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"Sans eux, il n'y aurait plus rien."
C'est l'histoire d'un petit club de foot dans un village de 600 habitants. Menacé de disparaitre faute de joueurs, l'US Argy a été sauvé par 15 migrants venus renforcer l'équipe. Aujourd'hui, plus qu'un club, c'est tout un village qui revit. On a assisté à un de leurs matchs.

Et si vous voulez soutenir le club de l'US Argy, c'est par ici : https://www.leetchi.com/fr/c/soutenez-l-us-argy-7256759?utm_source=native&utm_medium=social_sharing

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Sport
Transcription
00:00Dans les 4 premières minutes, on reste en place, on regarde le jeu qu'il y a en face,
00:05on joue notre football.
00:06Le match, c'est contre Varennes, il y a eu 3 matchs de faits, ils ont 3 victoires.
00:13Ils sont dans les premiers, ils sont égalités avec deux autres équipes, donc ça va être
00:18un match compliqué.
00:19C'est un match important pour nous, pas compliqué.
00:21Eux, ce qu'ils veulent, c'est jouer, sans eux, il n'y a plus rien sur ce terrain.
00:41Il y a un an et demi, suite au départ de notre coach, on a énormément de joueurs
00:58qui sont partis.
00:59On s'est retrouvés à 6 licenciés.
01:00Pour faire une équipe de 11, c'est un peu compliqué, dont un licencié qui a 54 ans,
01:04donc compliqué aussi.
01:06Du coup, on a un ancien du club, un ancien demandeur d'asile du village d'à côté,
01:11qui est venu, qui a appris qu'on était en galère un petit peu, et qui est venu, qui
01:16a dit « moi, je peux venir avec 15 personnes, 15 nouveaux joueurs ». On a dit « ben pourquoi
01:20pas, banco, on y va, on teste ». Tout s'est bien passé avec eux, donc on a lancé l'aventure.
01:25Qu'est-ce qui est bien de cette équipe ?
01:27Tout est bien.
01:29Tout est bien, tu sais.
01:32Super.
01:33Je suis content de contenir ce terrain.
01:36Le football, c'est l'esprit, tu sais.
01:39J'ai joué au football depuis mon pays, Gambier.
01:46Moi, ça me fait deuxième saison maintenant.
01:48Moi, je suis défenseur.
01:49Je viens de Côte d'Ivoire, ouais.
01:50Je suis arrivée en France depuis 2017.
01:52J'habitais à Byzantine avec des amis.
01:55On jouait au foot ensemble.
01:57J'essayais de m'intégrer à l'équipe de Byzantine, mais histoire de tiennois, comme
02:03si, histoire de raciste, donc on n'a pas pu supporter.
02:06Donc on jouait entre nous.
02:17Argy, c'est 650 habitants.
02:19C'est un village qui est plutôt traditionnellement de droite.
02:21Au départ, c'était un peu mitigé et c'était une curiosité.
02:25Une petite curiosité locale pour le village et aussi pour les villages alentours.
02:30On est le club qui a peut-être le plus de nationalité dans tout le département.
02:34Le football, c'est comme, tu sais, si tu peux le faire, si tu joues bien, tu sais,
02:38n'importe où, n'importe quelle équipe que tu vas, les gens t'aiment, ils t'apprécient.
02:43Le président, c'est mon bon frère, Jean-Marie Bionnier.
02:45Et puis, il y a un club d'Argy, c'est bien.
02:48Il faut que ça vive, parce qu'une commune comme Argy, il y a toujours eu des équipes
02:51de football.
02:52Alors c'est quand même dommage que ça disparaisse, quoi.
02:54Moi, j'ai connu, il y avait deux équipes.
02:56Il y avait une équipe féminine.
02:57On la jouait en cadet, en junior.
02:59Et il y avait un suivi pendant 25 ans, comme ça.
03:01C'était du dirigeant qui était dévoué.
03:03C'était...
03:05Moi, j'ai connu à l'époque, en cadet, un dirigeant, c'était un poitier argenton.
03:09Il est venu chercher l'argenton pour jouer au ballon.
03:11Ah oui, c'était...
03:13Alors pour ces gens-là, c'est bien d'être présents.
03:19Il est fatigué, le gardien est malade.
03:23Le gardien est fatigué.
03:26Je suis heureux, parce que j'ai reçu un point.
03:28Est-ce que tu dois aller dans le film ?
03:30Oui, oui.
03:31Je vais y aller.
03:34Un but de touche.
03:36J'ai eu deux fois gardien, j'ai appris le gardien.
03:38Mais bon, non.
03:39Tu as fait combien de temps ?
03:40Ah ouais, ça fait trois ans, avant j'étais à Pellevoisin.
03:43Ah moi, je les adore.
03:45On pourrait jouer beaucoup mieux, mais on est tous les dimanches.
03:48Il y a beaucoup de trucs racistes, c'est appréhendant.
03:50Ça va être la deuxième année que je joue avec Argi.
03:53Le plus qui m'a fait mal, c'était avant le rematch à Lyon.
03:59C'est moi-même que je me suis discuté avec l'arbitre.
04:03Jusqu'à ce que l'arbitre est venu me pousser.
04:05Après, il y a des supporters de l'autre équipe qui n'arrêtaient pas de faire le cri de chance à côté.
04:12C'est parti en bagarre entre moi et l'autre club d'Advers.
04:18Et c'est la raison pour laquelle je suis en suspension par la Ligue actuellement.
04:22Que ce soit le coach et sa famille, ils sont tous là derrière nous.
04:26Les présidents, les membres du club, tous.
04:29Et tu ne changerais pas ça pour quelque chose d'autre ?
04:31Jamais.
04:32Sauf si le club s'arrête.
04:34Notre objectif, c'est de faire monter le club.
04:39Et montrer aux gens qu'on est venus ici, mais qu'on peut faire quelque chose d'autre aussi.
04:48On est bien partis.
05:01Grâce aux migrants, il y a notre club qui a été sauvé, vraiment littéralement.
05:04Sinon, on était en sommeil.
05:06Et c'est important, les petits clubs comme ça, parce que c'est vrai que dans les petites communes commerciales,
05:10s'il n'y a pas le foot, les gens ne se voient pas.
05:14Il faut savoir qu'en plus, qu'au début, quand ils sont arrivés dans l'équipe,
05:17il y en avait beaucoup qui étaient encore demandeurs d'asile.
05:20Depuis, l'eau a coulé sous les ponts.
05:23Il y en a beaucoup qui ont été statués.
05:25Ce qui est top pour eux, parce que du coup, ça va faire perdurer l'équipe.
05:28C'est ici qu'il y a la mémoire.
05:33Disons que moi, je suis le plus ancien du club, Gilles Michel.
05:36J'étais, dès le début, l'entraîneur de l'équipe féminine pendant 20 ans.
05:39L'année dernière, ce que j'ai senti par contre, c'est avec eux, avec tous les migrants,
05:45c'est qu'ils m'ont dit que j'étais le plus ancien du club.
05:47Ils m'ont dit que j'étais le plus ancien du club.
05:49Ils m'ont dit que j'étais le plus ancien du club.
05:51Ils m'ont dit que j'étais le plus ancien du club.
05:53L'année dernière, ce que j'ai senti par contre, c'est avec eux, avec tous les migrants,
05:59j'ai eu l'envie de revenir, de voir eux jouer.
06:02Parce qu'avant, je n'en avais plus envie.
06:04Ça gueulait, j'aimais pas. J'aimais pas du tout.
06:12C'est la mi-temps.
06:15On va aller les engueuler.
06:18C'est des bons gars.
06:19Je peux pas dire autre chose, c'est des bons gars.
06:23Il faut juste savoir les connaître.
06:26Et ils ont bon cœur.
06:32Comment ça s'est passé ?
06:34Plutôt bien, plutôt bien.
06:36Moi, c'est Ibrahim Sagarebrahim.
06:39Je suis originaire du Mali, je viens du Mali.
06:42Je suis venu ici l'année dernière.
06:45Actuellement, je travaille à l'Opac, à Chateaubriand.
06:48Je suis gardien de l'immeuble.
06:50Je suis gardien de l'immeuble, donc je travaille avec l'Opac.
06:54J'habite Beaulieu.
07:01Un peu de déception, on n'a pas de soir.
07:04Et on a lâché le deuxième état.
07:08Ils étaient plus forts que nous.
07:10On reconnaît les défaites, mais bon.
07:13À Argi, ici, on a besoin des aides.
07:16Par rapport aux équipements.
07:18Comme les maillots d'entraînement.
07:21Pendant l'hiver, on n'a pas de sous-vêtements d'entraînement.
07:24Et on veut avoir aussi des t-shirts d'entraînement d'été aussi.
07:30Pour représenter l'équipe.
07:31Il y a huit nationalités ici.
07:33On se comprend bien, on est comme une famille.
07:35Et du coup, avec les membres du club, on s'entend bien.
07:40J'aimerais bien que l'équipe se tienne jusqu'à la fin.
07:44On aimerait que, même si l'avenir nous préserve,
07:49nos enfants jouent dans cette équipe.

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