Comment savoir quel impact environnemental ont réellement les produits qu'on achète au quotidien ?
À l'aide d'une étiquette, on pourra bientôt comparer les produits entre eux : 500 points d'impact pour un T-shirt coton bio produit en France contre 1500 pour un T-shirt transporté depuis l'autre bout du monde. Ce dispositif a vocation à devenir obligatoire et vise à aider les consommateurs à privilégier les produits qui ont le plus faible impact.
À l'aide d'une étiquette, on pourra bientôt comparer les produits entre eux : 500 points d'impact pour un T-shirt coton bio produit en France contre 1500 pour un T-shirt transporté depuis l'autre bout du monde. Ce dispositif a vocation à devenir obligatoire et vise à aider les consommateurs à privilégier les produits qui ont le plus faible impact.
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00:00Comment on fait pour comparer l'impact environnemental d'un t-shirt et celui d'un poulet ?
00:05Pour produire un t-shirt ou un poulet, au final, c'est un peu les mêmes types de mécanismes derrière.
00:11On va avoir besoin d'eau, d'énergie, de transport.
00:14Et donc, en fait, on est capable de calculer une empreinte environnementale associée.
00:19Du coup, on est en train de développer une étiquette qui reflètera ce coût environnemental.
00:24Plus le chiffre est élevé, plus on a consommé d'eau, d'énergie, plus on a eu d'impact sur la biodiversité.
00:29Donc, ça permet de classifier tous les produits, en fait.
00:32Et après, chacun est libre de faire les comparaisons qui l'intéressent le plus.
00:35Et puis, on va quand même donner l'idée d'avoir un petit coup de pouce et de mettre un petit code couleur pour dire
00:40ce chiffre, est-ce que dans sa catégorie, il est plutôt élevé ou plutôt faible ?
00:44C'est une manière d'aider les consommateurs à s'y retrouver au départ quand on ne sera pas trop familier avec ces valeurs.
00:51Le poulet de 2 kilos, il va être autour de 1800 points d'impact.
00:56Et le t-shirt, on va dire qu'il est autour de 1000 points d'impact.
00:58Donc, on voit qu'aujourd'hui, ça consomme plus et ça a plus d'impact de fabriquer un poulet qu'un t-shirt.
01:04C'est nos travaux qui permettent de montrer ça.
01:06Le poulet va avoir besoin de maïs, d'irrigation, d'engrais, de pesticides.
01:11Le t-shirt, il a du coton, il y a aussi de l'irrigation, il y a du transport dans les deux cas.
01:16Mais nos bilans nous permettent d'élaborer ce type de chiffre.
01:20Donc là, sur la table, tu as un t-shirt classique et à droite, tu as un t-shirt qui est issu de la phase fashion.
01:27Vous avez aussi organisé vos paramètres pour les comparer ?
01:30Oui, effectivement. Le but, c'est quand même d'abord de comparer des choses un peu comparables.
01:35Et donc, on va avoir en fait sur un t-shirt standard, on va dire, on va avoir autour de 1000 points d'impact,
01:41qui représentent la consommation d'eau pour faire pousser le coton, les pesticides et tout ça.
01:47Mais on va avoir des variabilités assez importantes entre un t-shirt qui va être éco-responsable,
01:53fabriqué avec du coton bio, fabriqué en Europe, on va être plutôt autour de 500 points d'impact.
01:58Et un t-shirt, au contraire, issu de la phase fashion, qui va s'abîmer rapidement,
02:03qui ne va avoir aucun critère sur la production du coton ou sur le transport, qui va souvent venir d'Asie.
02:09Et là, on va être plutôt à 1500 points d'impact. Donc, on a un facteur de 1 à 3.
02:13Et donc, en fait, notre dispositif, il permettra aux consommateurs de se rendre compte de ces choses-là
02:19et de pouvoir faire des choix et aussi d'encourager les entreprises à privilégier des produits plus éco-responsables.
02:24Le but, c'est qu'aujourd'hui, quand on se retrouve dans un rayon, on peut très facilement classer les produits sur leur prix.
02:31On peut savoir que cette marque de yaourt est plus chère que cette autre marque.
02:36Mais par contre, si on regarde sur l'environnement, il y en a un qui va être dans un pot en plastique,
02:40l'autre qui va être avec du lait français, l'autre qui va être avec un emballage recyclable.
02:45Et en fait, on a cette information qui est un peu qualitative, mais on ne peut pas classer les produits.
02:52C'est extrêmement difficile. Et donc, il y a aussi des problèmes un peu de greenwashing.
02:57Et donc, nous, ce qu'on veut, c'est avoir un dispositif qui soit clair, qui soit basé sur la science
03:01et qui permette de dire facilement, voilà, ce yaourt, au niveau environnemental, il a eu moins d'impact que celui-là, etc.
03:09Et que le consommateur puisse, juste en comparant deux chiffres, très rapidement,
03:13savoir quelles ont été les pratiques associées et les effets sur l'environnement.
03:17Et en comparant, par exemple, un avocat avec un djinn, comment vous arrivez à trouver des critères objectifs pour les comparer ?
03:23Parce que j'imagine qu'un litre d'eau, ce n'est pas égal à un kilo de CO2, ce n'est pas égal à un mètre carré de déforestation.
03:29Effectivement, ce n'est pas en fait propre à l'avocat au djinn.
03:32C'est quand on veut regarder l'ensemble des impacts environnementaux,
03:36on a des sujets assez différents entre de l'eau, de la biodiversité, de l'énergie, du climat.
03:42Et donc, on a des pondérations sur lesquelles on va se mettre d'accord.
03:45C'est dans la note, quel est le poids associé au climat ? Quelle est la part associée à la biodiversité ?
03:51Donc ça, ce qui est important, c'est que ce soit fait de manière transparente et homogène.
03:54Parce qu'en fait, l'importance qu'on accorde à la biodiversité par rapport au changement climatique,
03:59que ce soit un avocat ou un pantalon, en fait, c'est le même enjeu.
04:02C'est quelle est l'importance qu'on accorde aux différents sujets ?
04:06C'est comme un peu un bulletin de notes à l'école, où on a des mathématiques, du français, de l'anglais.
04:12À la fin, on remet des notes sur 10 pour tout le monde et puis on fait une moyenne.
04:16Et c'est ça qui donne la moyenne générale.
04:18Et en fait, l'indice environnemental, c'est la moyenne générale du produit.
04:22Et il irait de combien à combien ? Vous avez une idée ?
04:25En fait, ça va de zéro à l'infini.
04:27Parce que ce qu'on disait, c'est que pour deux paquets de chips, on va être sur des valeurs assez faibles.
04:32Si on calcule l'impact environnemental d'envoyer une fusée sur la Lune,
04:36ça consomme des quantités d'énergie immenses et donc les chiffres vont être gigantesques.
04:41Et en fait, il n'y a pas vraiment de limite maximale.
04:44Comme le prix, une maison très luxueuse, elle va demander énormément de matières, de matériaux.
04:53Elle va avoir des coûts très élevés.
04:55Donc on peut toujours consommer plus d'énergie et plus de ressources sur l'environnement.
05:02Voilà les propositions.
05:04On en a pas mal différentes qu'on est en train de tester aussi auprès de panels
05:10pour voir celles qui sont les mieux compris.
05:12Et donc à la fin, il doit y avoir un choix sur quelle sera l'étiquette qui sera retenue.
05:18C'est une réponse à la loi climat et résilience.
05:21Et donc c'est un dispositif qui a vocation à devenir réglementaire.
05:24Donc il sera au départ volontaire, mais qui, à terme, a vocation à devenir obligatoire.
05:30Donc c'est un travail où on consulte beaucoup les associations, les entreprises.
05:35Mais au final, la décision reste une décision du ministère.
05:40Et pourquoi vous n'avez pas réutilisé un modèle type Nutri-Score, A, B, C, D, E, tout simple ?
05:45En fait, cette notion de coût environnemental avec un chiffre numérique qui va de zéro à l'infini,
05:51comme pour les coûts économiques, elle est beaucoup plus puissante, elle est beaucoup plus pédagogique.
05:55On peut comparer deux voitures qui vont avoir des coûts de plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de points,
06:02avec des paquets de chips qui sont de l'ordre de quelques points.
06:06Voilà, ça permet d'avoir des ordres de grandeur et de se rendre compte.
06:10Il y a des produits qui nécessitent beaucoup de ressources, qui ont beaucoup d'impact, d'autres très peu.
06:14On peut les comparer entre eux, on peut comparer au sein d'une catégorie, entre catégories.
06:18C'est vraiment le système qui est aujourd'hui le plus informatif.