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Le G20 qui se tenait cette semaine au Brésil a été marqué par une accélération des discussions autour de l’accord de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne, même si à ce stade le 27 Etats-membres sont toujours divisés. La France est-elle isolée ? Qu’en pensent ses partenaires ? On en débat dans Ici l’Europe, sur France 24, LCP et Public Sénat.  Année de Production :

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00:00France 24 LCP. Public Sénat présente.
00:05Générique.
00:25Bonjour à tous. Merci de nous rejoindre pour « Ici l'Europe ».
00:29Grande morosité et nervosité européenne en cette semaine en raison des incertitudes sur les conflits et tensions qui nous entourent.
00:38Et celles liées aussi à l'arrivée prochaine d'un Donald Trump à la tête des Etats-Unis.
00:43Nous parlons tout de suite de ces défis avec Stefano Sanino.
00:48Bonjour. Vous êtes un Italien secrétaire général du Service Européen pour l'Action Extérieure.
00:54C'est-à-dire que vous êtes un peu le chef des ambassadeurs de l'Union Européenne à travers le monde.
01:00Vous avez occupé divers postes dans la diplomatie italienne, au sein de la Commission Européenne.
01:05Et j'ai presque envie de vous demander si vous n'avez jamais vu autant de crises nous tomber dessus et à gérer en même temps.
01:14Très honnêtement, pas vraiment.
01:16C'est-à-dire que jusqu'à maintenant, on a vécu pas mal de crises, mais un peu en séquence l'une après l'autre.
01:22Mais on est vraiment dans une situation dans laquelle on pourrait presque dire des crises permanentes.
01:28On parle de permacrise maintenant, pas seulement de polycrise, mais de permacrise parce qu'on passe d'une crise à l'autre.
01:35Donc on n'a pas vraiment vécu ce qu'on vit maintenant.
01:40Et d'ailleurs, l'élection de Donald Trump aussi a été préparée par vos services, par tous les services de la Commission depuis cet été.
01:48En quoi ça consiste de préparer l'élection de Donald Trump et dans quel domaine on agit exactement ?
01:54Évidemment, les États-Unis sont un grand partenaire, peut-être le partenaire le plus important de l'Union Européenne.
02:01Et donc un changement de présidence, c'est toujours un moment pour faire le point sur tous les différents dossiers que nous lient aux États-Unis.
02:10Des questions de sécurité ou de politique étrangère, parties de défense, questions commerciales, questions énergétiques, questions des services financiers.
02:20Donc c'est un peu tout le spectre des différents sujets.
02:25Et on a essayé d'avoir une compréhension meilleure de ce qu'une présidence, soit une présidence Harris ou une présidence Trump, aurait pu dire pour nous, pour l'Union Européenne, l'impact.
02:38Donc c'est de comprendre et de faire aussi comprendre aux États membres quels sont les enjeux.
02:43Avec plusieurs scénarios, j'imagine, et là, celui qui est en train de se confirmer, c'est que ce républicain complètement décomplexé est en train de nommer des personnalités très isolationnistes.
02:54On a l'impression que de l'autre côté de l'Atlantique, on a lancé un poker menteur.
02:59Et nous, on a un jeu plutôt ouvert d'ailleurs, c'est peut-être dommage.
03:03Est-ce que Trump nous perçoit d'ailleurs comme des rivaux exportateurs et dangereux finalement pour lui ?
03:09Non, je crois qu'il faut aussi prendre les choses en perspective.
03:13Quand le président des États-Unis dit « America first », c'est aussi compréhensible.
03:18Chaque chef d'État et de gouvernement d'un quelconque pays dirait la même chose, que son pays vient avant tout et les intérêts de son pays passent avant tout.
03:27Donc c'est compréhensible de ce point de vue, cette approche.
03:30C'est vrai que c'est une approche très poussée, aussi avec une rhétorique très très forte.
03:37Mais il faut regarder bien quels sont les enjeux.
03:42C'est déjà un peu partie aussi du travail qu'on a fait, de bien comprendre qu'est-ce qu'il veut vraiment.
03:47Vous avez vu que pas mal de chefs d'État et de gouvernement ont déjà appelé le président désigné et ont pris les premiers contacts avec lui.
03:57Mais peut-être en ordre dispersé, est-ce qu'il va y avoir une idée des 27 où vous craignez justement que chacun aille dialoguer de son côté avec Trump,
04:05à la fois sur la diplomatie et sur le côté économique, et que ce soit une cacophonie ?
04:09Je ne crois pas que ce soit une cacophonie. Je pense qu'il y a une partie commune dans laquelle les États membres comprennent bien qu'il faut parler ensemble,
04:19avec une voix unique, parce que ça nous donne beaucoup plus de force dans la négociation.
04:25C'est un négociateur, c'est un businessman, donc c'est quelqu'un qui comprend ce que ça veut dire un deal.
04:32Et qui comprend ce que ça veut dire diviser pour mieux régner aussi.
04:35C'est aussi vrai que vous avez évidemment avec les États-Unis, tous les États membres ont une relation bilatérale avec les États-Unis.
04:42Donc on doit essayer, et c'est aussi partie de cette préparation, de sorte que tout le monde puisse lire la chose de la même façon.
04:50Alors si on doit avoir affaire avec des droits de douane relevés, ça ça a été très clair dans le discours de Trump, il va relever les droits de douane.
04:58On risque de se tourner vers d'autres horizons pour tenter d'exporter nos produits européens, comme l'Amérique du Sud et un traité du Mercosur qui est assigné.
05:08Il y a beaucoup de réticences de certains pays, la France, la Pologne, l'Autriche par exemple.
05:12Comment nous perçoivent les pays d'Amérique du Sud justement concernés par la grande discussion et le grand déballage qu'ils entendent de notre côté ?
05:20Je crois que tous les pays du monde, et pas seulement les pays de l'Amérique du Sud, regardent beaucoup à l'Union Européenne.
05:26Parfois on n'a pas conscience de notre force, aussi de notre capacité d'avoir une influence soit dans la partie politique que dans la partie commerciale et économique.
05:38Et donc ils nous regardent avec beaucoup d'intérêt, beaucoup de volonté de faire un espèce de travail ensemble.
05:46Là aussi, ce sont des pays qui essaient de maximiser leur capacité, ce qui dérive de leur capacité de négocier avec nous.
05:57Si vous voulez, la chose qu'on est en train de voir, c'est que c'est devenu beaucoup plus transactionnel un peu partout.
06:04Donc le Mercosur, ça pourrait nous aider à avoir aussi un soutien politique par ailleurs ?
06:09Je crois que si on arrive à trouver un accord, chose que j'espère que ce soit possible, ça pourrait donner évidemment aussi un coup de pouce politique à notre relation avec ces pays.
06:22Les relations sont faites de beaucoup de choses.
06:24La crainte de l'administration Biden, c'est de voir Donald Trump réduire l'aide à l'Ukraine, voire couper court complètement à cette aide.
06:31Est-ce que les Européens auront la volonté et les moyens de suppléer à cette aide américaine si elle faisait défaut ?
06:37Ça, c'est une discussion que je dirais que ce n'est pas seulement ouverte, mais qui est déjà très présente dans les chancelleries européennes.
06:46Et si vous regardez aussi la dernière rencontre qui s'est tenue à Weimar avec un groupe des pays européens, plus la nouvelle haute représentante désignée,
06:58il y a une volonté de continuer à soutenir l'Ukraine.
07:04Le soutien à l'Ukraine, ce n'est pas seulement le soutien à ce pays, c'est aussi une ligne de défense pour l'Union Européenne en tant que telle.
07:11C'est un enjeu très significatif sur le point de vue politique, du point de vue économique et surtout du point de vue militaire.
07:17Oui, parce que quand même, on a beaucoup progressé dans la production d'armes, mais on achète toujours 80% des armes qu'on envoie à l'Ukraine à l'extérieur.
07:25Les cinq pays de l'Union Européenne se sont prononcés en faveur d'euro-obligations pour financer une défense européenne.
07:33Dans le club des 27, il y a des plus réticents, moins pro-Ukraine, pour justement mettre la main au portefeuille à cette hauteur et être capable de grands projets ?
07:43Je crois qu'il faut distinguer un certain nombre de choses.
07:46Il y a un débat qui a commencé déjà et sur lequel on est très engagé de comment faire augmenter la capacité de défense européenne.
07:56Et ça, c'est visible aussi dans le fait, par exemple, que la Commission a désigné un commissaire pour la défense et que la présidente de la Commission a parlé d'une union de défense européenne.
08:08Donc, il y a déjà une convention et je dirais un engagement pour faire beaucoup plus dans le secteur de la défense, de la production d'armement.
08:18Et ça, pour notre sécurité et aussi pour la sécurité de l'Ukraine, évidemment.
08:25Ceci dit, la façon de financer tout cela, c'est quelque chose sur laquelle on est encore en train de discuter.
08:33Évidemment, les ressources qui seront nécessaires sont très, très importantes.
08:37Et de ce point de vue, il y a une discussion sur les différentes possibilités.
08:42Oui, parce que les avoirs russes, ça ne va pas suffire. Il y a un moment où peut-être qu'un grand emprunt sera nécessaire, en effet.
08:47Là aussi, la discussion sur la possibilité d'utiliser les impôts russes est quelque chose qui a été...
08:53Les avoirs russes gelés, pour les spectateurs.
08:56Essentiellement, oui. Pour être clair, il y a des avoirs, des biens russes qui ont été déposés chez une structure qui gère tout ça pour les pays tiers.
09:08Et tout ça a été gelé avec l'ascension.
09:11Donc, la chose qu'on a faite jusqu'à maintenant, c'est d'utiliser...
09:14Les intérêts de ces avoirs, mais pas le principal.
09:18Exactement. Pas la détente en tant que telle.
09:21Donc, maintenant, il y a certains états membres qui disent qu'il faut aussi regarder à cela.
09:25Il faut aussi regarder à la partie de la dette principale.
09:30Mais c'est quelque chose qui n'est pas encore accordé.
09:34Stefano Sanino, vous dirigez justement les ambassadeurs de l'Union européenne.
09:38Et vous recevez d'ailleurs leurs notes.
09:40Vous craignez que les Ukrainiens ne puissent pas tenir un hiver de plus ? Il y a des risques ?
09:48La situation sur le front est très difficile parce qu'il y a une fatigue.
09:53Il y a aussi la mobilisation des soldats.
09:57Ça devient de plus en plus compliqué.
10:00Et les armements aussi commencent à être moins présents.
10:07Il y a un déséquilibre très fort entre les capacités militaires de la Russie et les capacités militaires de l'Ukraine.
10:13Ceci dit, il y a une volonté encore très forte de la part des Ukrainiens de défendre leur territoire.
10:21Il y a une volonté aussi en général des Occidentaux de continuer à soutenir l'Ukraine.
10:27Je note que le président des États-Unis, Biden, a décidé de donner la possibilité à l'Ukraine d'utiliser l'armement sur le territoire russe.
10:37Jusqu'à maintenant, il pouvait seulement se défendre.
10:42Maintenant, il peut aussi attaquer sur le territoire russe.
10:45Avec les fameuses armes longue portée.
10:47Vladimir Poutine vient de signer un décret élargissant les possibilités de recours à l'arme nucléaire et brandit le chiffon rouge de l'arme nucléaire.
10:57Vous y croyez ?
10:59Il faut toujours être très sérieux quand on parle de tout cela parce qu'on ne peut pas sous-estimer les risques dans le contexte d'une guerre.
11:08Je crois qu'il y a une pression très très forte et aussi une pression chinoise très très forte sur la Russie de ne pas jouer avec l'arme nucléaire.
11:17La réaction a été très très dure.
11:19Mais je répète, la décision qui a été prise par le président Biden a été aussi la réaction à la décision prise par la Russie d'utiliser des soldats nord-coréens sur le territoire russe.
11:32L'escalade militaire, c'est quelque chose qui a commencé à Moscou.
11:37Lors de ses auditions devant le Parlement européen, la future chef de la diplomatie Kayakalas a exposé sa vision soutien inconditionnel à l'Ukraine.
11:47Et menace non dissimulée envers la Chine, comment est-ce qu'on doit se comporter justement envers la Chine ?
11:53Est-ce qu'on doit essayer de se dire que ça va être un allié ou finalement qu'elle est de toute façon dans le camp opposé ?
12:00On a déjà depuis quelques années, on considère la Chine comme un partenaire dans certains secteurs.
12:08Mais aussi un concurrent économique et ce qu'on appelle un rival systémique quand il s'agit d'un certain nombre de sujets.
12:18Vision des droits de l'homme, vision de la démocratie, vision de l'économie des marchés.
12:23Donc la haute représentante a dit qu'elle voit en ce moment ces deux derniers aspects prévaloir sur le premier.
12:32Mais l'idée de continuer à engager la Chine est là, est très importante.
12:39Et la chose qu'on a dit très clairement aux Chinois, c'est que leur comportement sur la question de la guerre de la Russie contre l'Ukraine
12:49est un élément fondamental pour décider quel sera notre comportement vis-à-vis de la Chine.
12:55Alors Joseph Borrell, l'ancien chef de la diplomatie, donc qui n'est pas encore en allée, était très engagé sur le dossier du Proche-Orient.
13:04Et notamment a proposé ces derniers jours la suspension du dialogue politique entre l'Union Européenne et Israël.
13:11Les Tchèques et d'autres pays sont contre.
13:13Est-ce qu'on n'aura jamais une diplomatie cohérente et surtout qui pèse dans cette région et dans ce conflit Israël, Hamas, Hezbollah, Liban, Gaza ?
13:23La question du Moyen-Orient, ça fait des décennies qu'elle est là.
13:27Il y a aussi des positions politiques, si vous voulez, très établies et très fortes.
13:35Donc c'est vrai qu'il n'a pas été facile d'essayer de trouver un terrain commun entre les 27 pays à membre.
13:43C'est vrai aussi que le conflit est un conflit par sa propre complication qui ne facilite pas une intervention diplomatique d'un n'importe qui.
13:53Si vous voyez, les États-Unis non plus ont réussi à faire beaucoup dans ce conflit.
13:59Et ils ont essayé de leur côté.
14:02Donc il faut, je crois, à ce moment-là, essayer de se focaliser sur un certain nombre de choses sur lesquelles il faudra continuer à travailler.
14:10Le cessez-le-feu, c'est le plus nécessaire.
14:13La situation des Palestiniens...
14:15C'est d'ailleurs la seule chose sur laquelle les 27 sont parfaitement d'accord, c'est le cessez-le-feu.
14:18Tout le monde est d'accord.
14:19Tout le monde est d'accord pour cela parce qu'effectivement, la souffrance du peuple palestinien est terrible.
14:25Et donc tous nos efforts doivent aller dans cette direction.
14:29Et en même temps, il faudra aussi faire tous les efforts possibles pour libérer les otages que Hamas continue à garder sur son territoire.
14:38Et à partir de cela, on pourra essayer de bâtir aussi une solution plus politique et pas seulement militaire à la question palestinienne.
14:49Dernier grand sujet, effectivement, pour l'Union européenne, l'Afrique.
14:53C'est un continent, effectivement, voisin, qui est de moins en moins ami si on regarde les votes au sein de l'ONU.
15:01On a du mal à le mobiliser sur nos sujets.
15:04On a du mal aussi à être perçus finalement autrement que comme des gens qui veulent plus d'influence face à la Chine et face à la Russie,
15:14mais sans véritablement mettre des moyens.
15:17Et puis aussi qui ne s'intéressent qu'aux questions migratoires.
15:20Est-ce qu'on va réussir à avoir une autre relation plus équilibrée avec l'Afrique ?
15:25C'est ce qu'on est en train d'essayer de faire.
15:28Je voudrais prendre peut-être votre question sur un autre angle.
15:32C'est-à-dire l'Afrique est une grande opportunité et pas seulement un défi, un problème.
15:38Et c'est sous cet angle qu'il faut regarder la nouvelle façon de travailler avec les Africains.
15:48Il faut considérer l'ensemble de la relation qu'on peut avoir avec l'Afrique.
15:55Il faut être sur un pied d'égalité avec l'Afrique, voir quels sont leurs intérêts, quels sont nos intérêts.
16:03Avoir une relation mûre, pas seulement une relation de sympathie ou d'empathie.
16:08Il faut aussi considérer qu'il y a des intérêts en jeu sur lesquels on peut travailler ensemble.
16:14Y compris climatiques d'ailleurs, pas seulement migratoires ?
16:17Tout ce que vous voulez.
16:19Je ne voudrais pas seulement prendre l'angle migratoire ou l'angle de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme.
16:27Parce que c'est une partie de la question, mais ce n'est pas la question.
16:30La question est comment essayer de faire de sorte que l'Afrique puisse avoir un poids beaucoup plus grand
16:36dans sa capacité de décision, dans la solution de ses propres crises.
16:41Et aussi dans une capacité de travailler avec l'Union Européenne de manière plus utile pour tous les deux parties.
16:48Merci à vous Stefano Sanino. Je rappelle que vous êtes secrétaire général du Service Européen pour l'Action Extérieure.
16:56Merci d'avoir été notre invité aujourd'hui.
16:59On continue ce débat sur les grands accords commerciaux.
17:02Quid du Mercosur avec l'Amérique Latine ?
17:06Et quelles décisions de protectionnisme du côté américain ?
17:10C'est notre débat tout de suite.
17:17Merci de nous rejoindre à Bruxelles au Parlement européen pour parler de commerce international
17:23alors que l'Union Européenne s'apprête à signer l'accord de libre-échange le plus important de son histoire.
17:28Un accord avec le Mercosur qui regroupe certains pays d'Amérique du Sud comme le Brésil, l'Argentine ou l'Uruguay.
17:35Cette levée des droits de douane sur de nombreux produits concerne plus de 700 millions de consommateurs des deux côtés de l'Atlantique
17:42et représente 45 milliards d'euros d'échanges commerciaux.
17:46Le problème c'est qu'il ne fait pas l'unanimité entre les 27.
17:50Et la France en tête s'oppose à ce traité qui fragiliserait nos agriculteurs
17:56alors que l'Allemagne veut finalement doper ses exportations.
18:00On écoute tout de suite.
18:03Nous devons enfin boucler l'accord de libre-échange du Mercosur après plus de 20 ans de discussions.
18:08Le processus de négociation a pris beaucoup trop de temps et ce n'est pas un exemple de bonne pratique.
18:13Nous avons besoin de plus d'accords de libre-échange lorsque le monde change.
18:17Ça fait 7 ans que je m'oppose à ce traité et j'en parle à nos agriculteurs les yeux dans les yeux.
18:22Est-ce que depuis que je suis président, je n'ai pas tenu mes engagements ? Jamais.
18:28Lorsqu'on a signé avec le Canada, on a obtenu des garanties.
18:32Et je vous ai dit que cet accord sera bon pour vous.
18:34Et là je vous le dis, ces garanties aujourd'hui, elles n'y sont pas sur le Mercosur.
18:37C'est pour ça que nous allons continuer de nous opposer.
18:40Un accord de libre-échange avec le Mercosur d'autant plus désiré par la Commission européenne
18:45qu'elle s'inquiète après l'élection de Donald Trump d'une hausse des droits de douane américains de 10 à 20%
18:50ce qui pourrait provoquer une guerre commerciale.
18:53Alors pour en parler, trois eurodéputés.
18:55Marie-Pierre Védrenne, bonjour.
18:57Vous êtes eurodéputée française, membre du groupe RIGNOU au Parlement européen
19:01et du camp présidentiel en France.
19:03Nous accueillons également Anna Cavazzini, bonjour.
19:05Vous êtes eurodéputée allemande, membre du groupe Levert au Parlement européen.
19:10On précise d'ailleurs que les Verts allemands font partie de la coalition du social-démocrate Olaf Scholz en Allemagne.
19:16Une coalition qui, je le précise, a éclaté ces dernières semaines.
19:19Et puis Francisco Assis, bonjour.
19:21Vous êtes eurodéputée portugaise, membre du groupe des socio-démocrates au Parlement européen.
19:26D'ailleurs on a envie de vous demander, le Portugal est très favorable à cet accord avec le Mercosur
19:31pas seulement pour des raisons culturelles d'attachement de la péninsule ibérique à l'Amérique latine.
19:36Vous pensez vraiment que ce sera un bon accord pour nous, les Européens ?
19:40Oui, je le crois. C'est un bon accord du point de vue politique.
19:44C'est très important parce que nous avons nécessité d'établir de bonnes relations avec certaines régions du monde.
19:51Nous avons un problème aujourd'hui qui est le problème du grand isolement de l'Europe au monde.
19:57Nous constatons qu'aujourd'hui il y a une certaine incompréhension au monde sur les positions du monde occidental, en particulier de l'Europe.
20:07Il y a des raisons politiques et des raisons civilisationnelles, mais il y a aussi des raisons économiques.
20:12Nous parlons d'un grand marché que nous pouvons créer, de nouvelles opportunités pour les exportations européennes,
20:21de nouvelles opportunités aussi pour les exportations des pays du Mercosur.
20:26Je suis un défenseur du principe d'une globalisation régulée
20:31et je crois que les accords de libre-échange sont la meilleure manière de réguler la globalisation.
20:37Je suis absolument certain que c'est un bon accord pour les Européens.
20:41Marie-Pier Védren, actuellement l'économie européenne est plutôt en berne.
20:45Est-ce que ce traité de libre-échange peut être une bouffée d'air pour la croissance européenne,
20:50l'industrie européenne et même pour certains secteurs agricoles comme la viticulture ?
20:54Un accord de commerce, comme vous venez de le souligner dans votre question,
20:57ça doit contribuer à la croissance, à la stabilité, à la prospérité et à nos objectifs de sécurité,
21:04de nos approvisionnements et puis à nos objectifs de durabilité.
21:07Moi, par principe, je ne suis pas opposée à un cadre qui réglemente,
21:11comme vient de le dire le collègue, et qui nous permet d'atteindre ces objectifs-là.
21:14Mais à l'heure actuelle, dans les retours que nous pouvons avoir des négociations techniques
21:18qui sont faites par la Commission européenne, je n'ai pas toutes les réponses
21:21qui me permettent de dire que oui, en l'Etat, le Mercosur nous permet de répondre à tous ces objectifs-là.
21:26Et donc la France s'y oppose, soyons clairs.
21:28Effectivement, la voix d'Emmanuel Macron, président de la République depuis 2019,
21:32a toujours été très claire. La voix de la délégation que je précise, nous nous disons
21:35en l'Etat, nous sommes opposés. Nous disons à la Commission européenne
21:39que nous avons encore des interrogations sur le fait, par exemple, que l'accord de Paris
21:42devienne réellement une clause essentielle, c'est-à-dire qu'on se fixe une trajectoire,
21:46il faut la respecter, de part et d'autre, pas que du politique,
21:49mais aussi sur les aspects économiques.
21:52Alors, dans le passé, madame Cavadini, le gouvernement allemand d'Angela Merkel,
21:58qui était évidemment des chrétiens démocrates, était contre cet accord pour des raisons écologiques.
22:03Et aujourd'hui, ce gouvernement de gauche auquel vous participez, vous l'avez vu d'ailleurs,
22:07d'Olaf Scholz, c'est pour. Qu'est-ce qui explique ce revirement ?
22:11Vous avez raison, maintenant, Olaf Scholz, et nous avons vu la télévision aussi,
22:17est pour l'accord. Quand Merkel était contre, c'était quand Bolsonaro était président.
22:23Et dans cette époque-là, tous les parlements étaient contre.
22:26Président du Brésil, oui.
22:27Oui, avec Bolsonaro, c'était impossible de faire un deal, parce que Bolsonaro
22:30était de l'extrême droite, il était contre les droits indigènes et tout ça.
22:35Donc tous les parlements étaient contre le deal.
22:38Mais maintenant, il y a une autre situation avec Lula, évidemment.
22:43Et je crois que c'est important d'avoir des relations très proches avec l'Amérique latine.
22:48Mais quelles relations ? Ça, c'est la question.
22:50Et c'est pour ça que les VR en Allemagne ont posé quelques conditions.
22:55Nous avons dit oui, en général.
22:57Ce serait OK d'avoir un accord de libre-échange avec les Mercosur,
23:02mais avec certaines conditions qui protègent l'environnement,
23:06les forêts, les droits des indigènes, les droits humains.
23:09Effectivement, il y a quand même des inquiétudes qui pèsent
23:11autour des conséquences écologiques de cet accord.
23:14Francisco Assis, selon un rapport européen, il pourrait provoquer
23:17une hausse de la déforestation en Amazonie de 5 % par an
23:21pendant les six premières années suivant la signature.
23:24Est-ce que finalement, pour vous, l'économie prime sur l'écologie ?
23:27Sur ce dossier ?
23:28Non, ce n'est pas vrai.
23:29Je connais bien le Brésil, l'Argentine, le Rouen et le Paraguay.
23:31Je l'ai visité, ces pays, plusieurs fois.
23:33J'ai visité plusieurs productions agroalimentaires et agro-pécuaires.
23:38Je connais la législation de ces pays.
23:40Je connais l'état d'évolution de la science appliquée à ces pays.
23:45Nous, Européens, parfois, nous sommes des donneurs de leçons
23:48envers ces pays de l'Amérique latine.
23:50Et en certains aspects, ils sont aussi développés que les pays européens.
23:53C'est le cas particulièrement du Brésil et de l'Argentine.
23:57Ce sont des pays que je connais bien.
23:59Ils ont déjà des législations préoccupées, bien préoccupées
24:04avec des questions de nature écologique.
24:06Aujourd'hui, le Brésil, c'est présidé par M. Lula.
24:09C'est un gouvernement de gauche.
24:10C'est un gouvernement avec de grandes préoccupations
24:12au domaine écologique, de la préservation de l'Amazonie.
24:17C'est même une question fondamentale.
24:19On s'inquiète pour rien et on donne des leçons.
24:21On ne doit pas opposer économie et écologie en ce qui concerne cet accord.
24:25C'est un fantôme.
24:26C'est un fantasme.
24:27Je ne pense pas qu'on ne s'inquiète pour rien.
24:30L'objectif, c'est comme je le disais tout à l'heure,
24:32qu'on s'engage dans des trajectoires communes.
24:34On le voit bien.
24:35Je nuancerai un peu les propos de notre collègue.
24:38Je suis d'accord qu'on n'a pas à donner de leçons
24:41et qu'on a à s'engager collectivement.
24:43Mais regardez les débats qu'on a pu avoir ici au Parlement européen
24:46sur le texte sur la déforestation.
24:48C'est là aussi où je vous rejoins sur le fait
24:50que nous n'avons pas à donner de leçons
24:52et il faut aussi que nous ayons ces trajectoires communes.
24:55Mais on le voit aussi qu'on a une partie du Parlement européen
24:59qui cherche à détricoter nos engagements climatiques
25:02tels avec le texte sur la déforestation
25:04pour pouvoir conclure le Mercosur.
25:06En attendant, vous essayez de trouver trois pays
25:08qui seraient d'accord avec la France pour le bloquer.
25:10Une minorité de blocage représentant 35% de la population.
25:13On n'y est pas du tout pour l'instant.
25:15Il y a le travail qui est fait du côté du Conseil des Etats membres
25:18pour rallier certains Etats à nos doutes légitimes,
25:21à nos interrogations qui sont partagées aussi
25:24par des collègues du Parlement européen.
25:26Parce que le sujet, c'est pas de conclure un accord de commerce
25:29juste pour conclure un accord de commerce.
25:31Le sujet, comme je le disais tout à l'heure,
25:33c'est de répondre aux réalités à la fois économiques,
25:35climatiques, sociétales, de s'engager collectivement.
25:37Ca doit être ça, nos préoccupations.
25:39Vous les aurez, les trois et les 35% ou pas ?
25:41Il y a des expressions qui ont été faites
25:43dans certains Etats membres, en Italie, dans d'autres pays.
25:46Je pense qu'il y aura des débats aussi qui seront forts
25:48au Parlement européen.
25:50Donc, il y a ce travail qui est absolument fondamental.
25:52Mais au-delà de juste la question de la minorité de blocage,
25:55je le redis, le sujet, c'est aussi que la Commission européenne
25:58réponde sur nos attentes qui sont absolument légitimes,
26:01que ce soit sur les questions environnementales,
26:03mais aussi sur les questions de réciprocité et de contrôle.
26:05Anna Cavazzini, est-ce que vous avez le sentiment
26:07que la Commission européenne d'Ursula von der Leyen,
26:10soutenue sur ce point par votre chancelier Olaf Scholz,
26:13ne tient pas compte de ces inquiétudes,
26:15notamment écologiques ?
26:17La Commission européenne a renégocié un petit peu le texte,
26:21parce qu'il y avait beaucoup de criticismes
26:23aussi dans ce Parlement, comme j'ai dit.
26:26Mais, comme ma collègue a dit, on n'a pas maintenant vu le texte.
26:31Et moi, je suis un peu inquiète, j'ai une inquiétude,
26:35je n'ai pas la confiance que la Commission a vraiment
26:39à poser toutes les conditions qui sont vraiment importantes
26:43pour sauver le climat, pour sauver les forêts,
26:46dans l'accord, donc je suis un peu…
26:48Mais l'idée, c'est quand même de sauver le climat,
26:51mais en échange, on va exporter plus de voitures allemandes, en particulier.
26:54Les Allemands sont très gagnants dans ce traité, disons la vérité.
26:58Oui, l'industrie allemande est pour l'accord.
27:02Et beaucoup d'opérateurs économiques en Allemagne sont pour l'accord.
27:07Mais les agriculteurs aussi sont contre l'accord.
27:10Donc, c'est toujours aussi un changement d'intérêt.
27:13Dans tous les accords de libre-échange,
27:15quelques groupes gagnent, quelques groupes perdent.
27:17Et on doit voir que tout l'accord est bien pour tout le monde.
27:21Alors, monsieur Aziz, cet accord de libre-échange avec le Mercosur,
27:24on a l'impression qu'il est accéléré par la Commission européenne,
27:28mais on voit un danger.
27:29Un certain Donald Trump est arrivé à la Maison-Blanche,
27:32qui a promis des droits de douane supplémentaires de 10 à 20 %,
27:36et qui craint une nouvelle guerre commerciale avec les États-Unis.
27:39C'est le cas ? Vous le craignez aussi ?
27:41Je crois que nous avons…
27:42C'est une question sur l'accord Mercosur, avec le Mercosur.
27:46Je crois que nous avons la dernière chance
27:48de faire un accord avec les pays du Mercosur.
27:51Si nous ne ferons pas cet accord, les pays du Mercosur nous diront
27:54« Merci beaucoup, mais nous irons faire du commerce avec la Chine,
27:57avec d'autres régions du monde ».
27:59Et ça sera tragique pour l'Union européenne.
28:01Ça, pour moi, c'est une évidence absolue.
28:04Répondant à votre question, il est évident que nous sommes
28:07en train de nous confronter avec une guerre commerciale
28:10avec les États-Unis.
28:12Le président élu des États-Unis,
28:15il a fait certaines promesses au niveau électoral,
28:20et il a l'habitude de…
28:23De les tenir.
28:24D'accomplir vraiment ce qu'il a dit.
28:26Et la vérité, c'est que nous avons le danger,
28:30le risque réel d'une guerre commerciale,
28:33complexe et difficile avec les États-Unis.
28:35Mais je pense qu'on doit établir une différence claire
28:38entre ce qui pourra se produire en relation aux États-Unis
28:42et ce que c'est aujourd'hui la question, pour moi,
28:45très importante de l'accord de libre-échange
28:49avec les pays du Mercosur.
28:51D'autant que sur le dossier américain,
28:53en 2023, l'Union Européenne a réalisé 150 milliards d'euros
28:57d'excédent commercial avec les États-Unis.
28:59Et justement, Donald Trump, il veut rééquilibrer
29:02cette balance commerciale en taxant les produits européens.
29:04Ça veut dire qu'on a beaucoup à perdre
29:06après la réélection de Donald Trump.
29:07Bien sûr.
29:08Déjà, je voudrais rebondir sur ce que vient de dire mon collègue,
29:10et je suis totalement d'accord sur le fait qu'on parle beaucoup
29:13des relations bilatérales.
29:14On vient de parler de la relation bilatérale
29:16entre l'Union Européenne et le Mercosur,
29:17ou là, maintenant, de la relation bilatérale
29:19entre l'Union Européenne et les États-Unis.
29:20Mais tout est interconnecté, en fait.
29:22Une relation bilatérale, elle s'inscrit
29:24dans un cadre plus global, et ce cadre plus global,
29:27là, on le voit bien avec Donald Trump,
29:29c'est celui de la confrontation.
29:31Et ça, il fallait, et c'est la dynamique
29:34qu'on a enclenchée dans le précédent mandat,
29:36muscler l'Union Européenne, renforcer son unité,
29:38renforcer son arsenal pour être prêts
29:40à toutes les possibilités, même celles du pire,
29:42même celles du retour de Donald Trump,
29:44avec cette logique...
29:45C'est le cas, vous n'avez pas l'impression
29:46que chacun va aller dealer dans son coin,
29:48des avantages supplémentaires ?
29:50Bien évidemment qu'il y a ce risque, on le voit bien,
29:52Madame Mélanie qui va défendre les intérêts italiens
29:55et qui est très proche de Donald Trump
29:57ou d'Elon Musk, d'autres encore,
29:59et ça, c'est quelque chose qu'on doit absolument éviter,
30:01parce qu'en fait, quand un État membre est attaqué,
30:03c'est globalement le marché intérieur qui affaiblit.
30:06Donc il faut absolument qu'on travaille sur notre unité,
30:08ça, c'est un risque qu'on doit nous-mêmes éviter,
30:11c'est notre propre division,
30:13et puis c'était de renforcer notre arsenal juridique,
30:15et quand on est attaqué à travers des trois douanes,
30:17il ne s'agit pas de lancer une guerre commerciale,
30:19moi, je ne suis pas pour la guerre commerciale,
30:21je pense que le protectionnisme,
30:23c'est absolument dangereux pour la croissance
30:25et pour atteindre nos objectifs, justement,
30:27de neutralité carbone ou sécurité,
30:29mais il faut être en capacité de répondre.
30:31La bête noire, d'ailleurs, de Donald Trump,
30:33déjà, traditionnellement, dans son précédent mandat,
30:35c'était précisément l'Allemagne
30:37et ses exportations de voitures,
30:39alors là, en plus, il est soutenu par Elon Musk
30:41qui a aussi construit des voitures,
30:43est-ce que vous avez l'impression que,
30:45finalement, ça va être très compliqué
30:47pour l'Allemagne, au point qu'un Olaf Scholz
30:49ou son successeur serait peut-être tenté
30:51de lâcher les autres Européens
30:53et d'aller négocier en solo?
30:55Moi, j'ai peur que Donald Trump
30:57va utiliser les taxes,
30:59les droits de douane
31:01pour gagner autre chose,
31:03par exemple, il a l'intérêt
31:05de dérégulation
31:07des numériques géants,
31:09parce qu'on a fait ça...
31:11D'ailleurs, Elon Musk est X.
31:13Et moi, je crois que l'Union Européenne
31:15doit être très firme,
31:17très forte, en disant
31:19non, on ne fait pas ça,
31:21on reste avec notre régulation, super important,
31:23et aussi, on reste unis
31:25et on renforce le marché uni,
31:27parce que ça, c'est notre force.
31:29Francisco Assis, quelle est la stratégie à adopter
31:31face à une future guerre commerciale
31:33lancée par Donald Trump, est-ce qu'il faut
31:35écouter Emmanuel Macron qui dit
31:37attention, arrêtons d'être naïfs,
31:39il faut des représailles si jamais les tarifs
31:41de douane américains augmentent,
31:43et il faut aller quand même dans une forme de protectionnisme.
31:45Oui, je comprends
31:47la position du président français.
31:49Je dois dire autre chose, je comprends la colère
31:51de certains secteurs des sociétés,
31:53je compagne beaucoup la vie politique française
31:55et la vie sociale, et je comprends un peu
31:57la colère des agriculteurs français.
31:59C'est une colère qui n'est pas une colère
32:01envers cet accord en particulier,
32:03mais c'est plus général.
32:05Je crois que c'est une colère générale
32:07des agriculteurs à toute l'Europe,
32:09on doit l'entendre,
32:11les écouter. Mais la fonction
32:13des hommes et des femmes politiques, ce n'est pas
32:15de suivre acritiquement la colère
32:17des peuples, mais c'est de se battre
32:19pour ses convictions, même dans ces
32:21circonstances difficiles parfois. Et je crois que c'est un moment
32:23où il faut faire ça. Et je comprends
32:25la position du président Emmanuel Macron.
32:27Parce qu'il conserve la question des Américains.
32:29Justement, qu'une réponse
32:31protectionnisme, des représailles,
32:33des droits d'hommes européens envers
32:35les Américains cette fois-ci,
32:37sur l'agriculture française. D'ailleurs,
32:39portugaise et espagnole aussi,
32:41sur la
32:43dernier mandat de Donald Trump,
32:45avaient été particulièrement touchés avec des droits
32:47de douane explosés.
32:49Est-ce qu'il y a une volonté, est-ce qu'il y aura
32:51au sein des 27 la volonté politique d'aller
32:53au bras de fer avec Trump ?
32:55En tout cas, on a pu constater dernièrement
32:57une position du Conseil, notamment sur la réponse
32:59vis-à-vis de la Chine. C'est un autre
33:01État, mais sur la question des véhicules
33:03électriques. Et donc, on s'est affirmé.
33:05Je pense que c'était positif. Et effectivement,
33:07il va falloir faire de même avec n'importe
33:09quel État membre. Il ne s'agit pas
33:11d'ailleurs d'un ciblage
33:13discriminatoire envers quelconque nationalité.
33:15Il s'agit justement de nous protéger,
33:17de protéger notre industrie, de
33:19protéger les objectifs que nous
33:21nous fixons. Parce qu'à l'inverse,
33:23justement, c'est du protectionnisme
33:25qui est employé de l'autre côté. Donc nous, ce qu'on
33:27a fait dans ce travail au Parlement européen,
33:29c'est de créer cet arsenal qui doit être
33:31dissuasif face à ces mesures
33:33tarifaires qui ne sont gagnantes
33:35d'aucun côté. Parce qu'à la fin,
33:37les mesures protectionnistes ou des tarifs,
33:39c'est le consommateur qui paye
33:41l'addition. Merci à vous.
33:43Merci à vous de nous avoir participé à ce débat.
33:45Merci à vous de nous avoir suivis. Restez bien sûr
33:47sur nos antennes où l'actualité continue.

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