Pop Smoke, Lil Durk, Sekouba Bambino ou encore Chief Keef et Nicki Minaj : Gazo revient sur les sons qu'il écoutait quand il était jeune, ceux qui ont inspiré sa musique et ceux qui ont marqué sa vie.
Son premier album "Apocalypse" sera disponible le 29 novembre prochain.
Son premier album "Apocalypse" sera disponible le 29 novembre prochain.
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00:00Si je dis pas de conneries, il m'avait déjà convoqué, j'avais même pas de single dans.
00:03J'étais posé au quartier, y'avait Rue St-Enfoiré qui passait, j'avais l'habitude de le voir parce que c'était juste à côté.
00:08Et un jour il passe, il me dit « Hey, Adjoul, ils t'écoutent. D'un gris, tout ça, quoi. »
00:14Boss Mok, après, ce qu'il faut savoir, c'est que moi, quand je suis arrivé, c'était un peu grâce à lui, tu vois ce que je veux dire ou pas.
00:19Ça veut dire que les gens, tu vois, ils m'ont immédiatement assimilé à Boss Mok parce que j'ai un ton de voix un peu lourd, surtout au micro.
00:32C'est quelque chose qui m'a beaucoup servi, tu vois.
00:34J'ai pu m'approprier des codes parce que j'écoutais plus Dasri Luque avant, c'est ça qu'il faut savoir.
00:38Mais je la trouvais un peu « tac, tac, tac, tac, tac ». J'ai eu plus du « tatatatata ».
00:42Et pour l'anecdote, y'avait un garçon beatmaker, là, coré, on était un peu bronchés avec lui.
00:47Il m'envoyait un tas de prods. Je suis quelqu'un, je suis très sélectif au niveau de la sonorité, tu vois.
00:52Même si t'as un gros nom, ça fait plaisir.
00:54Mais j'aime bien qu'on recasse la corde.
00:56C'est-à-dire, malheureusement, on n'a pas réussi à faire le son qu'il fallait, tu vois.
00:59Ça m'est arrivé, ça, avec beaucoup de beatmakers, tu vois.
01:02En fait, moi, j'avais déjà une direction artistique.
01:04Je n'essayais pas de copier Boss Mok, tu vois ce que je veux dire.
01:07J'essayais d'avoir mon truc à moi.
01:08Et je me suis vite démarqué pour que les gens, aussi, ils arrêtent de… voilà.
01:12On arrête de directer, quoi.
01:13Exactement, exactement.
01:14Exactement, t'as capté.
01:15Ça fait plaisir, mais…
01:16Je crois qu'il y a un morceau avec Lil Teejay, aussi, que t'aimes bien.
01:20Ouais, Lil Teejay, après, j'aime bien.
01:27Surtout, leur collaboration.
01:29Et c'était un peu, qu'est-ce qu'on a fait, nous, aussi, en France, tu vois.
01:31Quand, moi, je les ai vus, directement, mon gars, c'était Tchakoura.
01:34On m'a dit, qu'est-ce qu'ils ont fait ? C'est dingue, les potos, là.
01:36Nous, on doit faire la même chose, ici, là.
01:38Allez, Kassav.
01:39Wow !
01:40Kassav.
01:41Biggie, elle veut Kassav.
01:43On arrive, les gens, ils n'ont jamais entendu ça, en France.
01:45C'est dinguerie.
01:46Tu connais, sans faire esprit, il y a des gens, ils s'inscrivent de ça, même, en faisant leurs trucs.
01:49Moi, je me rappelle, quand je suis arrivé, les gens, ils disaient, la drill, ça n'allait pas péter.
01:52Gang, gang, gang, gang, gang, gang.
01:53Tu regardes le top, frère, 70%, ça reste de la drill.
01:56Ouais, Codeine Crazy, c'est un son que j'ai découvert, quand j'étais un peu plus jeune.
02:02C'était une période où je venais juste de découvrir Future.
02:04J'ai bien aimé le personnage, je me reflétais un peu.
02:07C'était un peu une période où je me cherchais artistiquement, tu vois.
02:10C'était un nouveau délire, tu vois.
02:11Ce n'était pas tout le monde qui faisait bien la mélo, sur de la trap.
02:14C'était encore une autre vibe.
02:15Il y avait Young Thug, mais c'était plus aigu.
02:17Lui, c'était un peu un terme de voix qui me parlait bien, tu vois.
02:20C'est inspirant, aussi, comment il a pu rester, toutes ces années, avec les nouvelles générations qui arrivent,
02:24tout le temps réussir à faire du rap.
02:26C'est inspirant, aussi, comment il a pu rester, toutes ces années, avec les nouvelles générations qui arrivent,
02:30tout le temps réussir à se renouveler.
02:32Ça veut dire que c'est des choses qui nous inspirent.
02:34Et comme on suit, à notre échelle, un peu un chemin similaire, on s'inspire, logiquement, tu vois.
02:39C'était un moment de ma vie où je t'ai posé, un peu.
02:41Je me ressentais pareil.
02:48C'est un peu une love story, mais dans la rue, logiquement, c'est des choses qui nous parlent.
02:52On est plusieurs à avoir vécu cette situation.
02:54Et c'est un peu ce que je fais, maintenant.
02:55Dans l'album qui va arriver, j'ai beaucoup de sons dans ce délire-là.
02:58Et tu vois, c'est la manière de chantonner à Lildurk, elle me fait un peu penser à la chaine, en fait.
03:02Ouais, flingage.
03:03Après, je pense que j'ai été impacté, même si c'est pas directement, peut-être indirectement.
03:08C'est un coup mémoire, je le sais même pas, tu vois, tellement j'écoute.
03:11Même si, artistiquement, je dirais que je le rejoins moins que Future, par exemple,
03:15on doit avoir des similarités, tu vois.
03:17Parce que ce que je fais, ça ressort beaucoup des musiques que j'écoute.
03:22Ceux qui sont nés un peu dans les années 95, 94, etc.
03:30On est beaucoup à avoir traversé des sons avec des musiques de Jul, tu vois.
03:33Ça, c'est des périodes un peu compliquées pour nous.
03:35Et un peu comme pour les artistes américains, mais là, c'est français.
03:38Ça veut dire qu'on peut se ressentir encore plus par rapport aux paroles.
03:41Ça veut dire que c'est un son avec lequel j'ai traversé beaucoup de moments.
03:44Qu'est-ce que t'aimes chez Jul, particulièrement ?
03:46La simplicité, comment il se prend par la tête.
03:49En plus, il faut savoir que lui, si je ne dis pas de conneries,
03:52il m'avait déjà convoqué, je n'avais même pas de single là.
03:54J'étais posé au quartier, il y avait Rue St-Enfoiré qui passait,
03:57j'avais l'habitude de le voir parce que c'était juste à côté.
03:59Et un jour, il passe, il me dit
04:01« Hey, Jul, ils t'écoutent, dinguerie », tout ça, tu vois.
04:04Et moi, je ne croyais pas.
04:05Je crois que je n'avais même pas encore envoyé Juli Parcat.
04:07Il est avant-gardiste, tu vois.
04:08Ça veut dire qu'il m'avait déjà convoqué, on avait fait un son.
04:10Par la suite, on s'était rattrapé, on a fait un son encore une autre fois.
04:15Je le connais, c'est quelqu'un, il est simple.
04:16Et je ne sais pas comment il a une idée, il n'hésite pas.
04:19C'est un peu un exemple, tu vois, pour les un peu plus jeunes.
04:22On essaie de faire un peu la même chose, tu vois.
04:24Avant de l'appareil aux jeunes, tu vois.
04:25C'est un peu ce que j'essaie de faire, un peu dans ma thématique.
04:28Et voilà, c'est inspirant, on reproduit.
04:34Après, c'est quoi le truc aussi, qu'il faut savoir,
04:36c'est qu'avant, je n'écoutais pas trop de rap français.
04:37On écoutait des rappeurs français, tu vois ce que je veux dire.
04:39Mais ce n'était pas H-24.
04:42Moi, j'étais plus branché Kinry, moi, quand j'étais jeune.
04:44King Von Demon, après, comme je t'ai dit,
04:46c'est un son aussi avec lequel j'ai traversé une petite période.
04:49Et c'était quand je commençais bien à découvrir King Von, tu vois.
04:58Avant, je connaissais un petit peu, mais je n'aimais pas comment il rappait.
05:01Parce que ça améliorait, lui.
05:02Comme je te disais, moi, je suis quelqu'un à la sonorité.
05:04Ça veut dire qu'il y a des fois, des artistes de ouf,
05:06il y a plein de sons que je n'aime pas.
05:07Il y a peut-être un son, deux sons sur lesquels je vais accrocher sur toi, tu vois.
05:10Et je peux les écouter en boucle.
05:11Même deux, trois ans, tu vois, je suis comme ça, moi.
05:13Et King Von, ça m'a fait ça avec ce son-là.
05:15Petit à petit, j'ai appris un peu mieux l'anglais.
05:17Ça veut dire que même pendant que je découvrais un peu l'anglais,
05:19j'ai réussi à lire quelques paroles dans le son.
05:23Et c'est ça qui m'a...
05:24Je ne sais pas, c'est un tout.
05:25C'est un peu une nostalgie quand je remeurs sur ce son, tu vois.
05:28Après, ça, c'est le pays qui a capté.
05:31Ça veut dire même moi, tous les jours, je me levais.
05:33Ça, c'était les sons de la journée, tu vois, par rapport à la Madrid.
05:43C'est un artiste guinéen, tu vois, un grand artiste guinéen chez nous.
05:45Ça veut dire que c'est des sons que je me suis toujours mangé.
05:47Jusqu'à présent, j'ai des frérots, ils ne sont même pas guinéens, tu vois.
05:50Ça veut dire même...
05:51Et même, ils écoutent ça de loin, ça fait plaisir.
05:53Tu vois ce que je veux dire ?
05:54Après, c'est quoi ?
05:55C'est que les générations, ça passe vite.
05:56Et les gens, maintenant, ils consomment de la musique très, très vite.
05:58En Europe, on va dire, il y a des coins, t'es en pétard.
06:01Il y a des coins, tu crois que t'es en pétard.
06:02T'es pas en pétard.
06:03Les artistes guinéens, qu'ils ont pété de fou, il n'y en a pas 100 000.
06:05Tu vois ce que je veux dire ?
06:06C'est un petit pays, tu vois.
06:07En plus, voilà, je ne vais pas t'expliquer l'histoire de mon pays,
06:10mais tu vois, c'est un pays qui est en train de se relever.
06:12Ça veut dire que voilà, ça fait toujours plaisir.
06:13On soutient la cause, tu vois.
06:14En Guinée, tu connais, après avoir rencontré le Guinéen,
06:16tu lui dis, c'est Kooba Bambino, il va le dire.
06:18Non, ça reste une légende guinéenne.
06:21Odomodoblak, en fait, c'est un chanteur nigerien
06:24que j'ai découvert il n'y a pas très longtemps.
06:27J'étais en train de finir mon album à London.
06:29Il y avait déjà Rappi sur place.
06:30Gros dégât pour mon gars Rappi Sach.
06:32Tu connais, lui, il est trop fou.
06:33Il passe, il fout de la musique à fond.
06:35Il ramène que des bombettes et des trucs.
06:37Je me découvrais descendre.
06:38Au bout d'un moment, il me sent là.
06:39Et moi, je me coupe une couille.
06:40Comme je t'ai dit, pareil pour Future.
06:42Cam de voix, comment il pose sur la ma piano.
06:44Je me dis, wesh, mais c'est qui ce mec-là, là ?
06:46Je crois que c'est un bon gars, Davido, tu vois.
06:48Et moi, je suis bien branché avec Davido.
06:49Et ça, ces gens sont trop hauts, tu vois.
06:51Ça m'intéresse.
06:52Mais je préfère faire un son avec Odomo Dublock
06:54que Davido, par exemple.
06:55Ça veut dire, je l'appelle, je lui envoie un message direct.
06:57Il m'envoie un message directement avec son numéro.
06:59Il me dit, oh, je suis un grand fan, tout ça.
07:01Je lui dis, regarde, j'ai une idée.
07:02Je peux t'envoyer un son.
07:03Si tu kiffes, tu poses dessus.
07:05Mais malheureusement, c'est un son
07:06que je n'ai pas pu mettre directement
07:08parce qu'il y a quelques problèmes.
07:10Mais c'est comme ça que j'ai découvert, tu vois.
07:12Panetto, exactement.
07:13Après ça, c'était...
07:14C'est une autre musique.
07:15C'est une autre musique.
07:16C'est une autre musique.
07:17C'est comme ça que j'ai découvert, tu vois.
07:18Panetto, exactement.
07:19Après ça, c'était une autre ambiance, tu vois.
07:21Il y avait des sons qui étaient plus love.
07:24Il y avait des sons qui étaient plus énervé, tu vois.
07:32Le délire des locks, comment il arrive,
07:34comment il est secoué.
07:35L'atmosphère qu'il mettait dans les salles,
07:37en concert, showcase, tout ça,
07:39c'était des choses qu'on voulait reproduire nous-mêmes.
07:42C'est lui qui t'a fait découvrir la drill ou pas ?
07:44J'écoutais des artistes qui faisaient un peu du même délire,
07:46tu vois.
07:47On va dire que dans ce délire-là,
07:48on va dire que c'était encore une autre énergie, tu vois.
07:50Pour moi, ça ressemblait plus à de la trap
07:52parce que je ne comprenais pas les paroles.
07:53Donc, je ne savais pas ce qu'ils disaient.
07:55S'ils parlaient de faire quelque chose à quelqu'un,
07:57je trouvais plus ça comme un genre musical, tu vois.
07:59Après Panetto, là, pour moi,
08:01c'était un peu révélateur drill.
08:03Au niveau même du BPM,
08:04tu captes que c'est plus accéléré.
08:05Tu entends même un peu les mêmes symphonies, tu vois.
08:07Et là, tu captes que c'est plus drill que d'habitude.
08:09Mais les autres sons, comme I Don't Like,
08:11je vois plus ça comme de la trap, tu vois.
08:13Après, ça, c'est une autre mélodie.
08:15J'aimais beaucoup écouter les chanteuses.
08:24Quand elle est arrivée aussi,
08:25elle a beaucoup impacté.
08:26Et sa mélodie aussi, elle m'a toujours impacté, tu vois.
08:29C'est un peu un game changer.
08:31Grâce à elle, il y a plein de meufs
08:33qui réussissent à manger de la musique, tu vois,
08:35en faisant un peu des choses similaires à elle.
08:37Et ça veut dire que c'est un peu une queen dans son délire.
08:40Et c'est ça qui était fort avec elle.
08:41Ça veut dire que même quand elle rappait,
08:42elle était chaude.
08:43Tu as capté, il y a des sons
08:44où elle a été un des artistes qu'on aime tous.
08:47Ça veut dire qu'en mélo, elle était chaude.
08:49Et pour kiké aussi, elle était chaude, tu vois.
08:51Donc toi, tu rappes pas.
08:52Ça, c'est pour tout le monde, je pense.
08:54Pour 98% de cette génération, tu vois.
08:57Ça, c'est un son aussi game changer.
08:58Quand il est arrivé, lui, c'était trop.
09:05En plus, petit clip simple,
09:06un peu à la Chief Keef,
09:07mais dans son délire, à lui totalement.
09:09Et même lui, il a encore sa personnalité.
09:11C'est encore autre chose.
09:12Il n'y a que lui qui peut faire ce qu'il fait.
09:14Après bon, c'est vrai,
09:15il a formé un peu Gunna et Lil Baby.
09:16Et même, ils vont faire des choses
09:18qui leur appartiennent à eux.
09:19Ils peuvent faire du thug,
09:20mais pas comme thug,
09:21tu vois ce que je veux dire ou pas.
09:22En fait, pour moi,
09:23Gunna, c'est le côté vraiment mélo,
09:25gentil de Young Thug.
09:27Et Lil Baby, c'est le côté un peu sombre.
09:29C'est comme si eux deux, ça fait un Young Thug,
09:30tu vois ce que je veux dire ou pas.
09:31Moi, je vois un peu le truc comme ça.
09:33Oui, libéré de prison, dinguerie.
09:34Là-bas, je ne vois plus ça comme un pays.
09:36Je vois ça comme un film.
09:38J'espère qu'il va nous faire des bons trucs.
09:40J'espère qu'on ne l'a pas libéré pour rien.