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Le président de la République visite ce vendredi 29 novembre pour la dernière fois le chantier de Notre-Dame de Paris. Plus de 1.300 artisans, pompiers et autres acteurs de la reconstruction des lieux seront présents. La réouverture de la cathédrale aura lieu le 7 décembre prochain.

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Transcription
00:00Il y a des explications sur l'orgue, on les suit et je vous redonne la parole.
00:02— C'est un grand souvenir de la joie qu'on a eue à ce moment-là de voir que le Grand Ang était intact.
00:07Alors certes, il était rempli de poussière. On a appris plus tard que c'était de la poussière de plomb.
00:11Mais enfin, il était intact. Il n'avait pas brûlé. Il n'avait pas fondu sous la chaleur de l'incendie.
00:18Il n'avait pas été inondé par les pompiers. Et il aurait pu redémarrer instantanément si on avait remis le courant électrique.
00:24À ce moment-là, on se rendait pas du tout compte que ça allait nous prendre 5 ans,
00:28parce qu'en fait, pour nettoyer chacun des quelques 8 000 tuyaux qu'il y a dans cet instrument,
00:34il a fallu en fait pratiquement tout démonter. Donc ne sont restés en place que les grands tuyaux de façade,
00:40ce qu'on voit depuis la 9, qui sont en étain presque pur, qui sont très fragiles.
00:44Il y a aussi des grands tuyaux en bois qui sont alignés au fond de l'instrument, qui sont difficilement démontables.
00:49Le buffet lui-même, donc le meuble, l'enveloppe qui contient l'instrument.
00:54Et puis, il y a 4 grands soufflets aussi qui sont restés en place,
00:58qui sont une sorte de réservoir d'air sous pression qui va faire sonner l'instrument.
01:02Mais tout le reste a été sorti de la cathédrale et transporté dans 3 ateliers du sud de la France,
01:09donc en Corrèze, dans l'Hérault et dans le Vaucluse, où là, ils ont été entièrement nettoyés, tous ces éléments ont été nettoyés.
01:16Et on en a aussi profité pour restaurer en fait des éléments qui, à partir du moment où ils étaient en atelier,
01:22ont profité pour les restaurer, notamment les sommiers, qui sont des pièces de bois qui sont très importantes
01:27parce que ce sont celles sur lesquelles sont posés les tuyaux et qui permettent de faire sonner le bon tuyau au bon moment.
01:33Et donc, ces sommiers, probablement, ont été restaurés dans 30 voire 50 ans.
01:37Et là, on a profité de l'occasion pour les remettre en parfait état pour les 2 ou 3 générations suivantes, en tout cas.
01:44Alors évidemment, la phase délicate après ça, ça a été le remontage,
01:48puisque c'était un grand chantier, dans un immense chantier par ailleurs,
01:54et surtout pour la phase de ce qu'on appelle l'harmonisation et l'accord.
01:58L'harmonisation, c'est en fait le réglage de chaque tuyau en intensité et en timbre.
02:03Et l'accord, évidemment, c'est de le rendre juste par rapport à ses voisins.
02:07Et normalement, ça doit se faire dans le plus grand silence, sans courant d'air, sans poussière.
02:12Évidemment, dans un grand chantier de cathédrales, il y a du bruit, beaucoup de bruit, des courants d'air, de la poussière.
02:18Donc ça veut dire que les facteurs d'orgue ont dû s'adapter à ces conditions très difficiles,
02:23notamment en travaillant en partie de nuit, parce que là, on retrouvait enfin le silence de la cathédrale
02:28et on pouvait travailler avec toute la concentration voulue.
02:31Mais en tout cas, il faut vraiment...
02:32Avec un volume qui était aussi faussé par les travaux, les échafaudages.
02:37Oui, évidemment, le grand échafaudage de la cour.
02:39Ils n'ont pas du tout la même réverbération.
02:41Oui, parce qu'effectivement, les travaux d'harmonisation ont commencé à peu près à Pâques de cette année.
02:46Et à l'époque, il y avait encore le grand échafaudage.
02:48Donc il y avait à peu près la moitié de la cathédrale qui était rouverte du point de vue acoustique.
02:52Et donc, on avait trois secondes de réverbération, alors qu'actuellement, on en a 6 à 7.
02:556 à 7 secondes.
02:56Oui, oui.
02:57Il faudra voir quand il y aura les chaises, ça va peut-être encore être plus serein.
03:00Ce sera le 7 au soir, quand vous faites le réveil, Monsignor.
03:02Quand le marché sera plein.
03:04Voilà, aussi.
03:05Les organismes nous ont dit à quel point ils étaient soulagés de retrouver la réverbération
03:10et la sonorité à laquelle ils étaient habitués, une fois qu'on a déposé...
03:14Parce que c'est 6 à 7 secondes vides, mais avec 1'200, 1'300 de personnes, 1'500 personnes, là on aura...
03:21C'est un petit peu absorbé par les vêtements et tout ça, mais malgré tout...
03:25C'est 5 secondes.
03:26Oui, oui, et ça fait partie aussi du son.
03:28Parce qu'effectivement, quand il y avait 3 secondes, les organismes étaient assez inquiets.
03:31Ils disaient, oui, mais on ne retrouve pas nos souvenirs, est-ce qu'on va retrouver vraiment l'instrument ?
03:37Alors que maintenant, je pense qu'on peut dire, enfin, on verra la semaine prochaine,
03:41lors de l'éveil de l'orgue, on pourra vraiment entendre l'orgue tel qu'il sonnait.
03:46Et qu'est-ce qu'il a d'unique, cet orgue, pour vous ?
03:48C'est déjà un résumé de l'histoire de l'orgue français.
03:52Il y a des tuyaux du XVIIe siècle, du XVIIIe, du XIXe, du XXe et du XXIe siècle.
03:57Et ça a toujours été les meilleurs facteurs d'orgue français qui ont été appelés à travailler là.
04:02Et donc c'est un petit peu un résumé condensé de toute l'histoire de l'orgue français.
04:06C'est soit le plus grand, soit l'un des deux ou trois plus grands de France.
04:09C'est le plus grand, oui, de la France, oui, oui, voilà.
04:12Avec ses 110 jeux et ses 115 jeux et 8000 tuyaux.
04:16Voilà.
04:17Et ça a contribué à cet état d'esprit incroyable de ce chantier que d'avoir l'orgue en fin de journée
04:24qui retentissait et qui accompagnait le travail de la fin de journée des compagnons.
04:30Ça a été un des moments assez exceptionnels pendant plusieurs mois.
04:35C'était la crainte principale de votre prédécesseur, M. Chauvet.
04:39Dans ces heures inoubliables d'angoisse, d'attente, on imaginait le pire.
04:46Que le bourdon tombe à tomber, etc.
04:48Et il disait l'orgue va brûler.
04:51Et le premier mot que j'entendais de lui, il s'est retourné et il a dit l'orgue est là.
04:57Mais c'était...
04:58C'est-à-dire que quand on avait vu que le feu avait pris dans le beffroi de la tournure,
05:01là on avait réellement des raisons d'être inquiets.
05:04Et si, effectivement, on savait, le feu aurait vraiment pu se couler.
05:07Il y avait une grande voûte derrière l'arc à protéger l'orgue et de l'incendie,
05:10mais aussi de l'eau des pompiers.
05:14Les pompiers étaient très professionnels.
05:16Ils ont vraiment réussi à épargner un tout petit peu d'eau qui a coulé le long du mur.
05:19Mais enfin, c'est vraiment tout à fait négligeable.
05:21Pas dans l'instrument.
05:24C'est fragile, les orgues.
05:25Ils craignaient autant l'eau que le feu.
05:27Ils étaient totalement épargnés comme l'orgue par ce massif occidental puissant
05:31qui a protégé tout cela.

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