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Charles de Courson, c'est le député qui siège depuis le plus longtemps à l'Assemblée nationale. Aujourd'hui, il se présente pour en prendre la présidence.
Mais qui est-il ?
Ce jeudi 18 juillet, à 15h, les députés fraîchement élus vont élire à leur tour, leur nouveau président.

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Transcription
00:00C'est le député qui siège depuis le plus longtemps à l'Assemblée nationale,
00:03et il est candidat à sa présidence, c'est Charles de Courson.
00:07Élu depuis le 2 avril 1993 sans interruption, soit exactement 31 ans, 3 mois et 15 jours,
00:13il détient l'actuel record de longévité comme député.
00:16Lors du second tour des législatives le 7 juillet,
00:19le député de 72 ans a été élu pour un 8e mandat,
00:23dans la 5e circonscription de la Marne, sous l'étiquette LIOT,
00:26Liberté, Indépendant, Outre-mer et Territoire.
00:29En l'emportant de justesse face au candidat RN, Thierry Besson,
00:32avec 50,42% des voix contre 49,58%.
00:37Et sur les bancs de l'Assemblée, c'est la coqueluche de ses collègues.
00:40Charles de Courson a fait toute sa carrière au centre-droit
00:43et est en train de se transformer en Che Guevara de la Marne.
00:46Charles Hamédé du Buisson de Courson, de son vrai nom, naît en 1952.
00:51Il sort major de l'École supérieure des sciences économiques et commerciales
00:55avant d'intégrer l'École nationale d'administration.
00:57Il se spécialise dans les finances publiques et fait son entrée à la Cour des Comptes en 1983,
01:03soit il y a 41 ans.
01:05Oui, mes chers collègues, je crois être le seul magistrat à la Cour des Comptes
01:09de cette noble Assemblée à avoir contrôlé pour la première fois
01:12le régime de retraite de la Banque de France il y a un tiers de siècle.
01:15Pour Charles de Courson, la politique est une affaire d'héritage.
01:18Pour son premier mandat, il succède à son père à la mairie de Vanolédame dans la Marne en 1986,
01:24un mandat renouvelé jusqu'en 2017.
01:27Autre trophée de longévité, il succède également à son père
01:30à la tête du Conseil général puis départemental de la Marne en 1986,
01:34poste qu'il occupe toujours depuis maintenant 38 ans.
01:37C'est en 1993 que Charles de Courson rejoint donc les bancs de l'Assemblée
01:42en l'emportant face au député PS sortant Jean-Pierre Bouquet.
01:45A l'époque, il siège au sein du groupe UDF, l'Union pour la démocratie française,
01:50réunissant plusieurs parties de centre droit et de droite antigoïste.
01:53En 2012, il rejoint l'Union des démocrates et indépendants, UDI,
01:57créée par Jean-Louis Borloo qu'il quitte en 2018
02:00pour cofonder le groupe Lyot au sein duquel il siège actuellement.
02:03Au fil des années, Charles de Courson se construit une réputation d'intègre républicain
02:08très attaché aux libertés publiques.
02:09Lors de ses prises de parole, il fait souvent référence aux membres de sa famille
02:13qui ont appartenu à la Résistance.
02:15Son père, Émar de Courson, s'engage au sein du réseau de renseignements anglais Prosper
02:20pendant la Seconde Guerre mondiale et parvient à s'évader
02:23après avoir été torturé par la police de Vichy.
02:25Son grand-père, Léonel de Moustier, député du Doubs,
02:28fait partie des 80 parlementaires sur 669
02:31à voter contre l'octroi des pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940.
02:36Engagé dans la Résistance, il est arrêté par la Gestapo en 1943 et meurt en déportation.
02:43Vous voyez ici, c'est mon grand-père, c'est sa démotion que j'ai aujourd'hui.
02:51En 2016, Charles de Courson s'insurge dans l'hémicycle
02:54contre le projet de déchéance de nationalité pour les citoyens binationaux
02:58proposé par François Hollande au lendemain des attentats du 13 novembre 2015.
03:02Il clame
03:03Voter pour ce texte, c'était trahir la mémoire de mon grand-père.
03:10Député de la nation, mort à Neuil-en-Game,
03:14et qui avait voté contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain
03:18parce qu'il était contre le sabordage de la République.
03:21En janvier 2019, Charles de Courson s'illustre par une virulente critique
03:26contre la loi dite anti-casseurs portée par le gouvernement LREM
03:30à la suite des manifestations des Gilets jaunes.
03:32Mais où sommes-nous mes chers collègues ?
03:35Mais c'est la dérive complète.
03:39On se croit revenus sous le régime de Vichy.
03:42Mais oui, mais oui mes chers collègues.
03:44Oui, oui, oui, oui, oui, je dis bien le régime de Vichy.
03:48Mais oui, vous êtes présumés par votre attitude,
03:51vous êtes présumés être résistants, donc on vous entaule.
03:54Voilà, par l'autorité administrative.
03:56Mais où sommes-nous ? Mais réveillez-vous mes chers collègues.
03:59Au micro de l'émission quotidien,
04:01il justifie sa diatribe très émue par son histoire familiale.
04:04Je suis dans une famille qui a vécu cela.
04:06Mon père a été proscrit, il a été poursuivi par la police de Vichy,
04:10il a été qualifié de terroriste alors qu'il était un patriote.
04:13Il y a des moments où il faut taper fort pour réveiller les consciences.
04:16Fervent protecteur des libertés publiques,
04:18Charles de Courson fait parler de lui en mars 2023
04:22en s'opposant farouchement à la réforme des retraites
04:24et son passage en force par le 49-3.
04:26Il est à l'initiative avec le groupe Lyot
04:29d'une motion de censure contre le gouvernement.
04:31Alors qu'il fallait un vrai dialogue avec les forces politiques
04:34et les partenaires sociaux,
04:36vous n'avez proposé aux organisations syndicales
04:38qu'un semblant de concertation,
04:41ajoutant au déni de démocratie politique
04:44un déni de démocratie sociale.
04:46Le 30 janvier 2023, en commission des affaires sociales,
04:49il demande à ce que le régime des retraites des parlementaires
04:51soit abrogé au même titre que les autres
04:54pour éviter tout traitement de faveur.
04:55Expliquez-nous pourquoi vous supprimez,
04:59vous mettez en extinction, pour être précis,
05:025 régimes et pas les 9 autres.
05:04Il y en a 14.
05:05Pourquoi en particulier vous mettez en extinction
05:08le régime des élus du CESE,
05:11mais pas celui de l'Assemblée nationale et du Sénat ?
05:14Parce qu'on ne peut pas demander, mes chers collègues,
05:17des efforts aux autres sans donner l'exemple soi-même.
05:21Charles de Courson a une image d'incorruptible.
05:23Ce qui est nouveau, c'est qu'on commence à lever le voile
05:29qui cachait la chape de plomb
05:32qui protégeait les grandes fripouilles de la République française.
05:37Et ça lui a notamment valu le prix de l'éthique en 2012
05:40décerné par l'association Anticor
05:42pour son action contre les abus des députés
05:45sur l'utilisation de l'indemnité représentative de frais de mandat.
05:48Il déclare au journal La Croix
05:50En politique, il ne faut pas succomber aux pressions,
05:52y compris celles de vos amis
05:54qui veulent vous faire faire des choses
05:55contraires à vos convictions et à vos consciences.
05:58Fervent catholique, il assume des positions
06:00parfois très conservatrices sur des questions de société.
06:03Hostile au mariage pour tous,
06:04il s'est également opposé à l'inscription dans la Constitution
06:08de l'abolition de la peine de mort en 2007.
06:10Le 15 juillet 2024,
06:11Charles de Courson officialise sa candidature
06:14à la présidence de l'Assemblée nationale,
06:16déclarant dans un communiqué
06:18Dans cette période inédite et chaotique,
06:20il est fondamental que le président de l'Assemblée nationale
06:23soit le garant de son bon fonctionnement,
06:26de la dignité et de la profondeur des débats
06:28et qu'il ne soit pas au service de coalitions partisanes
06:31parfois contradictoires
06:32et animées par le seul objectif
06:33de se distribuer les postes entre eux.

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