Les violences au travail, la recherche à l’hôpital ou encore l’accueil des médecins étrangers, le SIHP défend cette année encore plusieurs sujets phares pour les internes des Hôpitaux de Paris. Avec près de 2000 étudiants représentés, le syndicat planche quotidiennement pour une améliorer la qualité de travail des internes et pour faire valoir et appliquer leurs droits.
Rencontre avec sa présidente Marine Loty, également interne en médecine d’urgence.
Rencontre avec sa présidente Marine Loty, également interne en médecine d’urgence.
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00:00Moins d'internes dans chaque terrain de stage, donc plus de risques de temps de travail supplémentaires,
00:04d'être moins sur l'hélice de regard, moins de repos et des conditions de travail dégradées.
00:16C'est le syndicat des internes des hôpitaux de Paris, c'est le syndicat qui rassemble tous les internes
00:21des spécialités médicales, à l'exception de la médecine générale qui a son propre syndicat.
00:27On en a un petit peu plus de 2000.
00:34J'ai toujours aimé tout ce qui était associatif et tout ce qui était défense des droits.
00:38Aujourd'hui, on a encore des taxes qu'on n'applique que très peu.
00:41J'ai eu aussi moi, dans mes conditions de travail parfois, des services où le temps de travail n'était pas du tout respecté,
00:47où on a fait beaucoup d'horaires et où au final on se rend compte de l'impact direct qu'on a sur nous-mêmes,
00:52mais aussi sur les patients.
00:54Et je pense qu'aujourd'hui, si on s'organise bien et si on prend le temps d'aller voir tous les interlocuteurs,
00:58finalement on peut donner des bonnes conditions de travail aux internes,
01:01qu'on ait un climat qui soit quand même beaucoup plus favorable et finalement travailler de manière efficace.
01:07Et au bout, c'est le patient qui va surtout y gagner.
01:13Une des premières, ce sont les violences au travail.
01:15C'est un gros sujet avec aujourd'hui des années de retard en tout cas en médecine.
01:19On a ensuite un projet recherche.
01:21La recherche aujourd'hui, c'est quelque chose qui est un petit peu boudé par les internes,
01:25mais on a surtout, nous, au local, une grosse question de l'attractivité de ces carrières
01:29et en fait finalement les internes ne les connaissent pas bien.
01:32On a ensuite la question des médecins étrangers,
01:35ceux qui sont étudiants encore dans leur pays ou ceux qui viennent et qui sont déjà médecins chez nous.
01:40Les FFI les faisant fonction d'internes.
01:42Et en fait aujourd'hui, quand ils arrivent en France, c'est déjà très difficile pour eux de trouver un terrain,
01:47alors qu'en fait on en manque dans toute l'île de France.
01:50L'idée en tout cas avec le SIHP, c'est de pouvoir mettre un peu d'harmonie pour leur faciliter l'arrivée en France
01:55et puis essayer de voir comment on peut leur donner des conditions de travail quand même bien plus sécuritaires.
02:04La grosse priorité, c'est les violences au travail.
02:06Donc là, pour le moment, on a lancé une série de questionnaires sur des services ciblés
02:10par des problèmes de violences au travail,
02:12pour lesquels on fait des enquêtes à l'intérieur avec les coordonnateurs de spécialité,
02:16les chefs de services et puis on met en place des actions,
02:20en particulier avec la collaboration de la cellule violences au travail, de la PHP,
02:24qui va nous permettre en fait de saisir les problèmes par les internes,
02:27parce qu'aujourd'hui c'est encore trop difficile de parler,
02:29trop de pression sur les carrières universitaires à la suite ou les carrières sous cours,
02:33et de travailler en collaboration pour récupérer ces signalements,
02:36les transmettre et puis ensuite mettre des actions en place.
02:40Il y a forcément des compromis à faire pour obtenir des choses qui soient pérennes,
02:44c'est-à-dire qu'on peut être sans concession sur un sujet,
02:46le problème c'est que si on ferme la porte à toute discussion,
02:50on ne pourra pas améliorer de manière pérenne les choses,
02:52donc plutôt je dirais compromis, en tout cas dans une certaine mesure,
02:56puisqu'il faut rester quand même ferme sur certains sujets pour pouvoir avancer.
03:02J'ai hésité finalement entre la réanimation, la médecine d'urgence et la santé publique.
03:07J'avais vraiment cette volonté dans mon service de voir les choses un peu dans la rapidité.
03:10Il faut faire le diagnostic, c'est un challenge finalement au quotidien.
03:14C'est vrai que j'ai beaucoup de mal finalement à être dans un même service
03:17et à voir les patients tous les jours.
03:19La question de la santé publique était que finalement je peux faire médecine d'urgence et santé publique,
03:23mais je ne pouvais pas faire l'inverse,
03:25donc j'avais vraiment envie de garder le contact avec les patients.
03:30C'est toujours très inquiétant pour nous parce que finalement ce qu'on voit,
03:34c'est ce qu'on rend aux patients, c'est-à-dire que nos conditions ne sont pas optimales.
03:38Et en plus de ça, plus il y a de difficultés, moins il y a de personnel,
03:42plus finalement c'est les patients qui ont pâti.
03:44Certains attendent des heures, des heures, des heures aux urgences.
03:47On se dit qu'on essaiera de faire au mieux dans tous les cas, toujours pour les patients,
03:50mais on a toujours peur de cette chose et de rater quelque chose
03:53et de perdre du temps sur certains sujets.
03:59On sait que normalement c'était 215 prévus en moins pour Paris.
04:03Probablement que ça serait un peu moins,
04:05mais la grosse question va être sur les conséquences.
04:07Ça veut dire moins d'internes dans chaque terrain de stage
04:09et donc plus de risques de temps de travail supplémentaires,
04:11d'être moins sur les listes de regard, moins de repos et des conditions de travail dégradées.
04:15Et puis l'autre chose, c'est que les internes sont devenus nécessaires aux soins,
04:19ils ne sont plus uniquement en formation
04:21et donc on se rend compte de la pression qui existe sur les épaules des internes
04:24et ça montre tous les soucis qu'il peut y avoir dans l'hôpital public aujourd'hui
04:28et donc du manque de personnel.
04:33Tolérance zéro, très bien, mais quand est-ce qu'on s'y met ?