Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00Stéphane est avec nous, il est professeur d'histoire géo, Stéphane, et il a été menacé par une mère de famille
00:06pour des raisons manifestement de religion, si j'ai bien compris, puisque cette mère de famille était de confession musulmane
00:12et elle était mère d'un élève et elle est intervenue auprès de vous. Pourquoi elle est intervenue ? Bonjour Stéphane.
00:19Bonjour Pascal Praud, bonjour à vos invités.
00:21Pourquoi elle est intervenue auprès de vous et pourquoi elle vous a menacé ?
00:24En fait, c'est partie d'une affaire
00:27qui est reposée sur l'antisémitisme au départ.
00:31Je donnais à mes élèves de 3e un devoir sur les persécutions nazies dans
00:37l'Allemagne du 3e Reich, d'accord, et cette élève m'a donné une copie absolument blanche, elle n'a pas voulu répondre.
00:42Donc après, elle a répondu des rumeurs dans la cour en disant que j'avais eu des propos
00:48islamophobes et à caractère raciste, ce qui était faux, parce que
00:52j'avais rendu sa mauvaise note et la mère a exigé de venir me voir. Je précise que
00:58ces faits sont arrivés huit semaines après l'assassinat de Samuel Paty.
01:03Nous étions encore dans un contexte assez difficile, assez lourd et
01:07la mère de famille, dans l'établissement où c'était à Cognac, en Charente,
01:12m'a directement attaqué en disant que j'étais quelqu'un de raciste, islamophobe,
01:18que j'en avais fait trop autour des séquences de commémorations autour de Samuel Paty
01:25et que je devais bien réfléchir à ce qui était arrivé à Samuel Paty.
01:32Donc, ça a été des menaces directes.
01:35En public, oui, parce que j'avais deux collègues qui ont été témoins de
01:40ces faits, ce que j'ai relaté dans le procès-verbal d'audition au commissariat de Cognac, mais hélas,
01:48il semblerait que la procureure d'Angoulême
01:51n'ait pas tenu compte de l'ensemble de ces faits, de ma plainte, et a classé l'affaire sans suite.
01:59Je vous comprends, d'ailleurs, c'est une affaire extrêmement intéressante, qui mériterait qu'on
02:04enquête, si j'ose dire, en tout cas journalistiquement. Est-ce que vos collègues vous ont soutenu ? Les collègues ont été interrogés ?
02:12Est-ce qu'ils ont été dans le sens de vos déclarations ?
02:15Alors, si vous voulez, grossièrement, il y a deux groupes. Il y a un tout petit groupe,
02:21notamment mes deux collègues témoins, et puis quelques collègues supplémentaires qui m'ont soutenu. Par contre, les autres, pas du tout.
02:27Ça a été une hostilité
02:29flagrante,
02:33surtout de la part des syndicalistes
02:36islamo-gauchistes,
02:38qui m'ont laissé tomber, et plus grave, mon chef d'établissement
02:41était systématiquement contre moi. Il a reçu cette mère de famille
02:45individuellement, sans que je sois présent, et
02:48donc, il n'a eu qu'une version des faits. Il ne m'a pas soutenu, il m'a complètement abandonné.
02:53Et pendant six mois, je venais dans ce collège, tout seul,
02:58avec les mêmes paramètres que l'affaire de Samuel Paty.
03:01D'autant plus qu'en plus, plus tard, j'ai eu des menaces téléphoniques, donc j'ai porté d'autres plaintes.
03:08Donc, j'ai dû demander une réunion au rectorat six mois après l'affaire, pour qu'ils prennent en compte ma situation.
03:14Et d'ailleurs, j'envoyais des mails régulièrement, et
03:18en guise de réponse, j'avais eu un numéro vert pour un psychologue, que j'avais consulté. Voilà, c'était la seule réponse que j'avais eue.
03:24Et puis, des encouragements...
03:26Et aujourd'hui, vous êtes dans le même lycée ou un collège dans lequel vous étiez ?
03:31Alors là, actuellement, je suis dans un collège, je ne vais pas vous donner l'endroit exact.
03:35Non, mais est-ce que vous êtes dans le même qu'à l'époque ? Vous avez quitté ce collège ?
03:39Oui, oui, j'ai été exfiltré, c'est-à-dire, à ma demande, au mois de juillet, c'est-à-dire plus de six mois après les faits.
03:46J'ai exigé une réunion au rectorat de Poitiers, et ils ont enfin tenu compte des faits qui se sont déroulés
03:53grâce au rapport de gendarmerie qui avait été fait, et au commissariat de cognac également.
03:59D'accord ? La gendarmerie, d'ailleurs, a assuré ma protection, parce que j'étais dans une situation de danger
04:05imminent à un moment donné, d'accord ? Et donc, j'ai demandé mon exfiltration. Il a fallu que je fasse cette démarche personnellement, seul,
04:12d'ailleurs, pour que je sois exfiltré.
04:16C'est surtout parce que, si vous voulez,
04:19le rectorat
04:21ne voulait pas trop faire de vagues autour de cette histoire, d'autant plus qu'il y a eu un article dans le journal Valeurs Actuelles,
04:27d'accord ? Et c'est ça qui a déclenché, si vous voulez, leur réaction. Mais tant que les DRH des rectorats
04:34n'ont pas de médiatisation de l'affaire, bon, souvent, c'est le rectorat qui a repris.