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"La moitié des photos qui s'échangent sur ces sites pédopornographiques proviennent des réseaux sociaux."

Partager des photos de ses enfants sur internet n'est pas un acte anodin. Pour le documentaire "Enfants sous influence", la journaliste Elisa Jadot a enquêté sur les dangers de la surexposition des enfants sur Internet.

"Enfants sous influence, surexposés au nom du like", un documentaire à voir dimanche 17 septembre, à 20.55, sur France 5.

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Transcription
00:00Les prédateurs sexuels adorent et sont friands de vidéos d'enfants qui mangent des fruits.
00:06Parce que ça fait des petits bruits de bouche et ils adorent ça.
00:09Donc quand on publie une photo de notre enfant en train de manger un fruit,
00:12il faut juste se dire que ça peut finir entre de mauvaises mains.
00:24Un enfant de 13 ans a en moyenne 1300 photos et vidéos de lui sur les réseaux sociaux postés par ses proches.
00:29Un jour, si je publie une photo de mon enfant, quelle qu'elle soit, elle peut se retrouver sur un site pédophile.
00:36On ne peut pas vraiment savoir combien de sites sont en réalité des points de rencontre de prédateurs sexuels
00:42parce que ce sont des sites qui ne s'affichent pas comme tels.
00:44Ce sont d'abord pour la plupart des banques d'images qui ressemblent à des banques d'images tout à fait classiques.
00:49Au minimum, la moitié des photos qui s'échangent sur ces sites pédopornographiques
00:54proviennent des réseaux sociaux et ont été partagées par les parents eux-mêmes au départ.
00:58Ce site Internet qu'on montre dans le documentaire fait partie des 880 sites les plus visionnés au monde.
01:05Donc il y a 75 millions de photos sur ce site et il y a 25 millions de visiteurs uniques par mois.
01:13C'est énorme.
01:13Ça veut dire que c'est 25 millions de personnes différentes qui, chaque mois, vont sur ce site Internet.
01:19C'est vrai qu'on peut s'imaginer et se dire
01:21« Bon ben moi je ne mets pas des photos de mon enfant tout nu donc j'ai aucun risque. »
01:24En fait, pas du tout.
01:26Parce que ce qui intéresse les prédateurs sexuels, ça peut être juste un sourire, un regard un peu coquin.
01:31J'ai vu des photos tout à fait anodines de petites filles bien habillées devant des sapins de Noël
01:36mais qui avaient un joli visage, un visage qui était attirant pour les prédateurs sexuels.
01:40Sur cette photo, les gens ont commenté
01:43« Elle est tellement mignonne, mignonne et adorable. »
01:48Mais il y a aussi
01:49« Non mais regardez ce visage, elle sait ce qu'elle vaut et elle veut être aspergée. »
01:53Ou bien
01:55« Je suis l'homme le plus chanceux, ma femme me dit qu'elle me l'aurait préparée et me l'aurait immobilisée. »
02:01La plupart du temps, ces sites Internet sont des points de rendez-vous de prédateurs sexuels.
02:06Donc ces images qui sont issues des réseaux sociaux,
02:10elles satisfont un certain nombre de personnes.
02:14Pour d'autres, c'est juste des appâts.
02:17Ce sont des appâts pour ensuite échanger des mails, des comptes Telegram
02:22et se partager d'autres types de contenus, passer commandes et alimenter le réseau.
02:27J'ai rencontré pour le documentaire un certain nombre d'influenceuses et de mamans
02:31qui publient leur vie de famille et qui en font leur contenu principal ou non de leurs réseaux sociaux.
02:38Mais je ne suis pas sûre qu'elles mesurent vraiment le risque,
02:43l'ampleur du phénomène
02:45et qu'elles ont véritablement conscience de l'impact
02:50que peut avoir l'exposition des enfants sur leur vie plus tard.
02:54Je n'ai pas l'impression qu'on met nos enfants en danger
02:56parce qu'ils apparaissent dans nos stories en train de faire une partie de football et tirer dans un ballon.
03:00C'est vrai qu'on ne s'imagine pas qu'il y ait des gens bizarres sur les réseaux sociaux.
03:04C'est vrai qu'on ne pense pas à ces gens.
03:06C'est vrai qu'il y en a, bien sûr, mais on ne pense pas à ceux-là.
03:09On a les réseaux sociaux.
03:10Ça fait des années qu'on a les réseaux sociaux, qu'on vit avec.
03:12Mais peut-être se demander ce que le numérique a fait de nous.
03:15Le consentement est un des enjeux qu'on soulève dans le documentaire.
03:18Parce qu'on ne se pose pas beaucoup cette question-là.
03:20Est-ce que nos enfants sont d'accord ? Est-ce qu'ils ne sont pas d'accord ?
03:22En fait, ils sont trop jeunes pour pouvoir dire s'ils sont d'accord ou pas d'accord.
03:25C'est à nous, parents, de garantir la protection de nos enfants.
03:29On n'est pas propriétaire de leur image.
03:31On doit la protéger et faire en sorte qu'elle soit vierge de toute réputation jusqu'à leurs 18 ans.

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