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Quand les agriculteurs français parlaient de la difficulté de leur profession… dans les années 60.

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Transcription
00:00Vous trouvez que votre vie est agréable, M. Germain, ou vous ne vous plaignez pas, on entend beaucoup de cultivateurs se plaindre ?
00:06Je trouve que par rapport au travail qu'on donne, le résultat n'est pas le même que dans une autre profession, certainement.
00:16Les jeunes doivent sortir tellement d'argent pour s'installer, alors les nuits qu'ils ne dorment pas, sur leurs deux oreilles, c'est aussi quelque chose.
00:25Je crois que c'est devenu un métier impossible.
00:29Madame, vous me racontez une de vos journées. Vous vous levez à quelle heure ?
00:33Ça dépend des saisons. L'été, on se lave à peu plus de bonne heure, 5h30.
00:39Vous vous arrêtez à quelle heure, pratiquement ?
00:41Le soir. La femme souvent à 8h.
00:45On n'est jamais de vacances ?
00:46Non, jamais.
00:48Vous n'en avez jamais pris depuis que... ?
00:50Jamais, jamais. Impossible.
00:53Vous avez des enfants, tous les trois. Est-ce que vous souhaitez qu'un jour, ils deviennent cultivateurs, comme vous ?
01:01Pour ce qui est de mon point de vue, je n'y tiens pas, parce que ce serait leur rendre un mauvais service que de les orienter dans cette profession-là.
01:10Et quand on est dans ma situation de petit fermier, je ne vois pas comment je pourrais leur assurer une ferme rentable, j'ai bien le mot,
01:20avec une vie, j'ose dire, humaine, par rapport à la nôtre qui est quasi inhumaine.
01:26Vous pensez que si vous étiez en ville, par exemple, dans une usine, vous gagneriez mieux votre vie qu'ici ?
01:31Ah oui !
01:32Vous croyez ?
01:33Ah oui, plus facilement.
01:34D'où vient ce découragement ?
01:35Parce qu'il n'y a pas de rémunération vis-à-vis des travaux et des produits que l'on vend.

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