• il y a 8 heures
Des radars bâchés sur les routes, du lisier et des panneaux communaux symboliquement déposés devant des préfectures…. Moins d’un an après un mouvement d’ampleur historique, les agriculteurs, en colère, multiplient les actions et mettent la pression sur le gouvernement. Ils dénoncent les promesses non tenues et protestent notamment contre la possible signature du traité de libre-échange entre l'union européenne et les pays du Mercosur. Récit de Julien Migaud Muller et Manuella Braun.

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Transcription
00:005 heures ce matin, ces agriculteurs se dirigent vers leur première cible, ces radars qu'ils bâchent comme pour les museler.
00:11Une façon pour ces syndicalistes de la coordination rurale, dont certaines figures du mouvement affichent une proximité avec l'ERN, de dénoncer le fonctionnement de l'État.
00:21Alors oui, il y a bien eu des aides l'année dernière, comme le remboursement des taxes sur les carburants non routiers. Pas assez pour eux.
00:30« Aujourd'hui, ça représente des cacahuètes. Et il faut impérativement qu'on arrive à avoir un gouvernement qui nous écoute.
00:38Et les agriculteurs qui se réveillent aujourd'hui en France de partout disent « On n'a rien obtenu, il est hors de question de rentrer dans nos corps de ferme sans aide ». »
00:47Dans son camion, Laurent, comme une trentaine d'autres agriculteurs, se dirige ensuite vers un supermarché Lidl, symbole de la grande distribution, dont il dénonce les pratiques commerciales.
01:01« Lidl, c'est un peu la politique du prix bas, d'ailleurs, c'est un peu là-dessus qu'ils communiquent. Donc nous, on aimerait leur faire comprendre que le prix bas, c'est aussi le prix bas payé aux agriculteurs.
01:10Et que quand ils annoncent que c'est le vrai prix des bonnes choses, nous, on aimerait bien aussi être payés le vrai prix de ce que coûtent nos productions à produire. »
01:18Même Grenier, à 350 kilomètres de là, dans l'Ain, une quarantaine d'agriculteurs de la Confédération paysanne se sont symboliquement réunis sur ce rond-point, sous ce rafale.
01:34Dans leur viseur, la crainte d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, une union de pays d'Amérique du Sud.
01:43« L'idée, c'est de s'engager à importer des milliers de tonnes de viande pour pouvoir vendre des rafales, des armes et des voitures. Et ça, non, pas de bétail contre des rafales. »
01:53Alice a fait le chemin avec ses bêtes, parce que ce qu'elle redoute aujourd'hui, c'est une concurrence déloyale.
02:00« Le Mercosur, par exemple, c'est la viande, beaucoup. Et donc, du coup, on va se retrouver avec de la viande pas chère, de la viande mauvaise, avec des OGM, avec des pesticides javelisés,
02:11qui va faire un prix de marché très bas. Et moi, il va falloir que je m'aligne dessus. »
02:15Pour ces agriculteurs, les fins de mois sont donc toujours difficiles. Rien n'a changé sur les revenus. C'est pour ça que la Grenue reprend.
02:24Hier, à Chaumont, une centaine d'agriculteurs a symboliquement déposé devant la préfecture de la Haute-Marne ses panneaux, ceux de 500 communes environnantes.
02:33Et juste à côté, cette tête de sanglier. Et ses 17 cercueils.
02:39« C'est un symbole qui représente les 17 producteurs dont les contrats vont être arrêtés prochainement, début janvier, par le groupe Lactalis. »
02:49Une contestation qui fait tâche d'huile et qui touche des gens qui ne s'étaient jamais mobilisés jusque-là. Jérôme, par exemple, installé dans le Loiret depuis 2016.
02:59L'année dernière, il a suivi de loin les actions de ses confrères, préférant rester entre ses champs de maïs et ses volailles.
03:08« Je suis pas forcément un fervent de la manifestation. Je n'aime pas trop aller embêter les gens sur la voie publique. C'est pas trop mon truc. »
03:15Mais cette année, il se mobilisera. Trop de promesses non tenues, trop d'espoir douché. Ces dernières années ont été désastreuses.
03:24Les volailles de Jérôme ont été décimées. La grippe aviaire.
03:29« On attend les indemnités depuis fin 2022. On a eu un léger raconte en septembre l'année dernière. Depuis juillet, on nous dit qu'on devrait déjà être payés. On n'a rien. »
03:39« L'État ne joue pas son rôle, clairement. Que fait l'État ? »
03:44Alors, pour alerter l'État, la grogne va prendre de l'ampleur. La FNSEA, principal syndicat agricole, appelle à la mobilisation à partir de lundi. Contestation qui pourrait durer près d'un mois.

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