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00:008h15, Maya Baldoro-Frodon, l'invitée de France Bleu-Garloser et le commandant du groupement
00:08de gendarmerie du Gard.
00:09Bonjour Colonel Casseau.
00:10Bonjour.
00:11Aujourd'hui, lundi 25 novembre, c'est la journée internationale de lutte contre les
00:15violences faites aux femmes.
00:17Aujourd'hui, il y a encore, parfois, des loupés dans l'accueil des femmes victimes
00:21de violences.
00:22Des trous dans la raquette.
00:23À quoi est-ce que c'est dû selon vous ?
00:25Je commencerai par vous dire que sur les violences faites aux femmes, depuis 5 ans,
00:31vous le savez, il y a de plus en plus de victimes qui franchissent la porte des commissariats
00:35de police ou des brigades de gendarmerie pour déposer plainte à l'encontre de leurs
00:39conjoints ou de leurs ex-conjoints pour des violences qu'elles ont subies au cours de
00:44leur vie.
00:45Alors depuis cette période-là, on a fait beaucoup, beaucoup d'efforts sur la formation
00:49des gendarmes, notamment pour accueillir au mieux ces victimes.
00:54Ça veut dire d'abord les accueillir lorsqu'elles arrivent à la brigade, ça veut dire leur
00:58offrir un local sain, préservé, à l'écart des autres plaignants pour pouvoir les entendre
01:04dans de bonnes conditions.
01:05Et puis c'est sur le fond, bien sûr, également des progrès qui ont été faits sur les auditions
01:10pour essayer d'accompagner au mieux ces victimes dans le premier pas de cette démarche pénale
01:15qui souvent un peu les inquiète ou peut leur faire peur.
01:17Alors les efforts sont indéniables, effectivement.
01:21Ceci dit, quand même, ce matin sur notre antenne, à 7h30, on entendait le témoignage
01:25de Laurence.
01:26C'est une gardoise.
01:27Elle est victime de violences conjugales et elle a dû se rendre trois fois à la gendarmerie
01:31avant de pouvoir effectivement porter plainte.
01:33Je vous propose qu'on en écoute un tout petit extrait.
01:35J'ai été reçu par quelqu'un qui soufflait et qui a dit bon, allez, je vais quand même
01:40prendre votre nom sur le cahier à spirale.
01:42Il parle d'autre chose avec une amie avec laquelle j'étais venu.
01:46Et j'ai compris qu'en fait, je n'avais pas de valeur.
01:50Ça semble fou d'entendre ça aujourd'hui.
01:52Oui, c'est fou.
01:53J'ai entendu le témoignage de Laurence tout à l'heure sur votre antenne.
01:55Effectivement, je suis tout à fait navré pour Laurence et je tiens à m'excuser au
01:58nom de la gendarmerie ou des gendarmes qui auraient dû la recevoir correctement.
02:02Bien sûr, l'accueil du public, c'est quelque chose de très particulier.
02:06Il suffit de passer une journée dans une brigade de gendarmerie à accueillir toutes
02:10les situations extrêmement diverses qui se présentent à l'accueil d'une brigade pour
02:15comprendre que ça demande aux chargés d'accueil une capacité à passer d'une personne à
02:19l'autre et à faire preuve d'une empathie différente à une empathie différente pour
02:22chaque personne différente.
02:23Malgré toute la formation, malgré tous les efforts qu'on peut faire, on n'est jamais
02:29à l'abri d'une erreur.
02:30Je crois que malheureusement, c'est ce qui s'est passé pour Laurence.
02:32Donc encore une fois, je suis tout à fait désolé.
02:34Mais on essaye de faire en sorte que ça n'arrive pas.
02:37Il y a même des clients mystères.
02:39On fait même l'objet de testing pour vérifier que notre accueil est à la hauteur de ce
02:44qui est prévu.
02:45C'est organisé par l'inspection générale de la gendarmerie.
02:47Ce sont des gendarmes, bien sûr, mais qui viennent en civile.
02:50On ne sait pas qu'on n'est pas prévenu à l'avance, qui se présentent dans les unités
02:53avec une situation à présenter à la brigade, de façon à voir comment est-ce que le gendarme
02:58réagit, si justement l'accueil est bien fait, etc.
03:00Encore une fois, on est sur une question très humaine au fond et donc on dépend beaucoup
03:05de la personne qui nous accueille.
03:06La plupart du temps, ça se passe bien et malheureusement, une fois de temps en temps,
03:10comme c'était le cas visiblement pour Laurence, la première réponse n'est pas à la hauteur
03:15de ce qui est attendu.
03:16Donc on continue à faire des efforts.
03:17C'est une formation qui est continue, qui se poursuit pour tous les gendarmes de France ?
03:22On commence en école, on commence par la formation initiale directement dans les écoles.
03:27École de formation initiale pour nos gendarmes adjoints volontaires, pour nos sous-officiers
03:29de gendarmerie, aussi pour nos officiers.
03:31Et puis après, il y a une formation continue tout au long de la carrière, une fois qu'on
03:35est dans les unités, pour d'abord rappeler les évolutions procédurales parfois qui
03:39interviennent, rappeler les nouveaux dispositifs qui sont mis en place, notamment par la justice,
03:43au fur et à mesure.
03:44Et puis rappeler les fondamentaux également de l'accueil et de la procédure.
03:477h49, on vous invite à témoigner ce matin sur France Bleu, Garlouser, vous soyez une
03:51femme ou un homme, comment se passe, comment s'est passé l'accueil dans les commissariats
03:55de gendarmerie ? Vous nous appelez jusqu'à 8h, 0466 21 36 37.
04:00Plus généralement, colonel Casso, vous êtes dans le Gard depuis le mois d'août, est-ce
04:04qu'il y a des comportements qui vous ont surpris ? Est-ce qu'il y a une délinquance
04:08chez nous que vous n'avez pas connue ailleurs ?
04:09Alors une délinquance que je n'ai pas connue ailleurs, non.
04:14Après, ce qui est effectivement frappant dans le département du Gard, c'est une certaine
04:17violence des comportements, on a un nombre d'atteintes aux personnes qui est extrêmement
04:21important.
04:22Dans ces atteintes aux personnes, il y a une partie très importante qui touche aux violences
04:26intrafamiliales précisément, on en parle, aux violences conjugales qui sont en augmentation
04:30comme on le disait.
04:31Mais on a également toute une partie de bagarres, et pas seulement l'été, qui ont lieu ici
04:38dans le département, qui demandent bien sûr toute notre attention.
04:40Et on pense, nous aussi, journalistes, à la route, on rappelle régulièrement des excès
04:46de vitesse, des records de vitesse sur autoroute, on a l'impression que chaque jour vous arrêtez
04:51des chauffards.
04:52Et bien c'est vrai, c'est tout à fait vrai, depuis le début de l'année on a 47 accidents
04:56mortels de la circulation qui ont eu lieu dans le département, en zone gendarmerie,
05:01on a 7 morts de plus que les dernières, donc les chiffres évidemment sont éloquents.
05:06Oui, face à ça, on multiplie les contrôles, on opère jusqu'à 10 rétentions de permis
05:11de conduire par jour, on constate jusqu'à 20 utilisations du téléphone portable au
05:16volant par jour également, presque 1 par heure, et ça c'est juste ce qu'on voit,
05:20c'est pas forcément tout ce qu'il y a en circulation.
05:23Et puis on le constate également régulièrement, la vitesse est un des facteurs, est à l'origine
05:29d'un accident mortel sur 4, la consommation d'alcool ou de produits stupéfiants, ou
05:34des deux en même temps, est également à l'origine d'un accident mortel de la circulation
05:37sur 4, donc c'est vrai qu'on a des comportements qui sont extrêmement à risque dans le département.
05:42Est-ce qu'on est plus mauvais élève que d'autres départements ou pas ?
05:45Ça je ne sais pas, je n'ai pas fait de comparaison entre tous les départements,
05:50mais ce qui est sûr c'est que ces comportements-là, c'est ce qui fait que le 5 septembre dernier,
05:55le préfet et les deux procureurs de la publique de Nîmes et d'Alès ont souhaité réunir
05:59l'état-major de sécurité dédié à la sécurité routière, pour montrer d'abord
06:03la prise de conscience des autorités de cette problématique, et puis de la volonté
06:08d'accompagner et de faire changer les habitudes, ce qui n'est pas simple du tout.
06:13Et il y a ce dispositif spécifique qui est en place, il y a tous les contrôles que vous
06:16réalisez au quotidien, et malgré tout ça continue, qu'est-ce qu'on peut faire de plus,
06:21qu'est-ce qu'on peut faire de mieux pour que ça cesse ?
06:22Alors on travaille aussi sur la prévention, c'est aussi un travail à plus de longue
06:27haleine bien sûr que la partie de multiplication des contrôles, vous voyez par exemple pour
06:31la prévention, nous on travaille beaucoup avec les collèges, de façon à pouvoir donner
06:36la bonne parole et puis aider à éduquer les jeunes aux bons gestes en matière de
06:40sécurité routière, on travaille aussi au profit des professionnels du transport, parce
06:45qu'ils sont énormément beaucoup sur la route et beaucoup concernés, on sait aussi
06:48que l'habitude des trajets parfois peut générer des risques, on travaille aussi avec les motocyclistes,
06:53de façon là aussi qu'ils sont un public à risque en la matière, donc on essaie de
06:57multiplier aussi nos opérations de prévention, parce qu'on sait qu'il faut essayer de
07:01marcher sur ses deux jambes, beaucoup de prévention et puis bien sûr une présence
07:04répressive qui ne se cache pas, je tiens bien à le rappeler, qui n'a pas vocation à piéger
07:09les gens, nos contrôles ne sont pas cachés, nous sommes très visibles sur les routes,
07:15le but est précisément de pouvoir annoncer et faire en sorte que les comportements évoluent.
07:18Et éviter qu'on se retrouve l'an prochain avec de nouveaux 47 morts en zone gendarmerie,
07:23je rappelle ce chiffre.
07:24Merci beaucoup Colonel Casseaux d'avoir été notre invité ce matin, vous êtes le commandant
07:28du groupement de gendarmerie du Gard, je le rappelle, merci beaucoup.
07:31Merci de m'avoir accueilli.

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