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Me Olivier Pardo : «Ce n'est pas une affaire d'indépendance, c'est une affaire d'impartialité. [...] Il ne vaut mieux pas être ministre ou politique quand on est confronté à la justice en France.»

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Transcription
00:00C'est pas une affaire d'indépendance, c'est une affaire d'impartialité, c'est un peu différent.
00:04C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je vous assure que le parquet est totalement indépendant du pouvoir politique.
00:10Mieux, et c'est l'avocat de Rachida Dati qui vous parle, mieux, il vaut mieux pas être ministre,
00:16il vaut mieux pas être politique quand on est confronté à la justice en France.
00:21Il vaut mieux ne pas être une future candidate à l'élection présidentielle.
00:26C'est l'impartialité le problème, c'est-à-dire qu'est-ce que... pourquoi un procureur peut dire...
00:33Oui mais cette impartialité, elle peut dépendre d'une... enfin elle peut être dépendante d'un pouvoir.
00:39Vous avez... non, non, non, elle est de la tête de ce qu'il y a dans la tête du magistrat, procureur.
00:46C'est ça qui est le vrai problème.
00:49Vous pouvez... moi j'ai fait le métier de magistrat, c'est un métier terriblement difficile.
00:54Mais il y a une chose que vous devez demander à un magistrat,
00:58une chose fondamentale, c'est qu'il respecte les dispositions de la loi.
01:03Et de venir dire des formules comme celles que l'on a vues, non pas à propos de Marine Le Pen,
01:08mais à propos d'un autre assistant, en disant il n'y a rien dans le dossier,
01:11mais ça me ferait trop mal de demander la relax.
01:14Ça, c'est l'expression même de ce qu'est une partialité.
01:19La chance de Marine Le Pen, c'est que ça a été dit expression verbiste.
01:22Elle ne risque rien, cette magistrate, maintenant que chacun sait...
01:25Après, chacun a son courage, parce que dans une stratégie judiciaire...
01:28Même en termes de déontologie, elle ne contrevient pas à...
01:31Bon, vous avez mille règles qui vont vous expliquer que si la plume est serve, la parole est libre,
01:36qu'à l'audience, on peut dire ce que l'on veut, toujours est-il...
01:39Même quand on représente le parquet.
01:40Toujours est-il, oui, surtout quand on représente le parquet,
01:43toujours est-il que ça pose un problème.
01:45Mais ce procès, il a une autre dimension.
01:49Marine Le Pen et les autres ont d'excellents avocats,
01:52et je ne vais pas les remplacer.
01:54Mais il y a un point qui est fondamental.
01:56Il faut quand même qu'on se pose une question qu'on ne se pose pas depuis l'affaire Fillon.
02:00C'est-à-dire qu'à un moment donné, il y a des hiérarchies de normes.
02:04Et parmi la hiérarchie de normes, il y en a une qui est au sommet,
02:07qui est notre Constitution, avec les partis qui sont l'expression de la démocratie.
02:12Et là, le texte qu'on applique à Marine Le Pen, c'est un règlement européen,
02:17c'est-à-dire la violation d'un règlement européen.
02:19Voyez-vous, c'est une affaire toujours de hiérarchie.
02:22Qu'est-ce qu'on met en avant ?
02:23Est-ce qu'au fond, d'aller dire,
02:25vous avez utilisé vos assistants parlementaires, c'est ce qu'ils reçoivent.
02:29Non, mais qu'il y ait des éléments à charge contre Marine Le Pen
02:31et les gens qui sont inculpés, c'est une chose.
02:33Que l'inégibilité...
02:34Ce n'est même pas l'inégibilité, c'est l'exécution provisoire.
02:37Parce que l'exécution provisoire, ça veut dire une chose.
02:39Alors, il faut rappeler à nos téléspectateurs
02:41que quand bien même elle fera appel, si elle est jugée coupable,
02:45et si l'ensemble des inculpés sont jugés coupables,
02:48quand bien même Marine Le Pen ferait appel,
02:50il n'y aurait pas de suspension de cette inéligibilité.
02:54Même si l'appel signifie que vous êtes présumé innocent.
02:56Ici, depuis des mois, vous traitez d'affaire judiciaire.
03:01L'exécution provisoire, ça se demande dans des cas spécifiques.
03:04Quand il y a un risque de réitération, réitération, l'infraction.
03:07Mais quelle infraction ?
03:08L'infraction de la violation des règles du Parlement européen.
03:12Marine Le Pen n'est plus au Parlement européen.
03:14C'est ridicule.
03:15Ça n'a aucun sens.
03:15Ça n'a aucun sens.
03:17Le risque de réitération n'existe pas.
03:20Donc, qu'est-ce que ça veut dire ?
03:21Il y a deux interprétations.
03:23Aujourd'hui, je ne suis pas sûr que le tribunal suive.
03:27C'est de dire, si elle n'a pas l'exécution provisoire,
03:28elle aura gagné son procès en quelque sorte.
03:30Donc, c'est une défaite pour le parquet parce qu'elle a demandé trop.
03:33Il va finir par perdre même si elle est condamnée.
03:35Donc, déjà, ça pose un problème.
03:37Mais si elle est suivie, ça sera une deuxième affaire Fillon.
03:42C'est-à-dire, peu importe les éléments.
03:46C'est-à-dire que le pouvoir judiciaire est rentré
03:49dans le mécanisme de comment fonctionne un député,
03:52comment il paye ses assistants, que font ses assistants.
03:55Surtout que dans ce procès-là, tout le monde est d'accord sur une chose.
03:59Ils ont tous travaillé.
04:00Elle s'attend à une condamnation.
04:01En tout cas, c'est l'impression qu'elle donne.
04:02Mais assistez à une audience et vous verrez que vous en ressortez
04:07en vous disant, oh là là.
04:08C'est-à-dire que les politiques, ils ont aussi une responsabilité.
04:11Ils ont passé leur vie.
04:12Elle a une expérience.
04:12Elle était le même avocat.
04:14Ça fait longtemps.
04:14Mais ils passent leur vie à dire, je respecte la justice et ceci et cela.
04:20OK, quand on est confronté à la justice, on se rend compte
04:24que ce qui compte, c'est l'impartialité, le respect de la loi
04:29par tous, y compris par les magistrats et pas des dérives
04:33en se faisant plaisir sur des trophées judiciaires.
04:43C'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça.

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