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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ce soir, retour sur l'arrestation de Boualem Sansal.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Je le disais, inquiétude autour de l'écrivain franco-algérien Boilem Sansal, Grand Prix de l'Académie Française,
00:11qu'on a souvent interviewé sur Europe 1, sur CNews, dans le journal du dimanche.
00:17Sébastien Ligné, c'est quelque chose qui vous frappe parce que, en gros, si la France veut récupérer Boilem Sansal, c'est plus facile qu'on ne le croit.
00:25En tout cas, je pense que c'est un petit peu l'honneur de la France qui est quand même en jeu dans cette histoire.
00:30On parle quand même d'un citoyen français, franco-algérien, mais il est français, d'un grand auteur qui a écrit dans un français magnifique,
00:36qui a été une des premières plumes à alerter, à s'inquiéter de l'islamisation en Europe,
00:42en prenant en exemple notamment la radicalisation des mouvements religieux au Moyen-Orient et au Maghreb.
00:49Ce qui lui ont bien rendu d'ailleurs.
00:51Evidemment qu'on est dans une arrestation d'ordre politique, mais je pense que, étrangement, ça peut être bénéfique
00:58parce que la France et la politique diplomatique de la France à l'endroit de l'Algérie doit se durcir de manière immédiate.
01:04Et les solutions diplomatiques existent.
01:07On parle quand même d'un pays vers lequel on envoie plus de 100 millions d'euros par an au nom de l'aide au développement.
01:15100 millions d'euros par an. Est-ce que l'Algérie a encore besoin de cette somme-là de la part de la France pour se développer ?
01:21On le sait, ça a été évoqué notamment pendant la campagne présidentielle.
01:25On peut taxer, voire bloquer les envois de fonds de la diaspora algérienne vers l'Algérie.
01:32L'Algérie vit à hauteur de plusieurs milliards d'euros par an de fonds de sa diaspora.
01:38Les solutions existent en réalité.
01:41Les solutions politiques et diplomatiques existent.
01:44Et le seul moyen de le faire sortir, c'est de durcir le ton avec un pays avec lequel les relations sont certes exécrables.
01:51C'est ce que j'allais vous dire. Il n'y a plus de ligne téléphonique entre Algérie et Paris depuis ce voyage de Mme Borne.
01:57Depuis le voyage de Mme Borne à l'époque où elle pensait obtenir des choses de M. Théboune.
02:03En réalité, du gouvernement des généraux. Puis finalement, elle était rentrée bredouille.
02:07Et puis, plus récemment, depuis que le président de la République a déclaré que le Sahara occidental était la souveraineté du Maroc et non pas de l'Algérie.
02:18Et là, on a vraiment tout enterré. Il n'y a plus aucun signe.
02:23On ne peut pas se raconter l'histoire. On n'y arrive pas.
02:25Plus de sons, plus d'images.
02:26L'Algérie ne prend pas au sérieux la France.
02:28Mais les 100 millions, ils continuent.
02:30Et on les donne.
02:31Et c'est ça qui est aberrant.
02:33Ils vivent sur la francophobie qui les aide à gouverner ce pays, qui serait sans doute sans cela plus difficilement gouvernable.
02:40Mais, je le disais l'autre jour, le rapprochement très fort avec le Maroc, que moi, personnellement, j'approuve.
02:46Je trouve qu'il était temps et qu'on clarifie la situation avec les Marocains.
02:51Il y a un prix à payer pour ça.
02:53C'est avec l'Algérie.
02:55Pour le moment, l'Algérie hésite.
02:57Me semble-t-il, ne sait pas trop quoi faire.
03:00Si l'essentiel de sa réaction politique, c'est d'enfermer ou de mettre en prison ou d'interroger longuement M. Boilen-Sensal.
03:12Tu as raison.
03:13On ne peut pas opportunément rappeler qu'il avait la double nationalité.
03:18On ne peut pas le laisser dans une situation où il n'a pas été en mesure de donner des nouvelles.
03:23On rentre dans autre chose là.
03:25C'est-à-dire que s'il est avéré qu'il a été arrêté pour des raisons politiques, on rentre dans autre chose là.
03:31Absolument.
03:32Tous ceux qui critiquent l'islamisme et qui critiquent la manière dont l'Algérie est gouvernée et qui sont suspectés,
03:40et c'est la faute la plus grave, insupportable pour les Algériens d'être proches du modèle français,
03:46ou en tout cas de la manière dont on vit en France.
03:48Ces gens-là sont gravement menacés.
03:51Je pense à Kamel Daoud, qui ne fera pas la folie lui, évidemment, de retourner en Algérie.
03:56Mais franchement, ça a été le courage de Sensal, en dépit de ses écrits qui lui ont valu des ennuis depuis très longtemps.
04:03Ce n'est pas d'aujourd'hui.
04:05Et retourner en Algérie, où il vit, franchement, de voir qu'il a été...
04:11Où il ne s'est jamais senti menacé, c'est ce qu'il disait.
04:14C'est ce qu'il a dit. Là, il l'est clairement.
04:16En tout cas, il a disparu, il n'a pas donné de ses nouvelles.
04:19On peut redouter qu'il soit, en effet, soumis à un interrogatoire qui dure.
04:23Soit, peut-être, pire, c'est-à-dire d'être emprisonné.
04:27Sans doute, effectivement, au sens particulier de Boilem-Sensal, on attend d'avoir des nouvelles.
04:33Au sens plus général du problème franco-algérien, parce que c'est un problème,
04:38il faudrait quand même qu'on revoie ces accords de 1968,
04:41qui sont les accords post-colonisation de l'Algérie française,
04:46avec lesquels on n'arrive pas, je ne sais pas pour quelles raisons,
04:49mais ça a l'air très obscur, et c'est très difficile d'avoir des infos là-dessus.
04:52Et nous livrons du gaz, plus cher que le marché.
04:55C'est très difficile de les découdre, ou en tout cas de les amender.
04:57Ils ont été plus ou moins amendés en 2001, mais ça a été peau de chagrin.

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