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##LE_SUPPLEMENT_MEDIA-2024-11-22##

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News
Transcription
00:00Le Supplément Média avec, je vous l'annonçais dans la première partie de l'émission, dans le zapping, on évoquait le handicap, on évoquait la semaine du handicap et puis Sud Radio innove et une nouvelle émission démarre, faut que ça bouge, bonjour Anthony Martins, miss, merci d'être avec nous.
00:21Il y a marqué faut que ça bouge, je vais révéler un petit truc, je vous ai croisé hier avec Patrick Roger et vous avez changé sur le titre, faut que ça bouge, faut que ça change, donc Patrick visiblement n'est pas d'accord, donc faut que ça change et faut que ça bouge les deux parce qu'effectivement le handicap on n'en parle pas assez, on ne donne pas suffisamment la parole à des gens qui sont en situation de handicap, vous êtes le précise non voyant, vous préférez qu'on dise non voyant ou aveugle ?
00:46Je dirais que les deux me vont très bien, aveugle ça le mérite d'être clair, non voyant c'est un peu plus bien séant.
00:53Vous êtes entrepreneur, vous êtes un champion de judo, double métaillé international en judo, vous êtes journaliste, vous avez officié déjà à l'occasion des JO, on a pu vous entendre, et donc à l'occasion de cette semaine européenne pour l'emploi des handicapés, première émission samedi à 20h30 avec vous pour une série d'émissions.
01:15Comment ça s'est passé cette rencontre avec Sud Radio ?
01:17Sud Radio ça fait déjà longtemps qu'on se connaît, mais c'est vrai que cet été ça a été un petit peu le déclencheur, étant blessé je n'ai pas pu aller jusqu'au bout de ma sélection, je n'ai pas pu finir les jeux, et tout naturellement Patrick Roger m'a invité sur la station en me disant écoute viens commenter les jeux paralympiques, viens créer un peu de dynamique autour de cela,
01:38et c'est vrai que la famille est chaleureuse, on s'y sent bien, et on a décidé d'aller plus loin dans la réflexion et de se dire tiens ce serait pas le moment, puisqu'il y a quand même un sursaut collectif sur le handicap en France, sur les jeux paralympiques, d'essayer de parler de plus de handicap et de s'inscrire dans la droite lignée.
02:00Moi je ne voulais pas qu'on fasse un programme qui soit dans la bien-pensance, je ne voulais pas qu'on traite le handicap par le prisme du pathos, je voulais qu'on soit dans le concret, le sans langue de bois, le parler vrai, et donc c'est comme ça qu'il faut que ça change aîné avec Frédéric Jouve et toutes les équipes de Sud Radio.
02:17Est-ce que les choses changent quand même ? Parce qu'il y a eu un très fort engouement autour des jeux paralympiques, après on a le sentiment malgré tout que les personnes en situation de handicap sont quand même le parent pauvre de la société, je ne rappellerai très jamais assez cette étude qui nous dit que les gens les plus discriminés à l'embauche sont les gens en situation de handicap.
02:39C'est la première cause de discrimination, c'est 21% loin devant la discrimination pour cause raciale, ou origine ethnique, ou religieuse. Donc ça c'est le défenseur des droits qui nous le dit.
02:51Et puis on peut se rappeler que le premier gouvernement, la première liste de Barnier n'y avait pas de ministre du handicap.
03:00C'est une question qu'on posera à la ministre ça justement.
03:05Et qu'est-ce que vous avez envie de lui demander ? Qu'est-ce qu'il faudrait un peu changer dans notre pays ?
03:09Valéry le disait déjà, il y a quand même un regard sur la société qu'on espère échanger vis-à-vis du handicap sur les jeux paralympiques.
03:17Je crois que la société civile elle a changé, il y a beaucoup de choses positives qui en sont sorties.
03:23Par contre la politique elle ne bouge pas, elle ne change pas, elle demeure fidèle à elle-même, en tout cas c'est ce qu'on croit.
03:30Et puis le traitement médiatique de la question, j'ose espérer que nous ici on s'inscrit désormais en mieux.
03:37Mais c'est vrai que c'est un sujet à discuter.
03:41Ça va être quoi votre émission ? Donc là vous recevez la ministre, moi j'ai très peur que ce soit très langue de bois,
03:48qu'il y ait du Yaka Faucon, du oui bien sûr, un peu de pathos.
03:54Vous êtes en courage Jean-Michel Valéry.
03:56Je pense que vous avez l'habitude aussi du discours politique, véléitaire, c'est-à-dire on veut mais bon, on voudrait bien mais on ne peut point.
04:05De toute façon je ne vais pas vous apprendre le métier, c'est notre rôle d'essayer d'aller chercher à ce que le sans langue de bois soit le leitmotiv à l'antenne.
04:18On va faire en sorte qu'on ne tombe pas là-dedans, je ne crois pas que la ministre ait envie de s'inscrire là-dedans.
04:24Il y a des auditeurs, c'est surtout ça, nous on donne la parole aux auditeurs, c'est un débat.
04:31Les auditeurs peuvent participer, bien sûr ils viennent témoigner, ils interpellent, ils interviewent à mes côtés.
04:38Moi c'est ça qui m'intéresse, moi j'ai un vécu, ce qui m'intéresse c'est ce que vivent réellement les gens.
04:45Je peux parler pour la déficience visuelle en long, en large, en travers, par contre je suis incapable de vous dire ce que ressent une personne en fauteuil,
04:52ou qui est sur une maladie, une infection longue durée et qui vit ces traumatismes au quotidien, je ne sais pas.
05:00Comment vous expliquez qu'il n'y a aucune émission sur le handicap dans les médias, pas vraiment à la télévision, en radio encore moins ?
05:08Comment vous l'expliquez, vous pensez que le handicap ça fait peur pour les audiences ?
05:12Bien sûr que ça fait peur pour les audiences, le handicap, parce que c'est un sujet de niche,
05:15en réalité on a le sentiment que ça concerne un si peu nombre de personnes, et ce chiffre on le rappelle néanmoins à chaque fois,
05:22c'est 12 millions de personnes en situation de handicap, 11 millions de personnes à côté, donc les proches aidants,
05:27et quand vous rajoutez les maladies et les ALD, les infections longue durée dont je parlais,
05:33ce chiffre nous ramène à 1 français sur 2 qui sont concernés par le handicap.
05:38Donc oui, je comprends que les audiences puissent inquiéter, j'espère qu'avec le format qu'on va lancer...
05:44Ça va changer, en même temps il y a le papotin...
05:46Oui exactement, mais il y en a à des programmes, mais de cette façon-là, débat avec le parler vrai,
05:54le son en langue de bois et la confrontation respectueuse mais directe, ça je crois que non, il n'y en a pas.
06:02Alors juste Stéphane qui est un auditeur que vous pourrez prendre en ligne,
06:05parce que c'est d'abord un fidèle auditeur de Sud Radio qui connaît bien la question,
06:10il nous dit « je me bats depuis des années pour que les personnes handicapées touchent la prime de Noël,
06:15car beaucoup, tous frais payés, n'ont pas la possibilité de fêter Noël ou le jour de l'an ».
06:19C'est vrai qu'il y a la question de l'argent, des primes, où il y a eu pas mal de débats,
06:26et Stéphane a raison aussi parce qu'il nous dit « le handicap est accepté seulement s'il fait rire,
06:31le reste ne fonctionne pas ». Il n'y a pas tort, il y a…
06:34Je souscris totalement à ce qu'il dit, c'est vrai que le handicap à partir du moment où il fait rire,
06:38où on le dédramatise, il est à l'aise à vivre, et puis si on prend tout ce qui ne va pas à côté,
06:44c'est plus difficile à traiter.
06:46Et donc vous l'idée c'est aussi de faire bouger les choses, de faire, on voit les gens, je pense aux gens…
06:51Moi c'est que deux réalités qui coexistent puissent se rencontrer et puissent discuter.
06:55Je veux être facilitateur là-dedans, je n'ai pas mon mot à dire, je resterai très impartial dans toutes les interviews,
07:03mais je veux qu'il y ait un débat qui existe entre l'auditeur, l'invité,
07:07et puis qu'on puisse de façon très concrète essayer d'apporter des solutions pour que ça change.
07:11Mais qui allez-vous recevoir ? Au-delà de la ministre ?
07:14On va recevoir la ministre déléguée en charge des personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq,
07:19demain soir, on recevra la semaine suivante l'ancien président de l'AGFIP,
07:24qui est aussi secrétaire nationale de la CFECGC.
07:27Et puis après on va essayer d'avoir d'autres invités de ce calibre qui ont réellement le pouvoir de changer les choses.
07:35Est-ce qu'il existe dans les sociétés, que t'es dans le 440, des présidents avec un handicap ou un président aveugle ?
07:42Moi j'ai jamais vu un patron non-voyant ou aveugle qui dirige une grosse société du 440.
07:50Le 440, pas à ma connaissance, par contre il existe bel et bien un président d'un grand groupe mutualiste qui lui est non-voyant, Éric Chenu.
08:00Qui dirige quel groupe ?
08:02Il est dans le groupe VIVE.
08:04Il faut que vous l'invitiez.
08:06Éric Molinier, si je ne dis pas de bêtises, qui est décédé hélas, qui a fait beaucoup pour le handicap,
08:14qui a été à la tête aussi d'une entreprise qui était lui en fauteuil, qui avait une maladie dégénérative,
08:19donc il y en a, mais c'est vrai que c'est pas grand-chose.
08:21Des entrepreneurs en situation de handicap brillants, oui, évidemment qu'il y en a.
08:26Il y a Philippe Croison qu'on va recevoir et qu'on a déjà reçu sur ce radio.
08:33Je peux citer par exemple le co-fondateur des restaurants Dans le Noir, Didier Roche, qui lui aussi est un parcours inspirant.
08:38Vous avez d'autres personnes qui entreprennent aussi dans leur vie.
08:44Je pense aussi à Dominique Faruja par exemple, qui est un acteur très très important.
08:49C'est important parce qu'il a une voix qui porte.
08:51On voit qu'il a été maltraité par Transavia et il l'a posté sur les réseaux.
08:57Ça a eu un impact énorme.
08:59Mais il le dit aussi, lui au quotidien, il dit « pensez à nous, les trottoirs, l'accessibilité des personnes en situation de handicap, ce n'est pas au point, ce n'est pas ça. »
09:08Bien sûr, mais moi par exemple j'ai sollicité aussi Marlène Schiappa parce que pour moi elle a un combat aussi qu'elle mène beaucoup sur les femmes entrepreneurs.
09:17Malheureusement, on a un chiffre côté de l'APEC par exemple où 7% des cas dans l'espace déclarent en situation de handicap, 80% d'entre eux sont des femmes.
09:27Là aussi, comment on conjugue être une femme et être en situation de handicap ?
09:33C'est vraiment une question qui me préoccupe.
09:35Avec Valérie Xpert, on avait reçu Dominique Faruja qui nous avait expliqué à l'antenne, comme vient de le dire Valérie, son quotidien très compliqué.
09:41Et vous, qu'est-ce qui est compliqué pour vous au quotidien et qui n'est pas encore résolu ?
09:46Pour moi personnellement, il y a beaucoup de choses.
09:50Évidemment, ne pas voir, ce n'est pas une situation qui est facile tous les jours.
09:56Mais faire ses courses, pouvoir se déplacer en parfaite autonomie, ne pas être toujours dépendant de quelqu'un d'autre, c'est une question qui est compliquée.
10:06Et ça existe des supermarchés où ça parle, où ça dit les produits qui sont devant vous ?
10:09Non, mais ça y travaille en tout cas.
10:12Chaque marque essaie de se différencier en se disant, nous on veut être handi-accueillant, c'est peut-être un peu du handi-washing quelque part.
10:18Oui, c'est ça. Il y a ça aussi, on peut en parler du handi-washing.
10:20Après, il vaut peut-être mieux quand on dit handi-washing, c'est-à-dire de mettre en avant le fait qu'une entreprise se préoccupe du handicap pour avoir une meilleure image.
10:30Mais en fait, il vaut peut-être mieux qu'il y ait du handi-washing que pas de handi du tout.
10:34C'est comme l'esprit du green. Si on n'avait pas eu de green-washing, on n'aurait pas eu une conscience aussi éthique sur l'environnement.
10:42Stéphane toujours nous dit l'accueil des taxis avec les chiens.
10:46Justement, ça c'est mon sujet. L'année dernière, malheureusement, j'ai été tristement connu pour ça avec un refus très violent chez Uber.
10:53Mon chien guide, c'est un sujet, mais pas que chez les taxis.
10:57Dans beaucoup de domaines de transports publics, le chien guide ou le chien d'assistance est toujours un sujet.
11:07« Mais votre chien, est-ce qu'il ne va pas faire pipi dans la voiture ? »
11:11Moi, je comprends toutes ces inquiétudes. Néanmoins, c'est fatiguant de rééduquer sans permanence les gens.
11:17Ce n'est pas mon rôle d'éduquer la société.
11:19Moi, j'ai des devoirs, j'ai des droits, et j'aimerais pouvoir y souscrire pleinement.
11:25« Surtout qu'il est adorable, on l'a à la rédaction. »
11:29« On va vous mettre en relation avec Stéphane, parce qu'il a beaucoup de... »
11:33Stéphane, s'il veut venir témoigner dans l'émission, il est naturellement bienvenu.
11:37« Il y a des gens magnifiques qui font de la médiation animale, il y a une association Suzy Handicap Animal officielle qui s'occupe de cela.
11:45C'est vrai qu'il nous parle du Québec qu'il connaît bien aussi, qui dit que le Québec a adapté la société au handi. »
11:54« Et l'Espagne aussi sur les aveugles. »
11:58Vous savez, il n'y a pas que les aveugles. Moi, je n'ai pas envie que l'émission ne tourne qu'autour de ça.
12:02Mais c'est vrai qu'on recevra aussi une auditrice, j'en parlais ce matin avec Jean-Jacques Bourdin.
12:08Une auditrice, rendez-vous compte, elle est en fauteuil roulant.
12:11Malheureusement, c'est le seul moyen qu'elle a trouvé pour essayer d'interpeller les personnalités qui peuvent changer les choses.
12:18Elle est en fauteuil, elle est bloquée dans son immeuble depuis quatre semaines parce que son ascenseur est en panne.
12:23Le bailleur n'entend pas. Probablement que les gens ne sont pas de mauvaise foi, mais ne mesurent pas ce que ça implique dans le quotidien de quelqu'un.
12:31Et c'est ça, nous aussi, ces irritants-là de la société qu'on veut essayer de gommer.
12:37Et de faire en sorte que les gens aient le pouvoir de passer juste un coup de téléphone en disant
12:42« Écoutez, on a ce sujet-là, est-ce qu'on ne peut pas bouger ? »
12:44Ou même faire une proposition de relogement temporaire peut-être, sait-on jamais.
12:48Mais il y a eu aussi la question des fauteuils, je ne sais pas si vous avez suivi,
12:52qui étaient censés être remboursés jusqu'à 2 000 ou 3 000 euros,
12:56mais si on dépassait les 3 000 euros, il n'y avait plus de remboursement du tout.
12:59Sachant que vous n'avez aucun fauteuil roulant aujourd'hui qui est capable, à ce prix-là, d'être de bonne facture,
13:05suffisamment léger pour avoir une bonne maniabilité, en moyenne, un fauteuil roulant, c'est 10 000 euros.
13:10Donc, qu'est-ce que vous avez avec 3 000 euros ?
13:12Rien.
13:14Écoutez, on est ravis en tout cas de vous avoir reçus ce matin.
13:18Ce sera le samedi soir à 20h30, évidemment.
13:20Ce qui est important, c'est le podcast qu'on peut réécouter.
13:24Les auditeurs peuvent vous appeler, j'imagine que vous allez mettre en place un...
13:28Ils nous contactent sur « je participe » à dessusedradio.fr.
13:32Ils nous disent « je veux témoigner, moi j'ai ça qui m'arrive dans ma vie »
13:35et puis on les reçoit dans l'émission avec grand plaisir.
13:38D'accord, donc c'est « je participe » à dessusedradio.fr.
13:41Parce qu'on peut le dire, l'émission est enregistrée, évidemment.
13:43Samedi soir à 20h30, c'est peut-être compliqué pour programmer des gens.
13:47Donc, vous serez appelés, vous serez contactés et vous pourrez participer.
13:52Merci infiniment, merci d'avoir été avec nous ce matin.
13:56Écoutez cette nouvelle émission nécessaire.
13:58Il faut que ça change et il faut que ça bouge pour faire plaisir à Patrick Roger.
14:01Mais il faut surtout que ça change.
14:04Anthony Martins, Miss, merci d'avoir été avec nous.
14:07Merci Valérie, merci Gilles.