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[#Exclusif] Romuald Assogho Obiang, Analyste politique


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00:00Est-ce que les partisans du NON ont bénéficié de la même liberté de circulation, des mêmes moyens que les partisans du OUI dont il faut dire qu'ils ont disposé massivement des moyens de l'État ?
00:10Ça, ça a été visible sur l'Ottawa.
00:13Est-ce que c'est de nature à remettre en cause la sincérité du vote ? Je n'irai pas jusque-là.
00:18Bienvenue dans cette interview exclusive sur GMT TV, la web TV de Gabon Media Time.
00:35Nous recevons aujourd'hui M. Romuald Assogo-Bian, enseignant-chercheur, pour analyser en profondeur le déroulement de l'élection référendaire du 26 novembre 2024.
00:46Alors que ce scrutin marque une étape cruciale dans le processus de transition politique au Gabon, nous explorerons avec notre invité les défis, les succès et les éventuelles zones d'ombre de cette consultation nationale.
01:01Comment cette élection s'est-elle déroulée ? Repond-elle aux exigences d'impartialité et de transparence démocratique ?
01:09Restez avec nous pour un échange éclairant et analytique avec l'un des observateurs les plus avisés de la scène politique gabonaise.
01:18Bonsoir M. Assogo-Bian.
01:20Bonsoir.
01:21Comme il est de tradition sur nos programmes, nous allons commencer notre émission par vous demander comment vous portez après ce week-end de marathon lié à l'élection référendaire.
01:35Écoutez, je me porte très très bien et je vais vous dire que j'ai voté en province, parce que je suis inscrit dans mon village natal, qui est aussi un quartier de la commune d'Oyem.
01:47Et donc, le marathon du vote, parce que j'ai dû me déplacer à la dernière minute pour aller remplir mon devoir civique.
01:56Et puis, dès le lendemain, j'ai dû reprendre la route pour arriver à Libreville.
02:02Je suis arrivé hier assez tard dans la nuit, mais je me porte très bien.
02:06D'accord.
02:07Avec le sentiment du devoir accompli.
02:09Surtout.
02:10Il y a une satisfaction à remplir son devoir civique.
02:12Très bien. Alors, vous avez participé comme beaucoup de citoyens gabonais à ce référendum.
02:19Comment avez-vous personnellement vécu cette journée du samedi 16 novembre, qui marque une étape importante dans le processus de transition en cours ?
02:27Alors, je le regardais d'abord comme tout un chacun, à travers les réseaux sociaux, tout ce qu'il se passait sur le territoire national, parce que c'est une élection à circonscription unique.
02:39Il n'empêche que les différents centres de vote à travers le territoire national, nous avions des images qui nous parvenaient.
02:47A titre personnel, comme je vous l'ai dit, j'étais à Ouyem.
02:51Dans le centre de vote qui est le mien, où je suis inscrit, où j'ai voté, j'ai vu un certain niveau d'engouement dans mon village.
03:05Et puis, au-delà de cela, j'ai quelque peu sillonné la ville d'Ouyem, et même au-delà, puisque j'ai des petits frères qui, eux, étaient inscrits à un district qu'on appelle Akame-Satouk, qui est à 50 kilomètres d'Ouyem.
03:18Donc, j'ai pu voir un tout petit peu, en parcourant un certain nombre de localités et de villages.
03:23En revanche, l'engouement que j'ai vu dans mon village, je n'ai pas eu le sentiment qu'il ait été le même dans les différents bureaux de vote de la commune même d'Ouyem.
03:36En tout cas, au moment où je suis passé, et aussi au niveau du district d'Akame-Satouk.
03:43Et ça se ressent d'ailleurs dans les chiffres de participation qui ont été officialisés par le ministère de l'Intérieur, qu'il y a eu quand même une abstention non négligeable.
03:54Vous qui êtes allé, justement, à l'intérieur du pays, aller voter dans l'Interland, est-ce que vous avez le sentiment que vos compatriotes de l'intérieur du pays ont eu le temps suffisant pour prendre connaissance du contenu du texte qui leur était soumis à référendum ?
04:12Je pense que ça, c'est peut-être une des limites de l'exercice référendaire auquel les Gabonais ont été invités.
04:23Vous avez vu d'ailleurs les délais de diffusion, d'officialisation du projet de constitution qui est intervenu relativement tardivement.
04:33Ce qu'il se passe par ailleurs à travers le monde, c'est que le citoyen est amené à disposer de la constitution dans des lapses relativement longues pour lui permettre non seulement de lire, mais aussi de digérer et de comprendre.
04:49On peut aussi dire que nul n'est censé ignorer la loi. Le projet de constitution a été publié au journal officiel depuis déjà quelques jours.
05:02Les citoyens avaient la latitude. Nous sommes quand même un pays qui a un taux de pénétration des réseaux sociaux parmi les plus élevés du continent africain.
05:12Je pense que tout citoyen gabonais, en tout cas celui ayant accès à l'Internet, ayant accès à des smartphones ou des ordinateurs, avait quand même la latitude d'avoir accès à ce document et pouvoir le comprendre.
05:27Bien sûr, sur le terrain, vous aurez noté que les partisans des OUI étaient les plus actifs.
05:32En étant les plus actifs, ils ont pu galvaniser les citoyens en expliquant, et ça c'est de bonne guerre, les dispositions qui leur semblaient de nature à susciter l'adhésion des populations.
05:47Le NON, moi je ne l'ai pas beaucoup vu sur le terrain. En tout cas, je parle de la localité qui est la mienne. Donc on peut dire quand même que, dans une certaine mesure, les citoyens avaient une assez bonne idée de ce que contient cette constitution et qu'il y avait matière quand même à ce qu'ils décident en connaissance de cause.
06:07D'accord. Vous aviez exprimé le souhait que ce référendum soit impartial, équitable et sincère. Pensez-vous que le ministère de l'Intérieur ait réussi à organiser une élection conforme aux normes démocratiques internationales ?
06:23Alors là, il faudra un petit recul historique pour en attester. Mais j'observe que pour l'instant, le Gabon quand même, pour la première fois, vous rappelez que le dernier scrutin, en tout cas présidentiel, couplé présidentiel, législatif et local d'août 2023, il vous se viendra.
06:45Et je crois d'ailleurs que même depuis 2018, la législation gabonaise faisait interdiction à des observateurs de se mêler aux élections sur le territoire national. A rebours de cela, le ministère de l'Intérieur, en tout cas les autorités de la transition, ont laissé la latitude aux médias internationaux d'avoir accès au Gabon en toute liberté.
07:11Et puis je crois, moi que je me trompe au niveau des chiffres, il y a plus d'une trentaine d'émissions d'observation qui ont observé ces élections. Donc sous réserve de la publication de leur rapport, en les écoutant ici ou là, je ne pense pas qu'ils aient trouvé matière à remettre en question la sincérité de ce vote.
07:33C'est ce que je pourrais dire pour l'instant. Bien sûr, il y aura toujours à redire sur tel ou tel bureau de vote, sur tel ou tel centre de vote. Est-ce que les partisans du non ont bénéficié de la même liberté de circulation, des mêmes moyens que les partisans du oui dont il faut dire qu'ils ont disposé massivement des moyens de l'État ? Cela a été visible sur l'Ottawa. Est-ce que c'est de nature à remettre en cause la sincérité du vote ? Je n'irai pas jusque-là. Mais c'est un peu la loi des genres, vous savez.
08:02Maintenant, pour le retour de l'organisation des élections au niveau du ministère de l'Intérieur, c'est effectivement un test grandeur nature. Nous verrons effectivement dans les jours qui viennent s'il y a des contestations et puis aussi écouter ce que diront les émissions d'observation.
08:22Dans leurs différents rapports. Justement, ce dimanche 18 novembre, le ministre de l'Intérieur a annoncé les résultats provisoires avec 11,4 % pour le oui et 8,2 % pour le non. Quel est votre commentaire sur ces chiffres et leur signification dans le contexte de transition en cours ?
08:44Ces chiffres, bien sûr, si vous les prenez de manière absolue, sont énormes. Mais si vous faites une comparaison, comme on dit, il faut comparer ce qui est incomparable. On ne peut comparer qu'avec les précédents scrutins référendaires.
09:00Et à ce sujet, c'est le taux le plus bas au niveau du oui. Mais ce oui, si important qu'il soit, est à relativiser, comme nous l'avons déjà dit, au vu du taux d'abstention qui est quand même très élevé.
09:19On ne peut pas faire comme si ce taux d'abstention n'existait pas. Alors si vous prenez les 53,20 % d'abstention et vous les additionnez aux 8,20 % de ceux qui ont voté non, comme cela, on est autour de 54 % de personnes qui n'ont pas donné leur assentiment à cette nouvelle Constitution.
09:45Ce qui représente la majorité du corps électoral. Et vous voyez, ce n'est pas quelque chose de petit. Mais c'est aussi cela la démocratie, comme on dit, les absents ont tort.
09:55Maintenant, il appartiendra à l'autorité de la transition de tirer toutes les conséquences de cette désaffection des électeurs par le fait qu'ils ne se soient pas rendus aux urnes, en analysant à froid, en tenant compte à la fois de la date à laquelle s'est tenue ce référendum, avec les problèmes de circulation, aussi bien à l'intérieur des provinces et entre les provinces,
10:21les problèmes de routes, les problèmes des intempéries, avant une analyse à froid. Mais ce n'est pas un taux aussi rédhibitoire que cela, parce qu'il n'est pas extraordinaire, puisqu'on a déjà connu des taux plus élevés dans les votes référentaires au Gabon.
10:38D'accord. Merci, M. Ndassogo-Bian, pour ces éclairages. Nous faisons une courte pause et nous revenons tout à l'heure avec notre invité pour évoquer la participation citoyenne et les enjeux à venir. A tout de suite sur GMT-TV.
10:52Il m'arrive de me lever avec des imperfections. J'utilise la gamme purement de Yves Rocher. J'applique le nettoyant et le désinclusant. J'applique sur le visage toute humide, après un petit massage, et ensuite je passe à l'étape du rinçage.
11:16En étape 2, nous avons la lotion que j'applique à l'aide d'un poteau, sans pourtant toucher le contour des yeux. En étape 3, nous avons le sérum que j'applique à l'aide d'une pipette sur les différents coins du visage, c'est-à-dire les joues et le front, après un petit massage. Et en étape 4, j'applique la crème pour traiter les imperfections profondes. Et là, je me sens clean, je me sens beau, je me sens frais. Là, je sens que l'appétit va encaisser pendant le day.
11:44Tous ces produits sont sans parabènes et contiennent au moins 96% d'ingrédients d'origine naturelle.
12:14Le taux a redescendu à 53% le dimanche lors de la proclamation des résultats provisoires. Comment interprétez-vous cet écart dans la communication gouvernementale ?
12:25Afroi, il m'est difficile d'interpréter. Est-ce que le taux de 71% était un chiffre définitif ? Ce n'était là que des prévisions, en tout cas des estimations.
12:37Donc, il se peut qu'il y ait eu des erreurs au niveau de l'estimation. Donc, n'étant pas dans le secret de Dieu, il m'est difficile de répondre de manière catégorique.
12:47Mais ça fait quand même plus de 20 points le pourcentage d'écart. Bon, est-ce que c'est de nature à décrédibiliser le processus ? Je n'en sais rien du tout.
13:01Mais 53%, ce n'est déjà pas petit. Voilà, c'est ce que je pourrais dire.
13:10D'accord. Alors, selon les chiffres officiels, le taux de participation n'a pas atteint les attentes des autorités de la transition.
13:17Quels facteurs, selon vous, ont dissuadé une partie des Gabonaises et des Gabonais à ne pas se rendre aux urnes ?
13:24Oui, là, je vous donne mon sentiment personnel. Nous l'avons déjà quelque peu abordé, là, tout à l'heure, avant la pause publicitaire,
13:32que cela peut être lié, justement, soit à un manque d'engouement, peut-être lié à la nature du scrutin, peut-être aussi la saison à laquelle ce scrutin s'est tenu.
13:44Mais il est également probable que ce soit dû, justement, au fait que le débat autour de la constitution a quand même été houleux.
13:53La population gabonaise a été, il faut bien le dire, clivée autour de l'opportunité même qu'il y a à changer de régime,
14:01à passer d'un régime semi-parlementaire ou semi-présidentiel vers un système dont une bonne partie de la population gabonaise
14:11estime qu'elle consacre une concentration des pouvoirs dans les mains d'une même personne, en l'occurrence le président de la République.
14:21Mais le fait que le NON, parce que c'est ce qui m'intéresse parmi ceux qui se sont déplacés, le fait que le NON ne récolte pas un forteau
14:31peut vouloir dire qu'effectivement, sans donner un blanc-seing aux autorités de la transition, peut-être aussi du fait de la forte implication du PDG,
14:43dont les Gabonais croyaient s'être débarrassés des appartements de l'ancien système, il faut bien le dire, avec parfois les mêmes méthodes
14:51qui avaient été décriées par les populations, ça peut être un élément, justement, qui aurait pu amener les Gabonais, non pas seulement à s'abstenir,
15:00mais à aller voter NON. Or, ils ne sont pas allés voter massivement NON. Moi, l'interprétation que j'en fais, c'est qu'effectivement on ne donne pas le bon Dieu sans confession
15:10aux autorités de la transition, mais les Gabonais ne voient pas une alternative crédible pour contrer, justement, les autorités de la transition
15:21au cas où l'une d'entre elles se portait candidat. Bon, celui que nous avons en arrière-pensée, c'est le Président Brice Coloteu-Oleguéguéma.
15:32Je pense quand même que les Gabonais, peut-être, se disent que, quand on regarde la configuration politique actuelle, on regarde les forces en présence,
15:42et c'est peut-être, s'ils n'ont le meilleur choix, en tout cas le moins mauvais des choix pour l'instant. Et il se trouve aussi, je pense quand même,
15:52que le forteau de oui peut aussi s'expliquer dans même le changement de la communication du Président de la transition lui-même.
16:02Vous aurez observé qu'il s'est lui-même hissé au-dessus de la mêlée. Et je pense, la première fois dans notre histoire, vous avez vu un peu comment la parole a été distribuée
16:13à travers les différents médias publics. C'est quelque chose qui a peut-être pu donner confiance aux populations gabonaises à l'endroit du Président de la transition
16:25qu'il a de bonne foi. N'oubliez pas aussi que, lorsque le projet de constitution est sorti de la Constituante, de l'Assemblée Constituante,
16:37le Président de la transition a pris sur lui, sur lui-même, de convoquer, de réunir un comité ministériel ou interministériel pour réexaminer la constitution.
16:53Et je me rappelle, peut-être que vous aussi, le discours d'ouverture justement de ce séminaire-là, gouvernemental, sur la constitution,
17:00où il disait clairement qu'il ne voulait pas de constitution qui soit taillée sur mesure pour lui. Et je pense que c'est un signal très fort.
17:08Ce qui veut dire que, d'une certaine façon, il désavouait ce qui caressait peut-être l'intention de tout faire pour que ce soit, lui, le prochain Président de la République
17:22sans qu'on fait rire. Je pense que c'est un signal fort quand même. Moi, je l'ai perçu ainsi, de la volonté de ce monsieur, peut-être, de tenir parole
17:34en mettant en place des institutions républicaines, peut-être qui pourraient amener à des élections peut-être un peu plus crédibles que celles que nous avons connues par le passé.
17:48– Alors, un des constats que nous avons pu faire, c'est que, dans la diaspora, c'est plutôt le nom qui l'a emporté.
17:55Est-ce parce que, on va dire, que les Gabonais de la diaspora sont plus au fait ou plus...
18:02sont ceux qui ont le plus lu le texte et l'ont peut-être mieux compris ?
18:07Ou est-ce qu'à l'intérieur du pays, il y a plutôt eu une amalgame entre le fait de voter ce texte,
18:12ce qui était le fait de plébisciter le Président de la Transition, Nguema ?
18:16– Oui, il faut dire que, de façon générale, les Gabonais de la diaspora ont tendance à être un peu plus frondeurs
18:25que nous le sont les Gabonais vivant sur le territoire national.
18:31Et il se trouve aussi, quand même, que quelques dispositions de la nouvelle Constitution, du projet de Constitution,
18:39qui pénalisent les Gabonais de la diaspora.
18:42Il n'est pas nécessaire de les citer, à l'épreuve de la double nationalité, il y a des questions de résidence.
18:49Donc, pour être candidat, il faut avoir résidé sans discontinuer pendant trois ans sur le territoire national.
18:56De toute façon, il y a quand même un certain nombre de dispositions qui pénalisent, dans une certaine mesure, les Gabonais de la diaspora.
19:03Bon, on peut aussi se dire qu'effectivement, si le Ouïh l'a emporté, mais il l'a emporté de courte tête,
19:09je n'ai pas les chiffres en tête, mais je pense que ça n'atteint pas 55%.
19:13Donc, bien que ce soit majoritaire, ce n'est pas non plus une majorité absolue.
19:17– D'accord. Alors, comme l'a souligné le Président de la Transition,
19:20l'abstention était l'un des principaux défis de ce référendum.
19:23On l'a lapidairement évoqué tout à l'heure.
19:26Mais quelle lecture faites-vous de cet état de fait ?
19:29Et quelles en sont, selon vous, les implications pour la suite du processus de transition ?
19:34– Reprenez, vous voulez dire ?
19:36– Je veux dire l'abstention, le fait qu'il y ait eu une forte abstention.
19:39– Voilà, donc les conséquences éventuelles.
19:41– Sur la suite des événements.
19:43– Écoutez, donc, il est difficile de prévoir.
19:46Nous l'avons déjà dit dans une certaine mesure.
19:48Moi, je pense, ça c'est vraiment comme ça à chaud,
19:55que les Gabonais attendent aussi les autorités de la transition au tournant.
20:01À moins d'apporter la preuve que le taux du oui n'est pas authentique,
20:10ce dont je douterais, je pense quand même que dans leur majorité,
20:14les Gabonais ont opté pour cette constitution.
20:17L'ont-ils compris ? Je ne le dirais pas à 5%.
20:21L'ont-ils accepté parce que, justement,
20:23ils veulent donner le bénéfice du doute aux militaires,
20:27afin qu'ils mettent un terme à cette transition et que c'est eux qui la conduisent ?
20:32L'ont-ils fait parce que, effectivement,
20:34la situation d'exception dans laquelle nous sommes,
20:36depuis le 30 août, les Gabonais veulent en sortir,
20:39pour que nous passions entre choses,
20:41que l'on mette en place des institutions démocratiques.
20:44On compare quand même qu'à l'heure actuelle,
20:46les institutions qui nous régissent, qui gouvernent le pays,
20:50ne sont pas des institutions issues du suffrage universel.
20:54Nous avons un parlement qui est nommé.
20:56Je crois qu'il serait qu'en même temps que nous ayons un parlement d'élus,
21:01que les collectivités locales soient issues des élections démocratiques
21:09et que nous soyons dirigés par des élus.
21:13Là c'est un peu trop tard,
21:15mais ce qui aurait eu ma préférence,
21:19si cette possibilité avait été offerte aux Gabonais et aux observateurs,
21:24c'est que plutôt que d'aller tous azimuts vers l'élection présidentielle,
21:28que l'on fasse comme cela s'est fait en 1991,
21:32au retour à la démocratie pluraliste et multipartiste,
21:37que l'on fasse d'abord les élections législatives,
21:40ensuite les élections locales,
21:42et couronner le processus de la transition par l'élection présidentielle.
21:46Parce qu'on aurait pu se dire que la société gabonaise
21:49a été quelque peu divisée autour de cette constitution.
21:52Bien sûr cette division est relativisée au vu du oui massif en faveur de cette constitution,
21:58mais moi j'aurais préféré que l'on mette d'abord en place un parlement,
22:02des personnes qui ont été élues,
22:04que ces personnes puissent voter des lois démocratiques,
22:08et puis qu'on couronne par l'élection présidentielle plutôt que l'inverse.
22:12Le code électoral justement.
22:13Voilà, exactement.
22:14Le code électoral, en principal, si je suis bien le fil de ce qu'il s'est passé,
22:20il était question que la loi actuelle, dans sa formulation actuelle,
22:25ne soit censée qu'ouvrir que le référendum,
22:29et que par après l'on repartirait vers le parlement,
22:34en vue de l'adoption d'un code électoral
22:37qui lui justement va régir les élections politiques à suivre.
22:43Donc les élections présidentielles et puis les élections législatives et puis locales.
22:48D'accord.
22:49Pour conclure, quel message souhaiteriez-vous adresser aux Gabonais après ce scrutin,
22:54et que retenez-vous comme enseignement clé pour les futures échéances électorales ?
23:01Bon, déjà la principale observation que je ferais,
23:05c'est quand même que, bien sûr, on dira toujours que c'est un référendum,
23:09et qu'on ne peut pas assimiler un vote référendaire à une élection politique type législative ou présidentielle,
23:16mais c'est quand même un scrutin qui s'est passé de manière apaisée.
23:20Et ça augure, à mon avis, et puis aussi le grand intérêt.
23:25Moi, je sillonne l'Afrique, je peux vous dire que le Gabonais,
23:29quelqu'un qui est vraiment attentif au processus politique dans son pays,
23:33s'intéresse vraiment à la vie politique.
23:35C'est vrai, vous le trouverez toujours à radio au niveau du taux de participation.
23:38Donc voilà des signes qui me rassurent quant à la suite des événements,
23:44que la transition continue dans ce sens-là.
23:48Je pense qu'il est important que le président de la transition fasse montre de la même hauteur
23:56qu'il a démontré la dernière semaine du scrutin référendaire,
24:03et qu'il garantisse la sincérité du vote.
24:06Parce qu'il ne faut pas oublier qu'un des problèmes que nous avons connus,
24:11c'est cette succession de hold-up électoraux,
24:14ou en tout cas le sentiment que la population avait que sa voix ne comptait pas,
24:18qu'entre ce qui se passait dans les urnes et les résultats qui étaient proclamés officiellement,
24:24que la voix du peuple n'était pas respectée.
24:29Que les autorités de la transition vraiment fassent tout
24:33pour que les Gabouanais se reconnaissent dans les personnes qu'ils vont envoyer,
24:39les représenter dans les différents organes de l'État,
24:43notamment la présidence de la République au Parlement et dans les collectivités locales.
24:48Merci M. Asougo-Bian pour votre analyse éclairée et votre contribution à ce débat essentiel.
24:56Merci à Cèdre et ceux qui nous ont suivis pour leur fidélité et rester connectés sur GMT-TV,
25:02pour suivre l'actualité et les voix qui façonnent l'avenir de notre pays.
25:06A très bientôt pour une nouvelle édition d'interview exclusive.
25:09Merci beaucoup.
25:10Merci.

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