gouvernement.
24:18Que je sache, les députés du bloc central,
24:20ce n'est pas le microcosme
24:22médiatico-politique, ce sont
24:24des gens qui sont censés vous soutenir, Bruno Retailleau,
24:26et qui n'ont pas apprécié ces prises
24:28de parole sur l'immigration qui n'est pas
24:30une chance, ou l'état de droit
24:32ni intangible ni sacré. Eh bien, c'est
24:34ce que je pense. Je pense que, évidemment,
24:36l'état de droit, la démocratie,
24:38moi j'y tiens. Mais quand une règle juridique
24:40ne protège pas les Français, on la
24:42change simplement, vous observerez que
24:44ce que j'ai proposé
24:46ne fait pas l'unanimité, mais à plus de 70%
24:48les Français me soutiennent, y compris les Français
24:50et y compris les Français de gauche.
24:52Donc, un, je parle clair, parce que la vie
24:54politique, c'est d'abord de parler clair, de dire
24:56la vérité, et ensuite, je vais
24:58agir, je n'arrête pas d'agir chaque jour.
25:00Dire aux Français que, parce que je
25:02suis arrivé avec des coups de menton, tout sera
25:04réglé, non. Mais ce que je veux leur dire,
25:06c'est que je prendrai tous les moyens,
25:08pour faire bouger les lignes.
25:10Quand est-ce que ça progressera ?
25:12Nous obtiendrons des résultats.
25:14Croyez-moi, eh bien, il faut
25:16du temps, voilà. Moi je suis un
25:18rural, et je sais qu'il faut
25:20semer, et ensuite on moissonne.
25:22Encore un mot sur, précisément, votre liberté
25:24de parole, vous le disiez il y a un instant, sur l'immigration,
25:26parmi les expressions que vous avez pu utiliser par le passé,
25:28qui ont pu heurter, il y a le fait de qualifier
25:30certains Français de Français de papier.
25:32Est-ce que vous réutiliseriez ce soir cette expression ?
25:34Ce que j'ai voulu dire, c'est que
25:36on le voit bien, il y a un échec
25:38global de l'intégration.
25:40Des jeunes Français qui sont de nationalité
25:42française,
25:44entretiennent une haine de la France.
25:46C'est ça qui est terrible.
25:48Je vais être très clair,
25:50pour moi, être Français,
25:52ça n'est pas seulement avoir une carte d'identité,
25:54c'est partager un héritage,
25:56c'est partager une volonté
25:58d'entrer dans un destin commun.
26:00C'est ça, être Français.
26:02Pardonnez-moi, la question est assez simple.
26:04Est-ce que vous réutiliseriez ce soir
26:06cette expression français de papier ?
26:08Y a-t-il, en France, dans la communauté nationale,
26:10des Français de papier ?
26:12Il y a en France, malheureusement, des Français
26:14qui, bien que de nationalité, qui soient
26:16de nationalité française, mais qui n'adhèrent pas
26:18à cet héritage, qui n'adhèrent pas
26:20à nos valeurs.
26:22Donc vous n'utilisez plus cette expression français de papier ?
26:24Si, mais je veux bien l'utiliser. C'est exactement
26:26ce que je suis en train de vous dire. Je caractérise
26:28exactement ce qu'est, pour moi,
26:30un Français qui ne tient pas à une
26:32carte d'identité en papier,
26:34à l'adhésion à des valeurs, Benjamin Duhamel.
26:36Vous cherchez...
26:38Vous voulez polémiquer ?
26:40On peut polémiquer.
26:42Je ne polémique pas, Bruno Retailleau,
26:44ça fait partie des...
26:46Au-delà de la phrase que vous avez prononcée sur l'immigration
26:48qui n'est pas une chance, qui, effectivement, a suscité
26:50un débat politique, au moment où vous avez été nommé,
26:52ont été, en quelque sorte, scannées
26:54certaines de vos précédentes déclarations, dont celle-ci
26:56où vous qualifiez certains Français de Français de papier.
26:58Je constate, ce soir, que
27:00vous n'utilisez pas cette expression.
27:02Ça revient à la même chose.
27:04Vous avez blessé certains Français en utilisant cette expression ?
27:06Monsieur Benjamin Duhamel, on peut
27:08parler, vous pouvez me poser ce genre de questions pendant
27:10encore dix minutes. On va perdre notre temps.
27:12Si vous voulez la polémique, on peut l'engager.
27:14Il n'y a aucun souci.
27:16Ce que je dis, les Français qui
27:18me regardent me comprennent très très bien.
27:20Aujourd'hui, être Français, c'est partager des valeurs.
27:22Moi, j'étais aux cérémonies du 11 novembre,
27:24c'était mon message. Quand on est
27:26Français, on ne l'est pas seulement
27:28à travers des papiers, on l'est à travers
27:30des valeurs. La République française,
27:32la liberté, la liberté de croire, de ne pas
27:34croire, l'égalité entre les hommes et les
27:36femmes, la fraternité, qui n'est pas une fraternité
27:38religieuse, une fraternité laïque.
27:40C'est ça, d'être Français.
27:42Est-ce que je me fais bien comprendre ?
27:44Y a-t-il des Français de papier ?
27:46Eh bien, je pense qu'il y a des Français, malheureusement,
27:48qui sont de nationalité française et qui ne
27:50partagent pas nos valeurs. C'est pour ça qu'il y a une loi
27:52séparatisme. Je pense que les téléspectateurs auront
27:54vu que, sur le fond, vous
27:56maintenez, mais que vous n'utilisez pas cette expression.
27:58C'est intéressant et ce n'est pas une polémique.
28:00C'est une polémique.
28:02Je voudrais qu'on dise un mot de la laïcité qui fait partie
28:04de votre portefeuille. Quand vous étiez président de groupe
28:06Les Républicains au Sénat, il y a donc quelques mois,
28:08vous aviez défendu une proposition de loi pour interdire
28:10le voile aux mamans accompagnatrices de sorties
28:12scolaires. Le 6 avril 2021, vous disiez
28:14carrément, ouvrez les guillemets, en refusant d'aborder
28:16la question du voile dans son projet de loi
28:18pour conforter les principes de la République, le gouvernement
28:20fait preuve d'une lâcheté coupable.
28:22Si c'est d'une lâcheté coupable
28:24de ne pas aborder cette question, j'en ai dit que
28:26vous souhaitez interdire le voile pour les mamans
28:28qui accompagnent les sorties scolaires ?
28:30Je n'ai pas changé. Je pense que le voile
28:32c'est
28:34la victoire de l'islamisme.
28:36Je pense que le voile, c'est
28:38un marqueur pour
28:40inférioriser le statut
28:42de la femme. Le voile,
28:44quelles que soient les conditions dans lesquelles il est porté ?
28:46Attendez, je suis en train de vous dire
28:48que vous me posez une question précise.
28:50Vous me posez une question pour les accompagnatrices
28:52scolaires. Je vous réponds
28:54par la chose suivante. Il y a l'école dans les murs
28:56où le voile est interdit.
28:58Il y a l'école hors les murs.
29:00Je pense qu'il faut que le voile
29:02pour l'école hors les murs soit aussi interdit.
29:04De même que je pense qu'il faut
29:06que le voile, dans les compétitions sportives,
29:08puisse être interdit, puisque
29:10tous les symboles religieux,
29:12politiques ou syndicaux
29:14nuisent aux valeurs qui nous rassemblent,
29:16qui sont les valeurs du sport.
29:18Comme ministre de l'Intérieur, vous allez porter, vous allez
29:20défendre le fait d'interdire le voile
29:22pour celles qui accompagnent
29:24les sorties scolaires. Mais il n'y a pas
29:26de majorité pour le faire. Vous le savez très bien.
29:28En revanche, quand j'étais président de mon groupe
29:30au Sénat, nous avons voté des lois.
29:32Nous avons voté des amendements qui n'ont pas été repris
29:34par l'Assemblée nationale. Mais
29:36ne soyez pas faussement ingenus
29:38Benjamin Duhamel. Non, ce n'est pas mon genre.
29:40Ce n'est pas votre genre. Ce n'est pas le mien non plus.
29:42Qu'est-ce qu'il y a comme majorité à l'Assemblée nationale
29:44où nous n'avons pas de majorité ?
29:46Vous aimeriez, mais vous ne pouvez pas.
29:48Je ne dévie pas.
29:50Je pense que céder là-dessus,
29:52c'est céder à un islamisme rampant.
29:54Encore une fois, le voile,
29:56c'est cette victoire de ceux qui veulent
29:58inférioriser les femmes françaises.
30:00Regardez ce qui se passe en Iran.
30:02Quel que soit la façon
30:04dont il est porté, ce voile. Non, mais c'est intéressant.
30:06Non, franchement. Très franchement.
30:08Je parle de lieux très précis.
30:10Je pense qu'on peut, notamment
30:12sur les colles hors les murs,
30:14notamment dans des enceintes portives, on peut porter
30:16ce genre de choses. Évidemment. Je terminerai
30:18simplement en disant pour celles
30:20et ceux qui soutiennent
30:22pourtant ce voile comme simplement
30:24un signe
30:26de liberté, qu'ils aillent
30:28en Iran. Pourquoi est-ce qu'il y a des jeunes femmes,
30:30des femmes, qui meurent
30:32pour avoir cette liberté, précisément,
30:34dotée de voile ?
30:36Nous sommes en France. C'est la République française.
30:38Voilà.
30:40Bruno Retailleau, quelques questions d'actualité à avoir avec vous.
30:42D'abord sur ce trouble qui existe au sein de ce qu'on appelle
30:44le socle commun. Je lisais Eric Werth qui disait
30:46qu'il n'y avait plus de socle et pas grand-chose
30:48en commun. Les macronistes, votre famille politique
30:50la droite, censée être unie pour soutenir
30:52Michel Barnier, sauf que les choses sont de moins en moins
30:54claires. Le budget a été rejeté hier par l'Assemblée nationale
30:56et les macronistes sont visiblement furieux
30:58d'avoir vu
31:00le patron de votre famille politique aller aux 20 heures
31:02de TF1 pour annoncer un geste
31:04sur les retraites. Ça peut tenir encore
31:06combien de temps, cet attelage ?
31:08Ce n'est pas une surprise.
31:10J'ai rédigé
31:12au mois de juillet ce qu'on a appelé
31:14un pacte législatif
31:16avec Laurent Wauquiez. Dans ce pacte,
31:18nous étions engagés à faire en sorte
31:20qu'on puisse revaloriser au maximum
31:22les retraites parce que quand on a
31:24appuyé, soutenu la réforme,
31:26on l'a fait aussi pour garantir le pouvoir
31:28d'achat des retraités. Ça nous semblait
31:30être simplement une logique et Laurent Wauquiez
31:32l'a toujours indiqué. Il a toujours été
31:34droit dans ses bottes sur ce sujet-là. Personne
31:36n'a été surpris. Donc c'est son rôle d'aller...
31:38Il n'est pas ministre, Laurent Wauquiez ?
31:40Il y a eu un dialogue avec le Premier ministre.
31:42Tout simplement, le Premier ministre l'a confirmé
31:44mais il est un homme politique.
31:46C'était une annonce qu'il a faite sur
31:48une autre chaîne que la vôtre.
31:50La prochaine fois, vous le réinviterez
31:52pour avoir d'autres annonces.
31:54Sauf que vous dites
31:56ligne rouge, pacte législatif.
31:58Quand on regarde dans le détail de ce qui a été annoncé,
32:00en fait, il y a une sorte de tour de passe-passe
32:02puisque pour les retraités
32:04qui perçoivent une pension inférieure au SMIC,
32:06là effectivement, ils sont épargnés
32:08mais on constate que pour les autres, il y a encore
32:10des milliards d'euros d'économie qui sont faits sur leur dos
32:12et en fait, à la fin, ils sont perdants.
32:14Je croyais que Michel Barnier avait dit
32:16qu'il ne faut plus faire des sebroufs. Là, il y a un peu des sebroufs
32:18puisqu'en fait, Laurent Wauquiez arrive en disant
32:20finalement c'est bon, les retraités vont être protégés.
32:22Le fait est que quand vous avez une pension au-delà
32:24du SMIC, vous êtes perdants.
32:26Donc eux sont perdants.
32:28Les choses... Attendez.
32:30On est au bord d'une crise financière.
32:32Michel Barnier, lorsqu'il arrive
32:34à Matignon, il constate
32:36que ce n'est pas un déficit
32:384,4% qu'il doit y avoir
32:40mais qu'il s'envole à plus de 6%.
32:42Et avec une menace de crise financière
32:44grave et à chaque fois qu'il y a eu
32:46crise financière, on l'a vu d'ailleurs en Grèce
32:48ou même dans la péninsule hybride,
32:50qui sont ceux et celles
32:52qui trinquent, c'est les plus modestes et notamment
32:54les retraités. Donc l'idée
32:56d'épargner
32:58les petites retraites, celles donc
33:00qui sont inférieures ou égales jusqu'au
33:02SMIC, 1490 euros,
33:04ça permet de sauver l'essentiel, ça permet de
33:06concerner 44%
33:08des retraités. C'est vrai, mais ça veut bien dire
33:10qu'on demande un effort pour retraités
33:12qui sont supérieurs et qui ne sont pas non plus
33:14des nantis. Mais je ne l'ai
33:16jamais dit ça, parce qu'au contraire,
33:18j'étais favorable à l'annexation. Simplement,
33:20beaucoup de retraités comprendront
33:22que dans une situation grave, on est
33:24tous appelés à faire un certain nombre d'efforts, c'est tout.
33:26Et je pense qu'avec Laurent Wauquiez, on a voulu
33:28produire cet effort pour qu'au moins
33:30il y ait beaucoup de petites retraites en France
33:32et bien que celles et ceux qui ont
33:34beaucoup travaillé avec des petites retraites soient
33:36pas concernés et puissent avoir une revalorisation.
33:38Un mot précis sur toujours ce socle commun,
33:40on a appris que le Premier ministre avait plaidé devant des députés pour un candidat
33:42commun de la droite et du centre.
33:44Vous êtes d'accord
33:46avec lui ? C'est-à-dire qu'il faudrait qu'il y ait un candidat
33:48commun ? Très franchement,
33:50on a discuté encore ensemble avec
33:52Michel Barnier il y a quelques heures, très
33:54franchement, et on en discute souvent,
33:56jamais, devant moi,
33:58jamais nous n'abandons ce sujet. Jamais.
34:00Ça n'est pas du tout dans l'esprit
34:02de Michel Barnier, pas plus que dans le mien.
34:04Il y a encore deux ans,
34:06deux ans et demi, croyez-moi
34:08on a assez de travail aujourd'hui pour faire
34:10en sorte qu'on évite à la France un certain
34:12nombre de crises, aussi bien d'ailleurs crises
34:14financières, crises aussi politiques,
34:16pour ne pas s'intéresser à une échange
34:18aussi lointaine. Vous avez raison, c'est dans le longtemps,
34:20mais c'est vrai que sur le papier c'est assez singulier, parce que
34:22on entend beaucoup dire, notamment Laurent Wauquiez,
34:24on ne se fond pas dans le macronisme,
34:26on ne se confond pas dans le macronisme, mais là on a Michel Barnier
34:28qui dit en fait il faudrait que vous vous mettiez d'accord en 2027.
34:30Et alors ?
34:32Oui, c'est que la vie de Michel Barnier en fait.
34:34Ce n'est pas ça du tout,
34:36ce n'est pas ça du tout, c'est que j'imagine qu'il
34:38voudrait qu'on évite un match qui
34:40se réduise aux deux ailes radicales,
34:42de droite et de gauche, voilà.
34:44Mais très franchement, pour le
34:46connaître, souvent discuté avec lui,
34:48ces sujets-là ne sont pas des sujets quotidiens.
34:50Encore deux mots d'actualité avant
34:52de parler un tout petit peu politique Bruno Rotailleau, d'abord sur les
34:54agriculteurs. La FNSA appelle
34:56à une mobilisation à partir de lundi,
34:58il peut y avoir des questions
35:00d'ordre public, qui donc vous concernent
35:02directement Bruno Rotailleau. Est-ce que
35:04là, concernant les agriculteurs, vous promettez
35:06de l'ordre, de l'ordre, de l'ordre ?
35:08Ou est-ce que comme votre prédécesseur le disait,
35:10on ne répond pas à la souffrance en envoyant
35:12les CRS ? Au fond, est-ce que les agriculteurs
35:14ont une sorte de régime d'exception ?
35:16Non, personne, personne est
35:18au-dessus de la loi dans la République française.
35:20Et je reçois demain deux
35:22responsables syndicales, le responsable des jeunes,
35:24des agriculteurs et le responsable de la
35:26FNSEA, je verrai
35:28d'ailleurs celles qui souhaitent me voir,
35:30pour donner un message. Pas de violence.
35:32Tolérance zéro pour la violence.
35:34Tolérance zéro pour la violence ?
35:36Pour la violence, bien sûr, simplement.
35:38Même violence contre les biens ? En janvier
35:40dernier, on a pu voir un certain nombre
35:42de bâtiments qui ont été
35:44récursibles. Attendez, le droit de manifester
35:46c'est un droit constitutionnel.
35:48Et les agriculteurs ont ce
35:50droit comme n'importe quel Français.
35:52Ils doivent pouvoir en bénéficier. Et pour bénéficier
35:54de ce droit, il faut assurer justement
35:56une forme de tranquillité, de sécurité,
35:58y compris pour ceux qui manifestent.
36:00Mais la limite, c'est la violence.
36:02Moi, je serai intraitable. C'est pas parce qu'on
36:04est un agriculteur ou je ne sais qui
36:06qu'on doit faire un certain
36:08nombre de choses qui sont illégales.
36:10C'est tout, voilà. Donc je les verrai
36:12demain. Je suis
36:14un enfant de la ruralité, je vis dans la commune
36:16où je suis né. En Vendée. Voilà, exactement.
36:18Et beaucoup de mes amis sont
36:20agriculteurs. Donc croyez-moi, je connais
36:22leurs problèmes et ils en ont.
36:24Et j'espère bien que le gouvernement y répondra.
36:26De façon très massive.
36:28Juste avant de
36:30poser ces fameuses deux questions politiques pour terminer
36:32cet entretien, Bruno Retailleau, on apprend à l'instant
36:34que le parquet réclame une peine d'inéligibilité
36:36à l'encontre de tous les prévenus dans l'affaire
36:38des assistants parlementaires. Bien évidemment, vous ne pouvez pas
36:40commenter une décision de justice puisque vous êtes
36:42un ministre du Gouvernement, un ministre de l'Intérieur.
36:44Simplement, sur le principe
36:46c'est l'héréditation du parquet. On n'a pas
36:48évidemment encore la décision de justice et le
36:50délibérer. Est-ce que ce serait un problème
36:52démocratique que Marine Le Pen soit empêchée de concourir
36:54en 2027 ? Vous me poserez vraiment
36:56la question. Puisque
36:58vous l'avez dit vous-même, on a les réquisitions,
37:00on aura le jugement. Donc laissons
37:02le procès se dérouler jusqu'à son terme
37:04et on verra. Je ne veux pas discuter d'une hypothèse
37:06qui n'est qu'une hypothèse.
37:08Si cette hypothèse se produisait, alors vous me
37:10réinviterez, j'en suis sûr. Voilà.
37:12Et on en reparlera. On vous réinvitera et bien
37:14entendu, on entendra la réaction de Marine Le Pen dans un instant.
37:16Les deux fameuses questions politiques pour terminer. Donc la première,
37:18Bruno Retailleau sur votre relation avec le Président
37:20dont vous disiez pique-pente
37:22dans l'opposition. Il faut dire que vous êtes un peu
37:24moins d'isère désormais. Est-ce que vous êtes
37:26sous le charme ? Vous êtes devenu macroniste, Bruno Retailleau ?
37:28Je suis gaulliste, pas macroniste.
37:30Et comme gaulliste, moi je respecte
37:32les institutions. En plus, j'ai un domaine qui est
37:34un domaine particulier qui concerne
37:36la protection, la sécurité des Français. C'est
37:38un domaine régalien. Donc
37:40j'ai évidemment
37:42des liens et des relations
37:44qui sont des relations institutionnelles avec
37:46Emmanuel Macron pour faire en sorte que
37:48on puisse protéger les Français.
37:50Lorsque nous sommes allés au
37:52Maroc, j'étais aussi avec lui,
37:54et bien c'était important qu'on obtienne
37:56un certain nombre d'accords. Ça se passe bien.
37:58Il est en phase avec votre agenda ?
38:00En tout cas,
38:02il y a des relations qui sont respectueuses.
38:04Je ne veux pas dire qu'elles soient amicales, évidemment,
38:06mais c'est institutionnel. Et
38:08pour l'instant, je ne me plains pas
38:10d'obstacles qu'on mettrait sur ma route
38:12et notamment vis-à-vis de la politique publique
38:14que j'entends mener. Et pourtant,
38:16elle n'est pas fade. Vous évoquiez
38:18le voyage d'État, la visite d'État au Maroc.
38:20Dans cette délégation, il y avait l'humoriste controversé,
38:22condamné, Yassine Belattar.
38:24Est-ce que ça vous a gêné qu'il soit là ?
38:26Alors, je ne l'ai pas vu
38:28pendant le voyage, je l'ai appris.
38:30Non, ce que j'ai trouvé dommage, je vais vous dire.
38:32Moi, j'ai trouvé que ce voyage était très
38:34réussi. J'ai écouté le discours
38:36du président de la République devant les parlementaires
38:38des deux chambres, la chambre haute
38:40et la chambre basse, et
38:42il y a eu une ovation. Et très franchement, c'était
38:44un grand discours. Et que le Maroc et la France
38:46se retrouvent, c'était un grand moment.
38:48Et pour moi, en plus, sublinièrement,
38:50ça m'a facilité les choses sur
38:52un certain nombre de réadmissions, voyez,
38:54de ressortissants d'individus marocains qui n'ont
38:56rien à faire en France. Très bien.
38:58Et j'ai comparé
39:00ce que, moi, j'ai vécu au Maroc et les commentaires
39:02qui avaient pu être faits, notamment avec
39:04cette présence. Ça a un peu
39:06gâté, la présence.
39:08Cette présence a un peu gâté le voyage.
39:10Mais il n'en reste pas moins que c'est une
39:12très belle réussite diplomatique.
39:14Le reste, je le mets de côté, voyez.
39:16Oui, vous le mettez de côté, mais j'ai le souvenir que
39:18vous aviez eu des mots sévères sur, précisément,
39:20Yacine Belatar. Ils n'ont pas changé.
39:22La question de, effectivement,
39:24sa proximité présumée avec
39:26Emmanuel Macron. Comment est-ce que
39:28vous avez compris le fait qu'il l'invite ? Est-ce que, je vais pas dire
39:30vous, président, puisque maintenant il faut faire...
39:32C'est devenu une sorte de leitmotiv. Vous, président,
39:34vous auriez invité Yacine Belatar à une visite d'État ?
39:36Je vous rassure, je ne suis pas président. Non, ça ne m'a pas échappé.
39:38Ah non, mais moi, évidemment,
39:40compte tenu de ce que je sais,
39:42de ce que j'ai dit sur lui. Vous avez vu
39:44ce qu'il a dit sur moi ? Oui, il a dit
39:46« J'ai vu Bruno Rotailleau manger
39:48un couscous. C'est bien la preuve qu'il n'est pas raciste. »
39:50J'aime le couscous.
39:52C'est une confession que je vous fais ce soir.
39:54C'est le scoop que je voulais faire à BFM
39:56sur votre antenne, cher Benjamin Duhamel.
39:58J'aime le couscous. J'adore le couscous.
40:00On n'en attendait pas moins. Mais je retiens qu'effectivement
40:02vous avez été interpellé par la présence
40:04de Yacine Belatar dans cette délégation.
40:06Bien sûr, je ne l'ai pas vue sur le moment,
40:08mais j'ai constaté ce décalage entre
40:10la vraie réussite du voyage
40:12et puis les commentaires qui en avaient été faits
40:14avec cette présence-là.
40:16Un tout dernier mot, vraiment un dernier mot, Bruno Rotailleau,
40:18sur cette photo qui a pu étonner, celle de vos retrouvailles,
40:20et visiblement d'une forme
40:22de réconciliation avec celui
40:24qui a été votre mentor en politique, je crois
40:26qu'on peut le dire, Philippe de Villiers. C'était au Sable d'Olonne
40:28ce dimanche pour le
40:30Vendée Globe. Tout est pardonné
40:32entre vous. Vous étiez brouillés,
40:34fâchés. Maintenant,
40:36vous êtes de nouveau meilleurs amis du monde.
40:38Ça, ça n'emporte
40:40pas de conséquences politiques.
40:42C'est un jardin personnel.
40:44Et c'était le Vendée Globe.
40:46Le Vendée Globe, j'étais,
40:48comme Philippe de Villiers, présent
40:50à la première édition. C'était la dixième édition.
40:52C'était l'enceinte, une enceinte
40:54sportive d'une course
40:56extraordinaire. Sans doute une des plus belles
40:58courses, une des plus grandes aventures.
41:00Sans doute l'aventure ultime. On parle d'Everest des Mers.
41:02Je pense que c'était
41:04important qu'on ne s'oppose
41:06pas.
41:08C'est un des procureurs les plus sévères
41:10avec des mots parfois très durs
41:12d'Emmanuel Macron.
41:14Je me souviens même de ses mots
41:16sur la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques
41:18où il a comparé cela, dans son dernier
41:20livre, à un suicide.
41:22Ce n'est pas anodin de vous voir
41:24proche. Ça n'emporte aucune conséquence
41:26politique. Ça ne fait pas
41:28Philippe de Villiers un soutien du ministre de l'Intérieur,
41:30Bruno Retailleau.
41:32Ce n'est pas à moi de le dire, d'une part.
41:34Dans une enceinte sportive, dans un moment aussi
41:36fort que le Vendée Globe, je pense que
41:38toutes les différences
41:40et le passé doivent
41:42être abolies, si j'ose dire, pour considérer
41:44que ces valeurs dont je parlais tout à l'heure
41:46doivent d'abord nous rassembler. C'est ça le sport.
41:48Vous savez que les
41:50skippers qui partent, ils ne le font pas
41:52pour de l'argent. Ils le font simplement
41:54parce qu'ils mettent en danger leur vie.
41:56Ils vont partir sur les mers, sur les océans
41:58les plus dangereux du monde.
42:00C'est une belle histoire.
42:02C'est une belle aventure.
42:04C'est l'histoire toujours recommencée
42:06de l'homme, dans sa petitesse
42:08et sa grandeur, face
42:10aux éléments qui peuvent être des éléments déchaînés,
42:12les éléments naturels. C'est ce qui,
42:14je pense, attire. On a besoin d'aventures aujourd'hui.
42:16Il y a tellement de Français, mais aussi sur toute
42:18la planète. J'ai salué un skipper
42:20japonais, un skipper chinois. Il y avait 11 nationalités.
42:22Ça va être suivi par des centaines
42:24de millions de personnes qui vont
42:26vivre la course par procuration.
42:28C'est ce que je retiens.

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