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Le cardinal François Bustillo, l'évêque d'Ajaccio, s'est confié au micro d'Europe 1. Celui qui est derrière la visite historique du pape en Corse explique comment il a fait pour que le Saint-Père préfère la Corse à la réouverture de Notre-Dame de Paris, et livre quelques coulisses de cet événement historique.
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Le cardinal François Bustillo, l'évêque d'Ajaccio, s'est confié au micro d'Europe 1. Celui qui est derrière la visite historique du pape en Corse explique comment il a fait pour que le Saint-Père préfère la Corse à la réouverture de Notre-Dame de Paris, et livre quelques coulisses de cet événement historique.
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NewsTranscription
00:00Tout comme le pape François qui lui sera en Corse une semaine plus tard,
00:03une visite historique qui devrait attirer des dizaines de milliers de personnes.
00:07On évoque pour l'instant le chiffre de 120 000 fidèles.
00:11Le correspondant d'Europe 1 dans le Sud-Est, Frédéric Michel,
00:14a pu rencontrer pour Europe 1 le cardinal François Bustillot, l'évêque d'Ajaccio,
00:18à l'origine de l'invitation lancée au Saint-Père.
00:21Cardinal François Bustillot, bonjour.
00:23Bonjour.
00:23Est-ce qu'il a fallu convaincre le Saint-Père et le Saint-Siège
00:26pour organiser cette visite historique ?
00:29Nous avons parlé d'une manière très simple, très directe,
00:33sur la possibilité qu'il vienne en Corse,
00:35mais je n'ai pas forcé la main du Saint-Père pour qu'il vienne en Corse.
00:40Le pape, vous le savez, il aime les périphéries.
00:42Tous les papes ont visité les périphéries autour de la Méditerranée.
00:46Jean-Paul II, Benoît XVI, François ont visité la Sardaigne, la Sicile, l'île de Malte.
00:52La Corse, c'est à côté, on a 300 kilomètres.
00:55C'est une première.
00:55C'est une première, elle n'était jamais venue.
00:58Donc le fait qu'on soit dans une réalité périphérique,
01:00il y avait des traditions très simples, de piété populaire,
01:03et vous connaissez l'attachement du pape à cette simplicité
01:07et à l'expression du sacré dans la rue d'une manière pacifique.
01:11Mais tout cela a stimulé le Saint-Père à venir nous voir.
01:14Et clôturer également ce colloque sur la piété populaire,
01:17c'est la raison de sa venue et de votre invitation.
01:19Oui, parce qu'en Méditerranée, il y a des conflits, il y a des douleurs,
01:23mais il y a aussi de belles traditions.
01:25Et donc nous, on a voulu mettre en valeur une dimension
01:29qu'il y a dans beaucoup de lieux de la Méditerranée,
01:31de partager les traditions culturelles d'un pays,
01:35d'une autre, d'une île, d'une autre, pour se dire,
01:38voilà, essayons de mettre en valeur toutes les manifestations pacifiques
01:41pour les biens des citoyens.
01:43Cette visite, c'est aussi un défi logistique et d'organisation,
01:46cardinal Bustillot.
01:48On attend plus de 100 000 personnes,
01:50mais tout le monde ne pourra pas voir le pape.
01:52Tout le monde ne pourra pas voir de près le pape.
01:55Tout le monde ne pourra pas être pendant la messe devant l'hôtel.
01:58Les personnes peuvent se déplacer du continent,
02:00des villages de Corse, des villes de Corse,
02:03et tout le monde ne pourra pas être devant le pape.
02:06Mais comment les aider à dépasser la frustration de ne pas être à côté ?
02:10S'il y a un écran géant, pas loin, c'est une manière de suivre.
02:14Et c'est une manière aussi de participer,
02:16même s'ils ne serrent pas la main du pape,
02:18mais ils pourront dire, j'y étais.
02:20Le programme n'est pas encore finalisé.
02:22Il y a des discussions avec notamment le Saint-Siège,
02:25mais vous en saviez un peu plus.
02:26Il va partir de l'aéroport.
02:28Ensuite, il va aller au palais des congrès,
02:30conclure le colloque.
02:31Il sera aussi à la cathédrale pour parler aux clergés et aux évêques
02:36et aux prêtres venant du continent et de Corse.
02:38Et après, le grand événement, évidemment, c'est la messe au Cason.
02:42C'est là qu'on va vivre ce moment de communion
02:45et lancer un beau message d'unité au monde.
02:48Le pape circulera en papamobile ?
02:50Il sera en papamobile parce que là aussi,
02:52on a souhaité et il a souhaité lui aussi qu'il y ait une visibilité.
02:56Il connaît la sensibilité des Corses.
02:58Il connaît les traditions et les processions,
03:00tout le monde dehors dans les processions.
03:02Et donc, il souhaite aussi pouvoir saluer ce peuple,
03:06être un pasteur au milieu de son peuple.
03:08Je pense qu'il y a un message fort.
03:10Il va circuler pour rassurer, pour orienter
03:13et pour accompagner les personnes, les fidèles qui sont là.
03:16À la fin de la journée, il doit rencontrer le président de la République.
03:19On est obligé de vous poser la question.
03:20Il n'y a pas de fâcherie.
03:22Le pape préfère la Corse à Notre-Dame.
03:24Il n'y a pas de tension avec l'Élysée.
03:26Il n'y a pas de conflit.
03:27Vous le savez très bien,
03:29le président de la République et le pape se connaissent et s'apprécient
03:33et ils vont parler, dialoguer sur leur vie,
03:36sur la situation du monde.
03:37Et ils visent tous les deux le bien commun, le bien de tous.
03:41Cardinal, dans 15 jours, c'est un moment de joie que vous vous apprêtez à vivre.
03:45Moi, je me dis à la fin de l'année, une année parfois complexe et difficile,
03:49on va se retrouver avec une Église pauvre, fragile,
03:52mais elle va offrir un grand événement à Paris,
03:55un grand événement en Corse,
03:5610 jours après, c'est Noël.
03:58Donc trois moments exceptionnels pour fédérer,
04:02pour rassembler, pour pacifier les esprits
04:04et pour ouvrir à l'espérance.
04:06Cardinal François Bestiaux, merci de nous avoir accordé cette interview et bonne visite.
04:10Merci à vous.