• il y a 8 heures
Luc Carvounas, maire (PS) d’Alfortville, a dénoncé à son tour ce jeudi l’ampleur des économies demandées aux collectivités, notamment les communes, dans le cadre du budget 2025. « On n'est pas en train de se plaindre, a-t-il insisté, invité de la matinale de Public Sénat. Nous les maires, nous sommes des gens responsables. » Il attend un geste du Premier ministre Michel Barnier cet après-midi, en clôture du Congrès des maires de France.

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Transcription
00:00– C'est la journée de clôture du Congrès des maires de France
00:03et c'est Michel Barnier, il paraît que c'est Michel Barnier
00:05qui va venir devant vous tout à l'heure.
00:08Qu'est-ce que vous attendez du Premier ministre ?
00:09– J'attends que le Premier ministre, qui est un ancien élu local,
00:14ait entendu tout ce que nous avons essayé de porter depuis maintenant quelques semaines,
00:18mais surtout à l'occasion des trois jours du Congrès des maires,
00:20avec le Président Lissnar et le Premier vice-président André Léniel,
00:23et que finalement, moi je me suis bien retrouvé en fait
00:26dans l'interview de Gérard Larcher dans le JDD dimanche,
00:29où il disait que la pression était beaucoup trop conséquente,
00:32parce qu'on parle souvent des 5 milliards,
00:34mais dans la réalité des prix, ce n'est pas 5 milliards en fait,
00:37c'est 10 milliards quand on regarde les autres budgets annexes,
00:40comme par exemple l'Agence Nationale des Collectivités Territoriales,
00:42où là aussi leur budget est renié, et donc on dit juste nous les maires,
00:47on n'est pas en train de se plaindre,
00:48ce n'est pas trois jours de complaintes du syndicat des maires,
00:51on est juste en train de dire, attention,
00:54parce que dans le couple maire-préfet,
00:56qui a été aussi souvent évoqué au moment de la crise sanitaire,
01:00si dans le bloc communal on met les maires à un genou à terre,
01:03alors que nous sommes le premier et le dernier kilomètre,
01:06il va y avoir des difficultés pour répondre aux attentes de nos concitoyens.
01:09– Mais est-ce que Michel Bernier vous semble à l'écoute ?
01:11Est-ce que vous dites, on a l'impression dans ce gouvernement,
01:13qu'il y a plus d'écoute que dans les précédents ?
01:15– Je le crois, il y a plus à la fois d'expérience, de maturité,
01:21dans le parcours politique de Michel Bernier,
01:25qui, je le crois sincère, quand il dit,
01:27j'ai rien à vendre, j'ai rien à acheter, moi je n'ai rien demandé,
01:29donc il essaye finalement d'aider le pays,
01:31donc je lui donne le point sur ces sujets-là,
01:33maintenant j'attends des preuves d'amour
01:35par rapport à nous les collectivités territoriales,
01:37il en a fait au moment du congrès des départements de France,
01:40je pense sincèrement qu'il en fera à l'occasion de son discours cet après-midi,
01:45parce que, encore une fois, nous les maires,
01:47nous sommes des gens responsables,
01:48on ne dit pas qu'on ne va pas participer à faire diminuer la dette publique,
01:54mais vous savez, il y a une dizaine d'années,
01:56qu'on soit très clair, il y a une dizaine d'années,
01:58la part des collectivités territoriales dans la dette publique globale,
02:03qui n'était pas de 3 200 milliards il y a 10 ans,
02:05il y a 1 000 milliards de moins, c'était 9,2%.
02:10Aujourd'hui, notre responsabilité dans la dette publique,
02:14dix ans plus tard, c'est 8,9%,
02:16donc non seulement, on n'a pas augmenté, mais on a même un petit peu diminué.
02:20Donc, quand Bruno Le Maire nous pointait du doigt en disant,
02:24c'est à cause de vous les collectivités territoriales que les déficits se sont envolés,
02:27c'est faux, c'est une fake news, enfin,
02:29fake news avec Bruno Le Maire,
02:32on est un petit peu habitué, d'ailleurs j'ai regardé le rapport sénatorial,
02:35qui dit que finalement, ils ont laissé tout filer,
02:37alors j'entends, pour le coup, les cris de Gabriel Attal et d'autres,
02:42c'est politique, etc., il faut arrêter les blagues.
02:46– Vous êtes un peu plus modéré que Patrick Cannaire face à Michel Barnier,
02:52il l'a accusé, en gros, d'être faux soyeur des co-activités locales dans ce budget.
02:57– Alors, on le saura cet après-midi.
02:59On le saura cet après-midi, moi, encore une fois,
03:01j'attends le discours du Premier ministre, j'attends de savoir…
03:04– Mais qu'est-ce que vous attendez précisément ?
03:06Parce que devant les départements, il a fait des mesures précises,
03:08notamment sur les frais de notaire, il a annoncé 5 mesures, vous ?
03:11– Oui, mais attention, sur les DMTO, les fameux frais de notaire,
03:15il laisse le choix aux départements de les appliquer ou pas,
03:18c'est un peu le « et en même temps » du Macronisme,
03:21je mets en place un dispositif, mais vous l'appliquez
03:24si vous le souhaitez, les présidents de départements,
03:26ce n'est pas obligatoire.
03:28Moi, qu'est-ce que j'attends ? On va être un petit peu technique,
03:30c'est que les fameux 2% sur les recettes de fonctionnement
03:33des collectivités territoriales soient diminuées,
03:36donc moi, ce que demande Gérard Lachet de passer de 5 milliards à 2 milliards
03:39me va très bien.
03:40– Ça, c'est la bonne trajectoire ?
03:412 milliards, vous dites, on est prêt à le faire ?
03:43– Sur la part employeur, la fameuse CNR-ACL,
03:47où on nous demande d'augmenter de 4% sur 3 ans,
03:50de l'IC sur 4 ans, nous, l'AMF, on demande 6 ans.
03:53Si c'est sur 4 ans, je prends.
03:55Et enfin, les 800 millions d'euros sur le FC-TVA,
03:58qui est juste ce qu'il nous est dû en fait, c'est à la part de la TVA.
04:01– C'est le fonds de compensation de la TVA,
04:02c'est pour l'investissement des collectivités.
04:03– Pardon des techniques, vous me demandez très concrètement
04:05ce que j'attends, voilà, je vous le dis.
04:07– 5 milliards, ça représente quoi pour une commune comme la vôtre ?
04:09– 2,2 millions d'euros, 2,2 millions d'euros.
04:11– Et c'est quoi pour les gens, pour les gens qui nous écoutent comprennent,
04:14c'est quoi les conséquences pour eux ?
04:15– Les conséquences, c'est que, alors que j'ai des finances saines,
04:19aujourd'hui, au moment où je vous parle,
04:20j'ai une épargne nette de 4,5 millions d'euros.
04:24En 2025, cette épargne nette va passer à 2 millions d'euros.
04:29Si on continue sur cette trajectoire, en 2026, c'est 800 000 euros
04:34et en 2027, je passe à une épargne nette négative.
04:38Et donc, ce qui veut dire, des collectivités comme la mienne,
04:41qui ont aujourd'hui des finances plutôt bonnes,
04:45les décisions gouvernementales qui viennent d'en haut et qui nous sont apposées
04:51vont faire que des collectivités comme Alfortville
04:54vont demain passer en épargne négative.
04:57Ce qui veut dire que j'aurai plus de difficultés à emprunter, etc.
05:00Et donc, il y aura des choix à faire dans les services publics.
05:02Il n'y a pas d'argent magique, il faut vraiment que chacun comprenne ça.
05:06– C'est ce que dit Michel Barbier.
05:07– Oui, oui, mais il y a de mauvaises décisions politiques.
05:10Vous voyez, j'écoutais tout à l'heure le débat avec la sénatrice des Côtes d'Armor
05:15sur les fameux 2 milliards et demi pour les 7 heures par an.
05:19Mais moi, je trouve plus d'argent que 2 milliards et demi
05:20au lieu de demander aux gens de travailler gratuitement.
05:23Le caprice de Gabriel Attal d'envoyer chaque année 800 000 jeunes
05:27en uniforme 2 semaines par an, ce n'est pas moi qui le dis,
05:30c'est la Cour des comptes, ça vaut à l'État entre 3 milliards et demi
05:33et 5 milliards d'euros.
05:35Vous croyez qu'on ne pourrait pas affecter cette somme
05:37à d'autres postes de dépenses ?
05:40– Oui, il y a un peu du plomb dans l'aile, c'est nul.
05:41– Oui, j'espère bien.

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