• il y a 2 ans
"La danse c'est un moyen de s'évader, (…) un endroit où je me libère."
Sourde et amputée d'une jambe suite à une maladie de naissance, Maud, comme tous les enfants, a voulu faire comme sa soeur.
Comme elle, elle a voulu faire de la danse classique. Aujourd'hui à 16 ans, elle est au conservatoire de Bagnolet. Brut l'a suivie dans l'une de ses journées.

Maud est à l'affiche du documentaire "We have a dream", réalisé par Pascal Plisson, actuellement en salle.
Transcription
00:00Salut Brut, je m'appelle Maud, je suis un salarié de sort du lycée.
00:04Vous allez me suivre pour la suite de ma journée.
00:06Là, je vais au conservatoire pour la danse classique.
00:13J'aime bien la danse parce que c'est un moyen de s'évader.
00:15On est face à nous-mêmes et ça m'a un peu aidée à accepter mon handicap.
00:19C'est un peu un endroit où je me libère et où je me sens bien.
00:23Je suis sourde et amputée.
00:31J'ai été amputée suite à une maladie à la naissance.
00:34On m'a mis des appareils cochléaires pour que je puisse entendre et parler comme tout le monde.
00:39Parfois, j'ai pu avoir des regards différents sur moi, mais ça ne m'a jamais impacté.
00:45Moi, je me suis toujours considérée comme normale.
00:54J'avais 5 ans quand j'ai commencé la danse.
00:56J'ai voulu faire la danse parce que j'avais une soeur jumelle qui en faisait.
00:59Quand je l'ai vue, je me suis dit que j'allais en faire parce que j'aime trop.
01:03Mes parents m'ont dit que j'allais faire la danse.
01:07Je pense que c'est quelque chose auquel je n'aurais jamais pensé si ma soeur ne m'avait pas fait.
01:12Parce qu'en situation de handicap, ce n'est pas le sport le plus « facile ».
01:16Ce n'est pas le sport auquel tu penses en premier, surtout.
01:19Je rencontre Maud et Romy. Elles ont toutes les deux 7 ans.
01:23C'est dans un vestiaire.
01:24Ce qui les caractérise toutes les deux, c'est la lumière.
01:28C'est ce soleil, cette blondeur, cet éclat dans le sourire et dans les yeux.
01:34Je ne vois pas tout de suite le handicap.
01:37Ce que je vois, c'est la gemellité.
01:39Ce n'est qu'après que je vais découvrir le handicap.
01:42Au départ, c'est un peu prenant.
01:45Au départ, c'est un peu prenant.
01:48On se dit comment je vais faire. Je ne sais pas faire.
01:51Je vais apprendre et je vais apprendre en même temps qu'elles.
01:55C'est un échange et c'est une découverte.
01:58Il va falloir ajuster tout le temps et encore maintenant.
02:02C'est elle qui adapte surtout.
02:04De temps en temps, je fais aussi des propositions.
02:07On est dans un échange.
02:09Je me demande souvent comment ça se passe ailleurs dans le monde.
02:13Comment t'es arrivée dans ce projet qui s'appelle Mina Bouddhim ?
02:16Moi, j'ai été assez oui pour le projet.
02:20Je me suis tout de suite dit que c'est un moyen de parler du handicap autour de moi.
02:24De pouvoir faire changer le regard sur le handicap.
02:27Moi, je l'ai quand même assez bien vécu, mon handicap.
02:30Mais il y en a beaucoup encore qui le vivent mal.
02:32Ça m'a vraiment fait de la peine.
02:34Je trouve ça dommage qu'il y ait encore beaucoup de gens qui regrettent le jour
02:38où ils ont appris leur handicap, où ils sont tombés malades.
02:41Parce que les autres les regardent bizarrement, ils les regardent méchamment.
02:45Et du coup, ça leur blesse.
02:47Et moi, ça m'a fait toujours un peu mal au cœur.
02:50Parce qu'on reste des humains, on reste normaux.
02:54Et donc, le fait que les regards, les impacts,
02:57leur font penser qu'ils auraient été mieux sans handicap,
03:00moi, ça m'attriste.
03:02Je trouve que le handicap ne signifie pas l'incapacité, tout simplement.
03:05Et je pense que c'est important de montrer que tout est possible
03:09malgré le fait qu'on soit en situation de handicap.

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