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00:007h46. Est-ce que vous regardez l'origine des produits que vous achetez ? Est-ce que vous
00:04privilégiez les cadeaux locaux pour Noël, notamment avec le Black Friday qui arrive ?
00:08Appelez-nous au 04 76 46 45 45. Et on en parle avec notre invité Valérie Sabatier. Bonjour.
00:14Bonjour. Merci d'être en ligne avec nous, professeure de management, de stratégie à
00:19Grenoble École de Management. Et vous êtes aussi entrepreneuse dans les cosmétiques et
00:23ces doubles casse-têtes nous intéressent ce matin, on y reviendra. D'abord vous aviez appelé
00:28Madame Sabatier il y a quelques années un Black Friday à la française. De toute évidence,
00:33ce n'est pas le cas encore, même s'il y a des initiatives. Non, pas encore. Il y a beaucoup
00:38d'initiatives qui s'organisent. Il faut voir qu'en France, depuis 2010, la tendance du Black
00:44Friday est de plus en plus forte chaque année. Aujourd'hui, ce sont les consommateurs qui
00:48demandent à avoir du Black Friday et on voit qu'en moyenne, un acheteur actif dépense autour
00:54de 180 euros pendant la période du Black Friday. On a la Confédération des commerçants de France
01:00qui dénonce une concurrence déloyale des grosses plateformes pendant le Black Friday avec des jouets
01:05venus de l'autre bout du monde. Est-ce qu'ils ont raison les commerçants de s'inquiéter parce
01:10qu'ils profitent aussi du Black Friday ? Alors moi, je vous répondrai là en tant
01:15qu'entrepreneur. Le Black Friday à l'américaine, on est effectivement sur des promotions de moins
01:2070, moins 80 %. Après, il faut regarder, être un peu responsable aussi. Est-ce que c'est possible
01:27de faire moins 70, moins 80 % quand on est une entreprise française ? Mais la réponse est non.
01:33Pour autant, les consommateurs, eux, en cette période en plus qui est très tendue, ils veulent
01:40des réductions. Donc en fait, c'est pour ça que moi, je milite pour des alternatives telles que
01:46les jours tricolores où on va faire des promotions mais raisonnables qui permettent aux consommateurs
01:51d'acheter moins cher et qui permet aux entreprises de vivre. Je vous propose d'aller voir
01:57justement une initiative. Ça se passe à Saint-Marcelin. On est en ligne avec Estelle Charvet.
02:02Bonjour Madame Charvet. Bonjour. Vous êtes la présidente de Coeur de Commerce. C'est l'union
02:06des commerçants de Saint-Marcelin. Vous aviez fait l'an dernier un Green Friday pour appeler
02:11à consommer local. Est-ce que d'abord, ça a marché ? Est-ce que vous le renouvelez cette année ?
02:15Alors effectivement, l'année dernière, on avait entrepris de suivre le Green Friday. Ce qu'il faut
02:24savoir, c'est que le Green Friday, à l'origine, c'est une association qui prône une consommation
02:32responsable et raisonnée et locale en mettant en avant bien évidemment les commerces de proximité.
02:40Ça a marché ou pas ? Ça a marché, ça a marché. On était de nombreux commerces à participer à
02:46cette animation. Après, c'est un événement que les consommateurs n'ont pas l'habitude de voir et
02:56je pense qu'il n'y a pas encore suffisamment de connaissances et de maîtrise du sujet.
03:02Et donc, vous faites cette année des chèques cadeaux locaux utilisables uniquement chez les
03:07commerçants de Saint-Marcelin. Ça marche comment ? Alors en fait, cette année, pour revenir sur le
03:12Green Friday, on n'a pas réitéré cette année le Green Friday pour diverses raisons. Mais
03:19effectivement, sur Saint-Marcelin, et avec l'union des commerçants, les commerçants adhérents à l'UC
03:26de Saint-Marcelin prennent des chèques cadeaux locaux. Donc, chaque consommateur, que ce soit des
03:33entreprises ou des particuliers, peuvent acheter ces bons d'achat de 10 euros, qu'ils peuvent
03:39ensuite dépenser chez les commerçants adhérents de Saint-Marcelin, mais depuis quelques mois
03:47également sur Vinet et Saint-Romand. Voilà, une initiative alternative au Black Friday. Merci
03:53beaucoup Estelle Chervet de nous en avoir parlé ce matin. Je reviens vers vous Valérie Sabatier,
03:58professeure de management de stratégie à Grenoble Ecole de Management et entrepreneuse.
04:02Comment on explique aujourd'hui qu'aucune vraie alternative au Black Friday ne se soit imposée ? On
04:07entend que le Green Friday au fond n'est pas rentré dans les habitudes. On attend quoi pour une vraie
04:12alternative au Black Friday ? Mais la France est en train de trouver son propre modèle. Alors,
04:18vous voyez, les Etats-Unis, mais même la Chine aujourd'hui, est sur du sur-consumérisme et des
04:23méga-discounts. Et en fait, la France rentre sur un modèle où on va avoir de la promotion puisque
04:28les entreprises sont en concurrence même sur notre marché français avec des entreprises
04:34internationales. Mais elles vont proposer des promotions qui vont aller de 20 à 25 %. Voyez,
04:40avec mon entreprise Silk Biotic, on vend des produits cosmétiques à base de soie fabriqués
04:45ici dans la région. Eh bien, on fait les jours tricolores avec moins 25 % sur nos produits. Mais
04:51on ne peut pas aller au-delà. En fait, on est vraiment au maximum et on est obligé de le faire
04:56parce que c'est une demande des consommateurs. Et si ce n'est pas chez nous, ils vont venir chez
05:01Silk Biotic. Ils vont aller acheter pour une autre marque. Le Black Friday est privilégié ou pas les
05:09produits locaux ? On en parle ce matin, notamment au Standard de France Bleu. Petit portefeuille ou
05:14petit commerce ? À quoi fait-on attention ? Vous pouvez nous appeler pour en parler. Juste avant
05:18d'écouter le témoignage de Michel, on a aussi des témoignages sur notre page Facebook et sur
05:22nos réseaux sociaux soisiques. On a Olga, par exemple, qui privilégie le local. Elle nous le dit
05:27ce matin sur Facebook. Elle les fait souvent dans les petites villes autour de chez elle, dans les
05:32petites boutiques, sur les marchés d'artisans aussi, pour ses cadeaux de Noël. Par contre,
05:36elle ne les fait pas maintenant. Elle nous dit qu'elle attend la dernière minute. C'est trop
05:41tôt pour acheter les cadeaux. On partage un petit peu. Justement, on va en parler avec Michel qui
05:44nous appelle de Montbonneau, Saint-Martin. Bonjour Michel ! Bonjour ! Alors Michel, dites-nous,
05:49comment ça se passe pour vous les cadeaux de Noël ? Alors moi, en fait, je demande à mes
05:54enfants ce qu'ils désirent pour leurs enfants. Ou alors, parce que c'est encore trop petit,
06:02donc je ne peux pas donner d'argent. Et puis autrement, ça m'est arrivé de prendre pour le
06:07Téléthon. Je prends des cadeaux l'année dernière ou l'année d'avant, je ne sais plus. Parce qu'il
06:13n'y a pas longtemps, je suis sur la région. Je ne suis pas de la région. Je suis là pour raison
06:17familiale. Donc, ça m'est arrivé il y a deux ans de prendre un petit cadeau. Vous prenez des
06:23cadeaux de seconde main, c'est ça l'idée ? Oui, les artisans. J'ai pris à Montbonneau,
06:29pour le Téléthon, j'avais pris un petit cadeau pour ma petite-fille. D'accord, oui. Voilà,
06:35vous voyez. Donc autrement, je demande toujours à mes enfants ce qu'ils veulent. Cette année,
06:43je vais faire aussi pareil. Moi, le problème, c'est que j'aimerais bien en ville. Mais le
06:51problème, c'est que je suis un peu perdue. Oui, pour l'instant, vous ne vous repérez pas trop.
06:55Mais dans l'idée, en fait, c'est aussi de ne pas trop acheter et acheter juste.
06:58Oui, c'est bien. Enfin, j'achète en fonction de ce qu'ils ont envie, mes petits-enfants. Donc,
07:04voilà. Mais je ne vais pas au-delà. D'accord, très bien. Pas surconsommé,
07:09en l'occurrence. C'est ce que vous nous dites. Merci beaucoup d'être passée pour nous apporter
07:14ce témoignage, donc, ce matin. Merci, Michel. A bientôt. Je vous en prie. Bonne journée à vous.
07:19Bonne journée à vous. Notre invité ce matin, Valérie Sabatier, professeure de management et
07:24stratégie à Grenoble Ecole de Management et entrepreneuse. Vous avez commencé à en parler,
07:29vous dirigez Benut Blanc et Silk Biotic, deux entreprises de cosmétiques. Comment vous faites,
07:34justement, pour exister ? Puis on entend le témoignage. À l'instant, il y a quand même
07:37une demande de plus en plus de produits artisanaux, locaux. Est-ce que ça,
07:42vous le constatez avec vos entreprises ? Oui, je le constate. On a des consommateurs
07:47responsables. Et d'ailleurs, nos consommateurs les plus fidèles sont ceux qui arrivent à nos
07:52produits par le choix du Made in France et du savoir-faire français. Mais ce n'est pas
07:56suffisant. C'est-à-dire que l'argument fait en France ne suffit pas pour justifier qu'un
08:02produit soit un peu plus cher qu'un produit qui vient de Chine pour le consommateur. Quand il
08:07est face à son portefeuille, le consommateur, il va regarder combien il a dedans et des fois,
08:11il va se dire tant pis, je prends la thé dorée en soi à 40 euros sur Amazon. En fait, il faut
08:20aller donner au consommateur autre chose que le Made in France et on est obligé pour cela de lui
08:25prouver, de lui donner des éléments de réassurance, en fait, que le produit que l'on fait ici localement,
08:30il fonctionne mieux, il a plus de valeur. Donc, nous, on va investir en tant qu'entreprise. Par
08:36exemple, sur l'exemple de la thé dorée, dans des tests d'efficacité et ça, ça coûte cher. C'est
08:40un budget très conséquent. Donc, c'est pour ça qu'après, quand vous avez une période de Black
08:45Friday, vous ne pouvez pas faire moins 80% parce qu'en fait, vous avez des coûts qui sont très
08:49importants. Donc, c'est pour ça qu'on est en train de trouver une sorte d'équilibre en France sur un
08:56modèle les jours tricolores, le vendredi blanc, etc. où on va aller vers du moins 20, du moins 30,
09:04mais pas plus. Sinon, ça se fait au détriment du consommateur. Les entreprises gonflent les
09:08prix et les baissent brutalement au moment de la période de Black Friday.
09:13Et bien, pensez-y. Donc, demain, à partir du Black Friday, effectivement, on aura ça en tête.
09:17Merci beaucoup Valérie Sabatier d'avoir été notre invitée ce matin. Merci et belle journée.