ZZ pour succéder à DD, et après ? Le lendemain de la purge contre Israël (0-0), Manu Petit et Jérôme Rothen se sont demandés si Zidane ferait mieux à la tête des Bleus.
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00:00Quand on n'arrive plus à rêver, on fantasme.
00:02Moi, je suis le premier à fantasmer sur l'arrivée de Zizou en équipe de France depuis des années.
00:05Je pense qu'il y en a beaucoup qui sont dans le même cas que moi,
00:07sauf que ça fait un petit moment que j'ai arrêté de fantasmer parce que Didier a reprolongé.
00:12Et qu'aujourd'hui, sur ce que j'ai vu hier, donc on est tous d'accord pour dire que c'était une purge incommensurable
00:18et qu'à un moment donné, je me suis même piqué pour savoir si je n'étais pas en train de dormir ou si j'étais toujours réveillé.
00:23Mais en fait, au final, ça rejoint le premier débat qu'on a fait.
00:28Tu peux mettre Zizou, tu peux mettre qui tu veux.
00:29Il y aura un épiphénomène, il y aura un effet d'effervescence.
00:32Tout le monde, ça va exciter les médias, les supporters, les joueurs, probablement.
00:36Mais ça va durer un petit moment parce qu'en fait, la réalité va revenir derrière comme un tsunami
00:42et va fermer des bouches parce que tous ceux qui critiquent Didier aujourd'hui,
00:48parce que moi aussi, j'ai été critique envers Didier parce que je m'ennuie considérablement.
00:51Mais les gars, tu l'as dit aussi, Jérôme,
00:55citez-moi lors des derniers mondiaux ou derniers euros, des matchs,
00:59mais même, je vous demande, 10% de matchs sur lesquels vous avez vibré sur les derniers euros,
01:03les derniers mondiaux qu'on a regardés, ne serait-ce que sur la dernière décennie.
01:06Je ne vais même pas plus loin, tu vois.
01:08Donc, pour vous dire que...
01:09Par l'équipe de France ou toutes les nations ?
01:11Toutes les nations, les fédérations, c'est pareil.
01:13Non, excuse-moi, tu regardes tous les matchs.
01:14Avec tous les matchs sur le dernier euro.
01:16Mais c'est le seul, c'est pire.
01:17Mais c'est l'arbre qui cache la forêt.
01:19L'Allemagne aussi, l'Allemagne aussi.
01:21Mais arrêtez de délirer, quoi.
01:22L'Allemagne, pendant des années, elle était dans le trou.
01:24Elle proposait un spectacle affligeant sur le terrain.
01:26Elle n'arrivait même pas à se réformer.
01:28Allez-y avant que la Vaucluse ne défonce.
01:29Justement, c'est ce que je vous dis, c'est la saturation des matchs qui sature
01:33le mental et le physique des joueurs et même les sélectionneurs.
01:36Alors, qui a regardé Didier Deschamps hier à l'Habitant,
01:38t'avais envie de te couper les veines quand tu lui posais les questions.
01:40Le mec, t'avais le sentiment vraiment, c'était palpable, c'était physique,
01:44il n'avait pas envie d'être là, quoi.
01:46Donc, lui, il s'ennuyait aussi.
01:47Donc, c'est pas pour vous dire, c'est rajouter des matchs,
01:49comme ça, les joueurs n'ont plus du tout envie de les jouer.
01:52Un petit exemple, quand même, vous savez le nombre de joueurs
01:54qui ont refusé de jouer les matchs de Ligue des Nations avec leur sélection ?
01:57– Beaucoup. – Mais énormément !
01:59C'est pour vous dire à quel point le débat qu'on fait là,
02:02il est relié avec le premier débat qu'on a fait.
02:04Tu peux mettre Zizou ce que tu veux, ça va durer quoi ? Quelques mois ?
02:08Mais derrière, la réalité va revenir.
02:09Parce qu'il va te confronter à la même réalité que tous les sélectionneurs,
02:12c'est que ce sont les clubs qui écrasent les sélections. Point barre.
02:14– Parole à la défense, maître Rotem.
02:16– Non, mais il y a des points où je suis d'accord avec Manu,
02:20mais moi, je vais pas prendre ce côté-là pour défendre la cause
02:25et défendre Didier Deschamps.
02:27Dire moi, quand je vois, il a répondu un peu à ce que je voulais,
02:30c'est que quand on voit l'attitude rien que du sélectionneur hier,
02:34encore une fois, encore une fois, que ce soit avant le match,
02:37dans la communication, que ce soit sur l'échauffement des joueurs,
02:44quand le coup de sifflet du début du match, à la mi-temps, après,
02:49en fait, il ne se passe rien, il ne dégage rien.
02:51Alors, je veux bien que le contexte hier était particulier
02:54et qu'en effet, tu peux mettre qui tu veux sur le banc,
02:58peut-être qu'en termes de spectacle, c'était pas au rendez-vous,
03:01parce qu'on l'a vécu aussi.
03:02Et moi, c'est pour ça que je ne veux pas blâmer les joueurs hier.
03:05Il y a, bien sûr, qu'il y a des manques...
03:06– Oui, j'en blâme certains, moi.
03:07Excuse-moi, il y en a certains qui ont mis une opportunité hier
03:09et n'ont pas saisi dans un match qui était largement leur portée.
03:12Je ne veux pas blâmer, encore une fois, les joueurs sur le rythme du match,
03:16parce que ces matchs-là, quand tu as le poids du contexte,
03:21je l'ai vécu et on l'a tous vécu dans un stade qui sonnait plus que creux,
03:25qui était vide, donc c'est compliqué.
03:28Et tu as une équipe en face et elle a joué sur ses qualités,
03:31c'est-à-dire qui défend, donc c'est compliqué de mettre du rythme
03:34et de trouver l'intensité du très haut niveau.
03:37Après, en effet, là où tu peux les blâmer, c'est sur le niveau technique.
03:41Mais excuse-moi, Manu, de penser que,
03:43quel que soit, hier, le sélectionneur, sauf Didier Deschamps,
03:47il aurait fait mieux, parce que...
03:49— Ça, t'en as aucune idée, ça ? — Mais si, si !
03:51— Non, non, mais t'extrapoles, en fait, on le sait pas !
03:54— Ben écoute, c'est pour ça que je dis que...
03:56— C'est sûr que c'est pas, c'est un sélectionneur !
03:57— Zinedine Zidane, non, mais là, on part sur Zinedine Zidane,
04:00parce qu'en effet, c'est le mot, c'est le nom, et c'est le fantasme.
04:04Mais tu pourrais rajouter ceux qui pourraient pour la sélection.
04:08On parlait de...
04:09Dernièrement, on parlait de Bruno Genesio.
04:11On peut parler de Thierry Henry.
04:13Tu vois, tu mets Thierry Henry, Bruno Genesio et Zinedine Zidane,
04:17tu vois, j'en mets pas qu'un, sur le banc, à la place de Didier Deschamps,
04:20déjà, où on a la garantie que ça sera mieux,
04:23c'est que déjà, les gens vont découvrir une politique différente,
04:28alors que Didier, on sait ce qu'il veut et ce qu'il recherche,
04:30et là, il va même au bout !
04:32Au bout, il nous l'a dit, très clairement, après l'euro.
04:36De toute façon, vous pouvez penser ce que vous voulez,
04:38j'ai mes idées, ça ne changera pas.
04:41Et sur le match d'hier, c'est le message qu'il nous envoie,
04:43et c'est ça qui est problématique.
04:44C'est pour ça que je dis, il faut absolument que ça change.
04:47Comment le président Diallo, qui était au match d'hier,
04:49il peut pas se rendre compte que l'équipe, elle emmerde tout le monde,
04:53et que le sélectionneur, il emmerde aussi tout le monde,
04:56parce que hier, tu le dis, dans la construction de l'équipe,
04:59déjà, avant le coup, je l'ai dit dans Rotten Sans Flamme, avant le match,
05:03j'ai dit, vu le contexte, vu la composition d'équipe,
05:05on va s'emmerder.
05:06Ça a été le cas, mais à la mi-temps,
05:08quand t'es un grand sélectionneur, que tu veux changer les choses,
05:11pourquoi tu changes pas les mecs ?
05:12Pourquoi tu laisses des joueurs qui se traînent,
05:15qui font des erreurs techniques incroyables,
05:17et que tu mets numéro 10,
05:19Zahir Emry, mais c'est quoi le message ?
05:21Pendant 70 minutes, les gars !
05:2270 minutes, Zahir Emry, il était numéro 10 de l'équipe de France !
05:26Mais franchement, putain, je vais reprendre les crampons,
05:28je vais vous le dire, non mais honnêtement !
05:30– Le verdict du juge Larquet, monsieur le juge.
05:33– Alors, ne serait-ce que pour éviter qu'ils reprennent les crampons,
05:38gardons les fantasmes, une fois qu'ils sont assouvis,
05:41les fantasmes deviennent parfois une triste réalité.
05:44– Ah, ça c'est l'expérience qui parle.
05:46– Non, non, c'est pas l'expérience, c'est la vérité avec un grand V,
05:51c'est ainsi que la vie est faite,
05:55et malheureusement, malheureusement, j'aimerais bien qu'en changeant un homme,
06:02un homme, tout change, je crains que le mal soit plus profond
06:06et qu'il faille changer beaucoup plus qu'un homme.
06:08– Bien sûr que oui, mais arrêtez-vous.
06:10– Je te donne un exemple, je te donne un exemple.
06:12– Mais vas-y, toi, je te donne un exemple, tu verras que c'est autre chose.
06:16– Je vais te donner un exemple, si tu mets Zizou à la place de Didier,
06:20en fin de saison, contre les mecs qui ont rejoué 80 matchs,
06:23tu penses qu'il va recevoir, là, le dernier rôle qu'on a fait,
06:26il n'y a même pas eu une semaine de préparation avec les sélections.
06:28– Il y aura une concentration, une motivation différente.
06:30– Oui, bien sûr, il aura des joueurs cramés, tout Zizou qu'il ait,
06:32tu penses qu'il va changer la donne.
06:34– Et les stats seront pleines pour Zizou.
06:36– Mais arrête un peu, et on va le juger sur les résultats
06:40qu'il n'aura pas obtenus alors que Didier n'en a rien.
06:42Tu vois ce que je veux dire ?
06:43– Ah oui, mais au final, il va se prendre pour la tronche.
06:45– Non, Zizou, tu te plaides, il ne viendra pas avec la toilette.