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00:00De retour dans votre émission Angle de vue pour la troisième et dernière partie en compagnie de notre invité Victor Laszlo.
00:11Alors Victor Laszlo dans cette partie on va plus largement parler de votre attrait pour l'écriture.
00:17Vous êtes vous-même écrivaine, auteur de plusieurs ouvrages et fondatrice aussi d'un festival littéraire dont l'édition 2024 débute lundi prochain 18 novembre
00:27ici en Martinique avec vraiment une affiche prestigieuse, on y reviendra.
00:32Mais dites-nous d'abord d'où vous est venue cette passion pour la littérature ?
00:36Est-ce que vous sauriez me dire le premier livre que vous avez lu et aussi le premier livre qui vous a donné envie d'écrire ?
00:43La passion m'est venue de la bibliothèque de mes parents tout simplement.
00:48J'ai la chance d'avoir un père qui lit beaucoup et une mère qui aime la littérature également.
00:55Alors j'ai pu toucher des livres en anglais, en français indifféremment et sans aucun contrôle.
01:03Je suis tombée sur des livres qui n'étaient pas forcément de mon âge.
01:07Le premier livre que j'ai lu c'est forcément un livre avec des dessins mais je m'en souviens comme si c'était hier et il est d'ailleurs dans mon premier roman.
01:19Ça s'appelait « Ida et les fleurs ».
01:21C'est un conte d'une petite fille que ses parents laissaient tous les soirs et tous les soirs elle se réveillait et toutes les fleurs du jardin faisaient un bal.
01:29Ce livre m'a beaucoup marquée à tel point je vous dis que le personnage de mon premier roman s'appelle Ida.
01:36Le premier livre qui m'a donné envie d'écrire ce sont des nouvelles de Guide Maupassant.
01:45C'est en particulier une nouvelle que je n'aurais pas dû lire à 11 ans mais qui raconte l'histoire d'un militaire qui revient du front,
01:54il est affamé et en face de lui dans le train il y a une nourrice qui n'a pas de bébé à nourrir.
01:59Donc elle est tellement, elle regorge de lait, elle n'en peut plus, elle a mal, elle s'évente, elle s'ouvre, elle s'ouvre et elle finit par donner le sein au militaire.
02:05Voilà, ça, ça m'a marquée, je me suis dit ah non.
02:07Donner à voir comme ça c'est un talent exceptionnel.
02:10Donner à voir avec des mots tout simplement sans images c'est génial.
02:14Vous avez écrit une saga sur les destins d'esclaves aux Antilles et ceux des juifs de la Shoah,
02:19pourquoi choisir justement d'aborder ces thèmes, notamment celui de la Shoah ?
02:23D'abord parce que je trouvais qu'il fallait vraiment établir des ponts entre ces deux mémoires
02:27et contrairement à ce qui est souvent fait, elles sont mises en concurrence.
02:32Oui mais la Shoah c'est plus grave, oui mais l'esclavage c'est plus ancien, oui mais c'est…
02:35Non, les deux, la Shoah comme l'esclavage existent depuis la nuit des temps,
02:40pas la Shoah pardon, les persécutions juives dans les pays de l'Est existent,
02:45et en Afrique d'ailleurs, existent depuis la nuit des temps,
02:48comme l'esclavage qui était inscrit dans les sociétés africaines,
02:53dans certaines tribus africaines, ça existait depuis la nuit des temps.
02:56Et je trouve qu'on a fait, qu'il y a beaucoup de politiciens,
03:00d'humoristes qui ont fait leur lit de la concurrence mémorielle
03:05et je me suis souvent trouvée face à des gens, pour ne citer que lui,
03:11Boris Cyrulnik par exemple, ou des anonymes,
03:17qui mettaient en parallèle ces deux mémoires, ces deux tragédies de l'humanité.
03:25Et voilà, c'est pour répondre presque à mes propres questions que j'ai écrit ce diptyque.
03:31– Justement, votre dernier ouvrage intitulé
03:34« Ce qui est pour toi, la rivière ne l'emporte pas »
03:37qui est paru en 2024, l'histoire d'une jeune esclave
03:40qui toute sa vie luttera pour sa liberté,
03:43vous abordez dans cet ouvrage le thème de l'exil aussi et de la résistance,
03:47donc vraiment on a l'impression que ces thèmes-là vous sont chevillés au corps.
03:52– De l'émancipation aussi.
03:54– De l'émancipation, et ce que vous-même aujourd'hui vous considérez émanciper
03:58à travers votre écriture et vos ouvrages,
04:01vous-même qui parliez de cette exigence que vous mettez systématiquement,
04:06est-ce que vous vous considérez émanciper ?
04:08– Non, parce que je n'ai jamais eu de chaîne,
04:11donc mon émancipation elle est féministe,
04:14mais je n'ai pas été sous le joug de maîtres,
04:20tout ça c'est mémoriel, c'est notre bagage.
04:23– Mais on peut aussi s'imposer ses propres carcans.
04:25– Absolument, je ne considère pas que je suis émancipée,
04:29mais je suis une résistante, je suis une femme debout,
04:33on dit ici femme deboute,
04:35et je me relève dès que quelque chose m'atteint.
04:39Je voulais vous dire autre chose puis ça m'est sorti de la tête, mais ce n'est pas grave.
04:44– Ça vous reviendra peut-être.
04:46Vous dites, Victor Laszlo, je cite,
04:48il est urgent de parler du pouvoir du livre,
04:51c'est en changeant celles et ceux qui lisent
04:53que la littérature a le pouvoir de changer le monde,
04:56mais Victor Laszlo, qui lit encore aujourd'hui,
05:00qui prend encore le temps dans le monde qui est le nôtre
05:03d'ouvrir un livre et de s'y plonger ?
05:05– Eh bien, beaucoup de gens, figurez-vous,
05:07c'est pour ça que le livre se porte finalement,
05:09dans le domaine de la culture, c'est le livre qui se porte le mieux encore,
05:13parce que les gens sont encore attachés au papier
05:16plus qu'au support numérique,
05:21et puis c'est vrai que j'ai décidé de fonder ce festival
05:26après avoir constaté qu'en Martinique,
05:32il y a 13% d'illettrisme résiduel, c'est quand même beaucoup.
05:39Et paradoxalement, nous sommes dans une terre d'écrivains.
05:43La Martinique est une terre d'écrivains, de penseurs
05:46qui ont infusé dans le monde entier,
05:49mais on ne lit pas, les jeunes générations ne lisent pas,
05:51pas plus qu'en France ou ailleurs, c'est plutôt générationnel.
05:57Et pourtant, quand vous allez dans les classes,
05:59il y a toujours un, deux ou trois élèves dont vous sentez la sensibilité
06:04et vous sentez que si vous vous adressez à eux de la bonne façon,
06:09ils vont comprendre la magie du livre,
06:12la magie que c'est d'ouvrir un livre et de voir s'envoler toutes ces images,
06:17toute cette beauté, toute cette matière à penser
06:21qui leur permettra de penser en dehors de leurs bulles
06:25et qui leur permettra de penser le monde
06:27et de se faire un avis indépendant des autres.
06:31Alors ce qu'on voit aujourd'hui, c'est que vous,
06:33vous nous avez dit tout à l'heure que c'est la bibliothèque de vos parents
06:36qui vous a amené vers la lecture.
06:38Les jeunes générations, alors les parents ont un rôle peut-être
06:42à jouer, les communautés éducatives,
06:44parce qu'aujourd'hui les enfants n'ont pas forcément un accès facile au livre.
06:49Ils ont d'abord peut-être entre les mains plus une tablette
06:52et un téléphone portable qu'un ouvrage.
06:54Est-ce qu'il faudrait, est-ce que chacun a son rôle à jouer
06:57d'en remettre des livres entre les mains des enfants ?
06:59Chacun a son rôle à jouer, que ce soit la famille ou le corps enseignant.
07:05Il y a à l'école, il y a toujours un accès au livre.
07:08Alors c'est vrai que la raison d'être aussi de ce festival,
07:12c'est d'aller au plus près des gens, de se balader,
07:15de se déployer dans l'ensemble du territoire pour que chaque personne,
07:19pas très loin de chez elle, ait un endroit où aller acheter un livre,
07:23écouter un auteur et lire.
07:24Est-ce qu'il faut obliger les enfants à lire ?
07:26Non, il n'y a pas de... Vous savez, on n'aime pas,
07:29on n'aimera jamais ce qui nous a été forcé, ce qui a été forcé sur nous.
07:34Jamais, c'est pas comme ça qu'on inculte...
07:37Il faut provoquer le désir, et le désir se provoque par empathie.
07:42Donc trouver chez l'enfant le sujet, ce qui l'intéresse dans la vie.
07:47Il va dire, tiens, je vais te montrer un truc.
07:49C'est les voitures, par exemple.
07:50C'est les voitures qui t'intéressent.
07:51Je vais te montrer un truc sur...
07:53Je vais te montrer d'abord une voiture, une Ferrari, rouge.
07:56Ah, mais tu sais qui a construit cette Ferrari, qui a inventé ça,
08:00et lui raconter l'histoire du bonhomme,
08:02et lui montrer peut-être une bande dessinée d'abord,
08:05et ensuite un livre, etc.
08:06J'y ai allé très progressivement.
08:08– Pardon, j'ai juste une petite question
08:10avant qu'on aborde aussi le festival En Pays Rêvé.
08:13Vous-même en tant qu'écrivaine, est-ce que vous avez une routine d'écriture ?
08:17Je vous pose la question parce que je vous donne un exemple,
08:20Amélie Nothomb, par exemple, écrit quatre heures chaque matin
08:23en se levant avant le soleil.
08:25Est-ce que vous-même, vous avez une routine,
08:28quelque chose qui vous déclenche aussi,
08:29ou peut-être qui nourrit votre inspiration, ou une discipline ?
08:32– Non, j'ai pas de discipline, voilà.
08:34J'ai aucune discipline, mais ça, je ne suis pas quelqu'un…
08:36Enfin, si, je suis disciplinée, mais pas pour…
08:38L'écriture, ça procède d'une gestation lente,
08:42et lorsque le bébé est prêt à naître, je m'assois et j'écris.
08:46Et ça va vite, je dois partir, il faut que j'aille dans un lieu
08:51où en tout cas, rien ne vient vous perturber.
08:57Mais je n'ai pas plus de routine que ça, je n'écris pas tous les jours
09:02puisque je fais tellement d'autres choses.
09:03Si je devais consacrer deux, trois ou quatre heures par jour,
09:06systématiquement, à me mettre devant une page blanche
09:09ou un ordinateur allumé, sans savoir ce que j'allais y écrire,
09:12non, ça ne marcherait pas, enfin, pas pour moi.
09:15– Vous y avez fait allusion, le livre se décline désormais
09:18sur d'autres supports, numériques et audio.
09:21Quel est votre regard sur ces nouveaux formats ?
09:24Est-ce qu'ils renforcent le pouvoir du livre,
09:26puisque c'est ce dont on parle aussi ?
09:29Est-ce qu'ils renforcent le pouvoir ou au contraire la faiblissent ?
09:32– Je pense que tout est bon, l'essentiel étant de lire.
09:36– Vous êtes une adepte de ces nouveaux formats,
09:39vous écoutez des livres audio ?
09:40– Non, moi je ne les utilise pas.
09:42En revanche, non, le livre audio, ce n'est pas la même chose,
09:44ça ne s'adresse, ce que l'on entend ne s'élimente pas
09:48de la même manière que ce qu'on lit.
09:50Donc ça, ce n'est pas du tout la même chose.
09:52Et écouter des livres, ça ne vous donnera pas plus envie de lire,
09:56ça vous donnera envie d'écouter d'autres livres,
09:58d'en lire.
10:01Oui, non, tant qu'on lit, que ce soit sur une tablette numérique,
10:07dans un journal ou dans un livre, c'est l'essentiel.
10:12– On va parler du festival En Pays Rêvé,
10:15qui est là pour glorifier le pouvoir du livre,
10:17c'est le thème d'ailleurs de l'édition 2024.
10:20Est-ce que vous pouvez nous rappeler la jeunesse de ce festival
10:24et quand et pourquoi a-t-il vu le jour ?
10:27– Il a vu le jour il y a trois ans, donc c'est la troisième édition,
10:30après deux essais avec le festival Écriture des Amériques
10:35qui venait de la Guadeloupe, et après que sa fondatrice m'ait dit
10:40débrouille-toi, fais tes affaires, merci,
10:43je ne lui dirai jamais autant merci,
10:45parce que ça nous a permis d'avoir un festival martiniquais
10:48qui n'était pas du tout sous les dictates d'une autre organisation.
10:56Et puis voilà, ça m'est venu parce que je me suis rendu compte
10:59d'abord que ça n'existait pas, il y avait des écrivains
11:01qui venaient en Martinique sporadiquement, il y avait des festivals,
11:05mais il n'y avait pas un festival international
11:07qui faisait venir en même temps pendant une semaine
11:10des écrivains de tous les continents si possible
11:13et les mettait ensemble autour de table avec des écrivains martiniquais.
11:17Ça n'avait pas encore été fait.
11:19Donc voilà, il y avait une demande,
11:21les deux premières années du festival Écriture des Amériques
11:24ont vu vraiment un public se constituer
11:27et être dans l'attente de l'année suivante.
11:30Donc ça m'a donné des ailes.
11:32Et dites-moi, le pays rêvé, est-ce que c'est la Martinique
11:35ou est-ce que c'est ce pays imaginaire
11:37dans lequel la littérature nous transporte ?
11:39Ce sont les deux.
11:41C'est un clin d'œil à Édouard Glissant, bien sûr,
11:44qui était mon ami et qui était un homme
11:46qui a vu ce que j'étais capable de faire, presque avant moi.
11:50Et c'est aussi ce pays que l'on peut découvrir
11:56dans les pages de certains livres.
11:59Mais bon, vous avez parlé du pouvoir du livre cette année.
12:02C'est vrai que le livre est une arme de dénonciation massive,
12:06une arme d'expression de beauté massive.
12:10Tout est permis dans le livre
12:13et tout est donné, encore une fois, donné à voir
12:17à travers les mots écrits.
12:19Alors vous nous ramenez des pointures
12:21pendant toute cette semaine,
12:23des auteurs de renom comme Daniela Ferriera,
12:25qui est d'ailleurs le parrain de cette édition,
12:27Alain Mabancou, Fabienne Canor, Christophe Onodibio,
12:31pour ne citer que ceux-là et celles-là.
12:33Comment faites-vous la sélection ?
12:35Et puis comment arrivez-vous à les convaincre de venir ici ?
12:38Eh bien, vous savez, ils ne sont pas très difficiles à convaincre.
12:41En fait, ça a été progressif, mais chaque année...
12:43Parce qu'ils parlent, ceux qui étaient là l'année dernière
12:46et l'année d'avant sont rentrés chez eux
12:48et ils ont parlé.
12:49Et donc, moi, je continue à écrire.
12:51Donc je vais dans des salons du livre
12:53avec mon dernier bouquin, entre autres,
12:55et je les rencontre.
12:56Ils me disent, ah oui, j'ai entendu parler du festival,
12:58on peut y arriver, ah oui, j'aimerais bien venir, etc.
13:00Donc ils ne sont pas très difficiles à convaincre.
13:02Mais cette année, on a eu la chance d'avoir
13:04des partenaires nationaux également,
13:06en plus de nos partenaires martiniquais.
13:09Et c'est ainsi que Christophe Onodibio vient pour le point
13:13et France Inter aussi.
13:15– Est-ce qu'il y a des critères pour sélectionner les participants ?
13:18– Alors, les critères de sélection...
13:20C'est-à-dire, on établit ce motif, qui est le pouvoir du livre.
13:24Je l'établis de façon à ce que beaucoup de livres puissent y entrer,
13:28parce que sinon, je passerai mon année uniquement à lire
13:31et ça, malheureusement, j'en ai pas le temps.
13:34Mais d'abord, il y a une première chose à savoir,
13:37c'est qu'il faut que les livres soient édités à compte d'éditeurs.
13:42Et voilà, et que je les aime finalement, c'est moi qui les choisis.
13:47– Alors, certaines rencontres du festival
13:50vont être organisées sur d'anciennes habitations.
13:53On le sait, ce sont des lieux assez sensibles
13:56d'un point de vue de la question mémorielle.
13:58Quelle résonance, justement, vous souhaitez faire prendre à ce festival
14:02en organisant aussi des rencontres sur ce type de lieu ?
14:05– Eh bien, c'est que nous nous emparions de ce qui est à nous,
14:09tout simplement, en allant au domaine de la pagerie,
14:12nous habitons un lieu qu'il faut habiter autrement
14:16que dans le souvenir de la plantation, voilà, tout simplement.
14:20Et c'est très important, mais bon, on investit des médiathèques,
14:23des jardins, tous ceux qui nous accueillent.
14:27Mais voilà, c'est très très important que nous réinvestissions
14:31nos lieux de souffrance autrement, avec de la beauté,
14:35avec de la réflexion, avec des belles personnes.
14:39– Justement, c'est une transition, votre réponse,
14:42ce pays rêvé est en proie à une crise sociale actuellement
14:46qui ravive ces blessures séculaires jamais cicatrisées.
14:49Quel rôle l'écrivain peut et doit jouer dans cette société durablement meurtrie ?
14:54– Eh bien, le rôle de l'écrivain, même à travers les romans,
14:59il ne faut pas écrire des essais forcément
15:01pour s'adresser aux problèmes qui rongent notre société.
15:05On répond à des questions à travers des romans.
15:08Eh bien, c'est ça, le rôle de l'écrivain, c'est atteindre autrement
15:14le cerveau du lecteur, la conscience du lecteur.
15:18C'est atteindre la conscience avec de l'art,
15:22sans agressivité, pas dans le combat, mais dans le questionnement,
15:30dans la mise en relation.
15:32Et puis, n'oublions pas que, par exemple, ce festival,
15:36il faut venir parce qu'on n'est pas soumis aux droits de douane,
15:39on n'est pas soumis aux 20% de TVA,
15:42donc on va pouvoir se nourrir intellectuellement
15:45sans payer 40% de plus que les Français.
15:48– C'est sur cette très bonne conclusion, Victor Laszlo,
15:53que nous allons déjà malheureusement refermer cette émission.
15:56Merci d'avoir accepté notre invitation
15:58et d'avoir partagé un peu de vos 9 vies avec nous sur ce plateau.
16:02– Merci, c'était une joie.
16:04– Merci à vous, chers téléspectateurs et chers auditeurs,
16:06de nous avoir accompagnés pour cette 8ème émission Angle de vue.
16:10Vous le savez, cet entretien est à retrouver sur les ondes,
16:13dans les colonnes de votre quotidien,
16:15et en ligne sur nos trois médias, via atv.tv, rci.fm et franceanti.fr.
16:21À très bientôt pour un nouveau portrait.