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Stephane Vieuxmaire

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Transcription
00:00Stéphane Vieumer vient d'arriver, donc voyez comment c'est le direct, c'est formidable.
00:03Vous êtes professeur d'histoire chez le Collège Romain-Roland, vous êtes le représentant
00:07du syndicat FSU rapproché, il faut vraiment du micro sinon vraiment on ne va pas vous
00:10entendre du tout.
00:11Reprenez votre souffle.
00:12Je vous présente Quentin.
00:14Effectivement, vous êtes dans le jus ce matin puisque c'est la rentrée de rentrée un petit
00:17peu particulière cette année Stéphane Vieumer, puisque la ministre de l'éducation Nicole
00:22Bellobé est sous le départ, qu'est-ce que ça change pour vous d'avoir une ministre
00:26en poste mais démissionnaire ?
00:28Ça ne change pas forcément grand chose dans le court terme parce qu'on connaît notre
00:33métier, on accueille nos élèves, on est content de les retrouver.
00:35Mais en revanche, on se retrouve dans un flou qui est assez problématique puisqu'on a effectivement
00:41une ministre démissionnaire depuis deux mois qui entend en plus présenter un budget et
00:46qui a gelé certains projets.
00:48Donc nous, on sera en difficulté pour expliquer des choses aux élèves et aux parents.
00:52Effectivement, parce qu'il y a plusieurs réformes, on le disait tout à l'heure, qui doivent se
00:55mettre en place cette année et notamment pour ce qui vous concerne en collège, les
00:59groupes de niveau en sixième et en cinquième.
01:02Alors est-ce que vous savez déjà, à l'heure où on se parle, comment vous allez dispatcher
01:05ces élèves ?
01:06L'emploi du temps a été fait déjà depuis le mois de juillet, donc on sait déjà comment
01:11on va dispatcher les élèves.
01:12Il faut quand même signaler qu'il y a pas mal d'établissements dans lesquels les groupes
01:15de niveau, le choc des savoirs ne se met pas en place, certains autres dans lesquels ils
01:19se mettent en place avec une géométrie variable.
01:22En l'occurrence, le départ, c'était de créer trois groupes, en gros, des élèves
01:30en difficulté, des élèves moyens et des élèves forts.
01:32Et il n'y aura plus que deux groupes, finalement, si je ne dis pas de bêtises ?
01:35Chez nous, il n'y aura que deux groupes, il n'y aura même presque qu'un groupe, puisque
01:39finalement on se revient souvent vers des groupes hétérogènes.
01:42Mais comment vous allez faire pour savoir effectivement que tel élève doit aller dans
01:45tel groupe, tel élève doit aller dans l'autre groupe ? Comment ça va se mettre en place
01:48et à partir de quand ?
01:49Justement, c'est un des problèmes, il s'agissait d'évaluer les élèves, ça se passe en
01:55sixième, en cinquième, en français, en mathématiques seulement, donc c'est à partir
01:59de ce que nous ont dit les professeurs du premier degré.
02:02Mais en même temps, on essaye de faire un groupe classe quand même, de façon à ce
02:09que le groupe classe puisse permettre de déterminer ensuite des groupes dits de niveau ou de besoin.
02:18D'accord, donc ceux-là, ils vont arriver, ces groupes de niveau ou de besoin, comme
02:21vous les appelez, dans les prochaines semaines, ça ne va pas arriver tout de suite évidemment.
02:25Ils sont déjà prêts, les emplois du temps sont déjà prêts, ce qui pose d'ailleurs
02:28pas mal de problèmes, puisqu'on met les cours en barrette, puisque les élèves sont
02:32censés passer d'un groupe à l'autre, au fur et à mesure où ils progressent, donc
02:36il faut bien qu'il y ait les emplois du temps qui soient en ligne si vous voulez, par rapport
02:40à ça.
02:41Bon, ceci dit, nous on s'est prononcés contre ces groupes de niveau, ça c'est clair.
02:46Contre, parce que vous estimez qu'on va créer comme ça une école un petit peu à
02:50deux vitesses.
02:51Oui, parce que c'est une école qui stigmatise certains élèves d'emblée, qui présuppose
02:57qu'ils vont pouvoir rattraper le niveau alors que d'autres auront qu'à racoler devant,
03:00ce n'est pas forcément évident du tout, et puis en plus les études montrent que ça
03:05ne fonctionne pas, qu'on a besoin d'un groupe hétérogène, avec des très bons élèves
03:08qui vont tirer les autres, peut-être les tutorer aussi d'une certaine façon.
03:12Mais Stéphane Jommer, il faut bien faire quelque chose, puisque les différents classements,
03:15les différentes études montrent que le niveau baisse, et en maths et en français.
03:18Les études PISA montrent effectivement que le niveau français n'est pas très bon, mais
03:24pour la première fois cette année, l'étude PISA signale que c'est peut-être lié aussi
03:27à un manque d'enseignants, et que c'est peut-être aussi un problème.
03:33Alors, il ne concerne que les maths et le français, et puis aussi, ce qu'elles montrent
03:36les études PISA, c'est qu'entre un élève issu d'un milieu favorisé et un élève issu
03:41d'un milieu défavorisé, il y a quelque chose comme presque cinq ans d'acquis, d'écart
03:46dans PISA.
03:47C'est-à-dire qu'on arrive en seconde avec quelqu'un qui a un top niveau, et en seconde
03:50avec quelqu'un qui a un niveau début de sixième à peu près.
03:53Ça peut être à peu près ça au niveau des maths et du français.
03:57En gros, en PISA, on compte en points, ça fait 115 points d'écart, je crois, sur 450
04:02pour une moyenne.
04:03Donc si je vous suis bien, les élèves qui seront dans les groupes dits en difficulté,
04:07ils ne rattraperont jamais finalement les bons élèves, qui resteront eux très bons
04:10élèves.
04:11Si vous imaginez qu'un élève qui sera en difficulté en mathématiques essaie de progresser,
04:18certes, il risque de progresser un petit peu, mais comment il pourra raccrocher à un niveau
04:22d'un autre groupe qui aurait, lui, « foncé ». Il y aura aussi de la stigmatisation dans
04:31le groupe des « bons ».
04:32Vous le dites aussi, pour ces groupes, il faut des enseignants.
04:34Et je crois qu'il en manque trois mille, primaires et secondaires compris.
04:38Plus de trois mille cette année, au concours de l'agrégation, même cette année de l'agrégation,
04:42mais aussi au CAPES, il y a encore 1 600, je crois, enseignants, enfin, postes qui n'ont
04:46pas été pourvus.
04:47Et ce n'est pas la première fois que ça se passe, et donc c'est un vrai problème.
04:51Il manque d'enseignants aussi, du coup, au Collège Romain-Roland ?
04:54Au Collège Romain-Roland, non, ça se passe plutôt bien.
04:59Encore qu'on a besoin de compléter des services, parfois, donc on appelle un petit peu à d'autres.
05:04Mais ça s'est passé, oui, ça s'est produit l'année dernière.
05:07Bon, je voudrais qu'on reste sur le Collège Romain-Roland, vous ne serez pas, vous, concernés
05:11par l'expérimentation de la tenue unique, donc c'est pour ça qu'on va balayer le sujet.
05:15Par contre, il y a un autre sujet qui vous concerne précisément, c'est la sécurité
05:18autour de votre établissement, Romain-Roland, qui est au chemin Bas d'Avignon, où un homme
05:22a été abattu il y a deux semaines.
05:23J'imagine qu'il y a beaucoup d'inquiétude, là, chez vos collègues, ce matin ?
05:26Oui, il y a de l'inquiétude, alors, c'est vrai qu'on a fait la pré-rentrée vendredi,
05:31et là, l'ambiance était plutôt retrouvaille, et on ne pensait pas forcément à ça, mais
05:36c'est vrai que ça va revenir vite, en entendant les haras, les cris des guetteurs, et puis,
05:41bien sûr, on n'est pas en écoutement pour eux par rapport à notre environnement.
05:47Vous avez vu la préfecture, je ne crois pas vous, personnellement, mais les représentants
05:50de votre établissement ?
05:51Notre principale, oui, un vis-à-vis de la préfecture, et on ne sait pas encore ce
05:55qu'il s'est dit, parce que je crois que c'était vendredi après-midi, on aura un retour, je
05:59pense, aujourd'hui.
06:00Donc, on fera le point, on reviendra vers vous, Stéphane Vieumer, pour savoir ce qu'il
06:03s'est dit sur ce sujet de la sécurité au chemin bas d'Avignon, et plus précisément
06:08pour ce collège Romain-Rouland, où vous êtes enseignant en histoire-géo.
06:12Stéphane Vieumer, merci à vous, représentant FSU, merci à vous d'avoir été avec nous,
06:16sur vos regards loisirs, et bonne rentrée à vous !
06:18Vous voulez des cafés, finalement ?
06:19Je vais vous le servir !
06:22Reprenez votre souffle, et merci d'être arrivé quand même, merci, en courant, je le rappelle.