Au programme de ce nouveau numéro de « Et Maintenant ! » :- La France aura-t-elle toujours un Premier ministre fin décembre ? Ils sont de plus en plus nombreux dans la coalition gouvernementale à craindre que Michel Barnier soit renversé juste avant les fêtes de fin d’année. Cette semaine la pression est encore montée d’un cran, Marine Le Pen menace désormais clairement de voter une motion de censure.-Jusqu’où ira la colère sociale ? Cette semaine, une grève à la SNCF a commencé à faire monter un peu la température et alors qu’une vague de plans sociaux touche toute la France, les mobilisations se multiplient.- Faut-il travailler plus pour gagner... pareil ? Cette semaine le Sénat a voté en faveur de la création d’une deuxième journée de solidarité nationale. Tous les salariés du public comme du privé devront travailler 7 heures par an pour le même salaire, en contrepartie les entreprises verseront 2,5 milliards d'euros de cotisations supplémentaires à la sécu, argent qui servira à financer l’aide aux personnes âgées dépendantes et aux personnes en situation de handicap.-Depuis sa victoire à l’élection présidentielle, Donald Trump multiplie les nominations à la tête des différents départements avec des profils quelque peu surprenants et cette semaine on nous a présenté la future ministre de l’éducation, l’ancienne patronne de la fédération de catch WWE... -Enfin, à un an et demi, des municipales à Paris, les déclarations de candidatures se multiplient. Anne Hidalgo ne devrait pas se représenter, elle a désigné le sénateur PS Remi Féraud pour lui succéder, mais le député Emmanuel Grégoire, son ancien premier adjoint a annoncé cette semaine qu’il se lançait également dans la course, quelques heures plus tard, c’est un sénateur communiste, Ian Brossat, qui se déclarait. Année de Production :
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00:00Amis téléspectateurs, bonjour, j'espère que vous êtes en forme, vous regardez
00:14« Et maintenant », l'émission qui revient avec plaisir et avec vous sur l'actualité
00:17politique de la semaine, vous connaissez le principe.
00:19Hashtag « Et maintenant » si vous souhaitez réagir.
00:23Autour de la table aujourd'hui, des pointures de l'analyse politique.
00:26Ils ont bravé la pluie, le froid, certains même la neige pour nous faire profiter de
00:30leurs lumières.
00:31On est avec Emmanuel Vauguet.
00:32Bonjour Emmanuel.
00:33Bonjour Steve.
00:34Communicant, président de la société Spinning, merci d'être avec nous.
00:37On salue également Anne-Charlene Bézina.
00:39Bonjour Anne-Charlene.
00:40Bonjour Steve.
00:41Vous êtes constitutionnaliste, maître de conférences en droits publics à l'université
00:44de Rouen et à Sciences Po.
00:46Vous avez signé l'ouvrage « Cette constitution qui nous protège », c'est à retrouver
00:50aux éditions XO.
00:51L'homme et la légende est également avec nous.
00:53Jonathan Boucher-Pétersen, bonjour.
00:55Bonjour.
00:56Vous êtes éditorialiste politique à Libération et on accueille aussi Virginie Riva.
01:00Bonjour Virginie.
01:01Bonjour.
01:02Vous êtes journaliste pour Contexte et docteur en sciences politiques.
01:04Merci d'être là.
01:05Dans cette émission, on se demandera si les Français sont prêts à travailler plus pour
01:09gagner.
01:10Pareil, on vous dira qui va succéder à Anne Hidalgo à la mairie de Paris.
01:14On vous présentera la nouvelle ministre de l'éducation de Donald Trump et on se penchera
01:19sur la colère sociale qui fait tache d'huile un peu partout sur le territoire.
01:23Mais d'abord, plongeons-nous dans la magie de Noël.
01:26La France est ouverte.
01:28Merci Président Larcher.
01:29La France aura-t-elle toujours un Premier ministre fin décembre ? Ils sont en tout
01:32cas de plus en plus nombreux dans la coalition gouvernementale à craindre que Michel Barnier
01:37soit renversé juste avant les fêtes de fin d'année.
01:39Cette semaine, la pression est encore montée d'un cran.
01:42Marine Le Pen menace désormais clairement de voter une motion de censure.
01:45Écoutez-la.
01:46Mais il y a zéro ambiguïté.
01:49Depuis le départ, nous avons dit ce que nous souhaitions.
01:53Voilà.
01:54Il l'entend ou il ne l'entend pas ?
01:56S'il ne prend pas tout, ce sera la censure.
01:58Mais ce n'est pas tout.
01:59Ce n'est pas tout.
02:00On est bien conscients qu'il ne peut pas tout prendre.
02:02Mais ce qui est sûr, c'est que nous n'accepterons pas que le pouvoir d'achat des Français
02:07soit encore amputé dans la situation qu'ils connaissent aujourd'hui.
02:10Donc ça, c'est une ligne rouge.
02:11Et si, effectivement, cette ligne rouge est dépassée, eh bien nous voterons la censure.
02:17Il n'y a aucune difficulté là-dessus.
02:18Je le dis de la manière la plus claire qui soit.
02:20Emmanuel, je ne sais pas si vous jouez au poker, mais si vous êtes à une table de
02:23poker, vous dites Marine Le Pen, elle bluffe ?
02:25Non, mais je pense en revanche que ça n'a strictement rien à voir avec la manière
02:30dont elle habille son revirement.
02:33Elle l'avait fait savoir à un certain nombre de personnes déjà à la rentrée de septembre
02:38en disant qu'elle maintiendrait sous perfusion ce gouvernement parce que ça l'arrange pour
02:44se préparer à une condition, disait-elle, à toutes les personnes qu'elle rencontrait.
02:48C'est que son agenda judiciaire ne s'accélère pas.
02:51Et là, vous noterez que la concomitance est parfaite, c'est-à-dire que l'agenda judiciaire
02:56s'accélère pour Marine Le Pen et tout à coup, dans le même temps, le vendredi, il
03:01y a le réquisitoire dont on a tant parlé, et le lundi matin…
03:04Donc c'est ce réquisitoire, c'est ce procès R.A. qui explique cette position.
03:07Mais bien sûr, c'est une question de séquencement qui explique le séquencement parce qu'on
03:10ne va pas faire croire qu'on va aller renverser le gouvernement pour la hausse de l'électricité.
03:14Ça ne marche pas.
03:15Alors, elle parle effectivement de ligne rouge.
03:16C'est un peu flou.
03:18Elle parle de pouvoir d'achat des francs.
03:19C'est très flou.
03:20C'est volontaire, c'est intentionnel de rester un petit peu flou, comme ça, sur
03:24les lignes rouges ?
03:25Oui.
03:26Et moi, je ne suis pas sûre, d'ailleurs, qu'il n'y ait pas un espèce de petit
03:27jeu de poker.
03:28C'est-à-dire qu'au fond, on a beaucoup théorisé l'idée que ce gouvernement ne
03:34restait en place que par rapport au soutien du RN, ce qui en soi est une surinterprétation
03:38parce que toute seule, elle ne peut pas grand-chose.
03:40C'est par rapport au fait que le LFI a un jeu automatique sur la censure et ce sera
03:43aussi avec l'exigence du PS.
03:46On en parle assez peu, mais c'est quand même lui qui va être aussi…
03:48Il faut que toute la gauche vote une motion de censure.
03:50Toute la gauche plus le RN pour que ça passe.
03:54L'idée de se dire qu'il y a des lignes rouges, oui, c'est sûr que c'est quelque
03:57chose qui lui permet de se mettre en avant.
04:00Les lignes rouges, elles ont varié, d'ailleurs, parce que Jordan Bardet, là, en avait donné
04:03d'autres.
04:04Il y avait les peines planchées.
04:05Enfin, bref, on se rend compte qu'il y a des engagements qui sont même hors budget
04:07dans ce que doit faire le Premier ministre.
04:10On sent bien que l'idée, c'est juste tout simplement de remettre de la pression.
04:13Est-ce que pour autant se permettre de mettre une incertitude sur une potentielle crise
04:18financière de fin d'année, alors que les Français sont franchement dans un moment
04:22où politiquement ils ont besoin d'autre chose, je ne suis pas sûre que ce soit complètement
04:25en faveur de son parti et de sa personne.
04:27Jonathan, Emmanuel nous dit qu'elle ne bluffe pas, vous êtes aussi d'accord.
04:31La menace commence à vraiment se préciser, la menace d'une motion de censure contre
04:35le gouvernement Barnier.
04:36Oui, moi, je pense qu'ils ne sont pas très au clair sur ce qu'ils veulent faire.
04:40On a eu un chaud-froid avec une répartition des rôles parfois variables entre Jordan Bardella
04:43et Marine Le Pen, un certain nombre de figures du RN qui disaient encore des choses différentes.
04:47Ils savent que c'est leur arme principale d'avoir cette pression-là.
04:51En même temps, ils sont dans l'espèce de… je pense qu'ils ne voulaient pas être
04:54associés à être un facteur de chaos, donc il y avait cet enjeu d'être un parti responsable
04:59ou un parti qui ne rajoute pas du bordel au bordel.
05:01En même temps, ils ne peuvent pas se laisser non plus le gouvernement trop s'installer,
05:06trop poser des jalons, notamment Bruno Retailleau qui est clairement sur leur terrain idéologique
05:12sur les questions sécuritaires ou d'immigration.
05:14Je pense que quand même, si tout d'un coup ce gouvernement bascule dans l'usage du
05:1849-3, même si pour l'instant on a un peu étendu le temps et pas trop violenté l'Assemblée,
05:24s'il y a un coup de force pour une majorité de Français, elle aura envie d'être au
05:28diapason de ça aussi.
05:29Surtout, je pense qu'ils ne savent pas exactement de quoi l'avenir est fait et qu'ils maintiennent
05:33un jeu un peu ambigu.
05:34Ils maintiennent la pression pour l'instant.
05:35Moi, je ne pense pas que… Je sais que dans l'entourage de Michel Barnier, ils ont beaucoup
05:38théorisé l'idée que l'accélération du calendrier judiciaire rendait encore plus
05:42instable la psychologie de Marine Le Pen et qu'elle allait vouloir se venger.
05:45Je pense que ça peut contribuer au fait qu'elle est un peu instable dans sa façon d'exister
05:51politiquement.
05:52Et je finis ma phrase, mais je ne suis pas sûr que ce soit…
05:54Qui est très longue.
05:55Qui est très longue, mais avec des incises, vous avez remarqué.
05:57Non, je vais vous montrer ce sondage, Jonathan et notamment Virginie, je vais vous faire
06:01réagir à ce sondage.
06:02Une majorité de Français sont désormais favorables à l'adoption d'une motion
06:05de censure contre le gouvernement.
06:0751% des Français sont pour.
06:10Chez les électeurs du RN, le soutien va même désormais jusqu'à 61%.
06:14Ça explique la nouvelle position de Marine Le Pen peut-être ?
06:17Oui, ça fait partie des facteurs.
06:18D'ailleurs, c'est ce que les macronistes disent beaucoup en ce moment, c'est effectivement
06:21le RN se retrouve dépassé par sa base.
06:23Je pense que c'est un des éléments d'explication, que la base en est marre, que le RN joue ce
06:27jeu institutionnel et veuille un peu renverser la table, effectivement.
06:31Après, je pense, comme Jonathan et Emmanuel, qu'elle fait surtout monter la pression.
06:35N'oublions pas qu'elle est reçue par Michel Barnier enfin en tête à tête lundi, que
06:39comme vous le disiez, Steve, elle a des revendications.
06:41Alors, le pouvoir d'achat, c'est très large, mais on sait que ça peut être sur l'électricité,
06:45ça peut être avoir des garanties sur les retraites.
06:47C'est, au passage, peut-être reparler de la loi Immigration, puisque c'est évidemment
06:51que ça fait partie du package qu'elle demandait au départ pour voter un éventuel budget,
06:57pour ne pas faire tomber le gouvernement plutôt.
06:59Donc, effectivement, elle fait monter la pression, il y a la question de la base, il y a la question
07:04de ce qu'elle demande lundi, il y a aussi quand même la question de l'agenda judiciaire
07:08qui, je pense, pousse à faire diversion.
07:11Alors, du côté des ministres du gouvernement, on est bien conscient que la durée de vie
07:15de cet exécutif se compte en jours ou en semaines.
07:18Écoutez Michel Barnier.
07:19Je ne sais pas le temps que j'ai devant moi.
07:22Ça dépend d'une éventuelle coalition des contraires, si je puis dire.
07:29À l'Assemblée nationale.
07:30Je ne sais pas si ça se produira, j'y suis prêt, je sais que ce n'est pas ce que souhaitent
07:41les Français.
07:42Qu'ils souhaitent aujourd'hui de la stabilité, de la sérénité.
07:44Anne Charlène, si le gouvernement tombe à la suite d'une motion de censure, c'est
07:53la crise, une nouvelle crise politique, qu'est-ce qui va se passer ?
07:56Alors, on ne le sait pas précisément.
07:59On a renversé un gouvernement pour la dernière fois et la première fois, d'ailleurs, de
08:03la Ve République en 1962.
08:04Donc, ça risque quand même de nous faire un petit coup de choc à nous Français habitués
08:08à cette idée des premiers ministres qui restent pendant tout le temps d'une mandature.
08:12Qu'est-ce qui se passera ? Déjà, une grosse incertitude sur le budget, parce qu'il ne
08:16faut pas oublier qu'en fait, on a trois textes budgétaires qui sont en cours de discussion
08:20ici.
08:21Le projet de loi de finances, mais aussi le projet de loi de financement de la sécurité
08:24sociale et le projet de loi de règlement du budget de l'année dernière.
08:28Donc, en fait, ça fait trois occasions de tomber quand même, ce qui prouve qu'on est
08:32particulièrement vigilants au niveau de l'exécutif et ce qui se passe, c'est sûrement l'abandon
08:36de ces trois textes ou en tout cas leur gel ou en tout cas une vraie incertitude sur ce
08:40qui va se passer.
08:41J'ajoute que si vraiment on est amené à voter notre budget au mois de mars, ça risque
08:45quand même d'être particulièrement gênant pour la France parce qu'il y aura des conséquences.
08:49On ne peut voter d'après la loi un budget que de fonctionnement, c'est-à-dire on va
08:54payer les services publics et les fonctionnaires et ça va vraiment nous faire bizarre.
08:56Si ce gouvernement tombe, quelle est l'alternative ? Il y a d'autres coalitions possibles que
09:00LR, Macroniste aujourd'hui, Virginie ?
09:03Alors, si ce gouvernement tombe, là, le budget est forcément rejeté.
09:07L'urgence, ce n'est même pas la coalition, c'est comment on fait pour avoir un budget
09:10et payer nos fonctionnaires au 1er janvier.
09:12Et là, on sait que le gouvernement a sur la table une note, d'ailleurs, du service
09:16général du gouvernement sur les options possibles et il peut essayer de faire passer
09:21une loi spéciale.
09:23Avec beaucoup d'inconnus encore à ce stade, notamment sur les crédits, sur les missions
09:26qui seraient conservées ou non.
09:27Maintenant, effectivement, il peut se laisser.
09:30Alors là, c'est vraiment des sis, mais si Barney est en…
09:33Ça se rapproche.
09:34Soit on peut garder un gouvernement démissionnaire et l'urgence fait qu'on passe en projet
09:39de loi spéciale, effectivement, et on se donne le temps de refaire un budget plus tard,
09:44mais avec toujours la même difficulté qui sera celle, effectivement, de la coalition
09:47étant bloquée puisque la prochaine dissolution, on ne peut la faire qu'en juin.
09:51Donc, qui a intérêt à faire tomber le gouvernement ?
09:55Comment peut-on imaginer se retrouver dans cette situation sans coalition pour voter ?
10:00Est-ce que la gauche a intérêt à ce que ce gouvernement tombe ?
10:04Est-ce que la gauche est prête à proposer quelqu'un au gouvernement à Matignon aujourd'hui ?
10:08Oui, je pense que ce n'est pas l'obstacle principal.
10:10Moi, je pense que…
10:12La gauche va devoir voter cette consensure.
10:14Oui, mais elle a proposé de façon systématique.
10:17C'est plutôt le RN qui se proclame premier parti d'opposition,
10:21mais en même temps, tergiverse quand il s'agit de faire tomber un gouvernement.
10:24Donc, c'est plutôt eux qui sont dans leur niaire.
10:26On s'habitue à tout, mais pourquoi ce gouvernement tiendrait ?
10:30Sur quoi ? Sur un socle dont on voit le côté friable, semaine après semaine ?
10:36Il n'y a même pas une majorité relative digne de ce nom.
10:39C'est-à-dire qu'on a des macronistes qui jouent des cartes perso les uns après les autres.
10:42On a un tout petit noyau LR. Je rappelle que c'est moins de 50 députés LR.
10:45Donc, peut-être que ça suffit pour être à la tête du pays et décider du sort des Français.
10:50L'alternative, c'est toujours la même question.
10:51L'alternative, elle était originelle.
10:53L'alternative, c'est qu'en tout cas, c'est une carte qui est au moins aussi légitime que Michel Barnier en termes d'assises politiques.
10:59Si on se place sur la suite des dernières législatives, ce qui n'est pas absurde,
11:03pour choisir le Premier ministre du pays, ça aurait du sens.
11:06Ça ne veut pas dire que ça tient tellement plus longtemps,
11:08mais c'est une carte qui a au moins autant de légitimité.
11:10Je pense quand même que dans l'esprit d'Emmanuel Macron,
11:12on se dirigerait plus vers un gouvernement technique.
11:14En gros, de dire très bien si politiquement, il n'y a aucune réalité qui est suffisamment solide pour tenir.
11:19C'est la dernière carte.
11:20Dans ces cas-là, oui, on fera quelque chose pour expédier les affaires courantes.
11:23Mais encore une fois, il ne faut pas se considérer que ce gouvernement est légitime sous prétexte qu'il est là.
11:27Il n'était pas légitime au départ.
11:29Il est encore plus fragile que ce qu'on croyait quand on voit la réalité parlementaire.
11:32C'est le moins illégitime.
11:34Le seul noyau, il a 47 députés.
11:3747 députés pour un parti d'origine.
11:39Sachant que les LR ne sont pas forcément 47 au sens idéologiquement complètement dans le même sens.
11:44Mais ce n'est pas le parti.
11:45La question, c'est un parti de charnière, comme on l'avait sous la 4e République.
11:49C'est-à-dire que c'est le seul qui a accepté de coaliser plus ou moins avec un autre.
11:52Et encore moins que plus.
11:54Mais au moins, c'est une base.
11:55Quelle sera la prochaine base de Lucie Castex ?
11:57Alors, vous dites Lucie Castex, mais on l'a bien remarqué.
11:59La gauche, elle est à 192 députés.
12:03Et à chaque vote, c'est la même chose.
12:05Non, pas à chaque vote, c'est la même chose.
12:06La preuve, c'est que...
12:07Ça, on l'a vu sur la première partie du projet de loi de finances.
12:09Sur la partie du projet de loi de finances, il y a un certain nombre de sujets sur lesquels, justement,
12:11les majorités ont été plus larges, avec le modèle...
12:13Mais sur le vote, c'est la même chose.
12:15Le vote, il est à 192.
12:16En tout cas, ceux qui ont fait voter le plus de choses, en élargissant un petit peu leur socle, quand même,
12:20dans cette discussion budgétaire, c'est la gauche plus qu'on le croyait, quand même,
12:23sur un certain nombre de sujets.
12:25En tout cas, je pense qu'il faut lever les hypothèques.
12:27C'est aussi comme ça qu'on disait sous la 4e République.
12:29Bien sûr.
12:30Et que contourner des réalités, même si elles ne conviennent pas idéologiquement,
12:34on crée des espèces...
12:35Mais elles peuvent recréer l'incertérité.
12:37Ce n'est pas totalement mouvant de jouer Cartier-Tablin.
12:39Parce que s'il y a un cas de vote d'une motion de censure, ça sera l'apocalypse,
12:44avertit en tout cas Christian Estrosi.
12:46Écoutez-le.
12:47Je ne suis pas sûr que les Français aient envie que nous finissions l'année
12:51en leur disant qu'il n'y a plus de budget dans notre pays,
12:54qu'il n'y a plus de marge de manœuvre.
12:56La censure, ce sera après le 49-3, donc il y aura un budget.
12:58Oui, par douzième, sans perspective, en étant mal noté,
13:06envoyé en les marchés financiers qui n'aient plus confiance dans notre pays
13:10et avec des conséquences économiques et sociales dramatiques.
13:13Emmanuel, motion de censure, départ du gouvernement, égale crise financière,
13:17voire banqueroute, il parle même de banqueroute économique.
13:19Banqueroute n'est exactement rien,
13:20mais après la lecture technique et juridique des choses,
13:24il y a aussi une projection politique qu'on peut faire,
13:27même si on fait là de la politique fiction,
13:29le gouvernement n'est pas encore tombé.
13:31Mais le jour où le gouvernement tombe,
13:33tous les feux, toute la pression,
13:35elle est braquée sur le président de la République.
13:37La question de Lucie Castain, c'est pour moi jamais posé,
13:41parce que c'est un polichinelle qu'on a sorti du tiroir comme ça,
13:43pour amuser la galerie.
13:44Alors que Michel Barnier, c'était l'évidence.
13:45Non, non, non, je ne polémique pas.
13:47Je ne polémique pas, je commente.
13:49Laissez-le terminer.
13:51Ce n'est pas un commentaire, c'est une incise,
13:54comme vous l'avez dit tout à l'heure.
13:55Donc, je reprends, tous les feux vont être braqués sur Michel Barnier.
13:59Sur Emmanuel Macron.
14:01La question de sa démission.
14:03Mais bien sûr, et quand je parlais de l'agenda de Marine Le Pen tout à l'heure,
14:07c'est à ça qu'elle fait référence.
14:09C'est là-dessus qu'elle va parier.
14:11La position du président de la République,
14:13qui a lui-même pris des décisions
14:15qui amènent à cette crise institutionnelle,
14:18crise financière, crise de régime,
14:20devra, à un moment, être mise sur la table.
14:23Et dans un monde aussi instable que le monde dans lequel on vit,
14:28la position du président de la République sera extraordinairement inconfortable.
14:32Anne-Charlene, sur le président.
14:33Oui, il y a quelque chose qui m'inquiète dans cette lecture-là,
14:35mais qui me semble être en effet celle des oppositions.
14:37On quitte la lecture juridique pour de la politique fiction, on essaye, d'accord ?
14:41On n'a plus de budget, on n'a plus de Premier ministre, on n'a plus de président.
14:44C'est quand même un bel avenir pour la France que nous souhaite l'opposition.
14:46C'est-à-dire qu'en fait, on est au mois de janvier avec des élections présidentielles,
14:49sans budget, et comment on fait à l'international ?
14:52Comment on fait techniquement ?
14:54Il y a quand même une question à se poser autour du sérieux de tout ça.
14:57Parce qu'on va parler de la Quatrième République ou de la Troisième.
15:00On est en pleine crise de régime qui dit « passons donc ».
15:02Et bien précisément, il faut essayer de ne pas la souhaiter.
15:04C'est-à-dire que si on arrivait à construire avec ce qu'on avait,
15:06si justement on arrivait à faire comme pour le budget des alliances de gauche, de droite, du milieu,
15:10peut-être qu'on pourrait aussi essayer d'éviter cette posture-là.
15:12C'est ce qu'on faisait précisément sous la Troisième et la Quatrième Républiques.
15:15Certes, il y avait de l'instabilité, mais au moins, on essayait de travailler ensemble.
15:18Donc, il y a aussi une autre alternative qu'on ne nous présente pas, c'est celle-ci,
15:21c'est celle de la responsabilité.
15:23On essaye de travailler, on essaye de voter un budget et on n'a même pas besoin de 49.3.
15:27Donc, une autre voie est possible.
15:29Jonathan, sur cette responsabilité d'Emmanuel Macron et sur une éventuelle démission dont on parle dans les oppositions.
15:34Je pense que la responsabilité, elle est première, elle est originelle dans ce que vous rappeliez,
15:37c'est-à-dire les choix qui ont été faits.
15:39Moi, je pense quand même qu'il y a aussi une responsabilité dans la façon de tirer les enseignements des urnes.
15:43Je pense qu'on a fait les choses dans le désordre, mais on ne va pas polémiquer là-dessus parce que ce n'est pas le sujet.
15:47En revanche, je pense que pour qui a un tout petit peu observé Emmanuel Macron depuis qu'il est président de la République,
15:51qui imaginait que dans sa psychologie, la possibilité d'une démission existe,
15:55honnêtement, on n'est plus dans la politique fiction, on est dans le fantasme.
15:58Ça n'existera pas.
16:00Il y a déjà du mépris pour François Hollande qui n'a pas été en situation de pouvoir se représenter.
16:04Ce n'est pas pour être le seul président de la Ve République qui finirait son mandat de son propre chef avant le terme officiel.
16:12Autant périaliser ne change qu'une chose en ce moment, c'est de renouer le lien avec les Français.
16:15Quelqu'un y croit, honnêtement.
16:17Allez, on avance.
16:19On avance sur un autre thème qui est en lien avec le gouvernement.
16:23Merci Président Larcher.
16:25Jusqu'où ira la colère sociale ?
16:27Cette semaine, une grève à la SNCF a commencé à faire monter un peu la température.
16:30Mais le pire est peut-être à venir.
16:32Alors qu'une vague de plans sociaux touche toute la France,
16:35les mobilisations se multiplient.
16:37Agriculteurs, fonctions publiques, laboratoires médicaux, personnels de la petite enfance,
16:41tous, tous, tous descendent dans la rue.
16:44Si on pense vraiment, et moi je le pense sincèrement,
16:47que l'enjeu est la privatisation de la SNCF,
16:49il faut se battre à la hauteur de l'enjeu, c'est-à-dire un enjeu historique.
16:52La privatisation de la SNCF, ce n'est pas rien, ce n'est pas anodin.
16:55Face à ça, ils font un rapport de force historique
16:58et nous on proposera une grève reconductible à partir du 11 décembre au soir.
17:02Effectivement, on ne sait pas parce qu'aujourd'hui l'entreprise gagne de l'argent.
17:05L'entreprise est très rentable.
17:07Elle a annoncé qu'elle allait gagner 3,4 milliards d'euros au titre de 2024.
17:11Donc, si l'entreprise est rentable et qu'elle ferme d'ici,
17:14pourquoi d'autres ne seraient pas menacées ?
17:16Nous on cherche à être écoutés, à être entendus par les autres instances politiques
17:21qui nous ont fait des promesses l'an dernier au salon de l'agriculture et partout.
17:24Ils n'ont rien tenu du tout, ils ont fait quelques petites mesurettes de rien du tout.
17:27Ils ne nous apportent aucune trésorerie dans les exploitations.
17:29Je vais vous donner le calendrier des mobilisations à venir à la SNCF.
17:33Une grève illimitée est prévue à partir du 11 décembre
17:35contre le démantèlement de fret SNCF.
17:37Journée d'action nationale à attendre également le 5 décembre
17:40dans la fonction publique pour protester notamment contre les coupes budgétaires.
17:44Si vous aviez des analyses médicales à faire, faites-les au plus vite
17:47car les syndicats ont lancé un appel à la grève dans les labos de biologie.
17:50Entre le 23 et le 31 décembre, ils demandent une renégociation
17:54de leurs tarifs avec l'assurance maladie.
17:57Virginie, c'est ça la convergence des luttes ?
17:59On se dirige vers une convergence des luttes dont on parle beaucoup ?
18:02Non, à ce stade, moi je n'y crois pas.
18:05Il y a eu évidemment la forte mobilisation contre les retraites
18:08mais c'est vrai que l'FI essaie depuis plusieurs années de théoriser la convergence.
18:12Là, je crois qu'on est sur des mobilisations qui n'ont rien à voir les unes avec les autres.
18:18En plus, chacune a des motifs internes, si vous voulez.
18:21Si on essaie de prendre une par une, les agriculteurs,
18:25il y a des élections professionnelles en janvier,
18:28il y a une organisation principale, la FNSEA, qui est débordée
18:31par la coordination rurale, qui est elle-même noyautée par l'ERN.
18:34Donc on sait très bien qu'il y a un agenda interne.
18:37Les agriculteurs, c'est ça aussi l'enjeu ?
18:40Le vrai enjeu de la crise agricole, c'est la question du revenu.
18:45Beaucoup plus que le Mercosur, on va sans doute en parler.
18:48La question du revenu est centrale, il y a des choses qui ont été faites
18:51et tout n'a pas été mis en oeuvre depuis ce qui a été décidé par Gabriel Attal,
18:55après la première crise agricole.
18:57Donc évidemment, il y a beaucoup de choses qui ne sont pas entrées en vigueur.
19:00C'est pareil, on peut voir la SNCF.
19:02La SNCF, on sait que c'est aussi soi-disant, vous savez, la question du fret SNCF,
19:07qui en fait masque des questions de pouvoir d'achat, de revenus
19:10et de négociations salariales.
19:12Donc on peut en fait, sur la fonction publique, on le sait,
19:15on connaît le constat des services publics.
19:17En commun, c'est peut-être le manque de pouvoir d'achat,
19:20le faible pouvoir d'achat.
19:21Le manque de pouvoir d'achat est évidemment structurel.
19:23Mais moi, à ce stade-là, c'est vrai qu'on théorise l'univers social.
19:26Il y a quelque chose qui est en train de se passer, évidemment,
19:29mais je ne crois pas qu'il y ait de convergence des luttes.
19:30Les plans sociaux devraient atteindre, la semaine prochaine,
19:32le nombre de 250 depuis le début de l'année 2024.
19:36On a déjà beaucoup parlé de Michelin, qui supprime plus de 1200 postes,
19:40mais au total, sur l'ensemble du territoire,
19:427500 emplois sont aujourd'hui menacés, selon le journal Les Echos.
19:46Aucune partie de l'Hexagone n'est épargnée.
19:49Jonathan, la cocotte minute, elle est là ?
19:52Oui, elle est là.
19:53Après moi, je trouve effectivement qu'on est plus dans la concomitance des luttes
19:56que dans la convergence.
19:57Ce n'est pas plus facile à gérer, honnêtement,
19:59quand il y a autant de foyers aussi qui sont ouverts,
20:01qui sont tous assez complexes.
20:03Après, il y a plein de sujets différents.
20:05Virginie a rappelé les problématiques un peu individuelles,
20:08côté agriculteur, côté fonctionnaire,
20:10avec la question du jour de carence aussi.
20:12Une mise à l'index, quand même, dans le discours politique
20:14des fonctionnaires qui est un peu récurrente,
20:16alors qu'on les célèbre en d'autres moments,
20:17en disant que le service public, c'est génial.
20:19Il y a un problème.
20:20Après, sur la question industrielle,
20:21on est sur l'effet de souffle de la fin du quoi qu'il en coûte,
20:24d'une certaine manière.
20:25Il y a un certain nombre de secteurs
20:26qui ont été maintenus en vie,
20:28ou en tout cas un peu dopés à l'argent public
20:31à travers le quoi qu'il en coûte,
20:33et qu'effectivement, quand la question des prêts à taux zéro,
20:35enfin des prêts garantis, en tout cas,
20:37le remboursement se pose,
20:38il y a beaucoup de secteurs qui étaient fragiles avant,
20:40qui sont encore fragiles aujourd'hui,
20:41et ça commence à tomber.
20:42Quand on voit Michelin ou Auchan, c'est encore autre chose.
20:44C'est restructuration dans le secteur de l'automobile,
20:47restructuration dans le secteur de la grande distribution,
20:50et ça a des conséquences,
20:51parce que si une entreprise comme Michelin,
20:53c'était rappelé dans le sujet,
20:54qui fait quand même des milliards de bénéfices,
20:56qui a aussi besoin de faire de forts investissements,
20:58commence à fermer des sites,
20:59derrière, il y a un certain nombre de sous-traitants
21:01qui vont le prendre de plein fouet.
21:02Donc on est face à un gouvernement
21:03qui va payer aussi l'incurie,
21:05l'absence de stratégie industrielle
21:07ces dernières années,
21:08sujet récurrent.
21:09J'aimerais qu'on aille sur la responsabilité
21:10effectivement du gouvernement.
21:11Les syndicats disent avoir prévenu le gouvernement
21:13en amont de ses plans sociaux.
21:15Il y a quelques semaines,
21:16Sophie Binet pointait du doigt la politique
21:18du gouvernement Barnier.
21:19Écoutez-la.
21:21Nous avons besoin d'avoir un État
21:23qui retrouve sa stratégie industrielle
21:26et qui remette en ordre les multinationales.
21:30Ça n'est plus possible
21:31de laisser les multinationales
21:32faire la pluie et le beau temps en France.
21:35Il faut une vraie politique industrielle,
21:38et c'est ce que la CGT vient exiger aujourd'hui.
21:40La faute au gouvernement ?
21:42Non, c'est la faute effectivement
21:45à un manque de politique industrielle,
21:47mais on ne peut pas,
21:48depuis le mois de septembre,
21:49taxer le gouvernement Barnier
21:51d'un défaut de mise en place
21:53d'une politique industrielle.
21:54Il ne faut quand même pas exagérer.
21:55Il faut aller plus haut, Emmanuel Macron.
21:57Naturellement.
21:58On revient toujours à cette question.
21:59Et tous les gouvernements
22:00qui se sont succédés depuis 2017,
22:04parce qu'on parle beaucoup
22:06de réindustrialisation de la France
22:08sans réelle vision et politique industrielle
22:11de la réindustrialisation de la France.
22:14Mais les multinationales,
22:16je veux bien tout entendre,
22:17de toute façon on ne va pas
22:18revenir à un État régulier.
22:19Elles sont face à des marchés
22:21qui sont mouvants,
22:22face à une globalisation
22:23qui est importante.
22:24Savez-vous par exemple
22:26que notre déficit commercial
22:29avec la Chine a doublé en un an ?
22:31Et c'est dû à quoi ?
22:33C'est dû parce que l'Europe
22:35ne protège pas le marché européen.
22:38Comme il y a eu des taxes de douane
22:42aux États-Unis qui ont été très fortes,
22:44les Chinois se sont détournés des États-Unis
22:46et déversent leurs produits
22:48en masse sur l'Europe.
22:49Et donc le déficit commercial
22:51avec la Chine a doublé.
22:52On est à plus de 400 milliards d'euros
22:55par an avec la Chine.
22:57Le problème ce n'est pas
22:59les multinationales françaises.
23:01Le problème c'est la régulation du marché
23:03et une Europe qui ne protège pas
23:05les multinationales européennes.
23:06En réaction aux plans sociaux
23:07et aux mobilisations,
23:08le gouvernement assure être à l'écoute
23:10et notamment à l'écoute
23:11des agriculteurs.
23:13Parce que je crois qu'il est important
23:15que nous disions au monde agricole
23:17que vous connaissez bien,
23:18que je connais bien,
23:19combien nous avons entendu
23:21non seulement leurs difficultés
23:23mais leurs souffrances.
23:25Il y a de la souffrance.
23:26Et cette souffrance,
23:27il faut l'entendre,
23:28il faut la comprendre
23:29et il faut y apporter réponse.
23:31L'opinion publique continue
23:33de soutenir massivement
23:34la mobilisation des agriculteurs.
23:3581% des Français approuvent
23:37la mobilisation contre le projet d'accord
23:39de libre-échange entre l'Union européenne
23:41et les pays sud-américains du Mercosur.
23:44S'il y a une mobilisation
23:46dont le gouvernement se méfie,
23:47c'est celle-là,
23:48c'est celle des agriculteurs.
23:49Anne-Charlene ?
23:50Sûrement.
23:51Vous connaissez peut-être
23:52cette phrase de Tocqueville
23:53à l'occasion des premières colères agricoles
23:55au cours du 19ème
23:57qui disait justement
23:58la population agricole
23:59c'est la dernière à se lever
24:00mais c'est la dernière à se rasseoir.
24:02Parce que précisément,
24:03quand il y a une crise qui commence,
24:06c'est qu'elle est tellement profonde,
24:08tellement multifactorielle
24:09que c'est difficile d'y apporter
24:11une réponse unique.
24:12Et c'est pour ça que, à mon avis,
24:14la solution magique de Gabriel Attal
24:16au mois de janvier
24:17qui tout d'un coup éponge
24:18toutes les crises,
24:19me semblait être un petit peu...
24:21Voilà, on a mis un sparadrap
24:22sur une jambe de bois
24:23mais il y a évidemment
24:24quelque chose de structurel
24:25dans ce qui se passe
24:26dans notre agriculture.
24:27Et c'est la même chose
24:28avec tout ce qu'on a dit
24:29sur les réformes sociales
24:30et la crise sociale.
24:31C'est-à-dire que ça date pas de 15 jours,
24:34ce sont des choses qui sont anciennes,
24:35ce sont des choses qui sont cycliques
24:37et ça prouve aussi que les crises
24:40s'appellent un peu
24:41les unes avec les autres.
24:42Quand ça va mal,
24:43ça va mal à tous les niveaux.
24:44Le dérèglement climatique
24:46amène à plus d'efforts
24:47au niveau social
24:48qui, du coup, lui-même
24:49amène à plus de dépenses,
24:50qui amène à une crise financière,
24:51qui amène à une instabilité politique.
24:52Donc il faudrait pas, à mon avis,
24:54qu'on ait plus de chefs dans le bateau
24:56pour en arriver à ce que
24:58tous se décousent en même temps.
24:59Vous refaites référence
25:01au thème précédent.
25:02J'aime bien faire des comebacks.
25:03Faut-il travailler plus pour gagner ?
25:05Pareil.
25:06Cette semaine, le Sénat a voté
25:07en faveur de la création
25:08d'une deuxième journée
25:09de solidarité nationale.
25:10L'idée est simple.
25:11Tous les salariés du public
25:12comme du privé
25:13devront bosser sept heures par an
25:15pour le même salaire.
25:16En contrepartie,
25:17les entreprises verseront
25:182,5 milliards d'euros
25:20de cotisations supplémentaires
25:21à la Sécu,
25:22argent qui servira
25:23à financer l'aide
25:24aux personnes âgées dépendantes
25:26et aux personnes
25:27en situation de handicap.
25:28Écoutez.
25:29Je sais que cette mesure
25:30donnera lieu
25:31à de larges débats.
25:32Monsieur le ministre,
25:33vous étiez satisfait
25:34de l'augmentation
25:35de 6 % de votre budget.
25:36Vous avez raison
25:37vu le contexte.
25:38Mais c'est loin de suffire
25:39au regard des enjeux
25:40et que si nous voulons
25:41réellement porter
25:42de mesures
25:43concernant le grand âge,
25:44nous devons avoir
25:45une autre ambition
25:46sinon, de nouveau,
25:47nous aurons le même débat
25:48chaque année.
25:49Bonne idée.
25:50Anne-Charlene ?
25:51Moi, je crois qu'en tout cas,
25:52il faut arrêter
25:53avec un tabou
25:54qui consiste à dire
25:55que les Français
25:56ne sont pas prêts
25:57à faire des efforts
25:58pour la solidarité.
25:59La solidarité,
26:00c'est un principe constitutionnel,
26:01ça fait partie de notre ADN
26:02depuis au moins
26:03la Constitution de 1946
26:04et donc cette idée
26:05que les impôts,
26:06les taxes,
26:07etc.
26:08s'accumulent.
26:09Moi, je crois
26:10que c'est plus
26:11un problème de lisibilité,
26:12un problème de légitimité
26:13qui affecte les Français
26:14qu'un problème d'effort
26:15sur cette question.
26:16Donc quand on dit
26:17finalement c'est à nouveau
26:18un ras-le-bol
26:19parce qu'on va frapper
26:20au portefeuille,
26:21je crois que c'est vraiment
26:22un mauvais débat.
26:23Pourquoi pas essayer
26:24de travailler par le travail
26:25et de se dire
26:26on essaye tous
26:27de faire un effort.
26:28Alors attention aussi
26:29à un faux ami
26:30à nous dire
26:31cette enveloppe
26:32va être fléchée
26:33juste pour telle ou telle mesure.
26:34Non, ça ira au pot commun.
26:35Virginie, pourquoi pas ?
26:36Je trouve que c'est
26:37un bel exemple
26:38d'avoir fait ça
26:39il y a 20 ans
26:40après la canicule
26:41et quand on voit
26:42le chiffre de 2,5 milliards,
26:43c'est vrai qu'on ne peut pas...
26:44Voilà, je me dis
26:45bah oui, effectivement,
26:46ça serait top.
26:47C'est un beau signal envoyé.
26:48Après, c'est quand même
26:49un irritant pour la gauche,
26:50on le sait,
26:51parce qu'on fait
26:52payer les Français.
26:53Évidemment,
26:54donc c'est encore...
26:55C'est une charge.
26:56Travailler gratuitement,
26:57c'est un irritant.
26:58C'est d'ailleurs pour ça
26:59que Michel Barnier
27:00ne veut pas y aller
27:01à ce stade.
27:02En tout cas,
27:03pas par voie d'amendement
27:05sur la table
27:06des partenaires sociaux.
27:07C'est vrai que ça ne peut pas
27:08se régler par un amendement
27:09du Sénat.
27:10Je pense que la question
27:11est trop inflammable,
27:12en réalité.
27:13Mais effectivement,
27:14le problème,
27:15c'est que si on fait
27:16ce genre de recettes,
27:17on va faire quoi
27:18pour l'hôpital public ?
27:19On va tous donner un euro
27:20pour sauver l'hôpital public ?
27:21Enfin, vous voyez,
27:22donc il y a la question...
27:23Il y a d'autres questions avant.
27:24Il y a la question
27:25de l'évasion fiscale.
27:26Il y a plein de sujets,
27:27en fait,
27:28et c'est vrai que faire peser ça
27:29uniquement sur les travailleurs,
27:30c'est bien
27:31en termes de solidarité.
27:32Le signal est bon,
27:33mais attention
27:34à la boîte de Pandore ensuite.
27:35Jonathan,
27:36est-ce que vous êtes OK
27:37pour travailler 7 heures
27:38de plus gratuitement ?
27:39Non.
27:40Non, mais je pense que
27:41ce n'est pas comme ça
27:42que les choses se posent.
27:43En fait, je suis assez d'accord
27:44sur le fait que les Français
27:45sont plutôt solidaires par nature
27:46et que ça fait partie
27:47du contrat social
27:48d'une certaine manière,
27:49mais je pense que les Français
27:50ont surtout le sentiment
27:51que c'est toujours au même
27:52à qui on demande des efforts.
27:53Là, c'est tout le monde,
27:54public, privé,
27:55tous les salariés.
27:56Non, mais je précise
27:57pour les gens qui nous regardent
27:58et qui n'ont pas les détails
27:59de ce qui a été voté.
28:03Cette formule-là
28:04qui a l'air d'être très simple,
28:05très égalitaire,
28:06tout le monde fait
28:07un petit effort.
28:08Sauf qu'il faut que si on regarde
28:09quand même le message.
28:10On a entendu Michel Barnier
28:11parler de justice fiscale
28:12au moment de sa déclaration
28:13de politique générale.
28:14Quand on voit l'effort,
28:15et je pense que les Français
28:16sont vraiment très majoritaires
28:17à ressentir ça,
28:18les patrons de PME
28:19sont aussi au même sentiment,
28:20c'est-à-dire que ceux qui peuvent
28:21ne sont pas complètement
28:22mis à contribution.
28:23Les plus gros revenus,
28:24les plus gros patrimoines,
28:25ceux qui ont des rentes
28:26quand ça concerne les entreprises,
28:27on a quand même le sentiment
28:28que depuis une dizaine d'années,
28:2920 ans,
28:30on passe un peu entre les gouttes
28:31et que les efforts
28:32sont toujours demandés au même.
28:33Si on avait posé
28:34des actes politiques
28:35avec une vraie mise à contribution
28:36de ceux pour qui
28:37c'est moins un effort quotidien
28:38d'arriver à joindre les deux bouts,
28:39on pourrait tout à fait aller
28:40vers ce genre de mesures.
28:41Mais là vous dites
28:42que c'est pas possible.
28:43Là j'ai l'impression
28:44qu'on est dans un tel sentiment
28:45d'inégalité des efforts,
28:46qu'en gros une PME
28:47paye plus d'impôts
28:48qu'une multinationale
28:49et que l'évasion fiscale
28:50ça concerne assez peu
28:51les gens qui sont au SMIC,
28:52qu'au bout d'un moment,
28:53j'ai l'impression
28:55qu'on n'a pas mis
28:56les choses dans le bon sens
28:57et que si on avait
28:58plus de justice
28:59ou un sentiment
29:00d'effort partagé,
29:01ce serait plus facile
29:02de demander
29:03un jour gratuit.
29:04Je vous mets les détails
29:05sur ce qui a été voté.
29:06Alors officiellement,
29:07pas question de supprimer
29:08un jour férié en particulier.
29:09Les 7 heures pourraient
29:10être réparties
29:11sur l'ensemble de l'année.
29:12On va voir ce que nous dit
29:13le sénateur Daniel Chassin.
29:14Ce qui est proposé,
29:15c'est 7 heures de plus par an.
29:16Ça fait 40 minutes par mois,
29:1710 minutes par semaine.
29:18C'est une cause noble
29:19pour nos aînés.
29:207 heures de solidarité
29:21montrerait une cohésion
29:22sociale.
29:23Daniel Chassin,
29:24sénateur.
29:25Les indépendants,
29:26ça va 10 minutes par semaine ?
29:27Ce n'est pas la question.
29:28C'est vrai que les Français
29:29sont solidaires
29:30et ont bon cœur
29:31d'une manière générale.
29:32Et c'est d'ailleurs
29:33parce qu'ils sont comme ça
29:34que s'appuie le narratif
29:35de cette histoire
29:36qui est ubuesque
29:37à mon sens.
29:38C'est-à-dire que les Français
29:39sont trop gentils.
29:40Non, mais on ne va quand même
29:41pas tomber dans tous les pièges
29:42qui nous sont tendus.
29:43Ça s'appelle, un,
29:44un impôt supplémentaire.
29:45Voilà, appelons ça
29:46tel que c'est.
29:47C'est-à-dire qu'il y a
29:48un impôt supplémentaire
29:50Deuxièmement, moi,
29:51ce qui me choque,
29:52c'est qu'on fait payer
29:53aux travailleurs
29:54l'incurie
29:55de la question
29:56des réformes structurelles
29:57dans l'hôpital.
29:58Alors,
29:59comme on n'a pas fait
30:00les réformes structurelles,
30:01que ça continue
30:02à être un bousin sans nom
30:03avec une déperdition financière
30:04qui est surréaliste,
30:05tout ça est géré
30:06n'importe comment
30:07et tout le monde
30:08se dit
30:09qu'il faut
30:10qu'il y ait
30:11un impôt supplémentaire
30:12dans l'hôpital.
30:13C'est-à-dire qu'il faut
30:14qu'il y ait
30:15un impôt supplémentaire
30:16dans l'hôpital.
30:17Tout ça est géré
30:18n'importe comment
30:19et tous les spécialistes
30:20du secteur de la santé
30:21vous le disent.
30:22Plutôt que de réformer ça
30:23et de changer la manière
30:24dont on va gérer les choses
30:25pour regagner
30:26des marges financières,
30:27on va continuer
30:28à mal gérer d'un côté
30:29et faire payer
30:30ceux qui travaillent de l'autre.
30:31C'est parfaitement scandaleux.
30:32Virginie,
30:33vous l'avez dit tout à l'heure,
30:34le gouvernement est opposé
30:35à la mesure du Sénat.
30:36C'est le ministre chargé
30:37des Comptes publics
30:38qui l'a dit en séance.
30:39On va l'écouter.
30:40La question du temps de travail,
30:41pardon,
30:42mais n'est pas un tabou
30:43et doit être posée.
30:45Est-ce que cela doit se passer
30:47par un amendement au PLFSS aujourd'hui ?
30:49La position du gouvernement est que non.
30:51Que cela puisse être travaillé
30:53avec les partenaires sociaux,
30:55je pense que ça peut être une bonne idée.
30:57Mais en tout cas,
30:58il serait à mon avis
31:03assez hypocrite
31:04de rejeter ce débat
31:05d'un revers de main
31:06comme s'il n'y avait pas
31:07une problématique
31:08du temps de travail
31:09dans la globalité
31:10dans notre pays
31:11par rapport à des besoins
31:12de protection sociale
31:13Bon, Jonathan,
31:14on voit que le gouvernement
31:15n'est pas très chaud
31:16pour cette mesure,
31:17mais il dit qu'il y a
31:18un problème de temps de travail
31:19en France.
31:20Qu'est-ce que vous en pensez ?
31:21On l'a entendu,
31:22notamment qu'il y ait
31:23pu le gouvernement
31:24et Gérald Darmanin
31:25sortir là-dessus.
31:26Sur les 35 heures.
31:27C'est quand même
31:28un débat très régulier.
31:29Encore une fois,
31:30on peut poser tous les sujets
31:31si on les pose dans l'ordre.
31:32Il y a quand même
31:33un problème de justice
31:34dans ce pays,
31:35de répartition de la richesse,
31:36d'inégalités croissantes.
31:37L'hôpital,
31:38il y a sûrement
31:39des enjeux de gestion.
31:41de ce bien commun
31:42qu'est le service public
31:43dans tous les domaines.
31:44Donc, on peut toujours se dire
31:45que c'est simplement
31:46par la meilleure gestion,
31:47faire mieux avec moins.
31:48J'ai l'impression d'être né
31:49avec cette expression.
31:50Il se trouve que quand même,
31:51il y a un certain nombre d'endroits
31:52où on fait de moins en moins bien,
31:54avec de moins en moins de moyens,
31:55et qu'on ne peut pas avoir
31:56cette espèce de discours schizophrène
31:57de dire
31:58que ça fait partie
31:59des fiertés françaises.
32:00L'éducation nationale,
32:01pour moi,
32:02ça ne doit pas être perçu
32:03comme une charge,
32:04mais comme un investissement.
32:05Dès qu'on est ressortis
32:06de la période Covid,
32:07certes,
32:08il y a des dimensions administratives
32:09de l'hôpital
32:10qui ont pris trop de place.
32:11Peut-être qu'il y a sûrement
32:12des modifications à faire.
32:13Je ne suis pas un spécialiste du sujet,
32:14mais on voit quand même
32:15qu'il y a des milliers de lits
32:16qui sont fermés
32:17année après année,
32:18année après année.
32:19On ne peut pas dire
32:20que ce soit une bonne nouvelle.
32:21Donc, je pense qu'il y a
32:22cette espèce de chiffon rouge
32:23pour les uns
32:24et de refrain un peu facile
32:25pour les autres
32:26et qu'en fait,
32:27ces sujets sont complexes,
32:28méritent des réponses complexes
32:29et que là,
32:30on est un peu dans des slogans
32:31de mobilisation.
32:32C'est la santé qui le dit.
32:33C'est-à-dire,
32:35Ils ne disent pas tous
32:36qu'il faut fermer des lits,
32:37par exemple.
32:38Non, naturellement.
32:39J'ai entendu aucun professionnel
32:40de la santé dire
32:41qu'il faut fermer des lits.
32:42Mais tous les professionnels
32:43de la santé,
32:44il suffit d'aller dans les hôpitaux,
32:45vous disent que la gestion
32:46est calamiteuse,
32:47qu'on a rajouté
32:48des couches de gestion
32:49qui compliquent énormément
32:50les choses.
32:51Tout ça,
32:52c'est de la dépense
32:53puisque ce sont des salaires
32:54et que l'optimisation
32:55de la gestion de l'hôpital
32:56permettrait de rouvrir
32:57des lits, justement.
32:58On dit la même chose,
32:59mais encore une fois,
33:00la gestion de tous les hôpitaux
33:01devrait être au cœur
33:02des préoccupations
33:03du gouvernement
33:04avant de demander aux travailleurs
33:05de compenser
33:06des fautes de gestion
33:07parce que c'est trop facile.
33:08Très rapidement,
33:09Virginie,
33:10le gouvernement dit
33:11je ne suis pas pour
33:12qu'on vote cette mesure
33:13dans le cadre budgétaire,
33:14mais on va en parler
33:15avec les syndicats.
33:16Il n'y a aucune chance
33:17que ça passe
33:18avec les syndicats,
33:19ce genre de mesures-ci.
33:20Oui, il dit surtout,
33:21Laurent Saint-Martin,
33:22parlons du temps de travail
33:23en France.
33:24Oui, donc augmenter
33:25le temps de travail
33:26en France.
33:27Derrière,
33:28il y a la question
33:29de la programmation
33:30en France.
33:31Derrière,
33:32il y a la question
33:33de la productivité
33:34qui est effectivement
33:35un problème en France,
33:36mais effectivement,
33:37on ne peut pas…
33:38C'est trop explosif.
33:39Il le renvoie
33:40aux partenaires sociaux
33:41en mettant sa petite boule
33:42macroniste pour dire
33:43voilà, on a un problème
33:44aussi de productivité
33:45en France,
33:46mais effectivement…
33:47Il le renvoie
33:48aux calendes grecques
33:49et ça va rappeler…
33:50C'est comme le budget.
33:51Au lieu d'aller chercher
33:5240 milliards d'économies,
33:53on va aller faire
33:54la poche des Français.
33:55À Paris, les amis,
33:56ça commence à pas mal bouger
33:57à un an et demi
33:58de l'élection municipale.
33:59Il y a eu
34:00beaucoup de convoitises.
34:01Elle a désigné
34:02le sénateur socialiste
34:03Rémi Féraud
34:04pour lui succéder,
34:05mais le député
34:06Emmanuel Grégoire,
34:07son ancien premier adjoint,
34:08a annoncé cette semaine
34:09qu'il se lançait
34:10également dans la course.
34:11Quelques heures plus tard,
34:12c'est un sénateur
34:13communiste
34:14qui se déclarait.
34:15Écoutez.
34:16La première hypothèse,
34:17c'est qu'Anne Hidalgo
34:18y retourne
34:19et si elle y retourne,
34:20je suis convaincu
34:21que toute la gauche
34:22se rassemblera
34:23derrière elle
34:24parce que c'est normal
34:25et c'est elle d'ailleurs
34:26qui nous a menés
34:27deux fois à la victoire.
34:28La deuxième hypothèse,
34:29c'est qu'elle n'y retourne pas
34:30et moi ce que je souhaite,
34:31c'est qu'à ce moment-là,
34:32la gauche puisse se rassembler
34:33derrière le meilleur
34:34candidat possible.
34:35Et oui,
34:36pour répondre
34:37très directement
34:38à votre question,
34:39je suis disponible
34:40et je m'en sens capable.
34:41Elle y va ou pas
34:42Anne Hidalgo, Jonathan ?
34:43Je ne sais pas.
34:44Je vous ai trouvé
34:45très affirmatif
34:46dans le lancement
34:47il y a quelques minutes.
34:48Elle ne se représenterait pas.
34:49Elle n'a pas tranché.
34:50En tout cas,
34:51elle ne veut pas
34:52que les choses
34:53se cristallisent maintenant.
34:54Je pense que si elle lance
34:55Rémi Féraud le sénateur
34:56pour bloquer
34:57Emmanuel Grégoire
34:58qui est son ancien
34:59premier adjoint
35:00et qui, lui,
35:01est dans une espèce
35:02de campagne latente
35:03depuis pas mal de temps.
35:04Yann Brossat,
35:05le néo-sénateur communiste
35:06qui a pris un peu
35:07de visibilité médiatique,
35:08se dit que ça a l'air
35:09d'être suffisamment
35:10instable pour être
35:11potentiellement
35:12la troisième voie
35:13sachant qu'à Paris,
35:14les communistes
35:15font partie
35:16de la majorité
35:17d'Anne Hidalgo.
35:18On sent que,
35:19en fait,
35:20je pense que rien n'est réglé.
35:21Je pense que les problèmes
35:22judiciaires de Rachid El Atti
35:23ouvrent aussi
35:24potentiellement le jeu.
35:25On sait exactement
35:26à quoi joue Gabriel Attal
35:27qui a des velléités sur Paris
35:28mais, bon,
35:29pour l'instant,
35:30qui est très occupé
35:31à l'Assemblée
35:32et qui n'a peut-être pas
35:33que des gains à prendre
35:34dans cet exercice parlementaire.
35:35Moi, j'évoque...
35:36Enfin, pour avoir...
35:37Je ne l'ai pas croisé
35:38depuis quelque temps
35:39mais la dernière fois
35:40que j'ai vu Anne Hidalgo,
35:41je n'ai pas eu le sentiment
35:42de voir quelqu'un
35:43qui préparait sa retraite politique.
35:44Donc, je ne mettrai pas
35:45un billet sur la table
35:46mais je ne suis pas...
35:47Voilà, je ne serai pas
35:48aussi affirmatif
35:49en disant qu'Anne Hidalgo
35:50ne sera pas de nouveau candidate.
35:52des Parisiens
35:53portent une opinion favorable
35:54sur l'action municipale
35:55d'Anne Hidalgo.
35:56Ça veut dire que la majorité
35:57quand même pense
35:58le contraire.
35:59Cette élection
36:00se jouera peut-être
36:01sur le bilan.
36:02Nous allons donc faire
36:03un duel, les amis,
36:04sur ce plateau.
36:05D'un côté,
36:06nous avons le chevalier
36:07Emmanuel.
36:08De l'autre,
36:09le chevalier Jonathan
36:10sur ce bilan
36:11d'Anne Hidalgo.
36:12Est-ce un bon bilan ?
36:13Emmanuel,
36:14vous allez nous dire
36:15pourquoi, selon vous,
36:16non,
36:17le bilan d'Anne Hidalgo
36:18n'est pas bon.
36:19Vous avez 45 secondes.
36:20Ce n'est pas qu'il n'est pas bon,
36:21c'est que c'est une catastrophe
36:22dans tous les domaines.
36:23La ville de Paris
36:24s'est appauvrie comme jamais
36:26avec une dette abyssale
36:28puisque c'est la seule ville
36:29au monde
36:30qui a augmenté
36:31d'une année sur l'autre
36:32de 50 %
36:33les impôts locaux.
36:34La ville de Paris
36:35est sale.
36:37La seule population
36:39qui y vit bien
36:40et qui y trouve son plaisir,
36:41ce sont maintenant
36:42les rongeurs.
36:43La ville de Paris
36:44est totalement congestionnée
36:47pour quelqu'un
36:48qui veut éliminer la voiture.
36:49La ville de Paris
36:50est une poudrière d'insécurité,
36:53des espaces entiers
36:56qui étaient jadis
36:57des espaces de balade
36:58où on était heureux
36:59de se balader.
37:00Maintenant,
37:01dès que la nuit tombe,
37:02on n'y met plus les pieds.
37:03Cette femme aura tué Paris.
37:05Vous l'avez rhabillée
37:06pour l'hiver,
37:07notre maire de Paris.
37:08Jonathan,
37:09vous allez nous dire
37:10pourquoi, selon vous,
37:11Emmanuel a complètement tort.
37:12Vous avez 45 secondes.
37:13Non, mais je n'ai pas l'impression
37:14d'habiter dans la même ville.
37:15Je voulais juste souligner
37:16sur la dimension financière
37:17que la ville de Paris
37:18est un exemple à suivre
37:19avec la France, par exemple,
37:20en termes de notes
37:21par les agences de notation,
37:22que quand on lit
37:23la presse étrangère
37:24et qu'elle observe
37:25les mutations de la ville de Paris,
37:26c'est plutôt salué
37:27comme étant un exemple à suivre,
37:28que ce soit sur le plan
37:29de l'adaptation
37:30aux questions climatiques
37:31ou de la place de la voiture,
37:32que souvent,
37:33on a un discours
37:34un peu lignifiant
37:35sur ces travaux
37:36absolument horribles,
37:37mais quand on veut transformer
37:38une ville,
37:39ça passe par des travaux
37:40et je rappelle
37:41que les travaux
37:42qui, peut-être,
37:43parfois,
37:44perturbent notre vie quotidienne
37:45ne sont le fait de l'Amérique
37:46à hauteur de 30% à peu près.
37:47Je pense que si la ville est sale,
37:48on peut certes se dire
37:49que le bilan de Jacques Chirac,
37:50c'est les motocrotes
37:51et être nostalgique,
37:52mais que si la ville est sale,
37:53c'est d'abord
37:54par le manque de civisme
37:55d'un certain nombre de personnes
37:56qui y habitent
37:57ou qui la traversent,
37:58touristes ou citoyens,
37:59donc je pense qu'il y a
38:00beaucoup de choses
38:01qui sont quand même...
38:02Ce qui est sûr,
38:03c'est que contrairement
38:04à Jean Thibéry
38:05ou Jacques Chirac,
38:06il y a un vrai bilan
38:07d'Anne Hidalgo à Paris
38:08et je rappelle que les chiffres
38:09que vous évoquiez,
38:10Steve, de popularité
38:11ou d'adhésion,
38:12étaient les mêmes
38:13Rappelez-moi où vous habitez
38:14à Paris
38:15Je suis habité à Paris 20 ans
38:16et j'habite à Montreuil maintenant
38:17qui est le 21ème arrondissement
38:18Anne Charleine,
38:19je vais vous montrer
38:20un autre sondage Ipsos
38:21pour le parisien
38:22sur les potentiels candidats
38:23à la mairie de Paris.
38:24Jonathan,
38:25vous l'évoquiez tout à l'heure,
38:26Gabriel Attal, 42%,
38:27Rachida Dati, 39%,
38:28ils font la course en tête,
38:29Anne Hidalgo obtient 28%
38:30d'opinion favorable,
38:31Emmanuel Grigoire arrive
38:32en quatrième position
38:33avec 16%
38:34et Rémi Ferro récolte lui
38:3511% des suffrages des parisiens.
38:36Est-ce qu'on peut dire
38:37que finalement,
38:39ce qu'on voit,
38:40c'est qu'en tête,
38:41ce n'est pas forcément la gauche
38:42et ce n'est pas forcément
38:43les socialistes.
38:44Ça vous étonne
38:45ou il n'y a que moi
38:46que ça étonne ?
38:47Non, moi ça ne m'étonne
38:48pas particulièrement
38:49On dit souvent là
38:50mais Paris est une ville de gauche
38:51Il y a peut-être aussi
38:52un petit besoin
38:53de renouvellement des têtes
38:54même si franchement
38:55raisonner par tête
38:56pour un scrutin municipal
38:57ce n'est pas non plus
38:58complètement une bonne idée
38:59étant donné que là
39:00on starise un peu
39:01un débat
39:02qui en réalité se passera
39:03plutôt au niveau
39:04des arrondissements de Paris
39:05donc on n'est pas vraiment
39:06dans le bon débat
39:07J'ajoute peut-être
39:08un petit coup de gueule
39:09justement sur Gabriel Attal
39:10pour lequel je n'ai absolument
39:11aucune inimitié
39:12mais il souffre quand même
39:13un peu de cumulite
39:14parce que la question
39:15de savoir s'il va être
39:16président de son parti
39:17et peut-être de son groupe
39:18et aujourd'hui
39:19potentiellement candidat
39:20à la mairie de Paris
39:21voire à la présidentielle
39:22il faudrait peut-être
39:23qu'il se consacre
39:24à un combat en particulier
39:25je pense que ça serait
39:26quand même plus salutaire
39:27pour tout le monde
39:2842% d'opinions favorables
39:29Gabriel Attal
39:30il peut créer la surprise
39:31il veut y aller Virginie ?
39:32Est-ce qu'on a des informations
39:33là-dessus
39:34sur la mairie de Paris ?
39:35Non, là c'est plutôt
39:37les questions pour Paris
39:38sont plutôt mises en sourdine
39:39c'est vrai que c'était
39:40assez central chez lui
39:41avant qu'il n'accède
39:42aux fonctions de Premier ministre
39:43mais maintenant
39:44ça a été un tel propulseur
39:45pour sa carrière
39:46de devenir le plus jeune
39:47Premier ministre
39:48de la Vème République
39:49alors même si ça a été
39:50une expérience assez éphémère
39:51mais évidemment
39:52on sent que là
39:53il est sur toute autre chose
39:54il est certes
39:55chef de groupe parlementaire
39:56bon, peut-être pas l'exercice
39:57qui lui convient le plus
39:58il a beaucoup de choses
39:59compliquées à gérer
40:00clairement vous prenez
40:01pas totalement la lumière
40:02vous devez gérer
40:03que des dissidences internes
40:04sur un socle commun
40:05qui ne s'entend pas
40:06donc autant dire
40:07qu'être secrétaire général
40:08de Renaissance
40:09pour lui
40:10c'est la bonne rampe
40:11de lancement
40:12et évidemment
40:13ses ambitions sont présidentielles
40:14ses ambitions elles sont là
40:15il veut s'inscrire dans la durée
40:16il l'a dit lui-même
40:17à côté de Michel Barnier
40:18c'est pas avec les parisiens
40:19Paris pourquoi pas
40:20sur un repli
40:21mais comme ça arrive
40:22en 2026
40:23de toute façon
40:24il ne pourra pas
40:25cumuler
40:26est-ce que la mairie de Paris
40:27c'est toujours
40:28un marche-pied
40:29vers l'Elysée ?
40:30toujours
40:31je ne sais pas
40:32si ça l'a déjà été
40:33mais en tout cas
40:34il y a eu Jacques Chirac
40:35qui a dit
40:36qu'Anne Hidalgo
40:37avait promis
40:38de ne pas augmenter les impôts
40:39et de ne pas être candidate
40:40à l'élection présidentielle
40:41elle a réussi le pari
40:42de faire les deux
40:43et vous avez vu
40:44le marche-pied
40:45que ça a été
40:46sa candidature
40:47à l'élection présidentielle
40:48elle n'a pas été candidate
40:49elle a été ridicule
40:50donc ce n'est pas forcément
40:51un marche-pied
40:52non ce n'est pas un marche-pied
40:53ça dépend ce qu'on en fait
40:54Chirac avait fait
40:55même si ça ne vous plaît pas
40:56à l'évidence
40:57mais moi je suis nostalgique
40:58effectivement
40:59de Jacques Chirac
41:00Une ville lumière
41:01et peut-être
41:02lisez-vous
41:03peut-être lisez-vous
41:04je me balade à l'étranger
41:05c'est mon métier
41:06je suis constamment à l'étranger
41:07et à l'étranger
41:08partout
41:09partout
41:10on dit
41:11les événements
41:12plus à Paris
41:13plus à Paris
41:14parce que c'est crade
41:15plus à Paris
41:16parce que c'est crade
41:17non mais je ne vous parle pas
41:18soyez sérieux de moi
41:19non mais soyez sérieux
41:20mais oui je vous parle
41:21pourtant on nous explique
41:22que les rongeurs
41:23sont plus heureux à Paris
41:24que les parisiens
41:25je ne sais pas qui est sérieux
41:26oui oui
41:27je le maintiens
41:28moi je ne parle pas
41:29pour les rongeurs
41:30elle a fait pari de ça
41:31mais si écoutez
41:32allez dans le 18ème
41:33allez dans le 18ème
41:34dans le 19ème
41:35non non non non
41:36j'en reviens
41:37non non non
41:38j'en reviens
41:39c'est pas vrai
41:40c'est pas vrai
41:41je veux dire
41:42c'est que
41:43la ville de Paris
41:44doit être un phare
41:45je ne parle pas des JO
41:46doit être un phare
41:47et aujourd'hui
41:48elle est
41:49elle est boudée
41:50rapidement Virginie
41:51j'ai vécu 4 ans à Rome
41:52et je peux vous dire
41:53qu'on observe exactement
41:54les mêmes phénomènes
41:55de déstabilisation
41:56de la majorité au pouvoir
41:57vous savez
41:58il y a des hashtags
41:59c'était
42:00Rome à ce qu'il fasse
42:01ça veut dire Rome
42:03et exactement
42:04les mêmes argumentaires
42:05avec des réseaux politiques
42:06très
42:07voilà
42:08il faut savoir aussi que
42:09vous avez des arguments rationnels
42:10mais il y a aussi
42:11de la mobilisation idéologique
42:12parce qu'Anne Hidalgo
42:13elle a quand même
42:14une vision idéologique
42:15et ça c'est les bons côtés
42:16c'est la vision
42:17sur le climat
42:18l'adaptation effectivement
42:19elle a promu un certain
42:20nombre de choses
42:21qui sont clivantes
42:22et à Rome
42:23c'était exactement
42:24le même sujet
42:25on part aux Etats-Unis
42:26on part aux Etats-Unis
42:27depuis sa victoire
42:28à l'élection présidentielle
42:29Donald Trump
42:30multiplie les nominations
42:31pour les différents départements
42:32on commence à voir
42:33un peu plus clair
42:34sur le gouvernement
42:35qui entrera en piste
42:36au mois de janvier
42:37au ministère de la santé
42:38c'est un militant
42:39anti-vax et complotiste
42:40qui est nommé Robert Kennedy
42:41à la défense
42:42et Pete Excess
42:43un ancien président de Fox News
42:45qui a été choisi
42:46et puis cette semaine
42:47on nous a présenté
42:48la future ministre de l'éducation
42:50regardez
43:01Voici donc l'ancienne patronne
43:15de la fédération de catch
43:17Linda McMahon
43:18Trump lui demande
43:19d'offrir plus de liberté
43:20d'enseignement
43:21à chaque état américain
43:22pendant sa campagne
43:23Trump promettait
43:24de supprimer purement
43:25et simplement
43:26le ministère de l'éducation
43:27je parle de ministère
43:28mais c'est pas ça
43:29il ne faut pas dire ministre
43:30c'est le petit big up L1
43:31de droit constitutionnel
43:32c'est un régime présidentiel
43:33donc on a un seul président
43:34qui occupe l'exécutif
43:35il n'y a pas de gouvernement
43:36il n'y a pas de premier ministre
43:37donc il n'y a pas de ministre
43:38et ça c'est vrai
43:39que c'est de la neuve langue
43:40un petit peu
43:41on considère que
43:42tous les secrétaires d'état
43:43qui vont l'accompagner
43:44sont des ministres
43:45mais en réalité
43:46celui qui décidera
43:47absolument de tout
43:48et c'est le principe
43:49du régime américain
43:50c'est Trump
43:51et donc c'est rassurant
43:52mais ça vous choque
43:53ces nominations
43:54non elles sont claires
43:55elles sont attendues
43:56si vous avez aimé Trump 1
43:57si vous avez aimé Trump 1
43:58vous allez adorer Trump 2
43:59je le crains
44:00parce que d'abord
44:01il a appris
44:02que deuxièmement
44:03il est porté
44:04par un rat de marée électoral
44:05qui n'était pas le cas
44:06en 2016
44:07et qu'ensuite
44:08il peut faire absolument
44:09ce qu'il veut
44:10parce qu'il a la majorité
44:11dans les deux chambres
44:12et que la cour suprême
44:13qui peut être un empêcheur
44:14de tourner en rond
44:15assez fort aux Etats-Unis
44:16lui est acquise
44:17par les nominations
44:18qu'il a faites
44:19lors de son premier mandat
44:20donc vous avez ici
44:21un cabinet
44:22qui est inquiétant
44:23parce qu'il n'y a pas
44:24d'exécutif
44:25ici
44:26un cabinet
44:27qui est un cabinet
44:28vraiment à sa main
44:29il n'y aura pas
44:30il n'y aura plus
44:31d'un vice-président
44:32dont on ne sait pas
44:33comment il va réagir
44:34tous les deux
44:35c'est que en fait
44:36c'est de l'affichage
44:37tous ces gens
44:38qu'on nous présente
44:39totalement
44:40ils vont faire
44:41ce que Trump
44:42a demandé de faire
44:43et il n'y aura
44:44aucun contre-pouvoir
44:45malheureusement
44:46dans l'administration Trump
44:47parce que cette fois-ci
44:48il a vraiment
44:49tous les leviers
44:50dans les mains
44:51absolument tous
44:52ce qui veut dire
44:53qu'il n'y a pas d'idéologie
44:54Virginie je me trompe
44:55quand on voit
44:56toutes ces nominations
44:57si c'est Trump
44:58qui décide
44:59il n'y a pas d'idéologie
45:00derrière ?
45:01Si il y a quelque chose
45:02derrière ?
45:03Il y a de l'idéologie
45:04quand même
45:05parce que au-delà
45:06de la catcheuse
45:07quand on prend
45:08les bio
45:09on voit bien
45:10qu'à l'énergie
45:11il met quelqu'un
45:12qui est à la tête
45:13d'une entreprise
45:14de fracturation hydraulique
45:15pour le gaz de schiste
45:16on voit que
45:17sur les questions internationales
45:18le secrétaire d'Etat
45:19a des positions aussi
45:20mais ne serait-ce que
45:21sur l'Ukraine
45:22les votes en faveur
45:23de Trump ?
45:24On peut multiplier
45:25vous le disiez
45:26sur la santé
45:27il y a vraiment
45:28de l'idéologie
45:29avec des gens
45:30qui seront sans doute
45:31très loyaux
45:32et qui ont
45:33leurs propres lignes
45:34C'est ça le critère
45:35numéro 1
45:36c'est la loyauté
45:37à Donald Trump
45:38C'est l'idéologie
45:39Trump
45:40Elle va être partout
45:41Je pense qu'après
45:42on peut gloser
45:43sur ces profils
45:44très caricaturaux
45:45mais le sujet
45:46ce n'est pas ça
45:47le sujet c'est
45:48qu'est-ce qui se passe
45:49pour nous ?
45:50C'est quoi le péril Trump ?
45:51Le péril Trump
45:53Les acteurs semblent
45:54être moins inquiets
45:55que prévu
45:56parce qu'ils ont théorisé
45:57l'idée que
45:58Trump ne pouvait pas
45:59arriver en donnant
46:00les clés de l'Europe
46:01à Poutine
46:02Honnêtement
46:03on va voir
46:04c'est très difficile
46:05de prédire quoi que ce soit
46:06Deux, c'est évidemment
46:07le climat
46:08Alors là
46:09on peut avoir
46:10de sérieux doutes
46:11évidemment
46:12on les connait
46:13Et trois
46:14c'est le pire
46:15peut-être
46:16scénario
46:17c'est la guerre commerciale
46:18parce que là
46:19on sait qu'il va y aller à fond
46:20et que l'Europe
46:21est en danger
46:22et que tout à l'heure
46:23sur les plans sociaux
46:24l'Europe est prise en sandwich
46:25aujourd'hui
46:26entre d'un côté
46:27les Etats-Unis hyper forts
46:28hyper protectionnistes
46:29et la Chine
46:30et là-dessus
46:31ils ne vont pas nous faire de cadeaux
46:32Alors parmi les nominations
46:33qui ont fait du bruit
46:34Elon Musk
46:35est propulsé
46:36la tête d'une commission
46:37chargée de tailler
46:38dans la dépense publique
46:39Il a détaillé
46:40cette semaine
46:41son plan
46:42il promet de réduire
46:43la dépense publique fédérale
46:44de 500 milliards de dollars
46:45Pour y arriver
46:46il propose la fin
46:47du télétravail
46:48ou encore
46:49des délocalisations
46:51Jonathan
46:52Elon Musk
46:53est-il le nom
46:54le symptôme ?
46:55On parlait d'idéologie Trump
46:56Qu'est-ce que ça veut dire
46:57pour vous Jonathan ?
46:58Wow
46:59En moins de 45 secondes
47:00j'imagine évidemment
47:01Vous êtes brillant
47:02Non mais c'est très compliqué
47:03parce que l'idéologie Trump
47:04on peut la concrétiser
47:05sur un certain nombre de sujets
47:06Il y a l'idée de la force
47:07l'idée de la violence
47:08l'idée de l'Amérique
47:09contre le reste du monde
47:10et d'une Amérique
47:11qui pense d'abord
47:12à elle-même
47:13Mais sur plein de sujets
47:14il y a une part d'incertitude
47:15parce que le personnage
47:16n'est pas complètement centré
47:17autant dans la façon
47:18de faire les choses
47:19autant on voit
47:20qu'il y a quelque chose
47:21d'instable
47:22qui est inquiétant
47:23où à la fin
47:24les Américains doivent être gagnants
47:25donc c'est vrai
47:26ce côté fin du multilatéralisme
47:27Mais voilà
47:28c'est plutôt ce côté décentré
47:29qui fait peur
47:30Musk on sait
47:31que c'est un libertarien
47:32donc ça veut dire
47:33que c'est quelqu'un
47:34qui par idéologie
47:35tout ce qui peut être
47:36une administration
47:37ou un état
47:38est un obstacle
47:39à la liberté individuelle
47:40Donc on casse l'administration
47:41on casse les départements
47:42On casse tout ce qu'on peut casser
47:43Après là on a l'impression
47:44qu'il y a une bromance
47:45entre les deux
47:46mais c'est quand même aussi
47:48qui sont très éruptifs
47:49donc c'est pas dit
47:50que ce soit non plus
47:51la lune de miel
47:52ad vitam aeternam
47:53Je pense que je suis assez d'accord
47:54sur le fait que là
47:55on a un Trump no limit
47:56qu'on avait un Trump
47:57un peu surpris presque
47:58d'être au pouvoir
47:59la fois précédente
48:00un peu comme
48:01Jean-Marie Le Pen
48:02après le 21 avril 2002
48:03pris de court
48:04par l'accélération de l'histoire
48:05qui à l'époque
48:06se proposait en gros
48:07d'être le messager
48:08du peuple américain
48:09Aujourd'hui c'est le bras armé
48:10Il y a cette idée quand même
48:11on l'a beaucoup glosé
48:12sur fight, fight, fight
48:13qui était l'essentiel
48:14de sa campagne
48:15qui était l'essentiel
48:16de son discours
48:17en fin de campagne
48:18Donc voilà
48:19je pense qu'il y a un Trump
48:20qui n'a plus de contre-pouvoir
48:21qui a pris la main en plus
48:22sur l'ensemble
48:23du parti républicain
48:24donc qui s'en comprend même plus
48:25d'essayer de convaincre
48:26l'establishment
48:27Donc voilà
48:28ça crée un monde
48:29d'incertitude
48:30mais c'est pas sûr
48:31que la pièce tombe forcément
48:32du mauvais côté
48:33notamment sur l'Ukraine
48:34Je suis assez d'accord
48:35que la psychologie mal alpha
48:36peut l'empêcher
48:37de se soumettre à Poutine
48:38Donald Trump n'a pas reçu
48:39beaucoup de soutien
48:40de la part d'Hollywood
48:41pendant sa campagne
48:42mais depuis sa victoire
48:46Personne au monde
48:47n'aurait pu faire
48:48ce qu'il a fait
48:49Je suis donc admiratif
48:50et je dirais juste
48:51sur ceci
48:52et je le pense vraiment
48:53Lorsque George Washington
48:54a défendu son pays
48:55il ne se doutait pas
48:56qu'il allait changer le monde
48:57car sans lui
48:58vous pouvez imaginer
48:59à quoi ressemblerait le monde
49:00devinez quoi
49:01nous avons le deuxième
49:02George Washington
49:03Félicitations
49:04Est-ce que Stallone
49:05voit quelque chose
49:06dans ce discours ?
49:07Est-ce que Stallone
49:08voit quelque chose
49:09dans ce discours ?
49:10Est-ce que Stallone
49:11voit quelque chose
49:12dans ce discours ?
49:13Est-ce que Stallone
49:14voit quelque chose
49:15qu'on ne voit pas
49:16en Donald Trump ?
49:17Ou que les Américains
49:18voient qu'on ne voit pas
49:19nous aussi ?
49:20Non mais d'abord
49:21c'est la preuve
49:22que la mobilisation
49:23du monde culturel
49:24du showbiz
49:25n'est pas une garantie
49:26de victoire électorale
49:27Deuxièmement
49:28oui
49:29ce qu'on n'a pas vu
49:30est-ce que
49:31en fait
49:32en France
49:33on a vu l'élection américaine
49:34depuis notre lorgnette
49:35et on a projeté
49:36dans l'élection américaine
49:37nos propres
49:38nos propres
49:39nos propres
49:40nos propres
49:41nos propres
49:42nos propres
49:43nos propres
49:44nos propres rêves
49:45Je me souviens
49:46le jour de l'élection
49:47sur une chaîne d'infos
49:48en continu
49:49un journaliste
49:50nous expliquait
49:51qu'il y avait
49:52un vote caché
49:53qui était le vote des femmes
49:54en faveur de Kamala Harris
49:55C'était un sondage
49:56qui était publié
49:57On sentait
49:58on sentait
49:59que ça frémissait
50:00donc il était
50:01il était à New York
50:02sur sa terrasse
50:03et il sentait
50:04que ça frémissait
50:05entouré de ses amis
50:06qui sentaient
50:07que ça frémissait
50:08et tous les
50:09tous les
50:10tous ces envoyés spéciaux
50:11étaient là pour dire
50:12que ça frémissait
50:13En vérité
50:14l'Amérique est
50:15beaucoup plus complexe que ça
50:16mais non
50:17on ne la comprend pas de l'intérieur
50:18et on la projette
50:19dans notre propre univers
50:20et personne ne l'a vu venir
50:22Donald Trump
50:23il a le Congrès à sa main
50:24maintenant
50:25il a la Maison Blanche
50:26Il aura beaucoup plus de pouvoir
50:27que lors de son premier mandat
50:28Oui, bien sûr
50:29Sur le Congrès
50:30je vais être un petit peu plus mesurée
50:31parce que c'est un Congrès
50:32qui a été fracturé
50:33comme jamais
50:34aux Etats-Unis
50:35Il y a vraiment
50:36une toute petite majorité
50:37même si ça peut suffire
50:38mais je pense quand même
50:39qu'il y aura évidemment
50:40cette idée des contre-pouvoirs
50:41Moi j'ai l'impression
50:42qu'en fait la politique
50:43suivant Donald Trump
50:44vous avez parlé du mal alpha
50:45mais c'est l'impulsivité
50:46c'est-à-dire
50:47c'est vraiment là-dessus
50:48qu'on va arriver
50:49à avoir de plus en plus
50:50de mal à gloser
50:51je pense que ça l'amuse
50:52aussi beaucoup
50:53c'est ça l'idée
50:54c'est-à-dire en fait
50:55je ressens, je fais
50:56et c'est un peu ça
50:57qu'on appelle les populismes
50:58c'est-à-dire cette idée
50:59de réinstaller le sentiment
51:00et le sentiment national
51:01notamment
51:02qui en fait partie
51:03dans la politique
51:04alors que justement
51:05les démocrates ont beaucoup
51:06théorisé autour de la raison
51:07autour de la rationalité
51:08budgétaire et autres
51:09alors que leur bilan
51:10n'était pas à leur faveur
51:11à ce niveau-là
51:12donc en fait
51:13c'est le sentiment
51:14c'est l'Amérique du sentiment
51:15c'est l'Amérique
51:16qui se dit à nouveau
51:17qu'elle est dans l'impulsion
51:18et qu'elle a un chef
51:19et c'est la question
51:20de l'argent aussi
51:21c'est ça qui fait aussi
51:22qu'on ne comprend pas
51:23les Etats-Unis
51:24c'est à la fois l'argent
51:25dans les campagnes
51:26évidemment on n'a pas
51:27les mêmes lois
51:28et puis la question
51:29du conflit d'intérêts aussi
51:30parce qu'imaginez
51:31la nomination de ministres
51:32en France
51:33à l'énergie
51:34par exemple quand on voit
51:35les conflits d'intérêts
51:36imaginez si à l'époque
51:37la ministre de l'énergie
51:38avait été à la tête
51:39d'une entreprise
51:40faisant de la fracturation
51:41d'électricité
51:42alors certaines nominations
51:43doivent encore être confirmées
51:44au Sénat etc.
51:45donc je ne serai pas
51:46un Sénat américain
51:47mais on a quand même
51:48une HATVP
51:49en France
51:50qui a été votée
51:51on en reparle d'ailleurs
51:52à l'occasion du procès Le Pen
51:53et du procès du RN
51:54on n'a pas ni de l'argent
51:55ni des conflits d'intérêts
51:56merci président Larcher
51:57comme chaque semaine
51:58on termine par un top flop
51:59une question simple
52:00qui a marqué l'actualité
52:01de la semaine
52:02en bien ou en mal
52:03cher Emmanuel
52:04le top de la semaine
52:05c'est qui ?
52:06le top de la semaine
52:07pour moi
52:08c'est Sciences Po
52:09qui a annulé
52:10la conférence
52:11de Rima Hassan
52:12qui je considérais
52:13que Sciences Po
52:14était sa permanence
52:15de campagne
52:16je vous rappelle
52:17que madame Hassan
52:18disait d'Alger
52:19que c'était
52:20la mecque
52:21de la liberté d'expression
52:22quand on voit
52:23comment on traite
52:24les intellectuels
52:25là-bas
52:26ça en dit long
52:27et le flop
52:28de la semaine
52:29alors c'est
52:30le sémillant
52:31ministre
52:32qui a annulé
52:33la conférence
52:34le sémillant
52:35ministre
52:36des affaires étrangères
52:37Jean-Noël Barraud
52:38Jean-Noël Barraud
52:39connu de personne
52:40mais qui
52:41après avoir
52:42exhorté
52:43Israël
52:44à ne pas se défendre
52:45vient nous expliquer
52:46que les menaces
52:47de Poutine
52:48ne sont que
52:49de la poudre aux yeux
52:50et le lendemain
52:51comme une réponse
52:52Poutine
52:53envoie
52:54un missile
52:55intercontinental
52:56qui n'est pas chargé
52:57mais qui montre bien
52:58que monsieur Barraud
52:59une fois encore
53:00aurait mieux fait de se taire
53:01Anne Chalen
53:02le top de la semaine
53:03a demandé
53:04des écharpes noires
53:05avec cette phrase
53:06qu'on pourrait réinterpréter
53:07de David Lister
53:08écharpe noire
53:09is the new
53:10gilet jaune
53:11en quelque sorte
53:12je crois en effet
53:13que les maires de France
53:14sont quand même
53:15déjà
53:16les élus
53:17les plus aimés
53:18des français
53:19et parfois
53:20très chargés
53:21les collectivités
53:22territoriales
53:23avec de moins en moins
53:24de moyens
53:25de plus en plus
53:26de compétences
53:27donc c'était intéressant
53:28qu'il y ait ce coup de gueule
53:29de leur part
53:30et puis attention
53:31à ce que le budget
53:32encochant
53:33trois cases
53:34alors il faudrait
53:35des peines planchers
53:36il faut une proportionnelle immédiate
53:37et ceci
53:38c'est pas comme ça
53:39que fonctionne la constitution
53:40et bien heureux
53:41pour nous
53:42on a besoin de stabilité
53:43et d'opposition constructive
53:44Cher Jonathan
53:45le top de la semaine
53:46Pour continuer
53:47sur cette histoire des maires
53:48et puis en particulier
53:49des maires de gauche
53:50moi je voulais souligner
53:51le travail de Michael Delafosse
53:52à Montpellier
53:53donc le label
53:54n'est pas absolument déterminant
53:55mais à l'association
53:56des maires de France
53:57il a reçu le label
53:58qu'on appelle
53:59ville amie des aînés
54:00qui est une façon
54:01de penser
54:02par les plus de 65 ans
54:03le développement
54:04de logements adaptés
54:05présence des personnes âgées
54:06dans l'espace public
54:07une ville pauvre
54:08Montpellier
54:09avec un maire de gauche
54:10qui arrive à transformer
54:11sa ville
54:12j'espère qu'il sera réélu
54:13en 2026
54:14le flop de la semaine
54:15c'est compliqué
54:16de l'aborder
54:17en 15 secondes
54:18mais
54:19la réaction
54:20de Benjamin Netanyahou
54:21après le mandat d'arrêt
54:22délivré par la CPI
54:23je pense qu'il y a
54:24beaucoup de façons
54:25de répondre
54:26sur le plan du droit
54:27à ces questions-là
54:28et c'est des débats
54:29qui sont passionnants
54:30et sans sortir
54:31par l'artifice
54:32de ça m'attaque
54:33c'est antisémite
54:34j'ai peur que ce soit
54:35un peu court
54:36Virginie, le top de la semaine ?
54:37Le top
54:38c'est quoi déjà ?
54:39Oui c'est West France
54:40qui a annoncé
54:41quitter X
54:42je trouve que
54:43le réseau social
54:44d'Elon Musk
54:45c'est pas le seul
54:46le quotidien
54:47avant West France
54:48il y avait
54:49avant Guardia
54:50et The Guardian
54:51c'est bien
54:52de réfléchir
54:53à comment un journal
54:54est présent
54:55sur les réseaux sociaux
54:56Contexte, vous allez quitter ?
54:57C'est en cours de réflexion
54:58on est déjà beaucoup
54:59et ça va être débattu
55:00en interne
55:01Le flop de la semaine ?
55:02Le flop c'est Emmanuel Macron
55:03et ses propos au G20
55:04à Rio
55:05en marge d'un point de presse
55:06sur ses propos
55:07sur Haïti
55:08il a récidivé
55:09en disant
55:10en gros
55:11si Haïti
55:12a tous les problèmes
55:13face aux violences
55:14qui ont eu lieu
55:15depuis plus d'une semaine
55:16là
55:17ce sont des cons
55:18ils n'avaient pas
55:19qu'à renvoyer
55:20leur premier ministre
55:21je l'ai soutenu
55:22il ne fallait pas
55:23le renvoyer
55:24il était la semaine dernière
55:25à l'Académie française
55:26franchement
55:27c'est ridicule
55:28c'est ridicule
55:29d'inconstance
55:30et c'est aussi
55:31une façon de parler
55:32très populiste
55:33qui démonétise
55:34encore une fois
55:35la fonction
55:36il l'a déjà fait
55:37il ne peut pas
55:38s'en empêcher
55:39et voilà
55:40ça mérite
55:41Merci
55:42c'est le mot de la fin
55:43merci Charvée Virginie
55:44merci à tous les quatre
55:45c'est déjà la fin
55:46de cette émission
55:47salut à vous
55:48derrière votre écran
55:49je vous rappelle
55:50que vous pouvez revoir
55:51cette émission
55:52en replay
55:53sur publicsena.fr
55:54on se retrouve
55:55la semaine prochaine
55:56même jour
55:57ciao
55:58ciao
55:59ciao
56:00ciao
56:01salut
56:02salut
56:03salut
56:04salut
56:05salut
56:06salut
56:07salut
56:08salut
56:09salut
56:10salut
56:11salut
56:12salut
56:13salut
56:14salut
56:15salut
56:16salut
56:17salut
56:18salut
56:19salut
56:20salut
56:21salut
56:22salut
56:23salut
56:24salut
56:25salut