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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il revient sur les enjeux de la semaine pour Emmanuel Macron, entre la visite du Roi Charles et la venue du Pape à Marseille.

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Transcription
00:00 Place à l'édito politique sur Europe avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brézet. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 - Alors la semaine d'Emmanuel Macron n'est pas banale.
00:08 Rencontre dans la foulée un roi et un pape, c'est pas donné à tout le monde mais bon Versailles, la messe pour certains c'est un peu trop peut-être.
00:15 Pensez-vous Alexis qu'Emmanuel Macron en ces temps de crise prend un risque
00:19 d'image et de communication à invoquer comme cela le trône et l'autel, comme vous nous l'avez déjà dit ?
00:24 - Très franchement je ne le crois pas et je vais essayer de vous dire pourquoi.
00:27 - Alors bien sûr cette conjonction inattendue, vous venez de le dire, du trône et de l'autel, ne fait pas que des heureux dans le petit monde politique.
00:33 Tout ce que la nupèce compte de sans-culottes, de tricoteuses et de bouffeurs de curés est au bord de l'apoplexie.
00:40 Bien sûr la perspective de voir un président de notre république laïque et obligatoire,
00:45 dinant sous les ors de la galerie des glaces,
00:48 contemplant les pompes d'une messe pontificale,
00:51 pompe fort modeste en vérité, sous François Lernay, plus vraiment au faste liturgique,
00:56 tout cela agite déjà le marigot médiatique.
00:58 Six mois après la réforme des retraites, en pleine crise climatique, quelle faute de goût, quel mauvais signal.
01:05 Alors c'est sûr dans les jours qui viennent, aucun cliché, aucun poncif journalistique ne sera épargné et surtout pas la fameuse
01:12 tentation monarchique. Bon,
01:15 enfin une fois que tout ça aura été dit,
01:17 croyez-vous vraiment Dimitri que les Français, les Français normaux, ceux qui ne sont ni députés Léphy ni journalistes à Libération,
01:23 pensez-vous qu'ils seront choqués ? Pensez-vous vraiment qu'ils jugent déplacés que le président de la république
01:28 française reçoive le roi d'Angleterre et qu'il le reçoive avec les honneurs du hasson-ran au château de Versailles,
01:33 comme il l'a fait pour Vladimir Poutine et comme on l'a fait pour tant d'autres monarques britanniques depuis la reine Victoria ?
01:39 Pensez-vous qu'ils trouvent inconvenant que ce même président de la république témoigne courtoisie et respect
01:46 au chef spirituel d'une région qui reste, pour quelque temps encore on peut l'espérer, la première du pays ?
01:52 Et qu'il assiste à une messe comme
01:54 régulièrement tant d'élus de la république et tant d'autres présidents avant lui ?
01:58 - Bon selon vous ce n'est donc pas le cas.
02:00 - Mais non, il me semble et les sondages le confirmeront que c'est même exactement le contraire.
02:04 Dans leur immense majorité qu'ils aiment ou non Emmanuel Macron, les français jugent tout cela parfaitement naturel,
02:09 légitime et en plus ils sont même assez fiers que notre pays pendant quelques jours soit ainsi honoré par la présence d'autres marques.
02:16 Bref, je crois qu'Emmanuel Macron en vérité ne prend aucun risque et qu'au contraire s'il ne fait pas de bêtises,
02:22 son image devrait plutôt profiter de cette parenthèse catholique et royale.
02:26 - S'il ne fait pas de bêtises dites-vous, il n'y a pas tellement d'occasion d'en faire tout de même ?
02:30 - Ah ah ah, pas si sûr.
02:32 Pour que les français se sentent honorés, il faut que leur chef leur fasse honneur et c'est pas toujours le cas.
02:37 En juin 2014,
02:39 François Hollande qui recevait Elisabeth II, rappelez-vous, eh bien il a multiplié les impairs.
02:44 Non seulement il a oublié qu'on ne tendait pas la main à la reine,
02:48 non seulement il n'a pas daigné boire une goutte de champagne alors du tout ce qu'elle a porté à notre pays,
02:52 mais il l'a même laissé en plan plusieurs minutes en plein dîner pour répondre à un appel téléphonique de Vladimir Poutine.
02:58 Impardonnable !
03:00 Alors bon, on va dire qu'Emmanuel Macron semble plutôt à l'abri de ce genre de grossièreté, c'est vrai.
03:04 Mais son tempérament peut lui jouer des tours.
03:07 Le tutoiement un peu trop facile, une familiarité un peu trop tactile...
03:12 Parce qu'il est d'un naturel démonstratif, Emmanuel Macron a tendance à penser que son affection, qui se manifeste parfois avec exubérance, est toujours partagée.
03:20 Or on a vu avec Mohamed VI et même si on le dit moins aussi avec le pape François que c'était pas toujours le cas.
03:26 Il ne devra pas l'oublier. Ce que les français reprochent au fond à leurs gouvernants, ce n'est pas un comportement trop monarchique,
03:33 c'est une attitude qui ne l'est pas assez.
03:36 L'édito politique sur Europe 1, merci beaucoup Alexis Brezha.