Invité de la matinale de Public Sénat lundi 18 novembre, le président de l’Association des maires de France (AMF) David Lisnard veut faire entendre « l'exaspération croissante » des élus ces dernières années lors du Congrès des maires, qui débute mardi à Paris. Le maire (LR) de Cannes annonce une « action symbolique forte » pour exprimer leur protestation.
🔴 Pour suivre toute l'actualité politique et parlementaire, abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/user/publicsenat?sub_confirmation=1
👉 Notre site internet : http://www.publicsenat.fr
▶️ Découvrez l'ensemble de nos replays : https://www.publicsenat.fr/replay
📬 Abonnez-vous à notre newsletter : https://bit.ly/NewslettersPublicSenat
🚀 Suivez-nous sur les réseaux sociaux :
Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat
X : https://twitter.com/publicsenat
Instagram : https://instagram.com/publicsenat
LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/2996809/
🔴 Pour suivre toute l'actualité politique et parlementaire, abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/user/publicsenat?sub_confirmation=1
👉 Notre site internet : http://www.publicsenat.fr
▶️ Découvrez l'ensemble de nos replays : https://www.publicsenat.fr/replay
📬 Abonnez-vous à notre newsletter : https://bit.ly/NewslettersPublicSenat
🚀 Suivez-nous sur les réseaux sociaux :
Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat
X : https://twitter.com/publicsenat
Instagram : https://instagram.com/publicsenat
LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/2996809/
Category
🗞
NewsTranscription
00:00– Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:14– Et notre invité politique ce matin, c'est David Lissnard.
00:17Bonjour, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:19Vous êtes maire de Cannes, président de l'Association des maires de France
00:22et président de Nouvelle Énergie.
00:24On est ensemble pendant plus de 20 minutes pour une interview
00:26en partenariat avec la presse régionale,
00:28représentée par votre presse régionale, Denis Caron.
00:31Bonjour Denis. – Bonjour Ariane.
00:32– Merci d'être avec nous, directeur des rédactions de Nice Matin.
00:35On va évidemment parler longuement du Congrès des maires David Lissnard
00:38mais d'abord l'actualité, ce sont les agriculteurs
00:40qui reprennent leur mouvement à partir d'hier soir.
00:43En cas de blocage durable, ce sera tolérance zéro.
00:46C'est ce qu'a dit hier Bruno Retailleau au Grand Jury.
00:48Vous diriez la même chose ?
00:49– Bruno Retailleau, il est là pour assurer l'ordre public, il a raison.
00:53Et on a beau partager les préoccupations et les revendications
00:57et soutenir les aspirations des agriculteurs,
01:00et je le fais sans ambiguïté,
01:01je pense que la responsabilité ce n'est pas d'assumer ses missions
01:05et le ministre de l'Intérieur, il est là pour être ministre de l'Intérieur.
01:08Et je trouve que ça fait du bien parce qu'on a tellement eu
01:11pendant des années des gens qui louvoient,
01:14qui prennent des postures indignées
01:15lorsque les manifestations sont issues de gens d'autres bords
01:18et puis quand c'est leurs copains politiques qui s'arrangent.
01:21– Vous parlez de Gérald Darmanin qui était beaucoup plus tolérant
01:24avec les agriculteurs lors des précédentes manifestations.
01:26– Oui, mais si vous voulez, tolérance ça veut dire quoi
01:28quand on est en charge de l'ordre public ?
01:30C'est de l'arbitraire, donc il faut que les agriculteurs puissent s'exprimer,
01:34ils ne doivent pas être maltraités évidemment,
01:37ils se comportent beaucoup mieux que de nombreux manifestants
01:40et notamment les manifestants d'extrême gauche qui cassent tout.
01:42Moi ce que je souhaiterais, c'est de voir les manifestants d'extrême gauche,
01:46les casseurs, les black blocs, vraiment sanctionnés,
01:49vraiment interdits de manifs et que ces gens-là cessent de mettre le chaos.
01:53Ça c'est une exigence, mais enfin je pense qu'on ne peut pas imaginer
01:57que Bruno Rotaïo serait laxiste avec eux.
01:59– En cause notamment de cette colère des agriculteurs,
02:02il y a l'accord avec les pays du Mercosur,
02:04alors la France y est opposée, Emmanuel Macron l'a redit hier,
02:07mais est-ce qu'elle est en capacité d'empêcher son entrée en vigueur ?
02:09– Vous en savez autant que moi, je n'en sais rien.
02:12– On pèse encore suffisamment à Bruxelles ?
02:14– Non, mais non, on le sait bien, on le voit bien,
02:16d'ailleurs le fait qu'on se pose même la question,
02:18il y a quelques années, il aurait été impensable
02:21qu'un tel accord puisse se faire contre l'avis du membre fondateur historique
02:26qu'est la France de l'Union Européenne.
02:28Mais vous savez, quand on a supprimé le corps des diplomates
02:30comme l'a fait Emmanuel Macron,
02:31lorsque, enfin regardez aujourd'hui notre commissaire européen,
02:35franchement quoi…
02:37– Stéphane Séjourné, ça ne vous convient pas ?
02:39– Mais ce n'est pas ça, j'essaie de regarder objectivement,
02:41mais on sent bien, je l'entendais la dernière fois parler de compétitivité,
02:45c'était abominable, parce qu'il ne maîtrisait pas le sujet,
02:48c'est tout, c'est comme ça, donc il faut être crédible,
02:51c'est beaucoup de technicité aussi l'Union Européenne.
02:54– Il n'est pas crédible aujourd'hui Stéphane Séjourné pour vous ?
02:57– La voie de la France n'est pas crédible, pas assez en tout cas,
02:59je le regrette, je pense qu'on peut vite redevenir crédible,
03:02ça veut dire qu'il faut que le pays soit puissant,
03:03parce que quand on est surendetté, puisqu'on va parler de ça,
03:06qu'on emprunte à l'étranger, on ne peut pas faire la leçon,
03:08donc c'est un rapport de force, et ensuite il y a aussi la technicité,
03:11les diplomates ça se forme,
03:12on avait un des plus beaux corps de diplomate du monde,
03:15il a été mis à mal, c'est bien dommage,
03:18mais sur les agriculteurs, il faut juste que vous sachiez
03:20qu'ils auront un stand au Congrès des mers,
03:24on va faire une opération avec eux,
03:25parce que le monde agricole et le monde municipal sont très liés en France.
03:28– Une opération sous quelle forme ?
03:29Comment ça va se présenter ?
03:30– Une expression de leur revendication.
03:32– Au sein du Congrès des mers ?
03:33– Ça sera probablement le mercredi.
03:35– Tous les agriculteurs ?
03:36– En tout cas ceux qui ont pris un stand, et à ma connaissance…
03:39– Ou c'est uniquement la FNSEA ?
03:40– La FNSEA et EGIA qui ont pris un stand
03:42et qui sont présents au salon des mers.
03:45– Et vous serez à leur côté, il y aura Arnaud Roussin on imagine ?
03:47– Bien sûr, je le souhaite et j'échange avec lui,
03:49et je trouve qu'il défend avec beaucoup de précision
03:52et d'équilibre la position des agriculteurs,
03:54c'est-à-dire qu'il apporte des solutions,
03:56et surtout on a une revendication commune,
03:58c'est qu'on n'en peut plus d'être étouffé par la bureaucratie.
04:01Les agriculteurs comme les mers,
04:03mais comme ce que l'on vit en entreprise aussi.
04:05– Denis ?
04:05– Alors le Congrès des mers est un événement important,
04:09ce matin des mers manifestent dans l'Essonne,
04:11c'est un mode d'expression un peu nouveau pour des élus,
04:16est-ce que ça traduit une colère forte ?
04:18Et est-ce que ce Congrès des mers sera le Congrès de la colère ?
04:21– Alors c'est une expression de mon camarade André Lelyel,
04:26ce qui est sûr c'est qu'il y a une expression d'exaspération croissante
04:30depuis quelques années et qui arrive presque à ébullition aujourd'hui.
04:35On anerde depuis longtemps sur le fait que l'incapacité à agir,
04:40les injonctions contradictoires, lorsqu'on nous parle d'économie,
04:43alors que ce ne sont que des prélèvements de l'État,
04:45j'entends ça toute la journée, des économies, les participer à l'effort,
04:48c'est un truc qui…
04:50Et on voit bien la différence entre certains qui sont parfois un peu notabilisés,
04:53qui disent, oh il faut l'AMF quand même, ne devrait pas être protestataire, etc.
04:58Et puis la réalité du terrain,
05:00et des mers qui sont des gens respectueux de l'ordre,
05:03ce n'est pas des pros de la manif,
05:05ce n'est pas des agites propres comme on disait il y a quelques années.
05:08Donc il faut entendre cela, le rôle de l'Association des mers de France
05:11qui n'a jamais été autant représentative,
05:13on n'a jamais autant eu d'adhésion dans l'histoire de l'association.
05:15Et ça j'en suis très fier,
05:16parce qu'on fait un vrai travail avec les associations départementales,
05:19vous avez tout à l'heure le jeune talentueux président des mers de Guyane,
05:23moi j'y suis allé, je l'ai rencontré, on a régénéré cette association,
05:27enfin c'est tout ce qui se passe et il y a une dynamique,
05:31donc il y a à la fois une exaspération à l'égard du gâchis français,
05:35de ce système qui est au bout de sur-bureaucratisation,
05:38mais aussi une grande motivation,
05:40parce que la vitalité civique elle est chez nous,
05:42elle est chez les mers, elle est sur le terrain, elle est dans nos villas…
05:45– Mais vous dites congrès de la colère, c'est l'expression d'André Léniel,
05:47vous dans quel état d'esprit vous êtes alors ?
05:49– Moi je suis dans l'état d'esprit de mes mandants,
05:52c'est-à-dire que je souhaite qu'on fasse entendre notre protestation,
05:56mais aussi nos propositions, parce que nous avons des solutions.
05:59– Parce que juste Michel Angéremy disait
06:01que colère c'est un mot qui est encore trop faible,
06:03il y a un véritable ras-le-bol.
06:04– Il y a une exaspération parce qu'on sent le gâchis,
06:06vous voyez c'est-à-dire qu'il y a 41 démissions de mer par mois
06:12depuis le début du mandat,
06:13c'est deux fois plus que la décennie précédente,
06:15et puis ceux qui s'accrochent, qui ont envie de servir,
06:20on a 500 000 élus locaux en France, c'est un trésor,
06:2390% sont totalement bénévoles,
06:26c'est ceux qui déneigent la route dans le village,
06:30c'est ceux qui vont à la rencontre des sinistrés
06:33comme on a pu le connaître à Cannes ou ailleurs
06:35quand il y a des inondations.
06:36Donc on va exprimer ça, il y aura un grand moment demain mardi
06:40à 13h45 d'expression de cette exaspération,
06:45mais aussi de cette volonté d'apporter des solutions.
06:47Le congrès de Salon des Mers,
06:48c'est aussi le congrès de Salon de l'innovation,
06:51c'est la permanence de la France qui bosse,
06:54mais c'est aussi la France du XXIème siècle,
06:56il faut voir on a un pavillon et demi de plus sur le génie écologique,
07:00donc c'est ça aussi le congrès de Salon des Mers.
07:02– Comment ça va s'exprimer demain à 13h45 ?
07:03Ce sera des discours, il y aura une action symbolique ?
07:05– Vous verrez, il y aura une action symbolique forte,
07:07non je ne vous en dis pas,
07:09comme on dit teaser c'est ça en mauvais français.
07:11– Non mais de quelle manière, il y aura un rassemblement des mers ?
07:13– Il y aura un rassemblement des mers dans le principal hall du congrès
07:17et avec une expression écrite très condensée et visuelle très forte.
07:23– Alors il y a un autre… – On n'en saura pas plus.
07:25– Vous en saurez demain.
07:25– Un autre moment qui est très attendu,
07:27c'est la venue du Premier ministre Michel Barnier,
07:30comment sera-t-il accueilli et qu'attendez-vous de Michel Barnier ?
07:34– Michel Barnier sera bien accueilli
07:36comme Elisabeth Borne avait été bien accueilli l'année dernière
07:39et moi j'essaie d'y veiller parce que c'est normal
07:42et Michel Barnier est un homme respectable, c'est un honnête homme
07:46qui hérite d'une situation abominable, qui est face à une situation terrible.
07:51Alors on estime qu'il ne prend pas toutes les bonnes mesures
07:53parce que malheureusement,
07:56c'est en train de changer un petit peu avec le Sénat, on y travaille.
07:59Mais il y a ce qu'on appelle le musée des horreurs
08:02qui sont les mesures de Bercy les plus récessives
08:05et les plus contre-productives
08:07qui ne visent qu'à prélever sur les entreprises,
08:10les ménages et les collectivités qui sont sortis,
08:12la vacance politique dans laquelle nous a mis Emmanuel Macron
08:15par cette étrange dissolution,
08:17ça sonne un peu comme l'étrange défaite de Marc Bloch,
08:20nous a placé l'exécutif en apnée,
08:25ils sont en apnée budgétaire, ils sont en apnée politique,
08:28il faut vite sortir un budget, les comptes ne sont pas tenus,
08:33ceux qui nous font des leçons de gestion sont ceux qui ont planté le pays.
08:36C'est un point commun qu'on a avec Michel Barnier d'ailleurs,
08:38c'est que c'est les mêmes qui nous font la leçon.
08:39Donc on va essayer de l'accueillir au mieux.
08:41– Sur les finances, ce matin dans le Figaro, Catherine Vautrin,
08:44la ministre du partenariat avec les territoires,
08:47dit les élus locaux ne sont pas responsables
08:49de la situation budgétaire du pays.
08:51Dans Ouest France, Michel Barnier, il y a quelques jours,
08:53il disait une partie de notre dette est constituée
08:55par les emprunts souscrits par les collectivités.
08:58Est-ce que le gouvernement souffle le chaud et le froid ?
09:01– C'est à vous de le dire, ce que dit Catherine Vautrin est très clair.
09:07Ce qu'a dit Michel Barnier devant les départements va dans ce sens-là aussi,
09:10donc ça me paraît plutôt cohérent.
09:11Vous remarquerez que j'ai eu un débat avec le premier président
09:14de la Cour des comptes dans la Gazette des communes,
09:16où lui-même dit qu'il a été dit à peu près n'importe quoi sur les collectivités.
09:21Il ne s'agit pas de dire que toutes les collectivités sont bien gérées,
09:23il y a des collectivités mal gérées, il y a des mairies mal gérées.
09:25Il y a un millefeuille que l'on subit.
09:27Il y a beaucoup d'économies à faire, évidemment.
09:30Mais il s'agit de dire que si on regarde de façon…
09:32d'abord, il ne faut pas de punition collective,
09:34il faut arrêter de punir ceux qui dégagent de la capacité d'autofinancement,
09:37comme je le fais dans ma commune,
09:38on a multiplié par 8 la capacité d'autofinancement.
09:41C'est une commune qui a un taux de pauvreté bien supérieur à la moyenne nationale,
09:44où on a réduit la dette.
09:45Et à chaque fois qu'on dégage de la capacité d'autofinancement
09:48pour défendre les contribuables et les services publics,
09:50l'État vient piocher pour alimenter son déficit,
09:53qui est le plus exorbitant désormais de l'Union Européenne.
09:56– Pour autant, il n'est pas anormal
09:57que les collectivités participent à l'effort national.
10:00– Mais c'est toute cette sémantique-là qui, en fait, dévie le débat.
10:06Les collectivités ne respectent la règle d'or.
10:09Le total des dettes, régions, départements, intercommunalités communes,
10:14y compris que les mal gérées, malgré les millefeuilles,
10:16ça représente, au moment où on se parle,
10:18un peu plus de 8% de la richesse produite, du PIB.
10:21Il y a 30 ans, c'était un peu plus de 9%.
10:24Donc, les dettes des collectivités,
10:25malgré tous les transferts de charges que nous avons eus,
10:28GMAPI, l'accueil des AESH, les enfants handicapés, etc.,
10:32la petite enfance désormais obligatoire,
10:33on nous demande de faire 200 000 places de crèche, etc.
10:36La dette des collectivités était stable.
10:38Dans le PIB, celle de l'État a été multipliée par 3.
10:40Et c'est une dette uniquement d'investissement.
10:43Uniquement d'investissement.
10:44Il y a un actif, elle est soutenable.
10:46Donc, c'est un détournement d'opinion de raisonner comme cela.
10:50Attaquons-nous à la dépense publique
10:52et à sa performance en général.
10:55Participer à l'effort, ça veut dire quoi ?
10:56Ça veut dire, en fait, c'est le langage qui accompagne,
10:59celui des technoticiens, vous voyez,
11:02ceux qui disaient que l'ancien ministre des Finances,
11:06technocrate et politicien,
11:08c'est pour s'exonérer de leur propre responsabilité.
11:11La mauvaise dépense, elle chasse la bonne dépense.
11:14Plus vous prélevez sur des collectivités
11:17qui sont obligées d'être à l'équilibre,
11:18moins vous réformez l'État,
11:20moins vous vous interrogez sur la performance publique,
11:23plus vous nuisez à la compétitivité du pays.
11:27C'est pour ça que les efforts en ont fait tous les jours.
11:29Il n'y a pas une journée, y compris quand je suis là à distance,
11:32où on essaie de faire du dialogue social.
11:34– Est-ce que du coup, il faut revenir à la limitation des dépenses ?
11:36C'est ce qu'étaient les pactes de chaos ?
11:38– Mais non, mais ce n'est pas la question.
11:39La question, c'est qu'il faut que la démocratie locale
11:43remplace la bureaucratie.
11:44C'est aux habitants de décider ce qu'ils veulent localement.
11:48Il faut associer les habitants à la dépense.
11:50Mais l'urgence absolue, c'est de revoir le modèle social français
11:54et c'est de revoir l'organisation de l'État.
11:55– Revoir le modèle social français, ça veut dire quoi ?
11:57Travailler plus, notamment ?
11:59– De toute façon, on sait qu'on a un taux d'emploi
12:01qui est un des plus faibles d'Europe et que c'est un des gros problèmes.
12:04Le modèle social français, c'est faire en sorte
12:06que les deux facteurs de production, le capital et le travail,
12:08soient compétitifs pour qu'on crée de la richesse.
12:11Il n'y aura pas de pouvoir d'achat
12:12s'il n'y a pas de pouvoir de création de valeur.
12:15Donc c'est la rentabilité du capital.
12:16C'est mettre de l'ordre, il y a plus de 200 aides sociales,
12:20au moins 90 de l'État mais plus de 200.
12:22On n'a jamais autant eu d'aides sociales pour aider des gens dans la difficulté.
12:25On n'a jamais autant eu de gens qui galèrent dans nos rues et de SDF
12:28parce qu'il y a une déperdition énorme.
12:31– Mais ça veut dire aussi revenir sur les 35 heures,
12:32notamment dans la fonction publique, c'est ce que dit Gérald Darmanin.
12:35– En tout cas, là-dessus, je suis d'accord avec la Cour des comptes et avec Bercy,
12:40c'est-à-dire qu'il faut déjà qu'on respecte le temps de travail.
12:43Je pense que partout, ce n'est pas évident
12:45parce qu'il y avait des vieux accords qui avaient été pris.
12:47– Y compris dans la fonction publique et dans la fonction publique territoriale.
12:48– Dans la fonction publique territoriale, y compris dans nos communes, y compris.
12:51C'est un travail que j'ai fait, qui n'était pas simple
12:53parce qu'il y avait des vieux, vieux accords.
12:55Mais ça, c'est indispensable, oui.
12:57– Sur les finances, justement, d'abord un mot,
12:59puisque Christophe Béchut était sur notre plateau à Angers,
13:02le maire d'Angers et donc membre de l'AMF.
13:04Il disait que l'AMF a trop crié au loup ces dernières années sur les finances
13:07sans que cela soit justifié et que maintenant vous êtes moins audibles.
13:10Il dit que l'AMF ne doit pas reproduire le travers de certains syndicalismes
13:14et qu'il noircisse le tableau.
13:15Qu'est-ce que vous lui répondez ?
13:16– J'ai déjà un peu répondu tout à l'heure.
13:18Mais il dit aussi dans cette interview, parce que je vous écoute attentivement,
13:22il dit aussi, mais bon, même si cette année, c'est vrai.
13:25– Cette année, c'est vrai ?
13:26– C'est ce qu'il dit.
13:27– Vous avez entendu, ça ne l'était pas quand lui était ministre.
13:28– Voilà, vous avez trouvé la réponse de vous-même.
13:31Donc c'est assez amusant, quoi.
13:32C'est-à-dire que, mais pourquoi cette année, c'est très vrai ?
13:36Parce qu'ils n'ont pas réglé les problèmes avant.
13:38Ce que je veux dire, c'est que c'est l'accumulation des problèmes.
13:42L'état d'esprit des maires aujourd'hui, ce qui se passe aujourd'hui.
13:47On ne peut pas nous reprocher d'avoir tiré la sonnette d'alarme
13:49à juste titre avant tout le monde.
13:51Quand on a dit que la recentralisation fiscale n'allait pas régler les problèmes,
13:55au contraire, elle allait amplifier le mur budgétaire.
13:58On l'a dit ici, je l'ai dit ici il y a deux ans.
14:00Donc on ne peut pas nous reprocher d'avoir eu raison.
14:02On ne disait pas ça pour protester.
14:04On disait ça tout simplement pour alerter et pour trouver des solutions.
14:07Malheureusement, le conformisme technocratique
14:11amplifie les sujets.
14:12Plutôt que de réformer, il y a eu n'importe quoi qui l'en coûte,
14:16qu'ont pratiqué ces gens-là.
14:18Au début, c'était très bien, le quoi qu'il en coûte.
14:21Au début du Covid, il fallait le faire.
14:22Mais la prolongation artificielle pour aller jusqu'à l'élection présidentielle
14:26pour des raisons de clientélisme d'État et politiciens
14:29a coûté extrêmement cher au pays.
14:31C'est comme ça que la dette publique en France depuis 2019,
14:34elle a augmenté de 14 points de PIB.
14:37Alors que chez nos partenaires européens qui ont eu aussi le Covid,
14:40qui ont eu aussi l'inflation, la problématique énergétique,
14:42c'est 4 points, c'est 300 milliards d'écarts
14:45à cause de ceux qui nous expliquent la vie aujourd'hui.
14:47Donc il aurait fallu nous écouter il y a 2-3 ans
14:50et cette année, ça aurait été le congrès de l'harmonie.
14:53Ça aurait été le congrès des pétales de rose.
14:56Et vous voyez, on aurait pu avoir ça.
14:59Donc ils auraient dû nous écouter.
15:00Enfin, je rappelle que, je ne sais pas si on n'est pas entendu,
15:02je lisais la presse depuis 3 jours,
15:04je crois que l'AMF est très entendue, très écoutée.
15:07On n'a jamais autant eu de retombées presse.
15:09Il n'y a jamais autant eu d'inscriptions au congrès des maires.
15:12On va accueillir 70 000 personnes avec le salon en tout et congrès,
15:15plus de 10 000 sur la partie simplement congrès.
15:18Et on apporte des solutions.
15:19Nous, ce que l'on veut, c'est l'intérêt du pays avant tout.
15:22Moi, j'adore la commune,
15:24mais ce qui compte avant tout, c'est l'intérêt de la nation.
15:26L'intérêt de la nation, c'est d'avoir des communes vivantes,
15:28c'est d'avoir des services publics de proximité,
15:30c'est d'avoir des services de solidarité.
15:32– Mais je crois que vous avez entendu vendredi Michel Barnier dire
15:35qu'il allait réduire significativement les dépenses pour les départements,
15:39en tout cas l'effort qui était demandé aux départements.
15:40Est-ce que vous dites, j'espère qu'il va nous dire la même chose jeudi ?
15:43– Moi, ce que j'espère, c'est que des mesures qui vont être prises
15:46seront des mesures soit de vraies économies,
15:49c'est-à-dire on réduit les contraintes qu'on nous impose,
15:51ça ce sera des vraies économies,
15:53soit des mesures qui ne seront pas récessives,
15:55c'est-à-dire qui ne toucheront pas à l'investissement.
15:57Il y a beaucoup de similitudes entre ce qui est proposé
16:00pour surpénaliser les entreprises
16:02et ce qui est proposé pour pénaliser les collectivités.
16:04Dans les deux cas de figure,
16:06cela va se faire au détriment de l'investissement.
16:08Et vous allez avoir une augmentation du chômage
16:11parce qu'il y a une stagnation économique.
16:13Et c'est extrêmement grave.
16:15Ce que les maires traduisent aussi,
16:17ce n'est pas simplement un ras-le-bol budgétaire
16:19ou bureaucratique les concernant,
16:21c'est que nous, nous sommes des habitants parmi des habitants.
16:23Nous ressentons à la fois l'immense capacité du pays à rebondir,
16:27parce que moi je vois plein de belles énergies partout dans le pays,
16:30mais aussi le gâchis social à cause d'un système à bout de souffle,
16:34d'un État qui ne s'occupe plus de ses missions, plus assez,
16:37qui est devenu beaucoup plus faible sur son rôle de sécurité, de justice.
16:42La justice est désœuvrée, etc.
16:43Malgré quelques efforts qu'il y a eu depuis deux ans, il faut le dire.
16:46Et d'un État, donc, qu'il faut recentrer sur ses missions,
16:48mais qui nous laisse travailler,
16:49laissez-nous faire, faites-nous confiance.
16:51Et c'est aux habitants de nous juger, c'est pas aux technocrates.
16:54– Dernière question sur les finances,
16:55puisque Catherine Vautrin ferme la porte à un retour à un impôt local,
16:59type taxes d'habitation,
17:00là-dessus je crois que vous êtes d'accord avec elle,
17:01mais Catherine Vautrin, elle dit qu'il faut réfléchir
17:04à une participation possible au fait de vivre dans la ville ou le village.
17:07Est-ce que vous allez discuter de ça avec elle et comment ça doit se traduire ?
17:10– On est en phase là-dessus avec Catherine Vautrin,
17:12comme sur beaucoup de choses d'ailleurs.
17:13Tout simplement, moi j'ai dit, attendez stop,
17:16pas de débat sur un impôt local au moment du budget,
17:19au moment où l'État affamé prend de l'argent partout.
17:22Et on a le record des prélèvements obligatoires.
17:24Et en plus, ce qui nous pendait au nez,
17:25c'était une espèce d'impôt local du revenu,
17:28parce que c'est politiquement correct,
17:29sauf que ça allait une fois de plus taper sur les mêmes.
17:32C'est-à-dire les classes moyennes, les classes moyennes plus,
17:35les propriétaires qui sont surtaxés et on allait amplifier la crise.
17:38En revanche, ce que l'on dit depuis le début avec l'AMF,
17:42c'est que, et ça fait 5 ans qu'on le dit,
17:44on doit avoir de la justice et de l'équité.
17:46Donc une contribution universelle locale
17:48qui fait que l'impôt local ne repose pas que sur les propriétaires,
17:51mais ça doit se faire dans un cadre global de réforme de la fiscalité.
17:55Parce que ça veut dire que parallèlement, il faut qu'il y ait moins d'impôts nationaux.
17:59Juste pour terminer là-dessus,
18:02les pays qui ont la proportion de dépense publique locale la plus élevée en Europe
18:08sont les pays qui ont le moins de dépenses publiques totales.
18:11Parce que la décentralisation, la subsidiarité,
18:14c'est-à-dire la capacité de décider au plus près du terrain,
18:16la responsabilité individuelle devant le contribuable,
18:19c'est ce qui fonctionne.
18:20– Mais qu'est-ce qu'on fait du compte ?
18:21On sert un impôt national aux communes ?
18:22– Non, c'est-à-dire de revoir le système fiscal
18:25pour qu'à la fin, à terme, il y ait une baisse des prélevements obligatoires
18:27pour créer une dynamique fiscale,
18:29puisqu'on est dans une courbe descendante de l'affaire,
18:31pour ceux que ça intéresse, l'économie.
18:33Mais avoir une contribution universelle qui ne pénalise plus les propriétaires,
18:39qui responsabilise chacun dans sa commune,
18:42mais qui ne soit pas un impôt de plus.
18:44– Mais à laquelle participeraient tous les habitants de la commune.
18:45– Bien sûr, c'est ça la justice.
18:48– Jeudi, le Beauvau des polices municipales sera relancé.
18:52Les polices municipales, on le voit, prennent de plus en plus de place,
18:55d'importance dans la lutte contre l'insécurité.
18:58Est-ce qu'il faut élargir leurs compétences
19:01et augmenter leurs capacités à agir ?
19:04– Il faut faire preuve de bon sens et d'efficacité.
19:07Ce Beauvau, c'est une coproduction avec le ministère de l'Intérieur,
19:10et de ça, j'en suis très heureux,
19:11puisque ça aussi, c'est grâce à l'Association des maires de France
19:13et à la relation d'exigence et de loyauté qu'elle a avec tous les exécutifs.
19:20Donc, nous relançons cette discussion.
19:23Ce qu'il faut, c'est respecter le principe de libre administration des collectivités,
19:28c'est-à-dire, c'est chaque commune qui décide si elle est NPM ou pas,
19:30parce qu'il n'y a pas eu de décentralisation judiciaire
19:33et de décentralisation de la police.
19:34En France, on aurait pu revenir à ce système,
19:37qui était celui qui prévalait avant les années 40,
19:40les polices étaient toutes municipales.
19:42C'est devenu national seulement en années 40.
19:44Donc, il faut savoir qu'on évalue à peu près à 15%
19:49le nombre de communes qui ont une police municipale,
19:51c'est-à-dire que 85% n'en ont pas.
19:52Donc ça, il faut garder ce système de libre choix,
19:55c'est aux habitants de décider ce qu'ils veulent,
19:56de même l'accès à l'armement ou pas.
19:58Mais il faut, pour les zones, les polices municipales,
20:01notamment dans les grandes villes ou les villes moyennes,
20:03où elles sont devenues indispensables, où ce sont les primo-intervenants,
20:06les policiers municipaux, moi je le vois à Cannes,
20:08depuis longtemps, mais de plus en plus, sont les primo-intervenants.
20:11Il faut qu'elles aient les moyens de travailler.
20:13Donc, faire un contrôle d'identité,
20:15pouvoir vérifier si la voiture est volée ou pas,
20:17savoir si cette personne est dangereuse et adapter le comportement.
20:21Évidemment, lorsqu'on intervient face à du grand banditisme
20:24ou du terrorisme, avoir des armes longues.
20:26Donc, c'est toutes ces choses très simples, très pragmatiques.
20:29Et je suis assez optimiste parce que Nicolas Daragon,
20:34avec qui on a travaillé, j'ai eu une réunion la semaine dernière avec lui.
20:38– Qui est ministre de la Sécurité du Quotidien et qui est aussi maire.
20:40– Il est resté maire.
20:41Et je vous assure, je vais vous dire, ça change tout,
20:43parce que moi j'ai vu la réunion, on était dans son bureau,
20:45enfin voilà, c'était entre une et deux.
20:47Il y avait ses collaborateurs, très bien, qui disaient,
20:49on pourrait faire ça, faire ça.
20:50Il disait, attendez, si on fait ça, moi dans ma commune,
20:52ça me bloque inutilement là-dessus.
20:54Le fait d'être praticien, d'être pragmatique, ça change tout.
20:57Les maires, c'est pas mal aussi.
20:59– La doctrine a changé, il y a des ministres qui restent maires,
21:02c'est une bonne chose.
21:03– Oui, bien sûr, bien sûr.
21:05Légalement, c'est toujours possible.
21:07Ensuite, il est vrai que ce gouvernement, je disais,
21:10tu en appelais, il a une épée de Damoclès en permanence sur lui.
21:13Donc demander à un maire, à un an et demi des municipales,
21:16tu viens dans un gouvernement qui peut être éphémère,
21:18sans faire de mauvais jeu de mots,
21:19et puis tu démissionnes, ça n'aurait pas été raisonnable.
21:22Mais on se rend compte que finalement,
21:23les maires au gouvernement, ils sont très bons.
21:25– Mais juste sur ce Beauvau des polices municipales,
21:27comment ça va se passer ?
21:27Donc il y a une première réunion jeudi au sein du Congrès des maires.
21:30– On la travaille déjà en amont,
21:32pour essayer de créer une table ronde et un dialogue avec les maires
21:36sur des hypothèses que l'on a déjà travaillées avec Beauvau.
21:40Pourquoi il faut les travailler en amont ?
21:42Parce qu'il y a un gros blocage en France
21:44qui vient d'une jurisprudence du Conseil constitutionnel
21:46qui devient de plus en plus maximaliste et sclérosante.
21:49On l'a très bien vu lorsque, dans une loi d'Armanin,
21:53pour donner la possibilité de verbaliser les consommateurs stupéfiants,
21:56c'est une bonne mesure qui avait été proposée,
21:58le Conseil constitutionnel a estimé que c'était assimilable à un acte d'enquête,
22:02alors que c'est de la flagrance.
22:03Et donc il va falloir qu'on transcende ces problèmes juridiques
22:06et on avance bien là-dessus.
22:08Je ne veux pas en dire plus, mais je suis assez optimiste.
22:10– Vous êtes assez optimiste.
22:11Donc ça veut dire qu'il y a d'autres étapes après ce qui se passe jeudi ?
22:13– Oui, bien sûr.
22:13– Vous avez d'autres réunions prévues ?
22:15– C'est une étape importante, c'est-à-dire qu'on le relance,
22:16et ça s'appelle le Beauvau, mais ce sera le Porte de Versailles de l'APM.
22:20Et donc ensuite on va se donner des clauses de rendez-vous,
22:24comme on le fait aussi avec Catherine Vautrin, on se voit tous les mois.
22:26Il y a une volonté de dialoguer.
22:28Je suis le premier à dénoncer les mesures techno qui sont prises
22:31et qu'en disant que ce n'est pas avec les mêmes causes
22:34qu'on aura des effets différents.
22:35Donc il faut finir avec ce conformisme technocratique
22:38qu'on nous impose depuis Bercy.
22:40Donc là-dessus je pense qu'il faut changer totalement de politique,
22:42mais il y a un dialogue.
22:43– Sur la lutte contre le narcotrafic,
22:45puisque ce sera aussi un gros sujet du congrès des maires d'Oigny.
22:47– Oui, ça sera un gros sujet et les maires y sont de plus en plus confrontés.
22:50Est-ce que le plan du gouvernement va dans le bon sens ?
22:54– Oui, indéniablement.
22:56Vous remarquerez que cette fameuse AMF, c'est elle qui avait alerté.
23:00C'était dans un papier de vos confrères du Figaro il y a 3 ans, je me souviens.
23:04Et puis ça a été repris dans d'autres supports, ici même, le Parisien, etc.
23:07Ce matin, bien sûr, cher Vince Ferrand, évidemment.
23:10Parce que j'avais constaté, moi, en allant dans des départements ruraux
23:14que je connaissais bien quand j'étais gamin,
23:16dans le Limousin, que vous connaissez aussi, dans la Haute-Vienne, dans l'Allier,
23:20alors là c'est pas le Limousin mais c'est à côté,
23:21de voir des centres-bours où il y avait des points de deal, de la production, etc.
23:26On en a fait une table ronde, c'est très très innovant pour l'AMF,
23:31avec des témoignages de maires de toutes tendances,
23:33communistes, de droite, du centre,
23:36et on ne savait pas que ça deviendrait un tel sujet d'actualité.
23:38Et pour répondre à votre question,
23:40il y a des mesures très intéressantes dans ce qui a été annoncé par le ministre de l'Intérieur,
23:44le ministre de la Justice,
23:46notamment sur le transfert des fichiers, on ne va pas être technique,
23:50je pense qu'il faudra aller beaucoup plus loin,
23:52notamment avec, il faut associer le ministère de l'Économie
23:55et il faut associer le ministère des Affaires étrangères.
23:56Pour être très rapide là-dessus, le ministère de l'Économie, pourquoi ?
23:59Parce que les services fiscaux, je sais que souvent je signale des établissements
24:03dont on sait pertinemment qu'ils sont des établissements de blanchiment
24:07et de ce qu'on appelle uber-cheat, c'est-à-dire de livraison et pas que de cheat.
24:10– C'est les pizzerias, les barbiers.
24:12– C'est ce que je dénonce.
24:13On a vu tout d'un coup fleurir dans des rues,
24:15moi je le vois boire à La République où j'habite,
24:17à un moment donné, plein de kebabs, ensuite plein de pizzerias,
24:19et ensuite plein de barbiers.
24:20Il y a plein de ces pizzerias, de ces kebabs et ces barbiers
24:22qui sont tout à fait légals, ils sont des gens très respectables,
24:24mais il y a des établissements qui sont toujours vides
24:27et qui déclarent des gros cheats d'affaires parce qu'ils blanchissent comme ça.
24:30Donc là-dessus, moi quand j'ai eu un commerce,
24:32je peux vous dire que, surtout quand j'ai été élu maire après,
24:34j'avais tout le temps des contrôles d'Urssaf, des contrôles fiscaux.
24:36Très bien, il faut être contrôlé dans la vie.
24:38Je voudrais avoir la même abnégation contre les établissements
24:41qui manifestement blanchissent, donc il faut associer.
24:43Ensuite, pourquoi l'affaire étrangère ?
24:45On sait très bien que quasiment tout le cannabis qui arrive chez nous,
24:47il vient du Maroc.
24:48Je le disais chez certains de vos confrères,
24:51qu'on ne fasse pas croire que les plantes de cannabis au Maroc,
24:53c'est pour les âges thérapeutiques.
24:55Les drogues de synthèse qui sont un fléau,
24:58dont on sous-estime l'ampleur qu'il va prendre,
25:02viennent beaucoup du Benelux aussi, et d'Amérique centrale.
25:05J'ai vu, vous étiez avec les maires de Guyane,
25:06moi j'ai vu sur le fleuve le Maroni, en Guyane,
25:09au moment de la pause méridienne,
25:11quand les gendarmes n'ont pas les moyens d'assurer 24 heures de présence.
25:13Les pirogues traversées avec plein de produits de contrebande.
25:16Les antilles françaises, qui sont la porte d'entrée de la cocaïne.
25:19Donc il faut un travail diplomatique très puissant,
25:22et des moyens matériels maritimes très puissants.
25:24– Autre sujet, David.
25:26Autre sujet, les inondations, un sujet que vous connaissez bien.
25:30Le débat a été relancé par le drame de Valence notamment.
25:33Certains assureurs, désormais, refusent de couvrir des communes.
25:37C'est le cas à Breil-sur-Roya, dans les Alpes-Maritimes,
25:40qui avait été frappé par la tempête Alex.
25:43Est-ce qu'on peut les contraindre à les assurer ?
25:46– Ce qui est sûr, c'est que, moi, quand j'étais dans le commerce,
25:51on me disait que je ne pouvais pas faire de refus de vente.
25:54Alors, il y a une autre façon de faire un droit de jugement,
25:55c'est de multiplier le coût des polices et d'assurance.
26:01Là aussi, l'Association des maires de France,
26:02par bon témoin, on va en faire un peu la promotion ici,
26:04elle était la première à tirer la sonnette d'alarme.
26:06C'était en août 2023, après les émeutes urbaines.
26:08Et Bruno Le Maire avait été très bien,
26:11puisqu'il s'était emparé du sujet avec nous.
26:15Et on a mandaté, notamment avec Alain Chrétien,
26:18qui est aussi un éminent membre de l'AMF,
26:21il y aura une table ronde pendant le congrès là-dessus.
26:24Ce qui est sûr, c'est qu'il faut absolument
26:25qu'on arrive à raisonner de façon systémique sur…
26:29Parce que le problème, c'est que les collectivités,
26:31les mairies pour les assurances, on est microscopique.
26:34Donc, on est à la rigueur un enjeu de perte,
26:38mais un enjeu de recette assez faible.
26:40Donc, il faut arriver à globaliser l'approche
26:44pour tenir compte des réalités économiques des assureurs,
26:47qui rendent tout à fait soutenable
26:50la nécessité d'assurer les communes.
26:53Le rapport que propose Alain Chrétien va dans ce sens-là.
26:57On va essayer de le faire avancer.
26:59Ça fait partie des points sur lesquels
27:01on est très insistant auprès du gouvernement.
27:03– Michel Barnier, vendredi, s'est dit ouvert à une réflexion
27:06pour revenir sur le cumul des mandats.
27:07Est-ce que vous y êtes favorable ?
27:09– Nous, on l'a dit depuis longtemps.
27:11Après, ce n'est pas la première des exigences, si vous voulez.
27:13Mais c'est quand même curieux que tout le monde puisse être député
27:17en France sauf un maire ou sénateur.
27:19Et on se rend compte que ça marchait peut-être pas plus mal.
27:23– Donc oui.
27:24Il a aussi dit qu'il s'était un candidat commun de la droite et du centre.
27:26Est-ce que ça pourrait être vous ?
27:28– Je trouve que c'est une bonne hypothèse,
27:32mais je ne suis pas sûr que tout le monde soit d'accord.
27:35– Comment le désigne, ce candidat commun de la droite et du centre ?
27:38– Il y aurait un gap de notoriété à faire, un peu de motivation.
27:43Tout ça, ce n'est pas comme ça.
27:45Il faut être pragmatique.
27:46– Mais vous l'avez, la motivation, ou pas, pour la présidence ?
27:49– Je ne ferai pas de nouvelles énergies,
27:50je ne travaillerai pas autant sur le contenu,
27:53je ne ferai pas tout ce que je fais, il faut le dire.
27:56Et puis, vous savez, ça vous paraît peut-être étrange,
27:58mais je suis maire, et sans faire de mauvais jeu de mots,
28:00je suis avant tout père de famille.
28:01Je vois plein de jeunes formidables, on dit qu'ils ne veulent pas bosser.
28:04Ce n'est pas vrai, les gamins, ils veulent bosser,
28:06ils veulent s'en sortir, ils sont optimistes.
28:08Et ce que je voudrais, c'est que les enfants français,
28:11les adolescents français, ils puissent avoir une espérance française.
28:13Qu'on arrête de leur dire que tout était mieux avant,
28:16qu'il y avait plein de choses qui étaient mieux,
28:17mais qu'ils puissent se dire, je peux avoir un projet de vie
28:20dans un pays, non seulement où je suis en sécurité,
28:23notamment quand je suis une femme, dans toutes les rues,
28:24mais aussi où je suis libre.
28:26Parce que la sécurité, elle régnait dans les rues de Moscou sous Staline,
28:30ou de Berlin sous Hitler.
28:31Donc ça ne suffit pas de la liberté.
28:33Et donc, c'est pour ça que je veux en finir avec le régime des technocrates.
28:36Je veux proposer une offre politique qui soit fondée sur la liberté,
28:39que je ne retrouve pas dans le paysage politique.
28:41Et pour revenir à votre question, on ne peut plus se payer le luxe,
28:44vu l'état des forces politiques, d'avoir un premier tour de la présidentielle
28:47qui soit une primaire, comme c'était le cas,
28:50ne serait-ce qu'entre Fillon et Macron, ou entre Chirac, Balladur, etc.
28:55– On fait une primaire avant ?
28:55– Comme il n'y a pas… Soit il y a un leader qui émerge,
28:59et je pense que ça ne peut se faire qu'autour d'un corpus fort.
29:01Aujourd'hui, il ne faut surtout pas personnaliser le truc,
29:03il faut apporter des propositions et des idées, et de la crédibilité.
29:06Aujourd'hui, il n'y a personne, il n'y a pas de leader naturel.
29:08Donc si on est encore dans cette situation avant la présidentielle,
29:12le moins mauvais des systèmes, c'est la démocratie.
29:15– Donc une primaire ?
29:15– Ouverte.
29:16– Donc une primaire ?
29:17– Ouverte.
29:18– Une primaire de la droite et du secours ?
29:19– Ouverte.
29:19Tous ceux qui veulent venir, viendront.
29:21– La présidence des Républicains, ça pourrait être une étape ?
29:25– Oui, ça peut, mais à condition que la compétition soit équitable et juste.
29:32– Elle ne vous paraît pas l'être ?
29:35– Disons que, pour connaître le fonctionnement des partis politiques en France,
29:39moi je ne suis pas un grand mec de parti politique,
29:41c'est pour ça que j'écris le mien d'ailleurs, parce que c'est le plus simple,
29:43mais moi je suis très attaché à LR,
29:46parce que je pense qu'on a besoin d'une continuité historique,
29:49et que l'héritage du gaullisme, du libéralisme et de la démocratie chrétienne,
29:53c'est très actuel au XXIème siècle.
29:55Mais si c'est pour rentrer dans des conflits de personnes,
29:58avec des élections, ou le dernier jour d'inscription au parti,
30:01on a 1 600 adhésions dans une commune, enfin tout ça…
30:05– Donc vous demandez de la transparence ?
30:06– Oui, on verra quoi, voilà.
30:08– S'il y a de la transparence, vous pourriez…
30:09– J'ai perdu mes espérances, mais j'ai perdu mes illusions.
30:11– S'il y a de la transparence, vous pourriez y aller, face à Laurent Wauquiez ?
30:14– Oui, oui, oui, ou d'autres, je ne sais pas s'il lui-même a envie d'y aller,
30:17il faut qu'on en parle, enfin voilà, ces choses-là seront regardées calmement.
30:21– Merci David Wissner, merci beaucoup d'avoir été notre invité,
30:25on suivra évidemment toute la semaine le congrès des maires.
30:27– Et merci de votre partenariat et de votre présence, c'est très important.
30:29– C'est un plaisir, on suivra de cet après-midi la séquence d'eau d'outre-mer…
30:33– Manifilons-nous sur les outre-mer.
30:35– Jusqu'à jeudi, la séquence de clôture, on sera tous les jours.
30:37– Vous vous souvenez, on avait alerté sur Mayotte,
30:38on avait alerté sur Neuville-Calédonie l'an dernier, etc.
30:40Il faut écouter ce que disent les élus ultramarins.
30:44– Merci.