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00:00Quand maman travaillait 13 heures par jour,
00:02et être au bord du suicide, ça ne la fait pas rêver.
00:05Et il y en a beaucoup comme ça, silencieux, et ils apprennent sur nous à nous dire
00:10ça va s'arrêter,
00:12la misère va s'arrêter,
00:15on pourra se reposer.
00:16Une mort lente et silencieuse, un désarroi total. Michel Barnier, comment
00:20réagissez-vous à cette réalité ?
00:24Je suis très très ému en
00:27écoutant Stéphane, cette femme qui dit avec ses mots ce qu'elle ressent,
00:30le désespoir, la désespérance.
00:33Et en même temps j'ai envie de lui dire
00:36comme le promis que je suis qu'il faut qu'il faut tenir.
00:39On ne doit pas laisser ces hommes et ces femmes seuls, dans leur détresse,
00:44dans leur solitude. Il y a des organismes
00:47dans les chambres d'agriculture, auprès des organisations qui sont là pour
00:52aider moralement, psychologiquement,
00:54financièrement aussi.
00:56On met en place des aides d'urgence, c'est le travail que fait Annie Gennevard
01:01actuellement pour la trésorerie, parce que les gens n'ont plus, comme Stéphane
01:05vient de le dire, de quoi payer. Puis après vous avez des,
01:08je pense que c'est le cas de la noix,
01:09des problèmes particuliers qui sont liés à des maladies.
01:14On interdit certains produits pour traiter ces maladies
01:18et on n'a pas non plus de rechange,
01:20si on les avait interdits. Si on les a interdits, on n'a pas d'outil et de
01:23formule de rechange.
01:25Il faut respecter la détresse, la comprendre et y répondre.
01:29Je vous dis, une femme comme ça, une exploitation, ne peut pas rester toute seule.
01:33Je vais regarder de très près le cas particulier, mais il y a tellement de
01:37détresse et de désespoir. C'est pour ça qu'il y a besoin d'une réponse, de confiance.
01:42Je dis aux paysans, aux agricultrices, aux agriculteurs qu'ils
01:45peuvent avoir confiance dans le gouvernement. Je ferai tout ce que je pourrais.
01:48Nous avons d'ailleurs dans le budget que présente Annie Gennevard en ce moment,
01:51tenu tous les engagements, je suis formel, tous les engagements pris,
01:55on en a ajouté d'autres, notamment pour faire face à la fièvre cataralovine, à la FCO,
01:59l'animal qui touche tant d'exploitation bovine et surtout caprine ou ovine.
02:03Là aussi, j'ai vu l'autre jour à Cournon des agricultrices qui étaient désespérées.
02:08Donc on fait face et je ferai face avec eux, à leur côté.
02:11Vous souhaitiez faire de l'année 2025 une cause nationale sur la santé mentale.
02:15Dans ce champ, ces métiers de l'agriculture, on vient de l'entendre là,
02:18seront probablement prioritaires ?
02:21Oui, j'ai dit dans ma première réponse à Stéphane, accompagnement psychologique,
02:25ces hommes et ces femmes dans la détresse, comme toute personne, il y a une famille sur cinq,
02:29que vous renforcerez.
02:31Une famille sur cinq en France qui a connu, qui connaît un problème de santé mentale,
02:35notamment chez les jeunes, et ça s'accroît, et dans tous les domaines,
02:39et dans tous les milieux, donc il faut, je ne veux pas faire un coup d'esbrouf avec cette
02:46année grande cause nationale en 2025, je voudrais que ce soit
02:50une cause permanente. Vous savez, j'ai eu l'occasion de dire à l'Assemblée Nationale
02:54des raisons familiales qui m'engagent dans cette cause, puisque ma mère,
02:58qui est aujourd'hui décédée, j'espère qu'elle m'écoute là où elle est,
03:02a présidé pendant 35 ans l'association qui s'appelle l'Association des Amis et Familles
03:06de Malades Mentaux en Savoie, parce qu'on a connu un problème de cette nature,
03:09et on voit bien que même dans ces cas-là, et ça concerne beaucoup de familles,
03:13la solitude et l'incapacité de trouver quelqu'un à qui parler.
03:18C'est pour ça d'ailleurs, je le dis en passant, que toute cette informatisation des services publics,
03:23on n'a plus quelqu'un, on n'a plus une voix quand on appelle un service public,
03:27on n'a plus quelqu'un qui vous parle, ça aussi ça me préoccupe comme Premier Ministre.
03:30On a beaucoup de dématérialisation, en effet, trop, et pas assez de simplification,
03:35on va parler aussi pour les aides sociales. On est au cœur de cette crise agricole,
03:39et Germain Traille vous interroge dans quelques instants, le temps de donner la parole,
03:43parce que c'est très important de les entendre à nos auditeurs.