C'EST SON MÉTIER — Ses journées, il les passe seul en mer, sur son bateau. Quentin a 23 ans et il est marin pêcheur. Un métier difficile mais il ne se voit nulle part ailleurs. On a passé une journée avec lui.
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00:00T'arrives à pêcher là, il y a des poissons un peu ?
00:02Ouais, c'est pas le jour non plus, mais ça va, on va pêcher pas.
00:06Ça pourrait être pire.
00:08C'est quoi que t'as pêché là ?
00:10C'est un merlu.
00:11Moi c'est Quentin, j'ai 23 ans, je suis marin pêcheur.
00:14Là il est 4h et je prépare le bateau pour aller en mer, pour sortir, pour venir ici.
00:32J'ai mis à l'eau ça fait déjà une nuit.
00:35Ça va, c'est pas trop dur les horaires de ce métier ?
00:37Non ça va, c'est une question d'habitude quoi.
00:39C'est une question d'habitude.
00:41C'est de l'excitation quoi.
00:46C'est un métier de passion, il ne faut pas compter ses heures, il ne faut pas compter la dureté du travail.
00:50Je me ferais mal maintenant de me séparer de la mer.
00:53J'ai toujours besoin d'avoir la mer ou d'être sur un bateau.
00:55A nous c'est bibi ou nain, donc on crée un autre terroir et je ne serai jamais enlevé à ça.
01:01J'espère faire ça le plus longtemps possible.
01:03Surtout que moi dans ma famille je n'ai que des marins pêcheurs,
01:06donc je suis né dedans depuis tout petit.
01:09J'ai toujours vu des bateaux, j'ai toujours été sur des bateaux.
01:12Donc pour moi c'était plus ou moins une évidence.
01:15Ma mère ne voulait pas que je fasse ça.
01:16Pourquoi ?
01:17Par la dureté du métier, par l'insécurité des salaires.
01:22Parce que des fois on peut faire des très bons salaires,
01:24comme des fois on peut faire, j'ai déjà vu sur certains bateaux, faire plusieurs mois à zéro.
01:28C'est pas évident de construire une vie de famille avec des salaires non pas fixes.
01:35C'est pas dur d'être tout seul en mer tout le temps ?
01:37Non, c'est une question d'habitude.
01:41On voit les choses différemment.
01:43Je suis tout seul sur mon bateau, ça marche, c'est grâce à moi, ça coule, c'est à cause de moi.
01:47Des fois on regarde le cadre autour de nous, on se dit on est seul au monde, il n'y a personne.
01:52Je trouve ça beau en fait.
01:54Cette liberté de pouvoir fumer une clope comme on veut, pisser un coup comme on veut.
01:58Le plus dur ça va être le mauvais temps.
02:00Parce que c'est là où c'est le plus fatiguant, tenir debout, toujours être sur ses appuis, regarder partout.
02:04Et l'humidité aussi peut-être quoi.
02:08Et c'est quoi le plus beau dans ce métier ?
02:10Que le chaque jour n'est vraiment pas le même.
02:12C'est tirer son filet, ne pas savoir ce qu'il va y avoir dedans, c'est la surprise.
02:15Soit c'est vraiment, on saute de joie, soit on va avoir presque jusqu'à les larmes aux yeux,
02:19tellement on sait qu'on ne va pas payer les choses.
02:23Tu pêches quoi comme genre de poisson toi ?
02:24L'espèce vraiment ciblée c'est la seule éturebotin, c'est une poisson assez noble.
02:27Donc je suis plus ou moins sûr déjà que mon poisson se vende.
02:30Et à un prix quand même plutôt correct.
02:38T'es pas content de ta pêche là ?
02:40Non, non, non. Il faudrait que je fasse au moins 400, 500 euros quoi.
02:43Ce serait un minimum.
02:45Et le sud il les a pas ?
02:47Je sais pas, il faut voir avec l'école du poisson.
02:53Les critiques, je ne vais pas citer les ONG qui sont derrière notre cul.
02:58Je ne sais pas trop ce qu'ils veulent faire vraiment de nous, en contre de ce qu'on fait.
03:04Peut-être pensant que nous sommes des bateaux-usines,
03:06mais comme tu vois là tout à l'heure, j'ai pêché en tout et pour tout peut-être 100 kilos de poisson.
03:10Il faudrait plutôt s'attaquer sur des gros bateaux qui me prélèvent par tonnes et par tonnes.
03:15C'est pas le but de ma démarche d'aller vider les océans ou quoi que ce soit.
03:18Moi je veux aller en mer, payer ce que j'ai à payer, me faire un salaire.
03:22Vivre de mon métier, ma passion.
03:24Pour moi je pense que c'est l'une des plus belles choses.