Cette semaine, Sabrina Perquis reçoit Virgilia Hess victime d'un cancer du sein durant sa grossesse.
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00:00Bonjour à tous, très heureuse de vous retrouver sur Star Santé où chaque semaine une personnalité publique vient me confier son parcours santé.
00:07Alors aujourd'hui nous allons aborder le thème du cancer du sein. Je me permets une petite prise de parole puisque vous me voyez aujourd'hui sans mes cheveux
00:14puisque j'ai moi-même été diagnostiqué en juin dernier d'un cancer du sein donc j'avais envie de me montrer telle que je suis en ce moment
00:22en soutien à toutes les personnes qui luttent contre le cancer. Mais pour en parler mieux que moi aujourd'hui, une personne qui a été touchée de près
00:30et pendant sa grossesse. Vous la connaissez puisqu'elle est journaliste et présentatrice sur BFM TV. Virgilia S, bonjour, merci d'avoir accepté mon invitation.
00:39Bonjour Sabrina, merci pour l'invitation. Je suis très heureuse d'être avec vous aujourd'hui.
00:52Virgilia, votre cancer du sein a été diagnostiqué en pleine grossesse. Est-ce que vous pouvez nous raconter ce moment ?
00:58Oui alors effectivement, on était en fin d'année 2022. À ce moment-là, j'étais à quasiment 6 mois de grossesse et lors d'un examen tout à fait classique de grossesse,
01:10mon obstétricienne a le réflexe finalement de me palper la poitrine. Donc geste que je tiens à saluer parce que visiblement pour avoir parlé à d'autres femmes,
01:22on n'a pas toute une palpation pendant la grossesse. Et en fait, tout est parti de là. C'est-à-dire qu'on sent une petite boule à ce moment-là,
01:29mais elle n'est pas inquiète. Mais par acquis de conscience, elle me prescrit une échographie mammaire. De là, s'en suit une biopsie
01:39parce que l'échographie mammaire pour le coup, ce qu'on voyait à l'échographie n'était pas forcément très rassurant. Et donc la biopsie qui a suivi
01:49et une dizaine de jours après, le verdict tombe. Cancer du sein, effectivement, alors que j'étais enceinte de 6 mois.
01:55À la douche froide.
01:56À la douche froide. La sidération totale, l'impossibilité même de prendre conscience de ce qu'on me dit. Parce qu'en fait, c'est tellement violent à ce moment-là.
02:06Réalisation de temps.
02:07Oui, c'est ça. En fait, j'étais comme, si on doit imaginer ça, j'étais comme extérieur à mon corps, spectatrice de ce qui se passait.
02:18J'entendais ce qu'on me disait, mais une petite voix me disait que j'allais me réveiller et que ce n'était juste pas possible.
02:25En fait, ça ne va tellement pas ensemble. Déjà, quand on est jeune, on ne s'attend pas à être malade. De surcroît, enceinte, on est dans la vie.
02:34On est dans une dynamique de vie. Et quand on nous annonce qu'on a une maladie mortelle, parce que moi, je l'entends comme ça à ce moment-là.
02:42C'est vrai que le mot cancer est encore beaucoup associé au mot mort.
02:45Oui, complètement. Le mot cancer, le mot tumeur qui, voilà, moi, je le décompose en deux. Tumeur.
02:53Enfin, c'est des mots quand même extrêmement violents et ça ne faisait pas partie de mon quotidien et surtout de mon vocabulaire,
03:01parce que j'étais vraiment dans cette bulle, dans cette plénitude de femmes enceintes où j'avais que, voilà, mon lexique, c'était plutôt...
03:09Donner la vie, naissance.
03:10C'est ça, ouais. Naissance, berceau, peluche, joie.
03:13Joie, bonheur.
03:14Exactement, oui.
03:17Est-ce que c'est rare d'être diagnostiqué d'un cancer du sein pendant une grossesse ?
03:21Alors, des chiffres que j'ai trouvés, ça reste quand même très peu. Il me semble, j'en parle dans le livre, c'est 0,01%, voilà, à 0,5%.
03:33Donc, ça reste quand même quelque chose de rare.
03:37Mais alors, par contre, je me demande, justement, Sabrina, si ce chiffre-là, il n'est pas justifié par le fait qu'il y ait peu de diagnostics de cancer du sein pendant la grossesse.
03:49Peut-être qu'on n'a pas le même suivi, justement, au niveau de la poitrine.
03:52On est tellement focalisé sur le ventre, sur le bébé, le col de l'utérus, voir s'il est fermé comme il faut, voilà, pour l'arrivée du bébé,
04:00que finalement, on en oublie un peu les seins parce qu'on part du principe qu'avec la grossesse, les seins vont grossir.
04:07Il y aura forcément peut-être des kystes parce que pour l'allaitement, il y a quelque chose qui se passe.
04:12La fameuse boule de lait dont on m'a parlé aussi, j'ai rencontré des femmes, voilà, qui m'ont dit...
04:18Moi, on m'avait palpée, mais on m'a dit que ça devait être une boule de lait.
04:21Et donc, c'est peut-être pour ça aussi que les chiffres sont bas parce qu'il n'y a pas ces contrôles-là pendant une grossesse.
04:28Mais bon, je pense que ça reste quand même, et fort heureusement, quelque chose de rare.
04:33C'est vrai que même le cancer du sein en soi, on sait que ça touche « normalement » les femmes un peu plus âgées.
04:41Mais bon, ça peut arriver quand même.
04:43On y reviendra un petit peu plus tard, mais c'est vrai qu'aujourd'hui, vous êtes très engagée, vous sensibilisez surtout à l'autopalpation.
04:49Vous aviez 32 ans au moment de l'annonce de votre cancer. Est-ce que vous-même, avant ça, vous pratiquiez l'autopalpation ?
04:55Non, pas du tout. Je ne la pratiquais pas.
04:58Et pour la simple et bonne raison qu'on ne m'avait jamais montré comment m'autopalper.
05:03Alors, je sais qu'il y a des tutos. Maintenant, ça me paraît quand même complètement inconscient quelque part.
05:08Mais en fait, je m'en remettais totalement à… Parce que ça ne remplace pas, on nous dit aussi, le geste de la gynécologue,
05:13ça ne remplace pas la palpation par un ou une professionnelle.
05:17Mais c'est vrai qu'on ne m'avait jamais montré ce geste.
05:21Mais vous y pensiez ?
05:23J'y pensais oui et non, parce que comme j'étais assez rigoureuse avec mon suivi gynécologique, avant même d'être enceinte,
05:30je m'en remettais totalement à l'examen de ma gynéco. Donc, c'était un geste que je ne faisais pas du tout.
05:37Et pourquoi la palpation n'est pas automatique sur une femme enceinte ?
05:43De ce qu'on m'a dit, oui, c'est que… Alors, je ne sais pas, effectivement, ça me paraît dingue, parce que c'est écrit nulle part.
05:50Il n'y a rien écrit de « une femme enceinte, ça ne sert à rien ».
05:55Mais je l'ai vu écrit plein de fois dans des commentaires.
05:59Ça, c'est dingue. On me l'a envoyé même par message écrit.
06:03« Oui, mais vous aviez peut-être senti une grosseur, c'est pour ça. »
06:07Parce que normalement, on ne fait pas la palpation à une femme enceinte.
06:10Et moi, quand on m'écrivait ça, je me disais « mais où est-ce qu'il y a écrit ça ? »
06:13C'est faux.
06:15Mais c'est vrai que peut-être, et j'ai eu beaucoup de retours là-dessus,
06:19peut-être qu'il part du principe que la poitrine subit des modifications avec les hormones
06:25et qu'on va la laisser tranquille, la femme enceinte, et on ne va pas l'enquiquiner.
06:31C'était un peu ça le discours que j'entendais.
06:33On ne va pas l'enquiquiner avec ça.
06:35Et puis, on verra si le kyste reste après l'accouchement.
06:38Dans ces cas-là, on fera des analyses.
06:41Mais ça me paraît complètement dingue, parce qu'on sait très bien qu'un diagnostic tardif, justement,
06:47c'est ça qui est, on va dire, le fléau du cancer du sein.
06:51Si on est diagnostiqué de manière trop tardive, ça peut vraiment mettre notre vie en danger.
06:56Notre pronostic vital, pour le coup, peut être engagé.
06:59Justement, vous en êtes l'exemple.
07:01Mais comment est-ce qu'on fait pour s'imposer face à un médecin qui prend la situation
07:06avec un petit peu de distance, voire sans urgence ?
07:09Changer de médecin, je pense.
07:12Prendre un deuxième avis médical ?
07:13Oui, je pense.
07:14Moi, pour vous dire, j'ai eu beaucoup de chance.
07:17C'est l'obstétricienne qui, tout de suite, a senti la petite boule, m'a prescrit une échographie, ma mère.
07:24Du coup, j'ai eu cette chance-là.
07:26Mais pour donner un exemple, deuxième avis médical, ce n'est pas plus tard que la semaine dernière.
07:32Je suis trop contente, parce que je me dis qu'au moins, mon livre sert à une personne, déjà.
07:36Une jeune femme qui me contacte sur les réseaux,
07:39et qui m'explique qu'elle est un peu dans un désert médical.
07:42Elle habite à côté de Vesoules, et elle me dit, encore Vesoules, c'est la plus grande ville.
07:45Donc, elle est vraiment dans un bled paumé.
07:47Elle m'explique qu'elle est enceinte de 4 mois, qu'on vient de lui diagnostiquer un cancer du sein,
07:51et qu'on lui dit qu'il faut avorter tout de suite, parce qu'il n'y a pas de traitement possible,
07:56ou alors les traitements vont être moins efficaces.
07:58Et là, à ce moment-là...
08:00Et donc, en plus, il y a urgence.
08:02Donc, on la presse, et du coup, elle ne sait pas trop quoi faire.
08:05Et c'est là qu'elle me dit qu'elle a trouvé mon témoignage et qu'elle aimerait avoir mon avis.
08:09Et donc, moi, tout de suite, je lui ai dit,
08:11vous allez tout de suite prendre rendez-vous à l'Institut Curie ou à Gustave Roussy,
08:15mais dans un institut vraiment spécialisé en cancérologie.
08:19Ils savent de quoi ils en retournent.
08:21Ils vont vraiment, peut-être, vous orienter au mieux.
08:23Et donc, là, elle m'a écrit il y a quelques jours, et j'en ai des frissons d'en parler.
08:27Elle me dit, merci, parce que grâce à ton témoignage, mon bébé, il est sauvé, en fait.
08:32Sinon, on l'aurait fait avorter, quoi.
08:36Et donc, oui, s'il y a le doute, je pense qu'il faut s'écouter
08:39et prendre des témoignages aussi d'autres patientes
08:42et ne pas hésiter à demander un autre avis, à changer de praticien.
08:45Mais c'est important, oui, si on a un doute.
08:48Virgilia, à un moment de votre accouchement, vous aviez déjà commencé les traitements de chimiothérapie.
08:52Est-ce qu'il a fallu prendre des précautions particulières pour votre accouchement ?
08:57Alors, oui, à la base, mon accouchement devait être déclenché, en fait,
09:02parce que le terme, c'était le 6 avril, et je crois que ça correspondait plus ou moins
09:06avec la date d'une chimio.
09:09Et comme on sait que, bon, c'est jamais pile-poil le jour du terme que l'enfant arrive,
09:14ils avaient peur que Léna Rose, donc c'est le prénom de ma fille,
09:18naisse trop proche d'une chimio.
09:21Donc, du coup, la précaution, c'était effectivement de déclencher l'accouchement,
09:25qui devait être le 13 mars, donc suffisamment espacé de chimio
09:28pour que je retrouve l'énergie nécessaire pour accoucher.
09:32Et bon, la magie a fait qu'au final, elle n'en a fait qu'à sa tête, Léna Rose.
09:37Elle n'est pas née le 13 mars, elle est née le 6 mars.
09:40Mais ça va, j'avais retrouvé quand même de l'énergie à ce moment-là,
09:43et c'était après ma deuxième chimio.
09:46Et donc, ça s'est très bien passé.
09:48Mais sinon, je dirais que j'étais un peu suivie comme une femme...
09:52Avec un accouchement au risque ?
09:54Alors, un peu, parce qu'elle était prématurée.
09:57Mais je pense qu'on était en néonates, du coup, mais pas à cause du cancer.
10:01Néonates, parce que j'étais à 36 semaines aménorées et 3 jours, je crois.
10:05C'est la procédure.
10:06Et voilà, c'est la procédure, exactement, oui.
10:09Alors moi, j'ai appris beaucoup de choses dans votre livre,
10:11et j'ai aussi appris que certains cancers peuvent être qualifiés
10:16en rapport avec des maladies, des professions particulières.
10:19Est-ce que vous pouvez nous dire quelques mots là-dessus ?
10:22Alors, oui, ça, c'est un gros sujet dans mon livre.
10:25Forcément, quand ça nous tombe dessus, on essaye de...
10:28Chercher la cause.
10:29Oui, moi, j'ai passé ma vie au peigne fin, on va dire.
10:31J'ai tout épluché, essayé de savoir pourquoi.
10:33Même si, bon, parfois, ça ne sert à rien.
10:37Clairement, c'est ce que mon oncologue m'a vite signalé.
10:41Alors après, bien sûr, effectivement, il y a des facteurs aggravants,
10:45à savoir le travail de nuit.
10:48Moi, c'était mon cas.
10:50Je me réveillais à 1h30 du matin, 5 jours sur 7.
10:53J'étais en horaire plus que décalé.
10:55Et effectivement, il y a eu des cas d'hôtesse de l'air ou d'infirmière,
11:00dont une, il me semble, qui est en Alsace,
11:02qui a réussi à faire reconnaître sa profession et son cancer du sein,
11:07en l'occurrence, comme maladie professionnelle.
11:11Et on sait aujourd'hui, effectivement, que c'est un facteur aggravant
11:16au cancer du sein.
11:17Le fait, c'est d'avoir des horaires de nuit, notamment.
11:22La prise en charge du cancer du sein,
11:24aujourd'hui, on peut dire qu'elle est plutôt bien menée.
11:27Mais vous, en tant que femme enceinte,
11:29vous trouvez que l'accompagnement a été suffisant ?
11:35Alors, ça dépend.
11:38Venant de mon oncologue, oui.
11:41Parce qu'encore une fois, j'étais suivie dans un grand centre en cancérologie,
11:46je peux le dire, j'en parle dans le livre, l'Institut Curie,
11:49et qui, finalement, avait déjà eu ce cas de figure.
11:53Il avait déjà soigné des femmes enceintes,
11:57chose qui n'était pas forcément le cas au début.
11:59Quand j'ai eu mes résultats de biopsie, que j'étais dans un autre hôpital,
12:02je voyais bien que j'étais un peu la bête de foire.
12:05Ils n'avaient jamais vu ça.
12:07Et là, de la part de mon oncologue, j'ai bien été accompagnée.
12:11Après, c'est vrai qu'il y a toujours des loupées,
12:14notamment là où j'ai accouché,
12:16même si ça s'est bien passé dans la globalité.
12:19J'ai quand même eu parfois des réflexions
12:21venant de sages-femmes ou d'infirmières
12:23qui, visiblement, n'avaient pas regardé mon dossier.
12:25Je leur demandais un peu d'aide pour s'occuper de ma fille,
12:28je venais d'accoucher,
12:30et quelquefois, on m'a refusé l'aide.
12:32C'est fou, ça !
12:33En m'envoyant balader, en me disant
12:35que si vous voulez sortir bientôt de la maternité,
12:38parce que je suis restée 8 jours dans cette maternité,
12:41on m'a fait comprendre.
12:42Oui, il faut que je fasse mes preuves.
12:44Faites vos preuves.
12:45Je ne vous laisse pas sortir
12:46si vous n'arrivez pas à vous occuper d'elle la nuit.
12:49Alors que si, j'arrivais à m'en occuper,
12:51mais je savais que j'avais une chimio
12:53qui allait arriver quelques jours après.
12:55J'en avais eu une quelques jours avant aussi.
12:58Je me suis dit que la maternité aussi, ça sert à ça,
13:01à ce qu'on nous aide, qu'on nous épaule.
13:03Visiblement, certaines personnes ne savaient pas ce qui m'arrivait,
13:08alors que tout est écrit dans mon dossier à ce moment-là.
13:11C'est pour ça que je dis qu'il y a toujours des loupés partout,
13:14même dans les meilleurs centres, je pense.
13:17Voilà, ça arrive.
13:18Je reprends une phrase de votre livre qui me parle beaucoup aussi
13:22et qui concerne beaucoup de femmes,
13:24mais pas seulement la pathologie du cancer du sein.
13:26C'est vrai que quand on est diagnostiqué d'une maladie,
13:29en l'occurrence là, le cancer du sein,
13:31il y a une phrase qui revient souvent,
13:33mais qui est aussi à double tranchant,
13:35c'est « ça soigne bien le cancer du sein ».
13:38Alors, en quoi cette phrase peut-elle influencer
13:40la perception de la gravité du cancer ?
13:42Je savais que vous alliez parler de cette phrase,
13:45mais je crois qu'on l'a toute entendue.
13:47En fait, je pense que c'est une phrase qui se veut rassurante,
13:52c'est pour bienveillante,
13:55mais effectivement, c'est à double tranchant.
13:57Pourquoi ? Parce que…
13:59Déjà, il ne faut pas oublier qu'on meurt aujourd'hui
14:01encore du cancer du sein.
14:02Bien sûr, oui. Je crois qu'il y a plus de 10 000 femmes
14:04encore chaque année qui en meurent.
14:06Ensuite, ça soigne bien, mais quand on entend cette phrase,
14:09moi, j'ai le poil qui hérisse, on va dire,
14:12parce que ça veut dire quoi, en fait ?
14:14Qu'on prend un Doliprane et ça y est, en fait, on est guéri ?
14:17Enfin, ça n'a pas de sens.
14:18Pour moi, quelque part, c'est minimiser…
14:21La lourdeur des traitements.
14:22La lourdeur des traitements, oui.
14:24Où vraiment, il y a la chimiothérapie, les thérapies ciblées,
14:28que ce soit chimiothérapie ciblée ou ensuite immunothérapie.
14:31Là où les opérations, les rayons, l'hormonothérapie…
14:37Enfin, en fait, c'est un long parcours, quoi.
14:40Ce n'est pas…
14:41Après, et aussi, pareil, ça se soigne bien,
14:45mais ça se soigne bien, entre guillemets,
14:48si c'est détecté rapidement.
14:50C'est-à-dire que, voilà, moi, j'ai perdu des soeurs de combat
14:54de cette maladie qui ont eu la malchance d'être diagnostiquées,
14:58entre guillemets, trop tard.
14:59Et on sait, effectivement, que le diagnostic précoce,
15:03on a beaucoup de chance.
15:04Effectivement, si on a un diagnostic précoce,
15:07là, je crois que ça augmente considérablement,
15:09effectivement, nos chances de survie.
15:11Mais…
15:12Ou la phrase aussi, c'est un petit cancer.
15:15Ça, c'est…
15:16Parce qu'il y a un gros cancer et un petit…
15:18Ça reste difficile dans tous les sens.
15:21Voilà, que ce soit les effets secondaires des traitements,
15:23même psychologiquement,
15:25la perte des cheveux, des cils, des sourcils, enfin…
15:29Ouais, donc c'est…
15:30Même si c'est une phrase qui part d'une bonne intention,
15:33je pense que c'est difficile.
15:34Et encore une fois, si ça soigne bien,
15:36on en revient au même constat.
15:38Pourquoi se palper, alors ?
15:39À quoi ça sert de demander une palpation,
15:42de s'auto-palper soi-même ?
15:44À quoi ça sert de donner pour la recherche ?
15:46Voilà, ça n'a pas de sens, aussi, de dire ça, du coup.
15:49Complètement.
15:50Alors, c'est vrai qu'aujourd'hui aussi,
15:52on observe de plus en plus de cas de cancer
15:54chez les femmes de moins de 50 ans,
15:56mais aussi chez les jeunes.
15:58Comment est-ce qu'on peut passer un message
16:01pour que les personnes se surveillent
16:03sans non plus tomber dans la psychose ?
16:07Bon, alors, c'est sûr qu'il ne faut pas tomber dans la psychose
16:10à se palper tous les jours.
16:13Ça, ça ne servirait à rien.
16:14Mais juste essayer, je ne sais pas…
16:16Bon, en plus, là, c'est le mois d'octobre,
16:18donc c'est une bonne piqûre de rappel, justement,
16:20pour toutes les femmes, voilà,
16:22pour aller prendre son rendez-vous
16:24chez le gynécologue.
16:26Même, là, je parle des femmes, donc, effectivement,
16:29qui ne sont pas dans la tranche d'âge,
16:31parce que c'est à partir de 50 ans
16:33qu'on nous recommande de faire des mammographies,
16:36si on n'a pas d'antécédent dans la famille,
16:38parce que je sais qu'il y a des femmes,
16:39elles commencent plus tôt,
16:40parce que, justement,
16:41elles doivent avoir une surveillance
16:43un petit peu avant ses 50 ans.
16:45Mais, non, justement,
16:47être rigoureuse avec ses examens
16:50chez le gynécologue,
16:51parce que ça ne remplace…
16:52L'autopalpation…
16:54Enfin, la palpation n'est pas remplacée
16:56par l'autopalpation.
16:57Et pour l'autopalpation,
16:58essayer une fois par mois,
17:00de ce qu'on m'a dit, en tout cas,
17:01à distance des règles,
17:02de s'autopalper,
17:04de prendre ce réflexe-là.
17:06Celles qui ne savent pas comment faire,
17:08elles demandent à leur gynécologue,
17:10après le rendez-vous,
17:13de montrer, justement,
17:14les gestes d'autopalpation.
17:16Et puis, voilà,
17:18ça ne sert à rien de tomber dans la psychose,
17:20mais, effectivement,
17:22on sait que c'est important
17:24de bien connaître ses nénés, en gros.
17:27Voilà, le message est passé.
17:31Quelle femme vous êtes aujourd'hui,
17:33après tout ce parcours ?
17:37Quelle femme je suis ?
17:38Je pense que…
17:39Alors, je suis toujours Virgilia,
17:41mais sans être la Virgilia d'avant.
17:44Je pense que je suis un petit peu plus
17:48consciente de l'épée de Damoclès
17:51qu'on peut avoir au-dessus de la tête.
17:53Et alors, ça peut paraître bizarre
17:55et peut-être difficile à entendre
17:57pour certaines personnes,
17:58mais il y a quand même eu,
18:00et ça, je tiens à le dire,
18:01c'est un message d'espoir,
18:02des aspects positifs, quand même, au cancer.
18:05C'est vrai que je trouve
18:06que je savoure peut-être plus
18:08certains petits moments,
18:09voilà, tout simples,
18:11qu'on ne remarque même pas,
18:12en fait, quand on n'est pas malade.
18:14Et voilà, je me suis raccrochée
18:16tout le temps, en fait,
18:17à ces petites choses positives.
18:19Et je mesure ma chance
18:20d'être là aujourd'hui.
18:22Et je pense que j'ai plus
18:23cette urgence de vivre qu'avant
18:25et à vouloir croquer la vie
18:27à pleines dents encore plus.
18:29Alors, j'étais déjà une passionnée,
18:30mais bon, là, c'est encore pire.
18:32Mais je sais qu'il faut que je me calme,
18:33parce que sinon, je vais vouloir
18:35faire tout, tout de suite,
18:36réaliser mes projets tout de suite.
18:38Mais voilà, forcément,
18:40on n'est plus la même.
18:42Mais c'est OK.
18:44Voilà, je suis à...
18:46– Moi, je vous le souhaite,
18:47de réaliser tous vos projets
18:48et d'en avoir des idées
18:50de milliers à la seconde.
18:52– Merci, Sabrina.
18:53Je lui souhaite exactement
18:54la même chose, en tout cas.
18:55– Merci beaucoup, Virgilia,
18:56pour ce témoignage.
18:57Je rappelle que votre livre
18:58est disponible.
18:59« Ma grossesse m'a sauvé la vie »
19:01aux éditions Le Duc.
19:03Un livre que je vais me réempresser
19:05de livre, parce que je l'ai
19:06beaucoup aimé.
19:07Je vais le relire.
19:08Et puis, je rappelle qu'on peut
19:09vous retrouver très régulièrement
19:11sur BFM TV.
19:12– Exactement.
19:13– Merci beaucoup, Virgilia,
19:14et merci à tous de nous avoir suivis.
19:16On se retrouve très vite
19:17sur Top Santé TV.
19:19...