Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00Alors il y a des choses que vous allez pouvoir m'expliquer. Par exemple, je vois qu'un garçon qui s'appelle Romain V, qui est détenu,
00:08qui est venu lui six fois, a été une réquisition, venu six fois, c'est-à-dire violé six fois, on a demandé 18 ans.
00:16Et puis il y a une personne qui s'appelle Mohamed R, 70 ans, qui a violé une fois, c'est 17 ans, et puis parfois c'est 10 ans.
00:25Qu'est-ce qui explique que des réquisitions sont aussi différentes ?
00:31C'est assez compliqué, et c'est ce qui a ému, indigné une bonne partie des avocats de la Défense, c'est d'essayer de comprendre.
00:40C'est assez compliqué, parce qu'il y a beaucoup de choses qui sont prises en compte. Les deux cas que vous venez de citer, c'est les deux derniers cas qui sont passés.
00:48C'est vrai qu'il n'y a qu'un an de prison, je relis en même temps ce qui a été dit.
00:52Mohamed R, c'est 17 ans de prison, et Romain V, par exemple, c'est 18 ans. Et puis parfois, c'est 10 ans.
01:00Donc je voulais savoir, simplement, dans les réquisitions...
01:03D'accord, je croyais entre ces deux-là. Pourquoi 10 ans ?
01:07Par exemple, ceux qui sont passés en premier, ceux à qui on a demandé 10 ans, souvent, pour certains, c'était des tentatives de viol faute d'érection au moment de la visite.
01:16Mais on a considéré quand même que ces gens-là avaient aidé Dominique Pellicot, qui lui a sévi sur sa femme d'une manière ou d'une autre.
01:25On a regardé ça, on a regardé aussi l'attitude, on a regardé le travail sur soi depuis les faits.
01:31Est-ce qu'il y a eu des fluctuations dans les déclarations ? Est-ce que ces gens ont essayé de se défausser ? Est-ce qu'ils ont assumé ?
01:39Est-ce qu'on a eu ces discours qui ont été qualifiés de formules magiques par la procureure ?
01:45De dire, écoutez, oui, effectivement, je reconnais les faits, mais pas l'intention.
01:48C'est quelque chose qu'on a beaucoup entendu, et c'est pour ça que le parquet espère une prise de conscience en disant qu'il n'y a pas de viol accidentel,
01:56comme ça a pu être le cas dans certains des discours de ces accusés.
01:59Alors effectivement, je reconnais les faits, le viol existe, mais ce que disent ces gens-là, c'est je n'avais pas ou l'intention,
02:07ou même je ne croyais pas ou je ne savais pas que j'étais en train de violer une femme.
02:12J'ai été ridiculé, j'ai été intimidé, on a tout entendu.
02:15Bien sûr, et je vois également que beaucoup d'hommes sont passés comme détenus.
02:21Un, deux, trois, il y en a une petite dizaine qui étaient détenus.
02:25Ils sont détenus depuis combien de temps, tous ces gens-là ?
02:27Je vois Yohann, Vincent, Fabien, Hassan, Charlie, ces gens-là sont en prison depuis plusieurs années, peut-être ?
02:33Oui, c'est ça, c'est ça.
02:35Certains qui sont en salle ont fait de la préventive, souvent sur une période de un an, deux ans.
02:41Ça a pu fluctuer, justement, en fonction des cas de la dangerosité criminologique,
02:46ce qui est appelé ainsi par les magistrats, et ce qui pèse effectivement aussi sur ces demandes de peine.
02:53Puisqu'on regarde beaucoup de choses, certains ont des antécédents assez lourds,
02:56certains ont été déjà condamnés pour des affaires de viol.
02:59Donc voilà, chaque cas est vraiment très différent,
03:02et c'est ce qui rend compliqué cette manière de mettre le curseur pour choisir les peines.
03:06Elle l'avait expliqué en préambule, l'avocate générale,
03:09de dire voilà, on part à 20 ans, 20 ans pour Dominique Pellicot, c'est le maximum.
03:14C'est peu, c'est peu, pour elle c'est assez peu,
03:17et ça a limité surtout l'amplitude pour graduer ensuite les peines chez tous les autres.
03:21C'est pourquoi des fois on a des peines qui sont assez resserrées d'un an, deux ans,
03:25entre des cas qui paraissent pourtant bien différents au niveau de la gravité.