Mercosur : Une bouffée d'oxygène pour les industriels français ? - La chronique d'Eric Revel - Vidéo Dailymotion

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Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04Éric Revelle est avec nous, bonjour Éric.

00:06Bonjour, bonjour à tous.

00:07Tous les lundis, mardis, mercredis, bientôt les jeudis.

00:09Eh oui !

00:10Éric Revelle sera avec nous pour parler d'économie au sens large du mot.

00:13Moi j'aime bien, c'est la vie de tous les jours, ça nous concerne.

00:17Hein Éric ?

00:18Ça nous concerne.

00:19Le Mercosur nous concerne directement et indirectement.

00:23Alors le Mercosur, on entend la colère des agriculteurs qui ne retombent pas.

00:27Le traité et les promesses non tenues du gouvernement.

00:30Pour l'instant, parce qu'attention, j'ai l'impression qu'Emmanuel Macron,

00:33tiens bon, nous verrons jusqu'où il tient.

00:35Je me méfie toujours.

00:36Ce traité, ce traité n'est pas encore signé.

00:40Il ne sera probablement pas signé au G20.

00:43Mais dites-moi, ce n'est pas seulement un traité agricole avec l'Amérique du Sud.

00:49Il n'y a pas que ça, il n'y a pas que le volet agriculture.

00:52Non, justement.

00:53Alors on verra ce que va conclure ce G20 de Rio de Janeiro,

00:56ça se passe en Amérique du Sud, parce que c'est au Brésil.

00:59Mais Jean-Jacques, vous avez raison, le traité du Mercosur,

01:01d'abord il est négocié depuis plus de 20 ans.

01:03Depuis plus de 20 ans, il ne faut pas l'oublier.

01:05Donc ce n'est pas un truc, ce n'est pas une lubie qui est arrivée,

01:07qui est tombée du ciel et où Macron a dit pourquoi pas.

01:10Non, il est négocié depuis plus de 20 ans.

01:13Il ne concerne pas que l'agriculture.

01:15Exactement, loin s'en faut.

01:17Ce traité donc avec le Brésil, le Paraguay, la Bolivie, le Venezuela et l'Uruguay et l'Argentine

01:22représente, écoutez bien quand même...

01:24Il n'y a pas le Venezuela.

01:25Si, si.

01:26Il y a le Venezuela ? Non, je ne crois pas.

01:28On verra.

01:29Cinq pays.

01:30Moi j'en avais six, mais bon.

01:31Bon, bon, bon.

01:32Peut-être que je le rajoute.

01:33Mais il concerne quand même 270 millions de consommateurs.

01:36270 millions de consommateurs.

01:39C'est énorme.

01:40C'est un traité de libre-échange, mais qui concerne quoi ?

01:43Qui concerne la libre circulation des biens industriels, des services, des capitaux aussi.

01:51Donc tout ça potentiellement, au-delà des problèmes légitimes des agriculteurs,

01:55c'est bon pour les produits européens et donc pour les produits français.

01:59Évidemment.

02:00Évidemment que c'est bon.

02:01Alors, au-delà des importations jugées déloyales et nocives de produits agricoles,

02:06précisément, qu'est-ce que le traité, l'accord avec le Mercosur

02:12pourrait apporter aux industriels français et européens ?

02:16Je vais prendre un exemple.

02:17Je vais prendre un exemple parce que c'est un secteur qui est en grande difficulté

02:20en ce moment en Europe.

02:21C'est l'automobile.

02:22Vous avez vu Volkswagen en Allemagne.

02:24En France, le patron Stellantis, qui recrute toutes les grandes marques,

02:27s'interroge beaucoup.

02:28Les équipementiers automobiles sont en train d'être sur la brèche.

02:32Vont-ils licencier ou pas licencier ?

02:34Par exemple, pour l'industrie automobile, pour les voitures, c'est un plus énorme.

02:38C'est un marché de 270 millions de consommateurs, de clients potentiels.

02:43Sans droit de douane.

02:44Sans droit de douane ou avec des droits de douane réduits.

02:47Réduits.

02:48Aussi, aussi, aussi, pour les produits alimentaires.

02:51Vous savez qu'on dit qu'il y a 365 fromages en France.

02:54Pour les fromages français, par exemple, les AOP sont protégés.

02:59On pourra, avec des droits de douane ultra légers, exporter nos fromages.

03:03Le vin aussi.

03:04Les produits alcoolisés aussi.

03:06Alors c'est vrai que les éleveurs de bovins, d'auvins, les céréaliers

03:10vont sans doute souffrir avec ces importations supplémentaires qu'ils respectent ou pas.

03:15En fait, il faut regarder dans sa globalité tout cela.

03:20Et puis, il y a eu des contestations récentes, on l'oublie.

03:23L'UE, par exemple, a repoussé des importations de viande brésilienne

03:27qui ne répondaient pas aux normes européennes.

03:30Donc, ce n'est pas aussi simple qu'on importe des produits alimentaires

03:34bourrés de pesticides et on ne peut rien exporter.

03:38Et puis, on ne peut pas oublier l'influence américaine avec Donald Trump

03:42et l'influence chinoise.

03:43C'est-à-dire que si l'Europe ne se bouge pas,

03:46si l'Europe ne va pas sur certains marchés, on laisse le champ libre aux autres.

03:51— Alors, ça c'est l'autre grande question.

03:54Et de ce point de vue-là, l'élection de Donald Trump a tout changé.

03:57Parce que je rappelle quand même que le nouveau président américain

04:00réélu menace de taxes douanières à l'importation.

04:03Beaucoup de produits européens, dont les nôtres,

04:06donc ça va freiner un peu plus l'exportation française aux États-Unis.

04:10Et puis, il y a la guerre commerciale en Chine

04:13qui a été déclenchée par les légitimes taxes sur les voitures électriques chinoises.

04:16Vous vous souvenez que Bruxelles a mis ça en place ?

04:18Donc, je résume.

04:19D'un côté, le marché américain risque de se fermer.

04:21On a une guerre commerciale déclenchée avec la Chine.

04:24Oui, donc, de ce point de vue, le traité du Mercosur

04:27en direction des grands pays d'Amérique du Sud va constituer quoi ?

04:31Potentiellement une bouffée d'oxygène pour nos exportateurs

04:35de biens industriels et de services.

04:37Donc voilà, c'est tout ça qu'il faut mettre dans la balance,

04:40même si on comprend, et elle continue,

04:42la colère légitime de certains agriculteurs.

04:44– Bien, merci Rémi. – J'ai réussi pour le Venezuela.

04:47– Regardez, vérifiez.

04:49Et puis, si je me suis trompé, je le dirai évidemment.

04:527h30, vous êtes sur Sud Radio.

04:54Rémi André, Rémi.

Mercosur : Une bouffée d'oxygène pour les industriels français ? - La chronique d'Eric Revel

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