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Moins d'un an après un ample mouvement de colère dans les campagnes, la grogne agricole reprend, aiguisée par le projet d'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur. « On ne veut pas que la France importe des produits qui ne sont pas normés comme nous », lance Laurence Fournier, agricultrice céréalière venue participer, le 17 novembre, au blocage de la RN 118, à Vélizy-Villacoublay, par un convoi de tracteurs. Ecoutez ses inquiétudes, ainsi que celles de deux autres manifestants.

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Transcription
00:00On ne veut pas que la France importe des produits qui ne sont pas normés comme nous.
00:03C'est comme de la concurrence déloyale finalement.
00:06Nous on est très normés, très contrôlés, très suivis.
00:10Et des produits du monde entier peuvent arriver avec des normes complètement différentes.
00:30Aujourd'hui vous n'avez plus aucune marge de manœuvre.
00:40C'est-à-dire que quand vous vous retrouvez comme cette année,
00:42moi j'ai fait moins de 30% de production,
00:44donc je ne vais pas dégager de revenus sur mon exploitation cette année.
00:47Donc je vais piocher dans ma trésorerie personnelle.
00:50Quelqu'un qui n'a pas cette possibilité-là,
00:52il se retrouve avec une trésorerie exsangue et avec des difficultés démentielles
00:57qui font que s'il revit une année comme ça, il met la clôture de la porte.
01:00En tant qu'agriculteur, mais c'est aussi un combat de société
01:03pour que demain tout le monde dans ce pays puisse se nourrir de manière correcte.
01:09Malheureusement la dissolution de l'Assemblée a arrêté tous les travaux qui étaient en cours.
01:14Et donc du coup on est au même point qu'en janvier l'année dernière.
01:16Sachant qu'on a fait une moisson plus médiocre encore que d'habitude.
01:20Donc en fait nous on est encore plus dans la galère que l'année dernière.
01:23Il y a eu des promesses qui ont été faites l'année dernière pendant nos manifestations.
01:26C'est pour ça qu'on avait levé les barrages, etc.
01:28Et en fait on est toujours au même point et ces promesses-là n'ont pas été tenues.
01:32Nous on produit du sucre en France.
01:34On a la chance d'avoir tout ce qu'il faut des planteurs de betteraves,
01:37des sucreries pour transformer et fournir du sucre blanc français à nos concitoyens.
01:43Et en fait en ce moment c'est moins cher ailleurs.
01:46Les industriels notamment qui ne sont pas forcément pour prendre que du français,
01:52ils prennent du sucre ukrainien qui est moins cher.
01:54Et donc notre coût en fait nous il baisse également.
01:56Cette année la récolte de betteraves est moindre que les années d'avant.
02:00Et le coût il a rebaissé aussi.
02:02Donc finalement vous misez 1000 euros pour une saison ou 2000 euros
02:07et vous ne rentrez pas dans vos sous.
02:09Est-ce que vous travaillez pour zéro ou moins 100 ?
02:13Non.
02:14Donc nous c'est pareil.
02:15On a une récolte par an en général sur nos cultures.
02:18C'est ça qu'il faut aussi retenir.
02:20Vous avez votre salaire tous les mois.
02:22Nous on a un salaire par an.

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