• l’année dernière
Une simple coupe de cheveux l'a propulsé parmi les coiffeurs du moment. Enfin "simple", c'est vite dit. Aujourd'hui, il coiffe les artistes et les sportifs. Mais il y a 5 ans, il arrivait d'Italie sans parler français ni anglais, pour "donner de la valeur à son art". Brut a rencontré Antonio dans son salon.
Transcription
00:00Ça, c'est comment pour les rappeurs, toi ?
00:03Le disque d'or, ça, c'est mon disque d'or.
00:05Je m'appelle Antonio Mastroberardino
00:07et dans la vie, je fais la coiffure artistique.
00:19On va écrire verte.
00:21Et ça va te prendre combien de temps de faire ça ?
00:23Je pense que ça va prendre une heure.
00:31Ça commence à prendre déjà une belle forme.
00:33Il faut faire très attention
00:35aux détails et à l'expression de la police.
01:00Tous les mois, tu dessines sur ton crâne ?
01:02Ouais, tous les mois, on change.
01:03Tous les mois, toutes les trois semaines.
01:05C'est quoi le premier qu'on a fait ?
01:07Le premier qu'on a fait ?
01:08Je pense que le premier qu'on a fait, c'était...
01:10C'était Jacquemus, non ?
01:11Premièrement, c'était Jacquemus.
01:13Tu sais, c'est un truc de ouf.
01:14Des fois, je marchais dans la rue
01:16et il y a des gens qui couraient derrière moi
01:17pour prendre une photo et tout.
01:18Quand on a sorti la vidéo, tu vois,
01:20la vidéo du PIS, voilà, c'est celui-là.
01:22C'était la période de la Féchambique.
01:24En même temps, c'était le moment
01:25où s'était commencée la guerre en Ukraine.
01:27Et ça m'a ouvert beaucoup de portes
01:29dans ma carrière.
01:30Alexis connaît pas la Féchambique.
01:32Il était shooté par les photographes.
01:34C'était sur New York Times.
01:35Après cette vidéo,
01:36il y a plein de gens qui m'ont contacté.
01:38Genre Universal Music, tu vois,
01:41pour Dermot Kennedy.
01:42J'ai fait cinq ou huit albums, tu vois.
01:44Il y a Central City qui m'avait contacté
01:46parce qu'ils voulaient faire aussi quelque chose.
01:48C'est vraiment un travail
01:49qui m'a fait exploser beaucoup de choses.
01:57Le dessin, c'est terminé.
01:59Maintenant, pour terminer la coupe,
02:00on va faire un taper.
02:02On peut bien les contours, les détails.
02:05C'est qu'on va fondre bien ici la nuque.
02:08On fait une partie à zéro pour démarrer.
02:10Après, on va dégrader les pattes aussi.
02:12On fait bien les contours.
02:13Tous les secrets, c'est dans les étages.
02:15C'est les choses que tu fais,
02:16il n'y a pas de détails.
02:18C'est pas bon.
02:19C'est lourd, c'est dingue.
02:21Donc là, on va aller au studio photo.
02:24Let's go !
02:275 avril 2018, je vis à Paris.
02:29Je ne parle pas français, pas anglais.
02:31Je suis né dans une ville en Italie
02:33qui s'appelle Candida.
02:34C'était un peu difficile pour moi.
02:36Tu laisses ton pays,
02:37tu ne connais personne,
02:38tu n'as pas d'amis, tu n'as personne.
02:39Juste parce que tu as envie
02:40de donner valeur à ton art,
02:41ce que tu sais faire,
02:42c'était vraiment difficile.
02:43En vrai, j'ai tout le temps eu la sensation
02:45que j'allais faire quelque chose.
02:46Même quand j'ai passé des moments
02:48assez difficiles ici
02:49parce que tu arrives tout seul ici,
02:51tu ne parles pas français,
02:52tu ne parles pas anglais,
02:53tu ne parles pas français,
02:54tu ne parles pas français,
02:55parce que tu arrives tout seul ici,
02:56tu ne parles pas,
02:57tu ne connais personne.
02:58Ce n'est vraiment pas facile du tout.
03:00Mais par contre,
03:01j'ai tout le temps eu la sensation
03:02que j'arrivais à faire des choses.
03:03Jamais dans ma vie,
03:04je pensais que j'arrivais ici,
03:05que j'ouvrirais une société,
03:06des balles, des coiffures.
03:07Je coiffe les footballeurs,
03:09les stars,
03:10dans les hôtels,
03:11je pars à Londres,
03:12je pars à Dubaï,
03:13je pars partout,
03:14faire des coupes.
03:15Jamais dans ma vie,
03:16je n'avais pensé à ça.
03:17Mais j'ai vraiment tout le temps
03:19envie de dormir.

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