L'exposition "Des poils et des cheveux" au musée des Arts décoratifs plonge le visiteur dans l'histoire de la coiffure dans le monde occidental, à travers les siècles. Tableaux, outils, perruques aux coupes de cheveux les plus loufoques. Elle montre comment la coiffure et les poils humains ont participé à la construction des apparences et de la société.
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00:00 Lorraine aurait pu faire corps avec sa chronique et venir à poil.
00:03 Je savais que je m'écoutais sur toi.
00:07 Cheveux et poil, pardon.
00:09 C'est donc une expo incroyable qui a lieu en ce moment au Musée des Arts Déco à Paris.
00:13 Vous allez pouvoir aller la voir si vous venez en vacances dans la capitale.
00:16 C'est là que je sors ma cire froide et où Mathieu reboutonne sa chemise parce qu'il a encore des points sur son permis.
00:21 T'es bien au courant de notre pilosité à tous.
00:23 La picture de celle de Mathieu, ça m'étonne ça.
00:25 C'est très très bien. Il est en face de moi depuis des années quand même.
00:28 Le poil, c'est politique. C'est hyper sérieux.
00:31 Nos poils et nos coiffures racontent notre société, nos normes et nos codes.
00:34 Vous allez voir sur les images, c'est une expo très riche, très fournie.
00:37 Il y a plus de 600 œuvres, des portraits, des perruques, des outils, des vêtements, des campagnes publicitaires du 15e siècle à nos jours.
00:45 Le poil, mauvaise réputation.
00:47 On l'aime ou on le déteste. C'est assez cyclique.
00:50 Vous allez voir les petits objets parce que le poil, il se dompte, il s'enlève, il se coiffe, il se dresse.
00:55 Il y a des instruments de torture qui sont exposés, des fixes moustaches, des brosses à fer, des coupes nuques.
01:01 C'est un coup de nuque de la cire.
01:03 Parce que la barbe et la moustache, aujourd'hui, c'est cool.
01:05 On est d'accord, on est tous d'accord.
01:06 Mais dans l'Antiquité, au 16e siècle, c'était cool aussi.
01:09 Mais au Moyen-Âge et au 18e, il n'y avait rien de plus repoussant que la barbe.
01:12 Parce que la barbe, c'était l'animalité, tout simplement.
01:14 C'était la sauvagerie.
01:16 Donc, il va falloir attendre.
01:18 Nous en avons une incarnation.
01:20 Une belle incarnation.
01:22 Et tu savais que, par exemple, dans les années 50, le métier de barbier avait quasiment disparu en France.
01:27 Alors qu'aujourd'hui, il y en a partout.
01:29 - Oui, des barbershops, il y en a partout.
01:31 - Et pour les femmes, il faut parler des femmes aussi.
01:32 C'est l'enfer pour les poils.
01:33 Alors, le musée d'Ursa, il a prêté l'origine du monde de Courbet, vous le voyez, pour l'exposition.
01:38 Mais à partir du moment où le corps des femmes se dévoile dans les années 1910,
01:41 ça y est, les pubs sortent le grand jeu, les crèmes dépilatoires, les tondeuses, pour s'en débarrasser.
01:45 Écoutez le commissaire de l'exposition interrogée par Jean-Marie Marchand.
01:49 - La pilosité féminine, la pilosité intime des femmes a connu une véritable guerre, une guerre sans merci.
01:55 Et il y a eu toutes sortes, je dirais, d'outils, des pinces à épiler, des rasoirs, des épilateurs à gaz, à électricité, au laser,
02:03 qui ont livré une véritable guerre aux poils féminins.
02:07 Et donc, il y a aujourd'hui des groupes de femmes, des femmes qui revendiquent précisément le poil.
02:12 - Voilà, il y a des poils et puis il y a des cheveux aussi dans cette exposition.
02:15 - Oui, chez les hommes.
02:16 - Les hommes, il faut dire quand même, le corps glabre, c'est le corps antique, le corps idéalisé, le corps velu, c'est la virilité.
02:21 Je m'adresse à vous, là, vous, les hommes.
02:23 - Qu'est-ce que t'en sais, là, aussi ?
02:24 - C'est sportif. Non, mais j'en sais rien, je ne sais pas, d'ailleurs.
02:27 Ça dépend, il y a encore cette volonté chez les hommes d'enlever tous les poils.
02:30 Mais regardez, ça, c'est le capitaine de l'aviron Bayonet en 1912, Saint-Oual de Ferrand-Forgues.
02:36 - Chabal.
02:37 - Et là, vous voyez, je vous montre les dieux du stade parce qu'aujourd'hui, ce qui est à la mode aussi, c'est la pilosité, mais la pilosité qui est maîtrisée.
02:42 - Contrôlée. Et donc, les cheveux. Les cheveux, un indicateur social.
02:45 - Oui, c'est la coiffure qui permet d'envoyer aussi un message, un signe de contestation.
02:48 Par exemple, prenez la crête des punks ou les cheveux longs des hippies.
02:51 Et vous saviez, vous, par exemple, que Louis XIV, il était chauve.
02:54 Est-ce que vous saviez ça ? Parce qu'on a cette image de Louis XIV, royal, avec des perruques, incroyable.
02:58 Mais à 20 ans, en 1658, il est totalement chauve, il est déprimé, il va se mettre à la perruque et il va retourner la situation en sa faveur.
03:05 - Très vite, il a intégré la perruque dans le rituel de la cour.
03:10 Il y avait, au moment du lever du roi, la présentation de la première perruque du roi pour la journée.
03:16 Il changeait de perruque trois, quatre fois dans le même jour.
03:20 Mais il a surtout imposé la perruque à la cour.
03:23 Donc, je dirais d'une faiblesse, quelque chose qui l'a déprimé au possible.
03:26 Il en a fait une véritable force.
03:28 - On apprend plein de trucs.
03:30 Au 17 septembre, franchement, si vous passez à Paris, allez-y.
03:33 - Au poil.
03:34 - Sauf si vous êtes un trichophobe.
03:36 Les trichophobes, c'est ceux qui ont peur des poils et des cheveux.